Premiers essais de philosophie
144 pages
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Premiers essais de philosophie , livre ebook

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Description

Extrait : "Lorsque, appelé à faire paraître dans des fonctions plus élevées la mâle éloquence et cette vigueur de sens et de dialectique qui marquaient son enseignement, l'homme illustre que vous avez tant de fois applaudi dans cette enceinte daigna jeter les yeux sur moi pour le remplacer, l'honneur d'un pareil choix ne m'éblouit point sur ses périls, et, avant de vous surprendre, Messieurs, il me fit trembler..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 24
EAN13 9782335096880
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335096880

 
©Ligaran 2015

Avertissement de la seconde édition de 1816
Nous présentons nous-même au public ce qui subsiste des premiers temps de notre carrière de professeur, les débris des leçons que nous avons faites de 1815 à 1820 à la Faculté des lettres, comme suppléant de M. Royer-Collard, dans la chaire de l’Histoire de la philosophie moderne. De ces leçons, improvisées et sans nul apparat, il ne restait que des notes indéchiffrables à nous-même, et les rédactions des élèves de l’École normale, auditeurs obligés du cours. Ces rédactions, plus ou moins fidèles, plus ou moins étendues, selon le talent et le zèle dus élèves qui en étaient chargés, composaient des cahiers considérables qui, communiqués à quelques personnes, rappelaient, dans un cercle intime, les travaux obscurs d’une époque déjà bien éloignée. Il y a une dizaine d’années, de jeunes et habiles professeurs, MM. Garnier, Vacherot, Danton, eurent l’idée de tirer de l’oubli ces humbles rédactions, et de les livrer à l’impression, abrégées et corrigées. Nous sommes confus que des hommes de leur mérite se soient condamnés à ce labeur ingrat, et nous les prions de croire à notre sincère reconnaissance. En publiant de nouveau en notre propre nom ces anciennes leçons, nous ne nous sommes pas proposé d’effacer leur travail ; mais ils ont bien voulu nous permettre de nous en servir librement.
Nous nous sommes souvent contenté de marquer mieux la pensée du professeur, en la laissant scrupuleusement telle qu’elle était alors, et nous permettant bien rarement quelques développements nouveaux, toujours dans le sens et les limites de la pensée première. Il n’eût pas été fort raisonnable de nous consumer à récrire toutes ces leçons avec le soin que nous pourrions mettre à en composer aujourd’hui de nouvelles ; nous avons seulement voulu introduire partout la correction et l’exactitude, qualités secondaires, mais dont, sous aucun prétexte, nous ne pouvions être affranchi. Nous n’avons pas eu d’autre ambition ; mais celle-là était un devoir envers le public et envers nous-même.
Que le lecteur veuille donc bien entrer dans l’esprit de ce travail et de cette édition nouvelle : nous prenons sur nous l’entière responsabilité des opinions ici exposées, mais nous demandons un peu grâce pour la forme, surtout pour celle de ce premier volume dont nous sentons la sécheresse et toutes les imperfections. C’est bien là l’exact résumé de notre enseignement de 1816 et de 1817 ; mais, s’il nous est permis de le dire, le caractère même de cet enseignement n’y est point.
Ce qui distinguait peut-être ces premières leçons, à défaut d’une érudition et d’une étendue de vues au-dessus de notre âge, c’étaient l’analyse et la dialectique, dont M. Royer-Collard nous avait laissé de si admirables exemples : l’analyse qui découvre dans l’âme, dégage et met en lumière les faits sur lesquels repose toute saine philosophie ; la dialectique qui, en confrontant les systèmes avec les faits, maintient les faits confie les systèmes, couvre et défend les bonnes philosophies, celles qui sont d’accord avec la conscience et le sens commun, combat et dissipe les philosophies téméraires en révolte contre la conscience du genre humain et perdues dans des spéculations arbitraires. L’analyse est l’âme de la philosophie ; la dialectique en est le bras et l’épée en quelque sorte. L’une enseigne la vérité, l’autre confond l’erreur. Mais l’analyse vit de descriptions et d’expériences lentement instituées et longuement développées ; la dialectique aussi exige des expositions et des réfutations très détaillées. Malheureusement les élèves visent à faire les rédactions les plus courtes, et les meilleurs même croyaient avoir accompli leur tâche quand ils avaient exactement résumé en quelques pages la leçon la plus étendue. L’analyse et la dialectique ne se résument point : elles ont besoin d’amples développements, elles périssent dans un extrait, si fidèle qu’il puisse être.
On ne trouvera donc en ce volume qu’une esquisse de notre premier enseignement. Le souffle qui l’animait s’est évanoui. Nous-même, en revoyant après tant d’années et en rassemblant ces feuilles décolorées, nous avons peine à y reconnaître l’œuvre, bien imparfaite sans doute, mais pleine de vie, où nous avions mis toute notre âme et ce qu’il y avait alors en nous d’ardeur et de force. Elles ne sont guère à nos yeux que le fantôme d’un temps qui n’est plus. Aussi, combien de fois n’avons-nous pas été tenté d’achever nous-même la destruction commencée, et de mettre au néant tous ces papiers trop peu dignes de voir le jour ? Il n’y avait point à hésiter, à ne consulter que notre amour-propre. Il est pénible d’être jugé sur de pareils témoignages. Mieux valait s’en remettre à la mémoire de ceux qui assistèrent autrefois à ces leçons. Mais on nous a dit, et nous avons pensé qu’il ne fallait point laisser périr tant de faits, d’idées, de vues, de raisonnements, plus ou moins heureusement présentés, mais solides en eux-mêmes, qui font pour la cause de la bonne philosophie, et qui rappelleront peut-être utilement aux générations nouvelles les opinions, disons mieux, les croyances métaphysiques, morales, religieuses et politiques, où s’est formée une partie considérable de la sérieuse et libérale jeunesse de la Restauration.
Voilà les commencements et le berceau de la philosophie nouvelle. Le temps lui apportera des forces. Peu à peu elle agrandira son horizon et ses vues. Dès l’année 1818, elle présentera une doctrine complète et bien liée, et comprendra la philosophie tout entière sous ces trois grands chefs, le vrai, le beau et le bien. En 1819 et 1820, elle s’estimera assez forte pour entreprendre une histoire régulière de tous les systèmes de philosophie morale qui ont paru au dix-huitième siècle depuis Locke jusqu’à la révolution française, dans les diverses parties de l’Europe, en Angleterre et en France, en Écosse et en Allemagne. Plus tard, enfin, de la philosophie moderne elle s’étendra dans la philosophie ancienne ; elle remontera jusqu’à l’Orient ; elle s’enfoncera dans les ténèbres de la scholastique ; elle embrassera tous les âges de la pensée humaine ; elle rappellera tous les systèmes à un petit nombre de principes élémentaires, harmonieux et opposes, toujours en guerre et inséparables. Ici elle est encore bien loin de ses derniers développements ; elle est renfermée dans l’enceinte de la philosophie moderne, et elle commence à peine à entrevoir l’antiquité. Mais elle est déjà en possession de toutes les idées essentielles et d’une doctrine bornée mais solide. Elle est assise sur le sens commun ; elle a l’enthousiasme du beau et du bien ; elle aime la liberté et la vertu ; elle est toute pénétrée de la pensée de Dieu ; elle ne s’élève pas encore bien haut, mais on sent qu’elle a des ailes.

V.C.
Avertissement de cette troisième édition
Cette troisième édition n’est point une simple réimpression de la précédente. Elle présente ce qui reste de nos premiers cours de philosophie, pendant les années 1816 et 1817, sous une forme presque nouvelle et avec un titre nouveau, à la fois plus modeste et plus vrai. Ne possédant de ces premiers cours que des rédactions d’élèves, nous n’avons pas jugé à propos de conserver à ces rédactions abrégées et imparfaites l’apparence et le nom de leçons, tandis qu’en réalité on ne mettait sous les yeux du lecteur que des extraits souvent bien secs. De ces extraits, soigneusement revus et corrigés, nous avons tiré des morceaux séparés, dont l’objet commun et l’harmonie paraissent suffisamment, grâce aux deux programmes placés à leur tête. Ainsi dégagé, il nous semble que ce volume a moins mauvais air, et qu’il conduit plus rapidement aux leçons de l’année 1818, qui contiennent un enseignement véritable, une exposition régulière avec de justes développements. Ces Premiers Essais marquent les divers degrés par lesquels nous en sommes arrivés là, et il les faut considérer comme une préparation laborieuse à notre livre du Vrai, du Beau et du Bien .
On trouvera ici en effet, sous des formes différentes, le même esprit, la même méthode, les mêmes vues fondamentales.
L’esprit qui y règne est celui qui anima nos dernières comme nos premières leçons, qui paraît dans tous nos ouvrages, et que nous espérons bien retenir tant que nous serons capable de penser, tant que notre cœur n’aura pas cessé de battre, et que notre main pourra tenir une plume

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