Pour une sémiotique du discours littéraire postcolonial d Afrique francophone
179 pages
Français

Pour une sémiotique du discours littéraire postcolonial d'Afrique francophone , livre ebook

-

179 pages
Français

Description

Plusieurs décennies après l'avènement des indépendances dans les années soixante, quels thèmes mobilisent l'attention des écrivains d'Afrique francophone ? Sur quels modes discursif, argumentatif, rhétorique, énonciatif, pragmatique, se développe le registre de la fiction littéraire ? Ces contributions abordent la problématique de la littérature francophone dans ses dimensions esthétiques aussi bien que dans ses contextes socio-historique et politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 66
EAN13 9782296237650
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

N’eût été le soutien financier de la Région de
FrancheComté, de la MSHE Ledoux, de l’Université de
FrancheComté (Relations internationales) et du LASELDI cet
ouvrage n’aurait pas vu le jour. Que ces institutions et
leurs représentants en soient vivement remerciés.SOMMAIRE
AlphaOusmaneBarry
Présentation...............................................................................9
MusanjiNgalasso-Mwatha
De l’imaginaire linguistiquedans les discours littéraires.........13
BernardMouralis
Discours du roman et discours socialdans l’œuvre deSami
Tchak.......................................................................................57
GermainEb’aa
La dynamique langagière et la problématique de l’identité dans
Branle-bas en noir etblanc deMongoBeti............................ 75
Jean-RenéOvono
Leschemins de la tradition:Mythe et réécriture de la parole
des origines..............................................................................87
FloraAmabiamina
Les impensés du discours: tendances saphiques et identite
feminine dans les romans deKenBugul...............................105
LamiaBereksi
Écriture post-coloniale et recherche de l’identité dans les
œuvres deAssiaDjebar.........................................................117
SophieLavigne
Entre négritude et migritude: les identitésafricainesà traversla
littérature négro-africainepost-coloniale................................133
FayeBabacar
L’écriture du divers dans lalittérature francophone:
l’exempledeKossiEfoui.......................................................145
Bibliographie.........................................................................165
7PRÉSENTATION
Les textes réunis dans le présent volume sont extraits
des contributions au Colloque international,
Configurations discursives et identités africaines de la
période postcoloniale, organisé du 29 au 31 mars 2007 à
Besançon par le Réseau deRechercheDiscours d'Afrique,
à l’initiative du Laboratoire de Sémiotique Linguistique,
Didactique, Informatique (LASELDI) de l’Université de
Franche-Comté, en collaboration avec le Centre d'Études
Linguistiques et Littéraires Francophones et Africaines
(CELFA) de l'Université Michel de Montaigne -Bordeaux
13.
La rencontre a vu la participation d’une soixantaine
d’enseignants-chercheurs d’Universités d’Afrique,
d’Europe et d’Amérique du Nord. Prônant
l’interdisciplinarité, le colloque a réuni des spécialistes de
domaines variés qui, dans une complémentarité
heuristique ont ouvert des échanges fructueux autour des
productions discursives d’Afrique francophone dans les
domaines du discours politique, médiatique et littéraire
(oral et écrit).
Le renouvellement méthodologique des études
littéraires francophones d’Afrique, dont la cohérence se
dessine dans leschamps de la poétique et de la sémiotique,
a conduit à rassembler dans ce volume quelques-unes des
contributions qui interrogent les problématiques
1Unautre ensemble de contributions est publié sous le titrePour une
rhétorique des identités africaines postcoloniales à Besançon dans la
collection des Cahiers de la Maison des Sciences de l’Homme et
Environnement (MSHE)Ledoux de l’Université deFranche-Comté.
9esthétiques, qui mettent en relation langue, genres et
modes d’expression, et qui mettent au jour processus
fondamentaux de la création et rapports complexes à la
tradition. La littérature écrite de l’Afrique, au sud et au
nord du Sahara, celle de la «migritude » ou de la
«migrance », les œuvres romanesques de l’époque
postcoloniale, le discours oral et populaire contemporain,
autant que les productions mixtes qui métissent les genres,
constituent les objets d’analyse qui ont mobilisé l’attention
etautour desquels se sontanimés les débats.
La contribution inaugurale de Musanji Ngalasso
Mwatha propose dans une réflexionapprofondie, uncadre
théorique de base à l’ensemble des articles constituant ce
volume. L’auteur montre clairement que l’étude des
productions discursives d’Afrique francophone pose la
problématique du rapport de l’instance de production
(locuteur ou écrivain) aux langues faisant partie de son
répertoire verbal. En s’appuyant sur cette problématique,
on peut s’intéresser à ce qu’il dit ou à ce qu’il pense au
sujet de ce qu’il dit ou de ce que disent les autres. La
notion d’imaginaire couramment utilisée dans les
recherches linguistique et littéraire est associée au style
propre à chaque auteur. Elle renvoie au travail de
l’imagination qui est à la base de toute création verbale,
que celle-ci soit une œuvre de fiction (poème, conte,
roman, épopée, pièce de théâtre, etc.), un discours
politique, médiatiqueou une parole ordinaire. L’étude de
toute production verbale, qu’elle qu’en soit la forme
mobilise donc de la part du chercheur une démarche
esthétique et poétique fondée à la fois sur la
construction/déconstruction d'un produit de l'imagination
(une histoire, des personnages, des paroles et des actions,
etc.) et sur la formulation/reformulation des moyens
verbaux.
10Ce qui interrogeBernardMouralisc’est une des œuvres
les plus complexes de Sami Tchak dont nombre de
critiques se demandent, à juste titre, s’il faut la classer
dans le champ scientifique de la sociologie ou alors dans
celui de la fiction littéraire. Tout au long de sa
contribution, Bernard Mouralis montre la manière dont le
télescopage entre discours romanesque et discours social
mêleà la fois lebaroque, le sublime et le sordide.Dansce
lacis inextricable, l’hétérogénéité stylistique fonctionne
tout à la fois comme stratégie de création verbale et
comme modalité esthétique.
Réfléchissant sur la dynamique langagière dans le
contexte multilingue camerounais reflété dans le dernier
roman de Mongo Beti, Germain Eba’a insiste sur le fait
que la pratique du calque, les emprunts aux langues
africaines et les néologies sont toutà la fois mise en scène
discursive, forme esthétique et revendication d’une
identité socioculturelle.
Dans sa contribution, Jean-René Ovono s’attache à la
mixité de la tradition et du modernisme. Il étudie la
réflexivité du mythe des origines dans le roman gabonais
contemporain, indice d’un retour aux cultures
traditionnelles comme réflexe identitaire et comme source
de création littéraire. La production d’une œuvre
romanesque s’appuie dans une large mesure sur la parole
ancestrale en tant que représentation sociale et fondement
culturel de créativité. Ainsi, le romancier redynamise la
culture africaine autant par ses sources d’inspiration
(genres narratifs et non narratifs) que par la mise en scène
dans ses œuvres littéraires de personnages et de discours
africains.
La pluralité observée dans le champ du discours
littéraire africain postcolonial est aussi bien celle des
11langues, des voix narratives que des instances
productrices. Aussi l’émergence sur la scène culturelle de
femmes écrivains dont les œuvres romanesques sont
porteuses d’un discours vigoureux de dénonciation de la
condition féminine impose uncertain renouvellement de la
perception même du champ littéraire.La contribution de
Flora Amabiamina explore le thème très sensible de
l’homosexualité féminine sous l’angle des impensés du
discours de Ken Bugul. Présenté sous le mode de
l’escamotage, le tribadisme peut se lirecomme une valeur
refuge susceptible de protéger la femme africaine -libre,
entreprenante et virile -en quête de pouvoir. Lamia
Bereksi propose, elle, une étude de romans de Assia
Djebar sous l’angle des rapports de l’auteure avec la
langue française. Elle montre comment Assia Djebar a
transforméla tension entre son identité maghrébine et
française en faisant du français un outil de reconstruction
d’une identité plurielle.
Cette thématique de l’identité et des transformations
discursives revient également dans la contribution de
Sophie Lavigne qui étudie L’aventure ambiguë de Cheikh
Hamidou et laFabrique decérémonie deKossiEfoui sous

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