S’agripper aux fleurs
114 pages
Français

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S’agripper aux fleurs , livre ebook

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Description

Trois femmes innues, natives de la Côte-Nord, signent ce recueil empreint d’une saveur typiquement autochtone. Des mots tendres témoignent de l’admiration vouée aux ancêtres ; des mots drus disent les frustrations, les abus, les blessures à l’âme, le désarroi.
Leurs haïkus révèlent la vérité nue d’un peuple des grands espaces confiné à la « réserve », une réserve qui a peut-être le mérite de protéger l’identité, mais qui coupe néanmoins des ailes.
Voilà que des êtres de silence libèrent la parole, voilà que des femmes de tradition orale passent à l’écrit. Leurs mots sont autant de « bâtons à messages » (tshissinuashitakana) qui parlent d’une identité à assumer, d’une fierté à retrouver. De toute urgence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 octobre 2012
Nombre de lectures 13
EAN13 9782895973096
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collectif de femmes innues S’agripper aux fleurs
PHOTOGRAPHIE DE LA COUVERTURE: Jennifer FOntaine
Parcelles de ciel à travers Un tipi Journée Nationale Autochtone, 2012.
S’agripper aux fleurs
H A Ï K U S
Collectif de femmes innues
S’agripper aux fleurs
H A Ï K U S
Direction et préface FRANCINE CHICOINE
Textes LOUISE CANAPÉ LOUVE MATHIEU JEANNE-D’ARC VOLLANT (Shan dak)
Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l’Ontario, la Ville d’Ottawa et le gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Canapé, Louise  S’agripper aux fleurs [ressource électronique] / direction et préface de Francine Chicoine ; textes de Louise Canapé, Louve Mathieu et Jeanne-d’Arc Vollant ; traduction de Louise Canapé. (Voix intérieures-haïku) Poèmes. Monographie électronique en format PDF. Publ. aussi en format imprimé. Texte en français et en innu. ISBN 978-2-89597-309-6  I. Chicoine, Francine, 1945- II. Mathieu, Louve III. Vollant, Jeanne-d’Arc IV. Titre. V. Collection : Voix intérieures-haïku (En ligne) PS8605.A569S34 2012 C841’.6 C2012-906310-X
Les Éditions David www.editionsdavid.com info@editionsdavid.com Tél. : 613-830-3336 Téléc. : 613-830-2819 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Tous droits réservés. Imprimé au Canada. e Dépôt légal (Québec et Ottawa), 4 trimestre 2012
PRÉFACE
Des femmes innues*, Louise Canapé, Louve Mathieu et Shan dak, toutes trois natives de la Côte-Nord, signent ce recueil. Chacune a une réalité de vie particulière, en ce sens qu’elles vivent dans des communautés et localités différentes, soit sur une « réserve », soit « hors réserve ». Louise Canapé habite dans la commu-nauté de Pessamit où elle enseigne à l’école Uashkaikan. Au début du projet, Shan dak travaillait au Conseil de bande de Uashat-Maliotenam, mais vivait à l’extérieur de cette communauté qu’elle avait quittée à l’âge de 17 ans ; elle y est retournée en juillet 2011, après trente-huit années de vie en milieu
* Les mots suivis d'un astérisque sont expliqués à la fin de la préface.
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urbain. Louve Mathieu, petite-fille d’Alexan-dre, « celui qui s’est sauvé du pensionnat et aussi, de son identité », vit et travaille au Saguenay, hors communauté innue. Dans la famille de son père, tous ont refusé de s’identifier à une « réserve » et personne de sa famille n’a eu sa carte de statut d’Indien. En juillet 2009, ces trois femmes partici-paient au Camp Haïku de Baie-Comeau. C’est en les observant que me vint l’idée de ce recueil. Nous en étions à la dernière jour-née du Camp lorsque je demandai à les ren-contrer afin de leur en faire part. Peu ou pas de réactions au premier abord. Étaient-elles vraiment intéressées ? J’ai su plus tard qu’elles avaient été grandement surprises, au point de se demander si elles avaient bien compris et si elles étaient vraiment en mesure de réa-liser ce projet. Personnellement, j’en étais certaine. Il en est ainsi des idées qui surgis-sent : on y croit, mais on ignore le temps et les détours qu’il faudra pour les mener à terme. Ce projet, nommé initialementInnu-haïku, a débuté par une première rencontre de tra-vail, en août 2009. Nous nous sommes alors entendues sur le fait que le projet devait
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refléter la culture innue et être empreint d’une saveur typiquement autochtone. On pouvait parler du passé, faire appel au sou-venir, mais les haïkus devaient être ancrés dans le présent. Nous avons alors fait tempête d’idées, puis des mots doux et des mots drus sont apparus. Il restait à créer à partir de ces sujets qui, nous semblait-il, étaient de nature à illustrer de multiples facettes de l’univers innu. Leur défi était de taille. Saisir un ins-tant de la façon la plus concrète possible et se servir de trois vers minuscules pour mettre en lumière toutes leurs observations. Le haïku a ses exigences. Au début de l’année 2010, un mercredi, j’écris à chacune des participantes afin de planifier une réunion officielle du groupe, fin janvier. L’une d’entre elles me répond :
Kuei*, Je suis incapable pour le moment de réfléchir à la situation. Mon petit-neveu s’est suicidé lundi… Les funérailles auront lieu samedi…
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J’entrais vraiment en territoire innu, au cœur de leur réalité. Nous ne pourrions pas passer à côté de ce contexte. Les haïkus naissants tournaient autour des rites traditionnels, de l’admiration vouée aux ancêtres. On y parlait des objets du rituel, du teuiekan* et de la pipe sacrée, d’aile d’aigle et de plume de hibou, de capteur de rêves ; puis du chaman, de mitishishan*, de Tshakapesh*, du shaputuan, du makusham* ; et encore, des chemins de portage, de la harde d’atikuat*. Malgré la vie difficile de l’époque évoquée, c’étaient des mots tendres, des mots pleins de respect et de vénération « Nous avons été éle-vés dans des tentes, me dit Shan dak, et nous sommes encore vivants ». Ce n’est que plus tard, au cours de nos rencontres, que vinrent les mots drus pour dire les frustrations, les abus, les blessures à l’âme, le désarroi d’un peuple. Plus tard, comme s’il fallait du temps pour appréhender le fossé entre l’hier et l’aujourd’hui. Je devinais le paradoxe qui les habitait : d’une part, la nostalgie de ce passé qui avait fait des Innus un peuple courageux, inspiré, fort ; d’autre part, l’aperception d’un présent
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