Duel chez Rosy
90 pages
Français

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Duel chez Rosy , livre ebook

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90 pages
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Description

Une flamme réchauffe deux coeurs aigris : celui d'Alfred, jeune professeur consciencieux, loyal et inflexible, et celui de Rosy, la plus belle fille de la ville. Un chef tout-puissant entend éteindre cette flamme en soufflant le Graal au professeur.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 22
EAN13 9782296466456
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Duel pour Rosy
Beltram N EMO


Duel chez Rosy


Tragi-comédie
Nous sommes conscients que quelques scories
subsistent dans cet ouvrage.
Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi
et comptons sur votre compréhension.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55391-0
EAN : 9782296553910

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A MES DEFUNTS PARENTS


Claude KOM
Et
Lydie YOUNGOU ;
La paix de l’éternel notre Dieu,
Muse des muses,
Soit sur eux aujourd’hui et toujours.
B.N.
Les personnages


Alfred LOYALO : Professeur au Lycée et au Collège Pam Pam de Lokomo, amant de ROSY.
ROSY : Tenancière de circuit, amante d’Alfred.
Bernard TABOUKA : professeur au Lycée de Lokomo, ami d’Alfred.
LE CHEF : rival d’Alfred.
PIERRE : élève au Lycée de Lokomo, neveu d’Alfred.
LE COMMANDANT
LE PROVISEUR
CATHY, BIBICHE : serveuses au circuit "Chez Rosy"
LA FOULE
LE GARÇON : serveur à l’hôtel "Paradis Palace"
LES GENDARMES
LES POLICIERS
L’HUISSIER
Premier Tableau
Un circuit à LOKOMO, capitale de la région la plus aride du pays. Le circuit, encore appelé chantier tient lieu à la fois de cabaret, de snack et d’hôtel de passe. La tenancière, très souvent propriétaire, s’entoure de jeunes filles aguichantes à tous égards, qu’elle loge dans des chambres individuelles tenant lieu de dépendance et qu’elle remplace dès que les clients semblent s’en lasser. La popularité du circuit dépend moins du prix des boissons, du confort, de l’emplacement, du standing de la tenancière que des prouesses et de la disponibilité de ces allumeuses. Quel que soit le standing de la maison, populace, petits commerçants et négociants, petits et grands fonctionnaires, intellectuels, autorités administratives et autres peuvent s’y côtoyer, avec ou sans heurt. Comme l’indique une enseigne, celui où nous nous trouvons c’est "Chez Rosy", un des plus luxueux de la place, le plus florissant de l’heure. Le rideau s’ouvre.
Scène Premiè re
(La chambre de Rosy. C’est une chambre coquette et bien équipée. Alfred, jeune homme d’une trentaine d’années à l’allure fort sympathique et Rosy, vingt-cinq ans, d’une beauté vertigineuse, sont assis de part et d’autre d’une tablette au dessus de verre où sont posés sur un grand plateau en acier inoxydable deux bouteilles de bière, deux verres à moitié pleins et un cendrier publicitaire. Nous sommes en plein jour).
ROSY
Je commence à n’en plus pouvoir et si je m’écoutais, je dirais sans détour à ce goujat de Chef ce que je pense de lui.
ALFRED
Ecoute ma petite, s’énerver n’arrangera absolument rien. Essaie de te calmer et raconte-moi ce qui s’est passé, tu veux ?
ROSY
Je veux bien, Fredo ; mais avant, je voudrais que tu saches à quel point difficile est ma situation…
ALFRED
Rien n’est difficile quand on aime ; te rappelles-tu qui l’a dit ?
ROSY
Non, mon amour ; mais qui ce soit, je sais qu’il a parfaitement raison. Vois-tu, Fredo, je me sacrifierais pour toi.
ALFRED
Je le sais, mon ange ; Et moi aussi, je suis prêt à tout pour ne point te perdre (Il se lève, contourne la tablette, va s’asseoir auprès d’elle sur le canapé et lui passe le bras autour du cou. Elle pose la tête au creux de son épaule offerte). Raconte-moi tout à présent. Est-il encore venu ?
ROSY
Plutôt deux fois ; c’était hier au soir, après ton départ. La première fois, il était entouré du commissaire et du commandant. Ils sont arrivés ensemble, tous à bord de la Mercedes de service du chef qu’il conduisait lui-même. Ils ont pris place autour d’une table et ont demandé Lily ; tu sais, le commissaire n’a d’yeux que pour elle en ce moment. Ils se sont fait servir leur traditionnel champagne et trois poulets dont le commandant avait passé la commande la veille. Je sortais tout juste d’une douche lorsque Lily est venue me dire que le chef insistait pour me voir. Dès que je les ai rejoints, il m’a invitée à partager son repas, ce que j’ai refusé, prétextant que je sortais de table. Toutefois, pour éviter de l’offusquer, j’ai dû accepter la bière qu’il m’a offerte à la place du champagne que j’avais également refusé. Je leur tenais compagnie depuis une trentaine de minutes lorsque d’un air entendu, le commandant et le commissaire se sont excusés pour un instant et sont sortis, abandonnant leur poulet à moitié dévoré. A peine les deux molosses étaient-ils partis que le moloch, désormais seul avec moi, a entonné l’horrible refrain que tu sais. Et que je suis très belle, et qu’il pense à moi à longueur de journée, et qu’il attend toujours que je daigne l’inviter à partager ma couche, et patati et patata. Pour couper court à ces élucubrations de chien en rut, j’ai cru devoir lui dire que j’en aime un autre et que je suis très fidèle en amour, quoi qu’en puisse laisser penser ma profession. Sais-tu ce qu’il m’a rétorqué ?
ALFRED
Et comment le saurais-je, mon ange ?
ROSY
Comme pour me montrer à quel point je divagais, il m’a lancé sur un ton de défi : "On verra bien, je reviens dans deux heures". Il s’est alors levé en oubliant de vider son verre, a abandonné lui aussi son reste de poulet et a regagné sa limousine. Il était une heure du matin lorsqu’il est revenu. Comme tous les samedis, il y avait encore du monde. Lorsque Lily est venue m’annoncer qu’il était là, j’ai d’abord pensé à lui faire dire que j’étais sortie pour la nuit ; mais mue par une singulière curiosité, j’ai voulu savoir ce qu’il mijotait, jusqu’où il pouvait aller dans son obsession, quelle extrême forme le harcèlement de ce flibustier pouvait épouser. Il m’attendait en buvant du champagne. Que n’aurait-il pu se noyer dans son verre ! (Elle se saisit de son verre, le vide d’un trait puis reprend sa posture initiale). Il a commencé par me proposer de l’argent, beaucoup d’argent, de plus en plus d’argent. Il m’a ensuite claironné le parti que je pouvais tirer de lui si seulement je consentais à devenir sa maîtresse : il pourrait m’épouser en troisièmes noces, mettre à ma disposition un des véhicules tout terrain alloués à ses services, quitte à ce que son cinquième adjoint devienne piéton, m’offrir dans l’exercice, de ma profession des facilités que j’étais très loin de pouvoir soupçonner. Que de sornettes j’ai eu à entendre ! Pour finir, il a brisé le miroir enchanteur : et qu’il pourrait nous être très désagréable, à mon amant et à moi, nous mener la vie tellement dure qu’on viendrait le supplier à genoux, et que je ne savais pas à qui j’avais affaire, et qu’il avait les bras très longs, et enfin qu’il me laissait un mois pour m’assagir, le temps que durerait son congé annuel qu’il entendait passer dans son village, Nagnisse, à l’autre bout du pays. Après quoi il s’est levé et a gagné la porte. Je crois qu’Alain Proust* aurait eu du mal à démarrer comme je l’ai entendu le faire. Voilà, tu sais tout.
ALFRED
Et je comprends à présent ton courroux de tantôt. Ce mufle semble prêt à tout. Eh bien ! Puisqu’il déclare la guerre, il ne nous reste plus qu’à mourir au champ d’amour. Ce sera notre amour contre ses longs bras. La partie te semble-t-elle très inégale ?
ROSY
Non mon amour ; elle ne le sera jamais tant que nous serons du même bord. En attendant l’ouverture solennelle des hostilités, il nous reste un mois pour fourbir nos armes. Viens (elle se lève et se dirige vers un grand rideau qu’elle ouvre en le poussant d’un bout à l’autre de la chambre, découvrant un vaste lit, véritable nid d’amour, un placard incrusté dans le mur et, sur une table à roulettes, un téléviseur. Alfred vide son verre, se lève et se dirige à son tour vers le lit. A cet instant, on frappe à la porte : trois coups secs, puis un, puis deux). C’est une de mes filles.
Scène Deuxiè me
(Après avoir tiré le rideau sur Alfred couché, Rosy va vers la porte, l’ouvre et converse

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