Miscellanea littéraires
87 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Miscellanea littéraires , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
87 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Extrait de la notice : "La plupart des morceaux qui vont suivre étaient destinés à la Correspondance de Grimm. Un certain nombre se trouvent dans les éditions qu'en ont données MM. Barbier et Taschereau. D'autres sont inédits. Il ne nous a pas toujours été facile de retrouver leur date, et pour quelques-uns cela nous a été tout à fait impossible, les renseignements donnés par Diderot étant incomplets et les ouvrages cités ayant été oubliés par les bibliographes."

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 14
EAN13 9782335001594
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335001594

 
©Ligaran 2015

Miscellanea littéraires
La plupart des morceaux qui vont suivre étaient destinés à la Correspondance de Grimm. Un certain nombre se trouvent dans les éditions qu’en ont données MM. Barbier et Taschereau. D’autres sont inédits. Il ne nous a pas toujours été facile de retrouver leur date, et pour quelques-uns cela nous a été tout à fait impossible, les renseignements donnés par Diderot étant incomplets et les ouvrages cités ayant été oubliés par les bibliographes. Nous avons placé à la fin ces morceaux, en général très courts.
Sur l’assemblée de Cythère

Par le Comte Algarotti 1758
On ne savait ce qu’était devenu l’Amour ; il s’était renfermé dans son temple ; il y méditait sur le discrédit où son empire commençait à tomber. Il avait à ses côtés la Volupté qui languissait, les Jeux et les Ris qui ne battaient que d’une aile, les Grâces qui commençaient à s’attrister : il ne savait quel parti prendre. La Volupté lui conseilla de s’éclaircir sur toute l’étendue du mal avant que de songer à y remédier. L’Amour y consentit ; et à l’instant même trois jeunes Amours furent dépêchés : l’un en France, où il fut en un moment ; un second en Angleterre, où le pauvre petit pensa périr de la migraine et être suffoqué de la fumée ; et un troisième en Italie, qui s’arrêtait à chaque pas, tant il trouvait de belles choses à voir. Ils arrivèrent pourtant, et revinrent avec trois femmes fort instruites de l’état des affaires amoureuses dans les trois royaumes. Le voyage de la Française fut court : les Françaises vont vite ; l’Anglaise eut des accès de spleen qui la retinrent un peu sur la route ; l’Italienne ne voulait aller que de nuit, tant elle craignait les surveillants. L’Amour les attendait avec impatience : les voilà. On les introduit ; on leur apprend le sujet de leur voyage ; elles veulent parler toutes trois à la fois. On prend le carquois d’un Amour, on y met trois billets : la plus jeune des Grâces en tire un, ce fut celui de l’Anglaise ; un second, ce fut celui de la Française ; le billet de l’Italienne resta au fond du carquois : elles parlèrent dans cet ordre… L’Anglaise dit en quatre mots que l’Amour était inconnu dans sa patrie ; que les hommes brutaux et farouches y passaient la vie sous trois différents états de stupidité : dans le vin, avec les prostituées et dans la politique… Là Française dit que son pays était le plus joli pays du monde, qu’on y aimait depuis le matin jusqu’au soir, qu’on y faisait à l’Amour, en un jour, plus de sacrifices nouveaux qu’on ne lui en offrait en un an dans toutes les contrées du monde ; que, dans cette heureuse contrée, on avait réduit la tendresse à sa juste valeur, qu’on y avait du plaisir sans peine, et des amants sans conséquence ; qu’ils ne passaient pas pour les plus discrets du monde, qu’ils parlaient un peu, mais qu’on n’en rougissait plus ; que cela était fort bien comme cela, et qu’on pouvait l’en croire, parce qu’elle avait du goût, et que franchement elle ne connaissait personne qui en eût autant ; que l’Amour n’avait rien de mieux à faire que d’établir la galanterie française par toute la terre ; et que de la proposer, elle, pour modèle à toutes les femmes ; parce que, sans vanité, il trouverait plus facilement à en proposer de plus mauvais que de meilleurs… L’Italienne se plaignit d’une bizarrerie des peuples de son pays, qui n’étaient pas cependant sans ressources, à ce qu’elle croyait ; ensuite elle se déchaîna contre les plaisirs des sens, et se mit à prêcher de toute son éloquence l’amour platonique… Quoiqu’elle parlât comme un ange, et qu’elle citât souvent Pétrarque qui avait aimé et chanté pendant vingt ans madame Laure, en tout bien et en tout honneur, et qui l’avait pleurée en chantant pendant vingt autres, l’Amour ne put s’empêcher de bâiller, et la Française d’éclater de rire. Alors l’Italienne comprit qu’elle en avait assez dit, et l’Amour se leva de dessus son trône… Il dit un mot à l’oreille de la Volupté ; et voici le jugement que la Volupté prononça : Qu’il fallait qu’incessamment on commençât à Londres d’aimer, sans faire toutefois de la tendresse une affaire trop sérieuse ; qu’on ferait bien d’y mettre un peu plus d’importance en France ; et qu’en Italie on ferait encore mieux de le spiritualiser un peu moins. Elle ajouta beaucoup d’autres belles choses au milieu desquelles l’Amour disparut, et les trois femmes sortirent du temple… Elles trouvèrent des amants sous le vestibule : l’Anglaise avait l’air assez gaie, et ne paraissait plus menacée de vapeurs ; on remarquait une empreinte de langueur et de mélancolie dans les regards de la Française ; l’Italienne laissait apercevoir à travers un air passionné des désirs assez vifs et peu platoniques… On servit une collation où l’Anglaise but des liqueurs d’Italie qui lui parurent fort bonnes ; la Française, de la bière d’Angleterre qui lui parut admirable, et l’Italienne, quelques verres d’un vin de Champagne mousseux qui lui donnèrent beaucoup de vivacité… Et ce fut la fin de l’ouvrage, que je trouvai mauvais parce qu’il ne faisait ni sentir ni penser.
Sur Frédéric II

1760
Frédéric II, né en 1712, a depuis vingt ans donné à l’univers le spectacle rare d’un guerrier, d’un législateur et d’un philosophe sur le trône. Son amour pour les lettres ne lui fait point oublier ce qu’il doit à ses sujets et à sa gloire. Sa conduite et sa valeur ont longtemps soutenu les efforts réunis des plus grandes puissances de l’Europe. Sans faste dans sa cour, actif et infatigable à la tête des armées, inébranlable dans l’adversité, il a arraché le respect et l’admiration de ceux même qui travaillaient à sa perte. La postérité, qui ne juge point par des succès que le hasard guide, lui assignera parmi les plus grands hommes un rang que l’envie ne peut lui disputer de son vivant. On a publié sous son nom différents ouvrages de prose en langue française ; ils ont une élégance, une force, et même une pureté qu’on admirerait dans les productions d’un homme qui aurait reçu de la nature un excellent esprit, et qui aurait passé sa vie dans la capitale. Ses poésies, qu’on nous a données sous le titre d’ Œuvres du Philosophe de Sans-Souci , sont pleines d’idées, de chaleur et de vérités grandes et fortes. J’ose assurer que si le monarque qui les écrivait à plus de trois cents lieues de la France, s’était promené un an ou deux dans le faubourg Saint-Honoré, ou dans le faubourg Saint-Germain, il serait un des premiers poètes de notre nation. Il ne fallait que le souffle le plus léger d’un homme de goût pour en chasser quelques grains de la poussière des sables de Berlin. Nos poètes, qui n’ont que de la correction, de l’expression et de l’harmonie, perdront beaucoup de valeur dans les siècles à venir, lorsque le temps qui amène la ruine de tous les empires, aura dispersé les peuples de celui-ci, anéanti notre langue, et donné d’autres habitants à nos contrées. Il n’en sera pas ainsi des vers du philosophe de Sans-Souci ; l’œil scrupuleux n’y reconnaîtra plus de vernis étranger ; et les pensées, les comparaisons, tout ce qui fait le mérite réel et vrai d’un morceau de poésie brillera d’un éclat sans nuage ; mais ce qu’il y a de singulier, c’est que ce petit défaut ne se remarque nullement dans les lettres mêlées de prose et de vers ; elles sont pleines d’esprit, de légèreté et de délicatesse, sans le moindre vestige d’exotérisme. Il n’a manqué à cette flûte admirable qu’une embouchure un peu plus nette.
La mort d’Abel

Poème en cinq chants traduit de l’allemand 1761 (Inédit)
Ce sujet, ingrat en apparence, devient entre les mains du poète une source de situations intéressantes.

Premier chant
Le poète débute par une invocation où il s’occupe à relever les charmes de la poésie et à peindre le bonheur du poète, lorsqu’il est conduit par son génie dans la solitude, où il écoute son cœur. Cet exorde est très beau, mais c

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents