Pour Edith
159 pages
Français

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Pour Edith , livre ebook

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Description

"Fille de chef d'Etat, épouse de chef d'Etat, ainsi tu as vécu, destin quasi unique dans l'Afrique d'aujourd'hui et même au-delà..." Des poètes du Congo, du Gabon et d'ailleurs se sont unis pour témoigner du combat contre la misère d'Edith. Ils ont rassemblé leurs poèmes, érigeant une éloge à la mesure de celle qui s'est imposée au fil du temps comme une figure luttant pour une humanité d'espérance et de joie, en un sublime concert qui la célébrera pour toujours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 200
EAN13 9782336282848
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296070646
EAN : 9782296070646
Sommaire
Page de Copyright Page de titre PREFACE - Seydou Badian Kouyaté Poésies Témoignages BREFS TEMOIGNAGES POSTFACE de - Antoinette SASSOU N’GUESSO
Pour Edith
Poésies et Témoignages

Anatole Collinet Makosso
« Au bout du village, là-bas, tu avais déjà choisi ton terrain sur lequel tu allais bâtir ta maison. Tu n’as pas pu la bâtir. Mais, nous allons la bâtir pour toi, à cet endroit-là. Elle sera au milieu d’un beau jardin, comme tu aimes. Il y aura aussi des orchidées, comme tu aimes. Ces orchidées, tu es allée même les chercher en Thaïlande. Donc tu vivras ici parmi les tiens, tu vivras. »
Denis SASSOU NGUESSO
PREFACE 1
Seydou Badian Kouyaté
Fille de chef d’Etat, Epouse de chef d’Etat, Ainsi tu as vécu.
Destin quasi unique dans l’Afrique d’aujourd’hui et même au-delà,
De cet immense piédestal où tout était à ta portée, La fortune et les ors d’ici-bas, tu as été hermétique au vertige,
Tu as refusé le camp des solitaires repus nourris au moi dilaté et aux cœurs façonnés de pierrailles.
L’être exceptionnel que tu as été, s’est plutôt orienté vers l’autre, vers les autres...
Conviviale avec le monde de ton adolescence,
Cordialité et respect pour les condisciples et maîtres enseignants,
Attention soutenue, généreuse avec sympathie prononcée pour les parents du terroir,
Attention soutenue débout sans répit pour la cause de ton mari, du Gabon, du peuple gabonais mais aussi engagée au sein du peuple congolais...
Sœur et maman des humbles des deux pays et d’ailleurs, tu as été la force des séropositifs qui ont puisé l’espoir dans tes gestes et dans ton verbe, tu as été promesse de beaux lendemains pour les démunis, les vulnérables auxquels tu t’es liée
Face à la misère, tu n’as jamais baissé les bras, Tu as eu du mépris pour la démission et l’indifférence.
Des poètes connus, ou anonymes de ton pays, du Gabon et d’ailleurs témoins de ton combat si riche en don de soi se sont unis pour te confectionner une couronne indestructible fermée aux intempéries, inattaquables pétales d’émeraudes, de rubis, de jade...
Lumineuse couronne pour ta céleste demeure mais aussi musique mariant cœur, esprit, rythmes et larmes pour un sublime concert qui te célébrera pour toujours.
Un jour, Edith tu m’as dit : « Antoine de Saint Exupéry fut un de mes auteurs préférés, pas seulement pour le « petit frère », mais aussi pour Citadelle ».
Me vient à l’esprit ce jour, ce serment, ce défi que je puise dans le livre cité : « Citadelle ma demeure, je te défendrai contre les projets du sable, je t’entourerai de clairons tout autour pour sonner contre les barbares ».
Pour toi Edith, princesse des humbles et de ceux qui se croyaient crucifiés par le destin,
Des poètes du Congo, du Gabon et d’ailleurs qui ont suivi ton action, salué et admiré ta constance dans la lutte contre la misère pour une humanité d’espérance et de joie ont embouché des milliers de clairons en une phénoménale fanfare de résurrection et de nouveau monde pour annoncer à la jeunesse de nos pays la naissance de l’ère Edith.
Poésies

Anatole Collinet MAKOSSO 2

Qui a dit qu’elle est morte ?
La mort est un glaucome qui atteint les proches du mort.
Elle leur obstrue la vue.
Elle ne nous permet pas de voir les personnes qu’elle visite alors même qu’elles sont devant et tout près de nous. Quel mystère ! Mais je n’admets pas que le mystère de la mort tue deux fois le mort. Un mort se perd et perd tout. Son physique disparaît, il est enterré dans une fosse ; son œuvre aussi si l’on n’y prend garde. Pourtant, les idées et l’œuvre du mort peuvent et doivent subsister à la mort. Birago Diop : « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis...»
Oui ! ils sont avec nous.
Je salue le père qui, tel le poète, dit à sa fille: « J’ai beaucoup entendu parler de la mort ces derniers jours... mais pour moi tu n’es pas morte ».
Qui peut penser, en effet, qu’une si grande âme, celle d’Edith, puisse disparaître tant son œuvre nous côtoie et ses idées nous habitent ! Pour moi, tu n’es pas morte ; pour nous, tu n’es pas morte.
Tu n’es pas dans l’enfant de Birago Diop qui vagit; mais tu es le bâtisseur que nous verrons à l’ouvrage toutes les fois que nous bâtirons. Nous bâtirons à ton exemple. Nous te verrons faire avec nous. Parce que nous ferons ce que tu as toujours fait et ce que tu as toujours voulu que nous fassions.
Pour moi, tu n’es pas morte. Pour nous, tu n’es pas morte. Tu seras avec nous sur notre lit d’hôpital : au chevet. Nous te verrons en train de visiter les malades, comme tu l’as toujours fait. Comme toujours, tu te préoccuperas de leur sort. Nous te rencontrerons dans tous ces centres de santé intégrés que tu as parsemés dans les deux pays. Nous te reverrons à la clinique El Rapha : ce lieu de rencontre qui accueille tous tes frères et sœurs d’Afrique. Ce lieu que tu as bâti de ta truelle, comme le maçon du village. Tu as emprunté le crayon de l’architecte et tu as dessiné de ta main le contour de l’édifice.
En contremaître, tu es montée sur l’échelle et tu as exécuté tous les corps des métiers pour la beauté de l’ouvrage. Tu continueras à présider les conseils d’Administration pour rappeler tes orientations et nous demander de respecter cet outil, en le gérant en bon père de famille. Nul doute que nous te verrons aux côtés des trisomiques et autres enfants d’infortune chaque fois que nous les rencontrerons.
Pour moi, tu n’es pas morte. Pour nous, tu n’es pas morte. Un jour passe, un jour naît. Le jour qui naît est toujours le plus beau. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est la sagesse antique. C’est ton père qui me l’a appris. Et c’est ça, le mystère de la mort. On est heureux quand l’enfant naît. On est joyeux quand il pleure. Lorsque l’enfant ne pleure pas à sa venue, on le fait pleurer, par une gifle, par une pince. Pourtant, on lui fait mal. Et si tu ne ris pas, quand il pleure, tu es jaloux ; tu es contre le nouveau venu. C’est ce qui s’est passé le 10 mars 1964, à Brazzaville, la capitale du Congo, quand tu naquis en pleurant à la grande satisfaction de ton père. Qu’est ce qu’il était heureux ce jour là Denis, ton père, un homme politique congolais, beau de figure et tout jeune officier à qui tu as apporté une sacrée chance, au point où, trois ans après ta naissance, il commença une carrière fulgurante qui le fera porter au pouvoir onze ans plus tard.
Pour moi tu n’es pas morte. Pour nous tu n’es pas morte. Le mystère de la mort fait que le jour de la mort soit aussi le jour de la renaissance. Tu meurs dans la vie passagère et tu nais dans la vie éternelle. Mais ce même jour où tu quittes la vie passagère, sereine et souriante, ceux qui riaient lorsque tu pleurais à ta naissance pleurent à leur tour. Et toi, dans un mutisme narquois et moqueur, reposant dans ta forteresse que nul humain n’en jouit de son vivant, forteresse bien bâtie en bois doré et carrelée de beau draps et plafonnée de dentelle, construite en double vitrage de zinc, tu leur souriras et diras « tel est ri aujourd’hui qui croyait rire à ma naissance ». C’est le mystère de la mort.
Pour moi tu n’es pas morte et pour nous, tu n’es pas morte. Mais ce même jour, alors que tous tes frères et sœurs étaient en deuil, alors que deux peuples étaient en détresse, il est né dans les maternités que tu as construites au Congo comme au Gabon, d’autres jeunes compatriotes qui vingt ans plus tard, verront ton nom attribué inéluctablement à un édifice ou une de tes œuvres. Ils poseront la question : qui est cette femme dont l’édifice porte le nom ? Je leur raconterai la belle épopée, la belle histoire d’Edith, l’histoire de la belle Lucie et je leur lirai fièrement ta biographie en chantant:
Edith Lucie Bongo Ondimba, La princesse du Mont Mbemba Si sage élégante et douée Qu’elle devint plus tard la duchesse de l’Ogoué. Née le 10 mars 1964 de soldat supérieur Au départ de formation moniteur Et

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