Mémoire sur la science de l homme
119 pages
Français

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Mémoire sur la science de l'homme , livre ebook

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Description

Extrait : "Le pas le plus utile dans les sciences est toujours celui qui suit immédiatement les derniers qui ont été faits. L'entreprise scientifique qui contribue le plus aux progrès des lumières est toujours celle que les travaux les plus récents des hommes de génie ont préparée ; car les idées les plus justes, lorsqu'elles se trouvent trop en avant de l'état des lumières, ne sont presque d'aucune utilité."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 23
EAN13 9782335095654
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335095654

 
©Ligaran 2015

Avertissement
Ces mémoires n’ont pas été écrits dans le but d’une publicité immédiate. Saint-Simon expose lui-même, dans sa préface, les motifs de haute moralité qui l’avaient déterminé à confier des copies manuscrites de ses travaux aux savants les plus compétents, afin de les consulter et de réclamer le concours de leurs lumières, avant de s’adresser au public.
Près d’un demi-siècle s’est écoulé depuis que notre Maître usait de cette sage et religieuse réserve. Aujourd’hui ses idées, longuement élaborées et progressivement publiées par lui, ont subi une nouvelle élaboration dans l’École qui les a largement propagées ; à chaque élaboration, elles revêtaient des formes de plus en plus claires et précises ; et, d’un autre côté, leur propagation rapide les dépouillait peu à peu, aux yeux du monde, du caractère de nouveauté, d’étrangeté qui avait effrayé à leur première apparition.
En effet, parallèlement à ce développement de la conception de Saint-Simon et à l’active propagande de son École, la Société révisait elle-même toutes les croyances et toutes les institutions défaillantes du passé, et en même temps elle essayait, elle réalisait même partiellement quelques-unes de ces nouveautés annoncées par Saint-Simon et préparées par ses principaux élèves.
Nous croyons donc que le moment est venu où la publicité donnée à ces travaux de notre Maître doit être d’une haute utilité. En les publiant, nous nous faisons un devoir de ne rien ajouter au texte, tout en déclarant, conformément à notre foi au progrès, que ce respect n’implique pas de notre part une adhésion absolue et aveugle à toutes les idées exprimées dans ces premières et intimes révélations de l’homme de génie. Ses travaux ont été et sont toujours pour nous le germe que nous avons mission de cultiver, de développer et même d’émonder, en un mot d’améliorer.
En conséquence, nous nous sommes permis quelques légères suppressions qui, nous le croyons fermement, auraient été effectuées par Saint-Simon, s’il avait publié lui-même ces prodigieux manuscrits.

P. ENFANTIN.
Préface
Le pas le plus utile dans les sciences est toujours celui qui suit immédiatement les derniers qui ont été faits.
L’entreprise scientifique qui contribue le plus aux progrès des lumières est toujours celle que les travaux les plus récents des hommes de génie ont préparée ; car les idées les plus justes, lorsqu’elles se trouvent trop en avant de l’état des lumières, ne sont presque d’aucune utilité ; on les oublie avant qu’on soit en état d’en faire d’importantes applications. Il est prouvé que Pythagore a enseigné que le soleil était au centre du monde ; il paraît certain que plusieurs philosophes grecs ont soupçonné l’existence de la gravitation et qu’ils ont même énoncé ce principe à leurs élèves. Je demande quels avantages les anciens ont tirés de ces deux idées qui servent de base à notre système astronomique. Ptolémée n’en pas moins placé la terre au centre du monde Copernic n’en a pas moins été obligé de découvrir et de démontrer la véritable situation du soleil ; Kepler n’en a pas moins été inventeur de ses belles lois ; enfin Newton n’a pas eu moins de mérite à les résumer et à les lier par sa profonde conception de la gravitation.
Animé du désir de faire la chose la plus utile pour le progrès de la science de l’homme , et convaincu de la justesse du principe que je viens de poser, j’ai commencé par examiner avec la plus scrupuleuse attention dans quelle situation se trouvait cette science. Voici quel a été le résultat de mon examen :
Les quatre ouvrages les plus marquants, relativement à cette science, m’ont paru être ceux de Vicq-d’Azyr, de Cabanis, de Bichat et de Condorcet. En comparant les ouvrages de ces quatre auteurs avec ceux de leurs devanciers, j’ai trouvé :
1° Que ces auteurs avaient fait faire un pas bien important à la science, en la traitant par la méthode employée dans les autres sciences d’observation, c’est-à-dire en basant leurs raisonnements sur des faits observés et discutés, au lieu de suivre la marche adoptée pour les sciences conjecturales, où on rapporte tous les faits à un « raisonnement ;
2° Que toutes les questions importantes, relatives à cette science, avaient été traitées par l’un ou l’autre de ces quatre auteurs.
Et j’ai conclu de cet examen que le pas le plus important à faire pour la science de l’homme, que celui qui suivrait immédiatement ceux faits par Vicq-d’Azyr, Cabanis, Bichat et Condorcet, était de traiter cette science dans un seul et même ouvrage, en complétant les matériaux que ces quatre grands hommes nous avaient laissés. Tel est l’objet que je me suis proposé dans le présent mémoire, qui sera divisé en deux parties, chacune desquelles sera partagée en deux sections.
La première partie traitera de l’individu-homme, et la seconde, de l’espèce humaine.
La première section de la première partie sera un résumé physiologique, la seconde, un résumé psychologique.
La première section de la seconde partie contiendra une esquisse de l’histoire des progrès de l’esprit humain, depuis son point de départ jusqu’à ce jour. Dans la seconde, je présenterai un aperçu sur la marche que suivra l’esprit humain après la génération actuelle.
Je donnerai à la première partie le titre d’examen des ouvrages de Vicq-d’Azyr, et à la seconde celui d’examen du Tableau historique des progrès de l’esprit humain , par Condorcet. Je discuterai dans la première les idées de Vicq-d’Azyr, et dans la seconde, celles de Condorcet. Par la discussion, je rejetterai certaines idées émises par ces auteurs, j’en admettrai d’autres, et je compléterai celles que j’aurai admises, de manière à en former un tout systématiquement organisé.
Je préviens le lecteur que je reviendrai souvent sur les mêmes idées ; que je réexaminerai des principes déjà admis après discussion, en les considérant sous de nouveaux points de vue. C’est par de fréquents retours sur ses pensées qu’on parvient à les analyser complètement, qu’on se familiarise avec elles et qu’on leur donne une assiette solide. Je sais que cette manière de composer rend pénible la lecture d’un travail, et par conséquent peu agréable ; qu’elle doit déplaire à la majeure partie des lecteurs ; peu m’importe, puisque ce n’est pas pour elle que j’écris et que la gloire littéraire n’est pas l’objet de mon ambition. J’ai appris à penser laborieusement : tel a été pour moi le résultat de mes longs travaux, et je récuse le jugement de ceux pour qui l’exercice de la pensée est devenu d’autant plus facile qu’ils ont avancé davantage dans la carrière de la vie. Ces hommes ne s’occupent que de futilités ; et leurs travaux contribuent plutôt à abâtardir l’esprit humain qu’à lui faire faire des progrès.
Dans le siècle dernier, on s’est occupé de mettre les questions les plus abstraites à la portée de tout le monde , de les soumettre au jugement de tout le monde  : Cette manière de faire était très bonne pour amener une RÉVOLUTION, ce qui était le but que les savants se proposaient. Mais aujourd’hui, le seul objet que puisse se proposer un penseur, est de travailler à la RÉORGANISATION du système de morale , du système religieux , du système politique , en un mot, du système des IDÉES, sous quelque face qu’on les envisage. L’ancienne manière de procéder doit donc être abandonnée. Les personnes qui ont fait une étude particulière de ces grandes questions sont les seules qui puissent, sans inconvénient pour l’ordre général, et au contraire, à son avantage, les examiner et les discuter. Pour agir conséquemment à cette manière de voir, je ne ferai pas imprimer mon travail.
Le travail que j’ai conçu ne se borne point au présent mémoire, il doit se composer de quatre mémoires, ayant pour titres : Mémoire sur la science de l’homme ; Mémoire sur la philosophie ; Mémoire sur la réorganisation du clergé  ; et Mémoire sur les réorganisations nationales des différents peuples . Je suis poussé à l’exécution de ce plan de travail bien plus par la conviction du besoin que la société en a, que par le sentiment de ma capacité pour fournir une carrière aussi longue et aussi difficile. Je déclare en y entrant que je suis prêt à quitter la direction de l’entreprise ; que mon plus grand désir est de voir une pers

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