Condamné à vie
65 pages
Français

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Condamné à vie , livre ebook

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Description

Dans cette pièce en quatre actes, Pierre, combattant politique battu, se trouve plongé malgré lui dans la nécessité de reconstruire sa vie. Il devra, par la suite, repenser ses engagements. Mais cette possibilité que lui offre le prince de vivre de nouveau l'obligera à prendre conscience de l'évolution du monde. Le monde nouveau qu'il découvre le poussera à un engagement différent de ce qu'il souhaite. Ce combat, qui lui sera imposé par le monde qui l'entoure, l'entraînera vers une solution inattendue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 231
EAN13 9782296702738
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CONDAMNÉ À VIE
Pièce en quatre actes
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12315-1
EAN : 9782296123151

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
François Le Boiteux


CONDAMNÉ À VIE
Pièce en quatre actes
Théâtre des 5 Continents
Collection dirigée par Kazem Shahryari
et Robert Poudérou


Dernières parutions

234 – Jean-Pierre GUÉROT, Les pleins pouvoirs, 2010.
233 – Philippe PILATO, Mers, 2010.
232 – Kazem SHAHRYARI, L’Automne précoce, 2010.
231 – Pierre GROU, Le goinfre, 2009.
230 – Robert POUDÉROU, La trappe, 2009.
229 – Ahmed HAFDI, Cette belle poussière jaune d’Uruk, 2009.
228 – Jaime Salazar SAMPAIO, La Bataille Navale, 2009.
227 – Thierry MICHAËLIAN, La manipulation, 2009.
226 – Jacques MONDOLONI, L’étoffe des femmes, 2009.
225 – Pierre CASSARD, Raguse an 01, 2009.
224 – Hugues BERNARD, Nouvel arrivage, 2009.
223 – Benjamin OPPERT, Entre père et maire, 2009.
222 – Essindi MINDJA, Le Mvet : La Guerre du fer, 2009.
221 – Nazly SADEGHI, Spenta, 2009.
220 – Danielle DUMAS, Ce héros au sourire si doux, 2009.
219 – Mohamed BOUNOUARA, La Machine à aigrir, 2009.
218 – Thais COUSIGNE, Pêle-mêle de sentiments, 2008.
217 – Nicolas NERCAM (textes réunis par), Théâtre bengali moderne, Quatre pièces de Dinabandhu Mitra, Rabindranath Tagore, Badal Sircar et Utpal Dutta, 2008.
216 – Jean-Luc JEENER, La tragédie de Gilles de Rais. Pièce en 18 tableaux, 2008.
215 – Henri Michel BOCCARA, Trois pièces closes , 2008.
214 – Carlotta CLERICI, Le Grand Fleuve. Comédie de mœurs en quatre saisons, 2008.
213 – Clément DILI PALAI, Foyer de tensions, 2008.
212 – Solo NIARÉ, La Tirelire de maman , 2008.
211 – Pierre GROU, Les tribulations de Scapin, 2008.
210 – Solo NIARÉ, Le Temps d’un mensonge , 2008.
209 – Jean-Pierre TOUBLAN et Zémanel, Le Graal du cochon. Tragédie porcine , 2008.
Personnages
Pierre le condamné
Le Prince
L’abbé ami de Pierre et du Prince
Elisabeth femme de Pierre
Christian fils de Pierre et d’Elisabeth
Emmanuel ancien adjoint de Pierre
Le gardien de prison
Des amis de Pierre
ACTE I
Scène I
La cellule d’une prison au lever du jour. Pierre est assis, songeur. La porte s’ouvre et entre le gardien.

Pierre.
Que me veux-tu, si tôt ? Dis-moi, gardien, quelle nouvelle m’apportes-tu ? C’est pour ce matin ? Vais-je en finir aujourd’hui ?
Le gardien (Avec un respect évident, bien qu’il essaye de le cacher)
Non, Monsieur. Bien au contraire, le Prince a repoussé l’échéance.
Pierre (Avec fébrilité)
Pourquoi ? Jusqu’à quand ? Dis-moi, que sais-tu ?
Le gardien (Hésitant)
Oh ! Peu de chose… à vrai dire rien, Monsieur… Je ne suis qu’un gardien et je ne peux savoir ce qui se décide en haut lieu. Même le brigadier, qui m’a donné hier l’ordre de décommander le bourreau, ne connaît pas la nouvelle date. Je n’avais d’ailleurs que la mission de dire au bourreau que ce n’était pas pour ce matin. Personne dans la prison ne connaît d’avance la date, sauf peut-être les directeurs.
Vous savez, Monsieur, à force de vivre avec les détenus, il arrive que parfois nous nous attachions à certains d’entre vous. Alors, là haut, ils préfèrent que nous ne soyons pas tenus au courant. Ils se disent qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver. Surtout quand c’est quelqu’un d’important comme vous, un ancien chef.
Pierre
Mais dis-moi, c’était pour quand ? Pour aujourd’hui ? Pour demain ?
Le gardien
Je ne sais pas, Monsieur, je ne suis qu’un simple gardien. Seuls, les directeurs là-haut, ils savent. Moi, on m’a seulement demandé de prévenir le bourreau de ne pas venir aujourd’hui, comme c’était prévu.
C’est par l’indiscrétion de l’un de ses aides que j’ai appris que c’était pour vous. Personne n’a pu me renseigner sur la nouvelle date. Le bruit court qu’elle n’est même par fixée.
De toute façon, Monsieur, se sera pour plus tard.
Pierre (A vec violence )
Voilà bien le Prince ! La suprême cruauté du Prince ! C’est aujourd’hui, non, demain, plus tard, non, bientôt ! Et puis non ! C’est remis à un autre jour ! Et puis non, c’est encore remis ! Toujours plus tard.
Le Gardien
Monsieur, gardez votre calme. Quand-même, vous ne pouvez pas être pressé !
Pierre
Ecoute-moi, gardien… Tu vas comprendre pourquoi je suis pressé d’en finir. Après le procès, on se prépare. La condamnation vous a surpris et on n’y croit que quelques jours après. Et alors on en comprend toute l’horreur.
La mort !… La fin !… Le néant !… On demeure alors seul avec ses pensées et, je te l’assure, ce n’est pas gai !… Mais peu à peu, très lentement, on se fait à l’idée de sa fin, à cette certitude de l’approche irrémédiable de sa mort. On oublie peu à peu la vie. Chaque jour efface un à un les souvenirs qui nous attachaient à ce monde et on imagine la cérémonie. On se prépare à ce qu’elle sera. Vois-tu, ami, il faut oublier tout ce qui était avant, l’amour, l’intelligence, les pensées qui nous traversaient, et cela est difficile ! Il faut oublier même le soleil qui brille dans le carreau de la fenêtre. Il faut oublier le parfum du soir qui nous émouvait. Il faut ne plus voir l’éclair qui brillait dans un regard aimé… C’est difficile, tu sais !… On se prépare, on apprend peu à peu à mourir. Peu à peu tout ce que nous aimions disparaît, tout ce que nous étions s’efface. Les jours s’écoulent et nous plongeons de plus en plus dans la réalité de cet inconnu qui nous attend. Enfin, arrive l’instant où tout s’accomplit et où on n’est plus qu’une machine à mourir. On est enfin prêt ! Il ne reste en nous que la certitude de l’instant terrible intimement lié à un détachement complet de ce qui fut avant. La vie antérieure a perdu toute réalité, c’est alors qu’on est totalement prêt. C’est pour cela, gardien, que les condamnés à mort ne se révoltent que rarement. Ils n’ont plus envie de vivre.

Après un long silence.

Et voilà que tu entres ici, que tu envahis mon univers de ta présence, ce monde des morts où je me suis plongé ! Et voilà que tu m’annonces, sans pudeur, que tout est ajourné ! Mais tout est à recommencer… Comprends-tu, tout !… Ce petit espoir que tu m’apportes, sans le savoir, remet mon passé en question ! Il va falloir de nouveau oublier ! Je dois encore penser, imaginer, même apprendre à supporter. Gardien, toi qui vis hors d’ici, tu ne sais pas combien il est difficile d’attendre. Et c’est cela même la cruauté mentale du Prince qui m’offre aujourd’hui un espoir, même minime !
Le Gardien (G êné et hésitant )
Mais Monsieur, je ne fais qu’obéir. Je ne puis rien faire d’autre. Je ne savais pas, je ne voulais pas, j’ai cru… enfin je voulais…
Pierre
Laisse, tu ne pouvais pas prévoir… Mais quel ordre as-tu encore reçu ? Tu n’es pas venu de si bonne heure pour ne me dire que cela !
Le Gardien (Ne sachant plus quelle contenance prendre )
Mais non, Monsieur, ce n’était qu’un préambule. On m’avait dit qu’il fallait que je vous prépare à ce que je devais vous dire… alors j’ai cru…
Pierre
Ce n’était pas un préambule très heureux ! Enfin ! Que dois-tu encore m’apprendre maintenant ?
Le gardien
Que le Prince vient d’arriver ici pour vous voir et que…
Pierre (Avec une violence contenue)
Non ! Non ! Non ! Je ne veux voir personne, et surtout pas lui ! Qu’on me laisse tranquille, si cela est possible !
Le Gardien
Mais Monsieur, le voilà, il arrive et je dois le faire entrer dans votre cellule.
Pierre (Avec violence)
Non je ne le veux pas ! Qu’il reparte !
Le gardien
Mais il m’est impossible de ne pas obéir au Prince !
Pierre
S’il entre, je ne l’écoutera

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