Nomades, voyageurs, explorateurs, déambulateurs
259 pages
Français

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Nomades, voyageurs, explorateurs, déambulateurs , livre ebook

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Description

Cet ouvrage collectif est consacré aux figures du nomade, du voyageur, de l'explorateur et du déambulateur dans la littérature: des milieux urbains au Grand Nord, en passant par le désert, la campagne, la haute montagne, sans oublier la Laurasie et l'Egypte antique, récits et poèmes se construisent selon des parcours (projet, plan, carte...) qui définissent à leur tour les appréhensions de l'espace. De quelle manière le parcours est-il envisagé dans l'action humaine? Comment la littérature le configure-t-elle? Telles sont les questions que soulèvent cet ouvrage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2006
Nombre de lectures 156
EAN13 9782336283043
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296006379
$EAN : 9782296006379
Nomades, voyageurs, explorateurs, déambulateurs
Les modalités du parcours dans la littérature

Daniel Chartier
Rachel Bouvet
André Carpentier
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Préface Nomades, voyageurs
Pérégrinations en Laurasie Du parcours nomade à l’errance : une figure de l’entre-deux Enjamber le désert : l’écriture nomade chez Serge Patrice Thibodeau Voyage, pèlerinage  : La mort, le double et l’image dans Pèlerinage d’un artiste amoureux d’Abdelkébir Khatibi Naissance et mort d’un pays rêvé : itinéraires de l’écrivain-voyageur dans l’Égypte du XIX e siècle
Explorateurs
Exploration, émigration, initiation. Les parcours nordiques de Xavier Marmier Vers l’immensité du Grand Nord. Directions, parcours et déroutements dans les récits nordiques La cartographie du sensible. De Samuel Hearne à Pierre Perrault : le problème du sujet dans le récit d’exploration Deux voix sur une seule voie ou l’empreinte littéraire d’une célèbre cordée Exploration des frontières du soi. Le récit alpin comme mise en fiction d’une expérience limite
Déambulateurs
Huit remarques sur l’écrivain en déambulateur urbain Franz Hessel ou l’Art difficile de la promenade Sur les traces d’un sourcier : Charles-Albert Cingria Philippe Jaccottet ou l’expérience de la promenade La déambulation comme démarche documentaire : Zones de Jean Rolin
CRITIQUES LITTERAIRES ET ESSAIS
Préface
Nomades, voyageurs, explorateurs, déambulateurs : autant de figures que nous avons voulu interroger, tout d’abord lors d’un colloque qui a réuni à Montréal une quinzaine de chercheurs, puis sonder plus en profondeur, c’est d’ailleurs le mandat que poursuivent les textes du présent collectif. Puisqu’il y sera question des modalités du parcours dans la littérature, commençons par récapituler le parcours qu’a connu cet ouvrage. Le lecteur pourrait en effet se demander pourquoi avoir retenu ces quatre figures plutôt que d’autres; pourquoi ne pas avoir inclus par exemple celles du promeneur, du flâneur, du touriste ou du coureur des bois ? Les raisons sont à chercher du côté des personnes, de leur proximité géographique, et non du côté des théories. Travaillant au sein du même département – le département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal –, André Carpentier, Daniel Chartier et Rachel Bouvet ont décidé de créer un espace de discussion à la croisée de leurs objets d’étude privilégiés, à savoir respectivement la déambulation urbaine, la représentation du Grand Nord, le nomadisme et le voyage dans le désert.
Trace laissée par les pas, itinéraire dessiné sur une carte, le parcours est une ligne, une construction de l’esprit, un projet, un plan, un préalable, une téléologie, un signe qui s’enracine dans une dimension géographique, topographique. C’est un mode de rencontre de la réalité spatiale pratiquée. Indice d’un passage, de la saisie d’un espace, l’empreinte laissée sur le sol donne également lieu au travail du texte, de l’interprétation, de la lecture. De quelle manière le parcours est-il envisagé dans l’action humaine? Comment la littérature le configure-t-elle? Les auteurs de ce collectif envisagent la construction du parcours dans la littérature en termes d’élaboration, de réalisation et d’expression.
Ce livre tente d’explorer à sa façon les méandres des récits, de franchir les précipices de la pensée et d’ouvrir la réflexion sur l’espace du dehors. Divisé en trois parties, il aborde respectivement les figures du nomade et du voyageur ; de l’explorateur ; du déambulateur. Ces figures impliquent des modalités différentes du parcours, des intentions, des rythmes, des rapports à l’espace distincts les uns des autres.
Pour débuter la première section, nous avons fait appel à Kenneth White, bien connu au Québec – parmi les géographes surtout – comme un « ouvreur de pistes 1 ». Ses « Pérégrinations en Laurasie » rappellent le mouvement des plaques tectoniques de la Terre et de la pensée et dévoilent certains traits de ce que White appelle ses « way-books », les livres de la voie. Suite à cet essai de nomadisme intellectuel 2 , Rachel Bouvet s’intéresse à une figure de l’entre-deux, située entre nomadisme et errance, en prenant appui sur deux romans de Malika Mokeddem, une écrivaine algérienne d’origine nomade. Toujours au milieu des sables, Denise Brassard scrute à son tour les poèmes de Serge Patrice Thibodeau – un écrivain acadien ayant parcouru les déserts du Proche-Orient – afin de relever les accents mystiques et les gestes de l’errant. Quant au voyage qui s’effectue dans le dernier roman de l’auteur marocain Abdelkébir Khatibi, il s’inscrit dans la mystique musulmane, ainsi que l’explique Farid Zahi. De nouvelles facettes du pèlerinage, l’une des formes sans doute les plus anciennes du voyage, sont ici explorées. Enfin, François Foley compare deux récits de voyage en Égypte, celui de Maxime du Camp, situé au tout début du XIX e siècle, avant la naissance de l’égyptologie, et celui de Pierre Loti, rédigé à la fin du siècle, à une époque où le pays des Pharaons semble n’avoir plus rien de nouveau à offrir à ses visiteurs désenchantés, qui n’hésitent pas pour autant à se lancer sur les routes.
Pour les explorateurs du Grand Nord et les alpinistes de la haute montagne, l’exigence du parcours s’établit d’abord sous la forme d’un itinéraire qui prévoit les ressources et le trajet, puis sous celle d’une expérience du terrain qui, par ses difficultés, fait dévier le parcours qui se voit traduit en une narration qui en constitue le récit. Dans son article sur les parcours nordiques de l’écrivain Xavier Marmier, Maria Walecka-Garbalinska étudie les stratégies de familiarisation de l’espace liées à l’exploration et à l’émigration. Daniel Chartier constate que l’exigence du parcours détermine, dans les récits du Grand Nord, certaines stratégies textuelles qui renvoient à des trajectoires particulières. Ces dernières finissent par opérer, au moment de l’approche du pôle Nord, un renversement qui provoque la disparition même de l’objet atteint. En comparant les œuvres de Samuel Hearne et de Pierre Perrault, Daniel Laforest tente d’éclairer le problème de la représentation du sujet dans le récit d’exploration, sous la forme d’une cartographie du sensible. Quant à Hélène Guy, elle démontre, en s’appuyant sur des récits d’alpinistes-écrivains, que l’évolution de l’alpiniste suit une voie qui entrecroise celle de l’écrivain, décrivant par le fait même une trajectoire faite à la fois de défis physiques et de mots, aux frontières du mouvement et de l’équilibre. Enfin, Caroline Proulx montre que, dans les récits alpins, la représentation de l’expérience emprunte une structure variable selon l’issue de cette expérience. Ainsi, même si dans tous les cas l’écriture demeure la trace du parcours dans l’espace enneigé de la montagne, sa modulation traduit la singularité des pratiques et les motivations des alpinistes.
La section consacrée aux écrivains déambulateurs s’attarde aux diverses incarnations de la déambulation dans la littérature contemporaine et à leur inscription dans la modernité urbaine. D’abord, André Carpentier, partant de sa pratique de déambulateur et d’écrivain engagé dans une marche dérivante au sein de la prolixité des choses du monde urbain, propose « Huit remarques sur l’écrivain en déambulateur urbain ». Robert Dion, quant à lui, nous fait part de l’essor de la flânerie au cœur de la modernité berlinoise et commente l’art difficile de la promenade tel que pratiqué par Franz Hessel. Ensuite, Philippe Archambault, se promenant « sur les traces d’un sourcier », parcourt les divers passages qui se forment entre la marche et l’écriture chez l’écrivain suisse d’expression française Charles-Albert Cingria. Puis Jérémie Leduc-Leblanc, en cheminant dans la poésie de Philippe Jaccottet, révèle ce mouvement propre à la déambulation où s’inscrivent conjointement le corps et le langage. Finalement, Christina Horvath, visitant les Zones de Jean Rolin, s’intéresse à l’approche documentaire préconisée par l’auteur dans ses déambulations périurbaines.
De tout ce qui s’est dit, échangé, pensé, médité durant ce colloque, le présent ouvrage n’en donne qu’un aperçu partiel, bien entendu. Mais il a tout de même le mérite d’offrir au lecteur intéressé par les différentes formes du déplacement dans l’espace de quoi alimenter

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