Purespace - Épisode 3
27 pages
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Description


Reine du plus vaste clan d’Europe, Shereen est une vampire dont le but est d’offrir aux victimes une seconde chance, soit par la vengeance, soit par l’immortalité.



Elle tient plus que tout à son groupe, chaque membre étant quelqu’un qu’elle a sauvé des griffes de ses bourreaux.



Alors qu’elle vient de sauver une nouvelle victime de ses tortionnaires, son clan est attaqué par un véritable vaisseau spatial qui décime leurs rangs.



Cette invasion extra-terrestre semble viser uniquement les espèces surnaturelles. On les appelle les Purespaces...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 juin 2014
Nombre de lectures 23
EAN13 9782919550807
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

img

Purespace

Episode 3

Cécile Duquenne

Éditions du Petit Caveau - 100% numérique

Avertissement

Salutations sanguinaires à tous !

Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau.

Si vous lisez cette histoire avec un Kindle, n'hésitez pas à activer les polices/fontes de l'éditeur (dans le menu des polices).

Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail (numerique@editionsdupetitcaveau.com) ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !

Prologue

Le diable a un nom.

Cade.

Il a un visage.

Le sien.

Son regard porte le poids de nombreux siècles de péché. Huit cents ans d’égoïsme, qu’un simple sourire en coin parvient à dissimuler au public le plus attentif. Mon pouvoir m’a sauvée des griffes de ce monstre, car si je n’avais pu lire dans les pensées d’autrui, jamais je n’aurais deviné la teneur des siennes. Ce qu’il m’a fait… certains pardonnent et n’oublient jamais. Je ne peux ni oublier, ni pardonner, ni m’en prémunir. Aujourd’hui encore, le monstre s’agrippe. Ses griffes, plantées en moi, distillent leur poison, un goutte-à-goutte de folie qui, lentement, avec le temps, mène à bien son travail de sape sur les fondations de ma raison.

Cela a commencé dès le premier jour. Cela continue encore.

Cade… Il m’a « libérée » trois fois. D’abord à Auschwitz. Puis en me transformant. Puis en me laissant partir sur les traces de mes bourreaux.

Mais après chaque libération, il m’a ramenée un peu plus près de lui…

De plus, il aurait pu sauver ma sœur. Il a simplement choisi de ne pas le faire. Il a laissé mourir Elham ! S’il venait se repentir, je pense que je pourrais lui pardonner tout le reste, mais pas ça.

« Pas assez belle, pas assez forte », m’a-t-il révélé plus tard. « Mais toi… toi tu avais l’étoffe d’une Reine. »

Les vampires n’ont pas besoin de sommeil, mais les nouveau-nés ont la capacité de « dormir » presque aussi souvent que du temps de leur humanité, sans doute parce qu’ils ne sont morts que récemment. On ignore pourquoi, mais plus on s’éloigne du jour où l’on était humain, moins on dort et moins on rêve. Moi-même, un jour, je cesserai de plonger dans mes réminiscences diurnes, cet état à mi-chemin entre le sommeil et l’éveil. Quoiqu’il en soit, Cade a la capacité de pénétrer l’inconscient de ceux qui l’entourent, de s’infiltrer dans leur psyché et d’instiller en eux toutes sortes d’idées suicidaires. Quand on « dort », sa puissance dépasse l’entendement. Car les idées qu’il instille, même au réveil, on a l’impression qu’elles nous appartiennent.

C’est son jeu favori.

C’est ce qu’il m’a fait.

La première nuit d’après ma mort fut une nuit sans rêve.

Les suivantes me virent revivre les horreurs d’Auschwitz. D’abord dans ma peau, puis celle de ma sœur.

Plus tard, j’ai appris qu’il avait régulièrement visité les cauchemars d’Elham. C’est ce qui lui a permis de reconstituer ses souvenirs pour moi.

J’ai crû devenir folle. J’ai crû que ma sœur me haïssait.

Parce que j’étais saine et sauve.

Parce que j’étais encore de ce monde.

Parce que j’étais belle. Forte. « L’élue » de Cade.

Au réveil, il redoublait de petites attentions. Un baiser. Une étreinte. Un bouquet de fleurs cueillies dans le sous-bois. Une tisane. Un bijou taillé dans le bois flotté. Un sourire. Un compliment. Il jouait le parfait amant. Un an, je supportai ce calvaire sans savoir d’où me venaient ces cauchemars et ces doutes obsédants, qui me soufflaient qu’Elham m’avait détestée toute sa vie durant. Que nous n’avions jamais vraiment été sœurs.

Jusqu’à ce que je me réveille, enfin, pour de bon.

Jusqu’à ce que les pensées de celui que j’aimais ne me frappent de plein fouet.

Pour cela, il avait fallu que je parte chasser mes anciens bourreaux à travers le monde, que je connaisse la joie d’une relation d’amitié saine avec Aramis, puis que je revienne dans cette cabane au fond des bois pour me rendre compte qu’il me restait un dernier homme à abattre.

Un seul, pour que ma vengeance et celle d’Elham soit complète.

Mais aujourd’hui encore, cet homme est toujours debout.

Cade…

C’était une belle nuit d’hiver baignée de lune. La neige irisée semblait comme un cocon pour le monde. Le soir venait de tomber et, moi, je me débattais dans les rets d’une vision encore pire que les autres : crucifiée sur une table d’opération en fer froid, glacial, j’observais mon sang qui ne coulait pas, gelé par l’hiver ; tout autour, les arbres me regardaient de haut et le vent dans leurs branches riait de ma faiblesse. On aurait dit le rire de Cade. Une ombre, que j’identifiais comme le docteur Mengele, jaillit des fourrés, une longue aiguille à la place de la main. Les arbres se penchèrent pour l’assister. Leurs moignons de bois glacé tracèrent des sillons brûlants dans mes bras, mes jambes, mon ventre. Ils me maintinrent immobile tandis que, en dépit de mes efforts pour échapper à l’ombre, la pointe de l’aiguille argentée s’approchait de mon œil.

Inexorablement.

Je fis tout pour fermer les paupières, mais elles avaient disparues. J’hurlai de terreur jusqu’à ce qu’une main pâle, plus lourde que le dessus d’une pierre tombale, vienne sceller l’ouverture de ma bouche. Après son passage, je n’avais plus rien à ouvrir pour crier.

L’aiguille s’enfonça au fond de mon globe oculaire.

« Ça ne fait pas mal, ça, Shereen… non, en vrai, c’est encore pire que ça » susurra la forme grise avec la voix de ma sœur. Sa main pâle, celle qui m’avait bâillonnée, tapotait mon front couvert de sueur.

Soudain, je me réveillai dans la cabane de garde-forestier où nous vivions avec Cade. Étendu dans le lit près de moi, appuyé sur un coude, il me regardait dormir et me débattre dans l’abîme où logeaient mes démons personnels. Autour de ma taille et de mes jambes, le drap fané ressemblait à une mue de serpent mort. Mon premier réflexe fut de m’en défaire et de me réfugier dans les bras de mon créateur. De l’embrasser. De plonger mon regard dans le sien, si doux, si protecteur. Qui se plissait d’inquiétude.

« Encore un cauchemar ? »

Tu es encore plus désirable quand tu te débats.

J’ai d’abord crû qu’il le disait à voix haute.

Alors, je l’ai giflé.

Il n’a pas compris, il s’est échappé du lit, effrayé que je le frappe.

Je n’y avais pas mis toutes mes forces, pourtant, mais j’étais parvenue à lui faire mal. Car j’étais belle, ainsi qu’il me l’avait dit, et forte.

Très forte. Assez pour être une Reine. Il paraît que c’est un bon indice pour repérer les futurs dirigeants.

« Qu’est-ce que tu as dit ?

...

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