La révélation

Eva Adams

Description

Et si, pour être heureuse, vous deviez faire confiance à un inconnu ?

Louise croyait vivre une vie parfaite avec Paul, tous deux architectes. Sollicitée par un artiste pour lui créer sa future galerie qui accueillera ses œuvres charnelles, Louise se rêve à la place de toutes ces femmes.
C’est alors qu’elle rencontre Alina (A. pour les intimes), qui va la guider sur la voie de la soumission. Son mari n’est autre qu’Armand, grand Dominant à la tête de deux confréries.
Grâce à elle, elle va apprendre à se soumettre, grâce à lui, elle sera placée sous protection pour glisser petit à petit dans un monde nouveau.

Sujets

• Romance
• Romance contemporaine
• Toute la romance
• Littérature
• Peinture
• Culture
• Fiction
• Passion
• Dominant
• Emprise
• Dévotion
• Dominé
• Art
• Artiste
• Artist
• Romantica
• Pasión (película de 1982)

Informations

• Publié par: Evidence Editions
• Nombre de lectures: 55
• EAN13: 9791034806515
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Sous son emprise

1 – La révélation
 
Eva Adams
 
 
Sous son emprise
1 – La révélation
 
 
Couverture : Marie
 
 
Publié dans la Collection Enaé
 
 

 
 
© Evidence Editions 2021

 
Mot de l’éditeur
 
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Prologue

 
 
 
Un jour, on fait un choix, toute notre vie se crée grâce à ce choix et les années passent sans qu’on se soucie du lendemain, car tout se déroule comme prévu, selon notre choix.
Puis un jour, le vent souffle plus fort que d’habitude et un grain de sable nous gratte la paupière et, d’un coup, tout est différent. Notre vie fait mal, notre couple va mal et notre choix devient toxique. Alors, il est nécessaire d’en faire un nouveau, mais celui-ci sera-t-il le bon ?
 
 
 
 
Chapitre 1

 
 
 
Encore une nuit comme les autres. Froide, sombre, humide et inévitablement solitaire. Mon chat dort sur le canapé d’un sommeil agité, il sait que je dois sortir. Je me pare de mes plus jolis bas, en soie noire, bien sûr. Un filet courant de ma cheville à ma cuisse montre le chemin à qui arriverait à me suivre. Je choisis une robe moulante, cintrée pour révéler ma taille, plongeante pour dévoiler la naissance de ma poitrine.
Je soupire devant le miroir, devant ce reflet qui n’est pas le mien. Mon chat s’étire et me jette un œil inquiet, il sait que je suis en transformation. Une touche de parfum au creux de mes seins et derrière chaque oreille. J’attrape mon sac à main contenant l’adresse de mon rendez-vous et je quitte cet appartement qui n’est plus le mien. Un taxi m’attend et, sans un regard ni un mot, il me conduit à destination. Comme souvent ces dernières semaines, je me laisse emporter sans rien espérer d’autre que le voir. Sera-t-il là ce soir ?
La voiture s’arrête enfin, la porte du véhicule s’ouvre, je tâte le sol du bout de mon escarpin, la froideur de la nuit me cingle instantanément la peau, mais cela ne m’arrête pas. Une grande inspiration bombe ma poitrine et me donne la confiance d’être là. Je tends un billet au chauffeur qui s’en empare et me gratifie d’un sourire coquin.
Je descends les marches avec excitation, j’ai tellement envie de le voir, il me manque. Je frappe à la porte qui s’ouvre sur un portier vêtu de noir, qui me salue d’un signe de tête chaleureux. Instantanément, la chaleur des lieux m’envahit. Mes épaules nues se réchauffent, les pointes de mes seins sont tendues, prêtes pour le revoir. D’un pas assuré, je traverse le long couloir qui m’attire comme un aimant vers la musique qui inonde l’espace. Des couples s’enlacent, s’embrassent, exposent leurs désirs à tout public alors que, moi, je suis seule. Mais je dois faire bonne figure, il est peut-être ici, caché, à me surveiller.
J’ai envie de le sentir, sentir son corps collé au mien, son torse contre mon dos, sa main glisser sur mon bras, jusqu’à mon épaule qu’il embrasserait avant de s’éterniser sur mon cou. Sentir son odeur prendre possession de mes sens, et le laisser me goûter avec volupté. Me déconnecter du monde autour, et ne faire qu’un avec lui. Mais il n’est pas là.
J’ai besoin de lui et voir tous ces couples fusionner, tout cet amour éclabousser la salle me fait mal. J’aimerais précipiter les choses, bousculer la vie et enfoncer des portes qui ne doivent pas être encore ouvertes, mais puisque je sais que je le veux, lui, pourquoi attendre ?
Je parcours toutes les salles, sans bruit, je m’immisce dans les émotions que vivent les autres, ils sont tellement beaux. Aurai-je la joie de m’exposer avec lui aux yeux de tous, sans crainte et sans peur ? La raison a toujours été une de mes plus grandes qualités, mais, depuis quelque temps, c’est la passion qui a pris le dessus et ma raison a beau me crier de faire attention, de ne pas aller trop vite, de prendre du recul et de réfléchir, je n’écoute rien, je ne veux que lui. Le sentir tout proche de moi. Sentir ses mains se poser sur ma nuque et la serrer pour me faire baisser la tête ou, au contraire, ralentir ma respiration.
 
 
 
 
Chapitre 2

 
 
 
Le retour chez moi se fait en douleur. J’aurais tellement aimé être avec Lui ce soir. J’aurais tellement aimé. Je monte les escaliers sur la pointe des pieds, ne voulant laisser traces de ma tristesse sur les marches que mes voisins vont piétiner bientôt. À cette heure de la nuit, tout le monde dort, sauf moi, et Lui, j’espère. Pense-t-il à moi ?
À peine ai-je ouvert la porte que mon chat s’étire dans un bruit incongru. On pourrait croire que je le dérange. C’est tout de même mon appartement ! Je retire mes escarpins et les range correctement dans leur boîte en carton que je replace au-dessus de mon armoire. Tendrement, je caresse le carton rose, une partie de moi est rangée, je dois revenir à la réalité. Une larme roule sur ma joue que j’essuie rapidement d’un revers de main. Je quitte ma robe et mes bas, que je mets à tremper dans le lavabo, puis entre dans la douche rapidement. Le poids du vide qui pèse en moi devient extrême. En silence, je sors de la douche et enrubanne mes cheveux avant de laver à la main le reste de mon identité cachée que j’étends sur un fil à linge.
Cinq heures du matin. Seulement ?
Je glisse avec tristesse sur la moquette du salon pour rejoindre la cuisine. Manger ? Boire ? Me faire un café ? Je n’en sais rien, en fait. J’allume mon téléphone et me retrouve devant ma déchéance. Rien. J’allume mon ordinateur, ma boîte mail. Second coup de poignard. Rien. Quelle douleur ! Je tourne comme un lion en cage, ne sachant ce que je dois faire. Je n’ai pas envie de dormir, j’ai envie de Lui. J’ai envie de l’entendre. Si je l’appelais ? Impossible. Cela fait des plus de quinze jours que je n’ai pas de ses nouvelles. Et je souffre. Il ne peut pas me laisser comme ça. Il n’en a pas le droit !
Bien sûr que si, il en a le droit. C’est ça, son pouvoir. Il a tous les droits !
Perdue pour perdue, je décide d’aller me coucher, tout en sachant que je ne vais encore pas dormir sereine. Quand le réveil sonne à 7 h 58, j’ai l’impression de ne pas avoir fermé les yeux. Toutefois, je prends mon téléphone en main et attends.
7 h 59
« Bonjour, Monsieur. Je vous souhaite une bonne journée. »
Mon SMS est envoyé, je repose mon téléphone et ferme les yeux sur une journée qui va, de toute façon, ressembler à la précédente. À 10 heures, mon chat vient miauler pour avoir à manger, je m’étire allégrement et me lève, pas si fatiguée que cela tout compte fait. Mes pas sont pourtant lourds et ma coiffure annonce à tout visiteur le peu d’heures de sommeil qui m’habite. Haziel avale son lait sans me regarder, mais attend avec impatience le reste de son petit déjeuner et, si j’ai le malheur de quitter la cuisine sans le lui donner, il va miauler toute la journée, juste pour me le faire payer. Alors, je le regarde comme une mère regarderait son petit manger et je le gratifie d’un large sourire.
— C’est bien, Haz, tu as encore faim ?
— Miaou, miaou !
— Calme-toi, tu sais comme la patience est d’or.
J’ouvre un sachet de pâté de luxe et la verse dans sa gamelle. Il me regarde du coin de l’œil, à peine remerciant. Haziel rassasié, je vais décrocher ma robe et mes bas et m’empresse de les ranger dans mon armoire. Mon téléphone vibre, je me jette dessus pour découvrir la dernière promo sur les pneus neige. Je n’ai même pas de voiture. J’ai la tête qui tourne, je perds pied. Où est-Il, bon sang ? J’ai besoin de Lui.
 
 
 
 
Chapitre 3

 
 
 
Encore une journée sans Lui, seule à errer. La porte d’entrée s’ouvre en me faisant sursauter.
— Tu es levée, Lou ? me demande Paul en m’embrassant sur le front.
— Oui, comme tu le vois, lui dis-je, pragmatique.
— Ta soirée s’est bien passée ?
— Très bien, merci.
— Comment vont tes copines ?
— Comme d’habitude, des problèmes de filles. Et toi ?
— J’ai bien bossé. De gros contrats sont signés, et je suis content d’être rentré, et de te retrouver.
Je me lève du canapé et vais me faire un café.
—Tu as l’air fatiguée. Encore tes insomnies ? me demande-t-il en entrant dans la cuisine.
Je soupire, de quoi se mêle-t-il ?
— Peut-être. Je ne suis pas médecin.
Il passe son bras autour de ma taille, mais je me détourne de lui et pose ma tasse sur la table, puis m’assieds.
— Que comptes-tu faire aujourd’hui ? me demande-t-il.
— Aller là où tu n’iras pas, lui lancé-je du tac au tac en le regardant dans les yeux.
— Louise, arrête un peu, s’il te plaît, on doit tout faire pour recoller les morceaux.
— Quels morceaux, Paul ? Hein ?
— Je ne te reconnais plus, dit-il en se leva