Par-delà l enfer et le ciel
160 pages
Français

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Par-delà l'enfer et le ciel , livre ebook

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Description

Baudelaire ne fait pas mystère de professer un goût profond et raffiné, voluptueux et nuancé, pour le culte de Bacchus mais encore faut-il saisir toute l'importance qu'à profusion cette passion dionysiaque revêt dans sa poésie, celle-ci se parant de formes inouïes et nouvelles. Après une étude de l'aspect doublement dionysiaque des Illuminations de Rimbaud, l'auteur entend se consacrer ici exclusivement au Baudelaire dionysiaque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 22
EAN13 9782336352220
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Espaces littéraires

Espaces Littéraires
Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions
Textes réunis et présentés par Michèle AQUIEN, L’érotisme solaire de René Depestre, Éloge du réel merveilleux féminin , 2014.
Laëtitia PERRAY, La femme dans le théâtre de Robert Poudérou , 2014.
Ghada EL-SAMROUT, L’itinéraire mystique dans l’œuvre de Salah Stétié , 2014.
Fabrice BONARDI (dir.), Parfums de l’âme et autres feux follets , 2013.
Ralph ALBANESE, Racine à l’école républicaine ou les enjeux socio-politiques de la tragédie classique (1800-1950) , 2013. David MICHEL , Amélie Nothomb. L’écriture illimitée , 2013. Nicole BERRY, John Cowper Powys, au-dessus de la terre l’oiseau. Un homme dans son œuvre , 2013.
Magda IBRAHIM, Prière d’un petit enfant nègre de Guy Tirolien. Un manifeste de la Négritude , 2013.
Fabrice BONARDI (dir.), Des nouvelles du désir , 2013.
Simone GOUGEAUD-ARNAUDEAU, Crébillon le Tragique , 2013.
Berkiz BERKSOY, Ahmet Hamdi Tanp nar , 2013.
Najib REDOUANE et Yvette BÉNAYOUN-SZMIDT, Le pari poétique de Gérard Étienne , 2013.
Annie RICHARD , L’autofiction et les femmes. Un chemin vers l’altruisme ? , 2013.
Calisto, La femme surréaliste : de la métaphore à la métonymie , 2013.
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 4 : Ecrits 1980-2012 , 2013.
Muguraş CONSTANTINESCU, Pour une lecture critique des traductions. Réflexions et pratiques , 2013.
Lidia COTEA, À la lisière de l’absence. L’Imaginaire du corps chez Jean-Philippe Toussaint, Marie Redonnet et Éric Chevillard, 2013 .
Titre

Olivier-Pierre THEBAULT







Par-delà l’enfer et le ciel
Essais sur la pensée de Charles Baudelaire





P RÉFACE INÉDITE DE R OLAND T OURNAIRE
Copyright























© L’H ARMATTAN , 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-70233-9
PRÉFACE
« Qui peut se flatter de connaître un poète ? Chaque relecture nous en propose un aspect inconnu. L’approfondissement est parfois un renouvellement, parfois une révolution dans notre perception de son œuvre. Le livre que vient de consacrer Olivier-Pierre Thébault à Baudelaire s’apparente plus à une révolution qu’à un simple renouvellement. Le titre en est déjà une bonne indication : Par-delà l’enfer et le ciel . Comme la perception nietzschéenne, l’intuition de l’auteur cherche, outre le bien et le mal, par la découverte du lien qui attache les deux versants de notre vie, à pénétrer dans l’existence de la réalité, la seule réalité possible que le poète rend sensible.
Analogie, fusion : il n’a pas été question pour l’auteur d’ analyser des processus poétiques, mais, tout au contraire, de comprendre , c’est-à-dire de saisir, au passage des mots, l’unité de pensée qui s’élève bien au-delà des apparences antagonistes pour franchir le seuil où le ciel abolit l’enfer. Voilà le propos baudelairien, que les médiocres censeurs de l’époque et d’aujourd’hui ont été bien incapables de discerner. Il fallait approcher le secret inquiétant et apaisant de la beauté des deux cycles, Le Spleen de Paris et Les Fleurs du Mal .
Baudelaire est ici reconnu comme précurseur de Rimbaud, que Olivier-Pierre Thébault a présenté dans un précédent ouvrage, le poète des Fleurs annonçant celui des Illuminations . S’il était question seulement d’une filiation de l’un à l’autre, d’une simple imitation de disciple à maître, le cas serait peu intéressant. Rimbaud n’a jamais été disciple, Baudelaire ne se considérait pas comme un maître. Mais, analogie encore, la concision du ciseleur et le flux illimité du vagabond sont conjoints dans une identité nullement formelle : les voies divergent, le sens (autrement dit la direction) nous conduit vers la conclusion ultime, l’au-delà d’une Saison en enfer et des Paradis , artificiels ou non. Le résultat est atteint dans un phrasé parfois torrentiel, une richesse inépuisable de termes évocateurs, d’aperçus foisonnants, d’une étourdissante virtuosité verbale. Par là le rapport s’établit entre les deux poètes successivement étudiés.
Cet accès direct, nous le voyons, n’est pas obtenu par analyse. C’est une lecture pénétrante, aiguë, incisive, nourrie de citations minutieuses proposées par un choix réfléchi. Citations d’autres poètes, d’autres écrivains, de philosophes dont chacune contribue à l’approfondissement poétique : les sources si nombreuses, si variées, sont sans doute réunies dans l’inspiration de Baudelaire, mais en retour ses poèmes rendent présents les sentiments et les idées de ces auteurs, car le propre de la pensée humaine, pourtant toujours fluctuante, est aussi d’être intemporelle, et c’est bien là ce que nous fait éprouver la lecture de ce livre. Seule cette abondance exhaustive de lectures, chez son auteur, permet une si vaste et si précise connaissance. Voyez ce lien inattendu, par exemple, avec le Cantique des cantiques , avec la légende inépuisable de Marie Madeleine : le très catholique Baudelaire est en quelque sorte un auteur biblique, auteur évangélique, certes. La Bible ne cesse de nous divertir du bien et du mal, du paradis et de l’enfer, pour nous entraîner au dépassement de soi. Il fallait ces pérégrinations dans la littérature universelle, et cet enthousiasme qui nous manque tant dans nos désillusions ; l’abondance verbale nous aide, nous profanes, à pénétrer une poésie mystérieuse où tant reste à découvrir. Nous entrons pas à pas dans le mystère, et nous découvrons l’inédit – ce qui est dit par le poème mais ne résonnait pas en notre esprit. Chaque poème lu, relu et médité nous révèle un trésor inépuisable de sensations et de pensées : une foison d’idées nouvelles. Le langage poétique de l’auteur, étonnamment évocateur, nous le permet par son lyrisme personnel véhément, au ton de protestation passionnée.
Ne parlons donc pas d’érudition. Ce mot sent le vieux bonnet. Non : évocation. Connaissance renouvelée, insatiable. Sorte de science sacrée. Elle émane d’une culture assez stupéfiante. Elle nous invite à une relecture vivifiante de Baudelaire, ce poète maudit prophète bienfaisant. Découvrir encore de l’inédit dans l’inouï chez Baudelaire : c’était une gageure, le pari est tenu. Les poèmes prennent corps, se font chair.
Pourtant cette découverte intuitive de la poésie est aidée par les antécédents de l’auteur, exégète du corpus biblique et de l’ancienne littérature hébraïque, dont l’œuvre exégétique en ce domaine est considérable. Un tel travail sur le langage accoutume à chercher le sens des mots, non par l’intermédiaire d’un dictionnaire, mais dans le tracé d’un terme à travers une multitude d’ouvrages. Que nous apprendrait un dictionnaire sur Baudelaire ou sur Rimbaud ? Cette habitude de la précision détaillée nous fournit la clé de la réussite dans un autre domaine, si semblable, celui des poésies secrètes, éclairées par l’étymologie secrète des termes poétiques : c’est une habitude d’exégète. Car toute grande œuvre littéraire est secrète et poétique : il faut découvrir la voie dissimulée sous l’abondance des lieux communs et des idées reçues, qui ne viennent pas du poète, mais du profane avant sa libération par la connaissance, par cette sorte de gnose qui s’ouvre à tous, à la condition que chacun soit amené sur le seuil, comme les prisonniers de la Caverne de Platon.
De la Bible au grand mythe de la Grèce ancienne : Baudelaire, comme réincarnation de Dionysos. Et c’est là le principal enseignement du livre d’Olivier-Pierre Thébault. Bacchus – Dionysos, Bacchus comme un premier degré, mais d’une essence différente, un moyen visant un but, en « s’unissant à l’univers entier ». De quelle manière ? c’est ce qui reste à découvrir à la lecture de ce livre.
Qu’est-ce que le dionysiaque ? A-t-on, chez nous, vraiment compris ce mot nietzschéen qui éclaire si bien la poésie baudelairienne ? L’essence contradictoire du dionysiaque, c’est la vie : « Ne dirait-on pas que la ligne courbe et la spirale font leur cour à la ligne droite et dansent autour dans une muette adoration ? »
Ainsi exister, c’est être différent, et, par-delà les avatars d’une multitude d’existences secondai

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