La Volonté du Temps
181 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La Volonté du Temps , livre ebook

181 pages
Français

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Description

Les anecdotes et les poèmes qui composent ce recueil sont une invitation à entrer dans la vie de Madeleine, petite fille née à "fleur de terre" et qui a fait une fois pour toutes le choix de sourire quoi qu'il advienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296805583
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La volonté du temps
Collection « Vivre et l’écrire »
dirigée par Pierre de Givenchy

(voir en fin d’ouvrage la liste des titres de la collection)


Du même auteur
dans d’autres collections ou chez d’autres éditeurs

Pages en Survie , L’Harmattan
Le Rêve d’Excelle , éditions Flam, Orléans
Effluves , éditions Flam, Orléans


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54595-3
EAN : 9782296545953

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Made Jarry


La volonté du temps


L’Harmattan
Introduction
Soucieuse de la fluidité du texte, il m’a plu de l’écrire pour ma famille et mes amis, et pour ceux qui y trouveront quelques attraits sensibles à leur cœur…


Made Jarry


Intrigue, pour vous, cher lecteur. À quelle page est-il dit :
« Quand on ouvre la fenêtre, la maison devient sage… »
Avant-propos
Lorsqu’elle eut foulé de ses pieds enfantins le sol de sa Normandie natale, Madeline bouda tout d’abord la vie. Elle pleurnichait souvent.
Ce sont les douceurs et la tendresse de sa grand-mère Josée qui l’amenèrent à plus de confiance au temps et à l’àvenir qui se présentait à elle.
Sa mère, Jennie, dont le mari était absent, prisonnier de guerre en 1939-40, lui rapportait de ses travaux des champs la fraîcheur et la « vivance » qui remplissaient d’oxygène les cœurs de la maisonnée engrisaillée par les nouvelles parfois désolantes de la guerre qui s’éternisait.
Madeline ne revit son père qu’à l’âge de dix ans. Quant à lui, il ne la reconnut pas. L’absence des siens avait faussé le caractère de sa vie.
L’appel des saisons qui fabriquaient les années formait le caractère déjà précieux de Madeline, comme si les mots l’eussent entraînée à la clémence, sous le regard compatible du ciel.
Elle devint poète sous l’effet de l’attentive observation de la nature qui l’environnait et qui changeait d’un jour à l’autre, remplissant son cœur et son esprit de délices assouvis et passagèrement gratifiants.
« La vie, disait Maupassant, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit. »

Contre le gré de ses parents, Madeline dut se satisfaire d’un mariage pauvre et difficile. Mais la fierté de sa jeunesse n’eut pas trop à en souffrir.
Les événements plus ou moins facétieux reprirent leur droit, communément parlant, puisqu’elle va nous offrir, à la fin de son livre, une belle gerbe de poésies.

Made Jarry



Petite, Madeline boudait la vie
Présente Madeline


Quand Madeline naquit
Ce fut un soir
Rempli d’espoir
Pour ses parents, qui eussent voulu
Qu’elle fût un garçon
Qui portât le prénom d’Auguste
De par la lignée familiale…

Manque de chance,
Elle arriva en un été au crépuscule,
À l’heure où pointaient les étoiles minuscules
Aux confins d’un ciel sans âge.


Ainsi Madeline ouvrit-elle les yeux à Le Grais en Normandie, dans une commune se composant d’une quinzaine de hameaux, habités de gens exploitant leurs lopins de terre, aussi fertile que productrice.
Onze mois après, le petit Auguste attendu vit le jour lui sourire, alors que Justin, son frère, arrivait en ce monde deux ans plus tard, tenant compagnie à Madeline, sautillant dans la cour ou se penchant sur le berceau du bébé.
Adorable mais timide, elle connaissait déjà quelques rondes et comptines que lui apprenait sa grand-mère Josée qui la choyait à plein temps, car c’était ses premiers petitsenfants.


Écoute petite fille
L’oiseau sous la charmille.
Tu es très bel enfant,
Le cœur insouciant.

Mais déjà tes parents
Se battent contre le temps.
La guerre est déclarée,
Ta famille attristée,
Les âmes sont chavirées,

Ton papa est fait prisonnier.


Le tocsin avait sonné dans le petit village, annonçant la mobilisation générale. Les habitants pensaient que c’était pour une simple émeute, aux conséquences de court terme. Mais la suite s’avéra plus cruelle. Madeline avait cinq ans lorsque son père fut arrêté par les Allemands. Elle ne le revit qu’à l’âge de dix ans.
Pendant ces cinq années de guerre, Jennie, la mère de Madeline, dut rester seule pour élever ses trois enfants et exploiter sa ferme étendue sur vingt hectares, avec tout le cheptel à soigner. Elle n’avait certes pas prévu tous les cruels soucis qui allaient l’accabler en l’absence de l’être cher.
Durant ces temps de misère, Madeline, avec ses frères, grandissait. Elle eut bientôt six ans quand le chemin de l’école l’appela. Aussi, grand-mère Josée, la mère de Jennie, qui vivait là parmi les siens, fut chargée de l’accompagner une partie du trajet long de trois kilomètres cinq cents, avec trois champs, pourvus de sentiers, à traverser.
Le printemps rayonnait, fameux et magnifique, illuminant déjà les premières journées ensoleillées. On eût dit, dès l’aube pointant, que les cœurs ne souffraient pas trop de l’absence d’un parent.
Ce matin-là, comme chaque jour pour partir à l’école, grand-mère Josée empruntait le sentier qui traversait la prairie se trouvant derrière la maison, en tenant la petite Madeline par la main.
La haie qui bordait le champ était bénie par le gazouillis intense des oiseaux. Au bout de ce coin de verdure, coulait une rivière et, pour la passer, avait été aménagé un petit pont de bois avec une rampe. C’est là que la petite fille aimait s’arrêter pour se mirer dans l’eau ou pour y contempler le ruissellement du courant et y jeter un caillou.
« Allez, il faut partir, nous allons être en retard », disait la grand-mère. Et puis, quelques mètres plus loin, c’était une grenouille qui sautait, la faisant s’exclamer !
À leurs côtés, s’étalaient encore deux grands prés herbeux perlés de rosée, avant qu’elles atteignent la route caillouteuse, plane et blanchâtre.
Madeline, ayant sali un peu ses bottes sur le sentier terreux, les cachait dans un buisson tout près de la barrière et mettait ses galoches bien cirées pour se rendre au village où l’accueillerait sa maîtresse, cette gente dame auprès de laquelle Madeline avait été « recommandée » par Jennie, sa mère.
Josée l’accompagnait encore sur une distance d’un kilomètre, puis la petite faisait le reste avec d’autres camarades des hameaux voisins. Le soir, Josée revenait à sa rencontre tant elle était encore petite. En terminant le trajet, elle lui demandait ce qu’elle avait appris en classe ou si elle avait bien joué. Il lui arrivait aussi de lui raconter des histoires tout en terminant le trajet :
« Un jour de neige, au beau milieu de la campagne, en allant soigner les bovins, je vis arriver un lièvre droit devant moi sur le sentier. Tout aussitôt, je m’accroupis en tendant largement mon tablier (de grosse toile bleu marine) au creux duquel il plongea. Je l’enserrai de toutes mes forces, quoiqu’il se débatte nerveusement. Dénouant alors mon tablier, je l’étranglai à l’aide des cordons de celui-ci. Je le ramenai à la maison tout en racontant cette histoire invraisemblable à Grand-père Colin qui était chasseur de surcroît et qui en fut stupéfait. »
Madeline, qui marchait en sautillant devant sa grand-mère, arrivait toujours la première à la maison pour embrasser sa mère, parfois revenue des travaux des champs. Et puis c’était le goûter tardif, attendant le repas du soir pris en commun
Ce soir-là, l’histoire de l’aventure chasseresse de Josée revint dans les à-propos au cours du dîner, faisant frémir de jalousie le grand-père Colin, qui était démuni de son fusil par ces temps de guerre.

À table, en compagnie de ses frères Auguste et Justin, Madeline s’attristait, en sa frêle timidité, lorsque les grands parlaient de la guerre. Auguste son père avait été fait prisonnier, il y avait tout juste un an, très bêtement leur

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