Marguerite Duras : l écriture comme un fleuve asiatique
244 pages
Français

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Marguerite Duras : l'écriture comme un fleuve asiatique , livre ebook

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Description

Le thème des relations familiales est récurrent dans l'oeuvre de Marguerite Duras. Cependant, la singularité de ses écrits littéraires réside moins dans la reconstitution de vies domestiques que dans l'image parlante qu'elle en donne ? En effet, la romancière n'interroge-t-elle pas avant tout la réalité familiale comme lieu de remise en cause du langage ? Cette étude se propose d'observer d'une part, en quoi Marguerite Duras refuse l'ordre narratif traditionnel lorsqu'il lui faut représenter le chaos de la vie familiale ; et d'autre part, la reconstitution du monde fictionnel qu'elle opère en décousant la syntaxe narrative.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2015
Nombre de lectures 9
EAN13 9782336392752
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Approches littéraires
Approches littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Petra KUBÍNYIOVÁ, À la recherche de l’identité dans l’œuvre de Frédérick Tristan , 2015.
Ramona MIELUSEL, Langue, espace et (re) composition identitaire dans les œuvres de Mehdi Charef, Tony Gatlif et Farid Boudjellal , 2015.
Rafik DARRAGI, Hédi Bouraoui. La parole autre. L’homme et l’œuvre , 2015.
Youssef ABOUALI, Yasmina Khadra ou la recherche de la vérite, 2013.
Zohir EL MOSTAFA, Hommages à Driss Chraibi, 2013. Mokhtar ATALLAH, Études littéraires algériennes , 2012.
Sous la direction de Mokhtar ATALLAH , Le Culte du Moi dans la littérature francophone, 2012.
CALISTO, Lou Andreas-Salomé ou le paradoxe de l’écriture de soi, 2012.
Florence CHARRIER, Le Procès de l’excès chez Queneau et Bataille , 2012.
Mansour DRAME, Poésie de la négritude , 2012.
Mamadou Abdoulaye LY, La Théâtralité dans les romans d’André Malraux , 2012.
Dominique VAL-ZIENTA, Les Misérables , l’Évangile selon “saint Hugo” ?, 2012.
Yannick TORLINI, Ghérasim Luca, le poète de la voix , 2011. Camille DAMÉGO-MANDEU, Le verbe et le discours politique dans Un fusil dans la main, un poème dans la poche d’Emmanuel Dongala , 2011.
Agnès AGUER, L’avocat dans la littérature de l’Ancien Régime, 2011.
Christian SCHOENAERS , Écriture et quête de soi chez Fatou Diome, Aïssatou Diamanka-Besland, Aminata Zaaria, 2011. Sandrine LETURCQ, Jacques Sternberg, Une esthétique de la terreur, 2011 .
Titre

Jean-Philippe Pettinotto





Marguerite Duras : L’écriture comme un fleuve asiatique

Représentation narrative de la vie familiale dans les œuvres de l’auteur
Copyright

Du même auteur
« Marguerite Duras dans la correspondance éditoriale de Natalia Ginzburg », in Philippe MARTIN (dir.), La correspondance. Le mythe de l’individu dévoilé , Louvain-la-Neuve, PUL, collection L’atelier d’Erasme, 2014
Cesare Pavese et Jean Giono : entre perceptions et paysages , Editions Universitaires Européennes, Saarbrücken, 2012
« Leone Ginzburg alle radici di Natalia Levi Ginzburg », in Levia Gravia , Edizione dell’Orso, Alessandria, 2008













© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-74286-1
Dédicace


À Veronica Ianniello,
Moderato cantabile…
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE
I. Enjeux d’une représentation littéraire de la vie familiale
II. Marguerite Duras ou la famille en crise
1. Du point de vue de la mère au point de vue de la fille ?
2. L’écriture, un héritage familial ?
III. Canevas
1. Romans de la crise
2. Crise du roman
3. Écriture mémorielle
IV. Conclusion
PREMIÈRE PARTIE ROMANS DE LA CRISE
Introduction
Chapitre I. Crise du cadre familial
Introduction
1.1 Crise des relations filiales
1.1.1 Un barrage contre le Pacifique : le don de soi comme alternative à la prostitution légalisée du mariage
1.1.2 L’émancipation des fils par l’intelligence nouvelle du désir
1.1.3 L’Amant : la prostitution comme libération
1.2 Perte d’identité
1.2.1. La famille comme regroupement actantiel
1.2.2. Processus d’exclusion et la question de l’inceste et de l’interdit
1.2.3 Le couple et la question de l’adultère dans Les petits cheveux de Tarquinia et Dix heures et demie du soir en été
1.2.4 La mère, injustice et incompréhensibilité
Chapitre II. Crise de la narrativité
Introduction
2.1 Un brouillage étudié de la chronologie
2.1.1 Indistinction entre les actions cardinales et les catalyses
2.1.2 Un chapelet symbolique comme logique narrative
2.2 Le statut du narrateur à l’origine de nombreuses ambiguïtés narratives
2.2.1 Vers l’incohérence narrative
Conclusion
DEUXIEME PARTIE CRISE DU ROMAN
Introduction
Chapitre I. Moments de risque du récit
Introduction
1.1 Deux pôles énonciatifs : le romanesque et le poétique
1.1.1 La vie avant la famille, avant le langage : les interférences consécutives et causales
1.1.2 L’éclatement de la crise expliqué par les obsessions récurrentes de l’œuvre durassienne
1.1.3 Détruire dit-elle, d’un roman de la crise à la crise du roman
1.2. La force du destin
1.2.1 Le diamant dans Un barrage contre le Pacifique
1.2.2 Les petits chevaux de Tarquinia
Chapitre II. Crise du langage
Introduction
2.1 L’écriture comme un fleuve asiatique
2.2.1 Le langage de la folie
2.1.2 L’absolu du mot : le caractère poétique de l’écriture durassienne
Conclusion
TROISIEME PARTIE ECRITURE MÉMORIELLE
Introduction
Chapitre I. L’état de la langue
Introduction
1.1 Appauvrissement de l’écriture
1.1.1 Peter Morgan
Chapitre II. Le langage de la crise
Introduction
2.1 Entre réminiscence et oubli : Hiroshima mon amour
2.2 Moderato cantabile ou la reconstruction hypothétique du passé
2.2.1 Rituel Chauvin / Anne : revivre le passé en le rejouant
2.2.2 Moderato cantabile : un exemple stylistique de l’écriture mémorielle
2.3 Lol V. Stein : une enquête
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
I. Le genre romanesque
II. La mémoire et l’histoire
III. La post modernité
Références bibliographiques
Références bibliographiques
Editions de références
Marguerite Duras
Ouvrages consacrés à Marguerite Duras
Articles consacrés à Marguerite Duras
Ouvrages généraux
INTRODUCTION GENERALE
I. Enjeux d’une représentation littéraire de la vie familiale
Marguerite Duras fait, sans aucun doute, partie de ces écrivains qui répondirent à l’appel révolutionnaire lancé par Henri Bergson dans le deuxième chapitre de son Essai sur les données immédiates de la conscience , consacré à la multiplicité des états de conscience. En effet, Bergson lance comme un défi aux narrateurs du siècle à venir – le XX ème – afin qu’ils trouvent des moyens littéraires capables de rendre compte du magma des sentiments humains en dépassant l’impéritie constitutive des mots, leur rigidité, leur inertie :
Si maintenant quelque romancier hardi, déchirant la toile habilement tissée de notre moi conventionnel, nous montre sous cette logique apparente une absurdité fondamentale, sous cette juxtaposition d’états simples une pénétration infinie de mille impressions diverses qui ont déjà cessé d’être au moment où on les nomme, nous le louons de nous avoir mieux connus que nous ne nous connaissions nous-mêmes. 1
Evidemment, dans la mesure où il existera toujours un écart entre l’animation des sentiments et leur traduction expressive ; et, à défaut de combler cet écart, Bergson invite les romanciers à le prévenir, à le dépeindre afin que les lecteurs prennent conscience du déséquilibre entre le langage et la vie. Ainsi, la problématique à laquelle se confronte Marguerite Duras en termes de représentation du réel – à cause du décalage entre les mots et les sentiments – ne peut se comprendre qu’en partant de la conviction bergsonienne que le spectacle de la vie appartient à la sphère du temps matérialisé, c’est-à-dire du temps conçu comme espace, qui ne saurait rendre compte de la durée dans laquelle se déploient et s’animent les impressions, les sentiments et tous les aléas de l’existence humaine. C’est pour cette raison que le thème des relations familiales est récurrent dans les œuvres de la romancière car il lui offre un cadre, une « tranche de vie », qu’elle va pouvoir tenter de retranscrire sur la page, non comme l’aurait fait Emile Zola – en se contentant de reproduire l’origine et le déroulement des faits – mais en interrogeant deux éléments de la construction narrative : la structure de l’œuvre d’une part, c’est-à-dire l’ossature du roman ; et d’autre part, la syntaxe narrative, c’est-à-dire le déroulement du récit tel qu’il s’opère dans la conscience du narrateur et éventuellement des personnages.
Ainsi, la réalité familiale est au centre des œuvres romanesques de Marguerite Duras ; elle est le champ d’application de nombreuses observations sur les relations humaines, l’intériorité de l’être, la solitude, le poids du destin, etc. Aussi, la romancière raconte des histoires en apparence banales et dépourvues d’intérêt mais qui – comme bien souvent les histoires de famille – se teintent parfois d’une dim

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