Ponos
178 pages
Français

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Description


Ponos : douleur, peine. Dieu de la mythologie grecque représentant le dur labeur.



Joseph, un jeune homme installé à Paris, mène une vie triste et sans saveur, entre impuissance et lâcheté. Désabusé et misanthrope, il regarde la vie et ses contemporains avec un recul teinté d'indifférence.


Lorsqu'il apprend qu'il est atteint d'une maladie incurable, il quitte tout et navigue à travers l'Europe au gré de ses rencontres.


Hors des chemins péremptoires du travail, il découvre alors que d'autres voies existent...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 64
EAN13 9782368451113
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait


©2017–ISEdtion
MarseileInovation.37rueGuibal
1303MARSEILLE
www.is-edition.com

ISBN(Livre): 978-2-36845-10-6
ISBN(Eboks): 978-2-36845-1-3

ResponsableduComitédelecture: PascaleAverty
Corections: MarinaDiPauli/CatherineSicsic
Ilustrationdecouverture: ©Shuterstock

Colection«Romans»
Directeur: HaraldBénoliel

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sesayants-droits,oudel'éditeur,estiliciteetconstitueunecontrefaçon,auxtermes
del'articleL.35-2etsuivantsduCodedelapropriétéintelectuele.

WILLIAMBUZY

P O N O S

RÉSUMÉ

Ponos: douleur,peine.Dieudelamythologiegrecq

uereprésentantledurlabeur.

Joseph,unjeunehommeinstalnèm nu eaP à,siré assn iste et e vie tr
saveur,entreimpuisbaséD .étehcâl t eceaned geralir ep ,throisanet musé
la vie et ses contemporains avec un recul teinté d'indiférence.
Lorsqu'ilaprendqu'ilestateiurab incil qulie, u'entnd daeim latetout
et navigue à travers l'Europe au gré de ses rencontres.
Hors des chemins péremptoires du travail, il découvre alors que d'autres
voiesexistent…

4

ÉPIGRAPHE

«Tousconsidéraientlelosino eds ga ee uslibr le r,
temps,cequ'ilsapelaientl'otium,commeune
condtionabsoluedel'acomplisementhumain.
L'undespluscélèbrescontemporainsdePaul,
Sénèque,ditlà-desuqus leuq ehcso e'dasez
mignon, c'est que si par malheur il se trouve réduit
àtravailarti nefu np sa bie, eh n'en ileop rv ruervi
drame: ilsesuiciderait,voilàtout.»
EmmanuelCarère,LeRoyaume

5

1.

Je n'ai pas peur de la mort. La mort, finalement, est asezsemblableà
lapériodequiprécèdelanais emrs ednU .of es anverêmeom sil.sÀ naec
undétailprès: cesommei-l.lenreté tse àténierétl's ai Mtruo tusf ia ,açt
peur aux vivants. Quand on est mort, l'éternité, ce n'est pas si long que
ça.Jenemesuispasenuyéavantmanaisv en sio sapruopae,nce j uqio
jem'enà i chlééf rupcouaeb ia'j iS .tra moès m aprraisueioi nalq euts
dernièrement,c'estquejevaismoi-mêmemouirs-.onoemn pCr usno
bien: urt e meela,et cels j e sédvaiatuotdnom el . jàisMaan dmos ac n ,s
la date de ma mort a, en quelque sorte, été avancée.
Dans quelques mois, un an tout au plus, je serai mort. Personene
peutrienyfaire,etd'ail,iju e ser ,e'tsv arm oAnldoer ss 'cetnou tf oluet .
meracl aq eud si eems, janteranlus b rtmoel slp stopyesèh ahe huxocr
estunbonmomentàpasd.'riedée raC e'tsl eegrn esurantequime
permetdedormirlanuit.Oulejour,celadépend.

Ceteiévsol mete roni rmdos t ui nlaic-siof iava'j ,naàseptheures,me
tirant d'un sommeil agité. Dans mes rêves, il était question de balcons,
devosisuo slpnom u sniocémnetn, tsund'cae ferad e'uad no tejn e me
souvenais plus le rôle, et de sexe bien entendu, quelque chose d'imprévu
aubeaumlij euq ,aç tuot àe nsperee jue qmespeLt eu .alr de eu'esaie

6

detoutremetu mous oe plrdrerl o'adsnni som cenprt eend',sne erds el
lesletresrougesafsnu ,ad nne t « 7ihcia .» 80 hatuas eJ lnsdai heucdoa
jeanetenfindansmeschausaluqna tamp roet. u sernavadet ar pr ti cen
Le couloir était désert, comme toujours. Je logeais dans un peitstudio
e
situé dans l'aile de service d'un immeuble ancien du XVI arondisement
deParis.
Audébutdesanées80,uninvestisa éstiavrueiva 'achée dl'id eu tere
toutl'étage,composédequatrechambresdebonitvaai fdet ux.se lI a ne
studetesd'unequinzainedemètrescartes nu e eenl Ie.t aiou lénucahc s
servaitdel'autredetempsentemps; peires ssieurs rçu à plu siarepa ejva'l
avec une jeune femme, jamais la même. Il était marié, le pauvre homme.
Quandonsecroisaitàcesoct reen,s asi li ,snorager eme ditdauxyes se
avec un sourire répugnant et sincère. J'étais un locataire idéal, me
semblait-il: jepayaistoujoursàtempsetn'apais. Je lais jamel safsiia se
peitesréparationsmoi-même,jemedébrouil dau, efes dutéb rB .sia
anées80,ilavaiteuduflair.
Pour sortir de l'immeuble, je devais traverser un long couloir aux murs
abîmés, prendre un escalier dérobé pour remonter d'un étage afin d'y
trouver un ascenseur de service, lequel me ramenait au rez-de-chausée.
Il ne me restait plus alors qu'à traverser une cour réservée, en principe,
auxpoubelesetauxdeux-rouesavantderal relh aield'entrée,celui
avec un tapis rouge, celui des vrais habitants de l'immeuble, ceux du
bâtiment principal. On y voyait un grand miroir, de jolies fleurs dont
j'ignorais le nom et des moulures au plafond. Il y avait un digicode; je
payaisemtnf ia tnu ea. J'avais claireue s sorl edreyox intcefaire.

Danslemétro,j'avaisbrilca e alp u, noacdnsinmentamné m gag
contrelaportedufond.Jefeuilavsi q euj a'nu siateittura galrnou j
ramasépartere. ilai etsdé'Lrotiitnave aens're prulec viaux nce sietrgvé s
delaSNCF.Iln'avaitpasdemotsasez durs pour conadnmrec ete
«poignéedeprivilégiés»quis'aca p« ses à tiahcorse-droitsd'unautre
temps ». Il disait avec ardeur son incompréhension de ce mouvement,
«combledel'égoïsme»,quiplongeaitlesutli e.»larètas « deursla gans
Une « prise en otage » pure et simple. Pas un mot sur le pourquoi de leur

7

grève.Personen'ensavaitrienetd'ailre'n aétnirueç ,ssaitpersone.
Seul comptait le « ras-le-bol des usagers », lesquels pestaient contre cete
grève qui les empêchait de profiter de leurs congés payés – congés payés
obtenus grâce au droit de grève, mais ce détail semblait avoir échapéà
tout le monde. Je reposais le journal avec un mélange de dégoût et
d'indifogéd ruédn eieP .tûeluetnematé's tioief cs,. cetrAutipeà t,
l'indiférencegagnaitduterain.
Jepas siauaebpuoce dmptedas lns eémrt.oM larg él'afluence,les
couloirs interminables et nauséabonds, les coupures de courant et les
acidtsenruegc ,s ed ayove moyen 'était liotputqr le t eelepdstu pa rasrn
surtout le moins onéreux. Pour soixante-dix euros par mois, je pouvais
voyagerdanstoutParisetlapeitecouronep ,icqnautn ee. En princi
pour cent de ce forfait était obligatoirement payé par l'employeur. Mais
lemienm'avaitrefusécepeitremboursement,argu antquejene
travailaispasàtempsplein.
J'étaisintérimairedanslamanutention; pé salciéeis tait s'éoîtema b
dansl'aménagementdeplateauxdetélévsio.nL roqsche unu'u oneaî enu
société de production instal ,édatiatissnl ou aetinégad méia,t
réaménageaitunplateau,elefaisaitap, qui, luilpyoue r àom nmel e
faisaitapelàmoi.J'étaispayéàlamision: sob e rup raurstr ou j0,708
pour une amplitude horaire qui dépendait de ma rapidité d'exécution:
jamais moins de huit heures, souvent plus de dix. Le principal avantage
résidait dans l'absence quasi complète de contact avec des persones
extérieurespendantl'instaltael : noians s plent étaiéd savilel sap r
commanditaires en amont, et je n'avais plus qu'à les suivre. Il n'était pas
rare,pourtant,qu'unprésentateurvedetour euct snee j siae ,nup orud
quoid'autrevient uop le ed letae andequémd pé relemtnalecneau,de
telouteléclairage,deteleoutel snaD .arémac e mje, làs-cas ce e
contentais de hocher la tête d'un air poli, avant d'exprimer fermement
moninhablitéàmodfiq eu éedm naqleue pler lalidan v ,ue qreièitsoe c
enutlisantcetré. C'ét air nav-sicm noef ioecav ntcot acs no lue tiam àl
cesgensausiantsourque nts épad ichcaà s pat enainevrap en iuq ,sr eu ler
mépris – car ils me méprisaient forcément, et je ne pouvais pas vraiment
leurenvouloir: que l'on parl e'draegtno ued serètirc ,exes lsseerivun
d'évaluationderéusitesociale,j'étaisloinderièreeux.

8

Jegagnaispeuetbaisaisencoremoins; algiansip sa ,ud njem'e pen
reste. Généralement, ils restaient figés quelques secondes, un peit
souiramdnianesls eedomme s'i coin, caulc tn.sianoC aiplntsasei te ne j

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