Moi, Lorie 15 ans
111 pages
Français

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Moi, Lorie 15 ans , livre ebook

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Français

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Description

Lorie, 15 ans, n'a pas une vie facile.
Depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, sa mère la déteste, sans vraiment qu'elle sache pourquoi.
Heureusement, son père rééquilibre la balance ce qui lui permet d'endurer son quotidien. Jusqu'au jour où un deuil la frappe de plein fouet, son père change du tout au tout.
Elle ne pourra plus compter que sur son oncle Franck et son meilleur ami Logan, qui se révèle être bien plus qu’un simple ami ou « frère de cœur ».


***



Extrait :


Lorsqu’il me regarda, je me rendis compte que ses yeux étaient rouges et que des petits vaisseaux avaient éclatés. Je mis cela sur le compte de la fatigue. Pourtant, j’ai bien senti sur le trajet que la voiture zigzaguait de temps à autre. Je sentais les relents d’alcool dans l’habitacle, j’étais de moins en moins rassurée, mais mon père était un excellent conducteur, il n’avait jamais eu le moindre accrochage.


Pourtant à la priorité suivante, il n’a pas ralenti. La voiture qui arrivait à droite n’a pas eu le temps de freiner...Elle a enfoncé le klaxon et la pédale de freins. Ses pneus crissaient, mais tout ce que j’ai vu, ce sont deux projecteurs arrivants sur moi, puis le noir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mars 2017
Nombre de lectures 942
EAN13 9791034801121
Langue Français

Extrait

Léaly Morgane
 
 
 
Moi, Lorie 15 ans
 
 
 
 
Illustration : Néro
 
 
 
 
Publié dans la Collection Vénus Bleu,
Dirigée par Elsa C .
 
 
 
 

 
 
 
© Evidence Editions 2017
 
1
 
 
 
La vie n’est pas toujours simple. Chaque être se voit confronté un jour où l’autre à différents problèmes, plus ou moins graves. Les plus chanceux verront leur roue tourner et leur offrir un avenir plus réjouissant alors que d’autres se retrouveront dans une situation plus critique que la précédente. Mais nous ne sommes pas tous maîtres de notre Destin, et lorsque celui-ci s’acharne sur vous, vous n’avez plus qu’à subir votre vie au lieu de la vivre.
 
Mon prénom : Lorie. Mon âge : 15 ans. Je vivais dans une petite bourgade avec ma famille, ma mère, mon beau-père et mes deux petites sœurs : Samantha, 8 ans et Valentine, 6 ans. J’étais scolarisée dans une ville voisine. Mon père, quant à lui, vivait à 150 km plus au nord de là, dans la maison de ma grand-mère. Mon grand-père était décédé lorsque je n’avais que 8 ans, papa était reparti vivre avec Mamie pour ne pas la laisser seule dans sa grande maison. D’un autre côté, il n’avait jamais refait sa vie, alors il était plus pratique de cohabiter ensemble pour réduire les dépenses et frais en tous genres. Je n’ai jamais connu la vie de couple de mes parents. Lorsque maman est partie, j’étais encore un petit être portant des couches et tétant toutes les trois heures. Depuis leur divorce, ma vie consistait à passer un week-end sur deux et la moitié des vacances chez mon père. Rien de plus banal pour quelqu’un comme moi, qui pouvais y voir des avantages, mais qui m’apportaient aussi son lot d’inconvénients. Autant il peut être plaisant d’avoir deux fois plus de cadeaux à Noël, autant les doublons sont fréquents lorsqu’il y a une absence totale de communication entre vos parents. Une situation lambda, qui aurait pu se dérouler le mieux du monde. Il existe des tas de familles séparées, monoparentales, recomposées qui écoulent une existence tranquille. Les enfants n’ont pas à souffrir des déboires affectifs de leurs parents. Il est possible de grandir heureux, enfin je pense car, à priori, ce n’était pas le cas de ma famille.
 
 
 
 
2
 
 
 
Début septembre, jour de rentrée scolaire. J’avais eu mes 15 ans, il y avait deux semaines de cela et j’entrais au lycée. Le bahut était à quinze minutes de trajet en bus. Tout se passerait bien si j’avais été comme tout le monde, sauf que j’étais quelqu’un de plutôt isolée qui ne communiquait pas beaucoup avec les autres.
À l’âge où les filles commencent à gagner en assurance et à montrer leur jolie poitrine, moi j’étais plutôt introvertie et peu sûre de moi. Les raisons : ma vie personnelle n’était pas des plus réjouissantes et mon physique était resté au stade de la petite fille qui n’a même pas encore atteint le stade pré-pubère. Imaginez, les cheveux blond foncés, les yeux bleus, 1m65, jusque-là, tout était normal. J’aurais pu être une jolie fille si je m’étais développée comme les autres filles de mon âge et que de grosses et vilaines lunettes ne mangeaient pas la moitié de ma face. Pas les jolies à fines montures, non, non, les grosses avec des verres aussi épais que des culs-de-bouteilles. Vous vous rendez mieux compte, maintenant ? Vous ne vous trompez pas, la description est conforme et sans vices cachés : timide, réservée, pas sûre d’elle, et vraiment pas jolie avec mes longs cheveux raides, la frange qui barrait le front et les lorgnettes qui camouflaient le tout. C’est sûr qu’au niveau sociabilité et estime de soi, ce n’était pas très réjouissant, j’avais encore du boulot. Imaginez donc, arriver dans un nouvel établissement avec des tas d’inconnus plus âgés, et qui vous jugeaient au premier regard. Alors que j’avais déjà galéré à m’adapter au collège, je devais recommencer au lycée. Ce n’était pas gagné !
Lorsque je suis arrivée ce matin-là, nous devions tous nous réunir dans le gymnase et nous ranger en colonne devant l’affiche de notre classe. J’avais traversé la salle tête baissée, mais j’avais senti le regard des autres se poser sur moi et me dévisager, en s’arrêtant aux endroits où j’étais « différente ». Seulement, lorsque j’ai atteint le fond de la pièce, mon groupe était déjà parti. Super… se retrouver dans une nouvelle classe sans connaître personne, puisque vos anciens camarades n’allaient pas dans le même bahut, ce n’était déjà pas génial, mais se faire remarquer en arrivant en retard, c’était encore pire. Deux filles, aussi perdues que moi, me rejoignirent.
— Salut, moi c’est Kiara, et elle c’est Mégane, toi aussi tu cherches ton groupe ?
— Salut les filles, moi c’est Lorie. Oui, apparemment ma classe est déjà partie avec le prof principal, et contrairement aux autres, le numéro de salle n’est pas indiqué sur la liste.
— Tu es dans quelle classe ? me demanda Mégane.
— Je suis en 1 ère Vente.
Elles s’extasièrent toutes les deux en sautillant sur place.
— Super !! On est dans la même classe. Les surveillants nous ont dit qu’ils nous conduiraient dans nos salles de cours respectives dans cinq minutes. En attendant, il faut rester avec le groupe derrière nous. On a le temps de faire connaissance ! me dit Kiara.
— Oui super, lâchai-je.
J’étais mal à l’aise devant tant d’exubérance. Pourtant, notre amitié est née à cet instant, et nous sommes devenues les meilleures amies du monde. Mégane était une jeune fille rousse aux longs cheveux bouclés et aux yeux verts. Sa peau blanchâtre parsemée de taches de rousseur était parfaite. Elle n’était pas très grande, un petit mètre cinquante, un peu rondelette, une poitrine généreuse et d’une gentillesse sans pareil. Elle était toujours à l’aise, quelle que soit la situation, ne rougissait jamais et rigolait à toutes les blagues qu’elle entendait, même les plus ridicules. Elle était l’aînée du trio, elle avait deux ans de plus que moi. Elle prenait tout un peu trop à la légère, d’où ses redoublements. Elle considérait que les études n’étaient pas si importantes, qu’avec ou sans diplôme, une personne motivée trouverait du travail et construirait sa vie. Mais bon, si elle était aussi absente au travail qu’elle ne l’était en cours, pas sûre qu’elle garderait un boulot très longtemps. Elle était comme ça, sans prise de tête.
Kiara, d’un an mon aînée, faisait la même taille que moi, ses cheveux blonds décolorés, ses yeux marron, elle était maigre comme un clou et donnait l’apparence d’une jeune fille anorexique et fatiguée. Pourtant, elle était pleine de vie, toujours enjouée. Ses seuls défauts : elle parlait trop et trop fort, et faisait confiance à n’importe qui. Cela lui avait joué pas mal de mauvais tours avec ses amies d’avant, mais aussi les garçons avec lesquels elle sortait.
 
Je me sentais bien avec ces filles, elles savaient me mettre à l’aise, m’inspiraient confiance. J’espérais ne pas me faire avoir comme à chaque amitié que j’avais laissée naître. Elles avaient beau être devenues mes meilleures amies, elles ne savaient pas le lourd fardeau que je portais. Je ne voulais pas que des rumeurs ou des « on-dit » s’ébruitent, ou même que cela puisse revenir aux oreilles de ma mère. Je pouvais leur faire confiance, elles auraient emmené mon secret dans la tombe, mais je ne le voulais pas. C’était ma vie, c’était à moi, et à moi seule, de gérer et supporter mes problèmes.
 
***
 
Vendredi 19 septembre
 
Ce jour-là, je revins du lycée vers dix-huit heures. Comme tous les matins, j’avais pris le bus scolaire de bonne heure. J’avais été discrète et attentive aux huit heures de cours qui avaient suivi. Mais contrairement à d’habitude, je n’avais pas mangé à la cantine. Mes deux seules amies, Mégane et Kiara, insistaient pour all

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