Dia Linn - I - Le Livre d Eileen (partie 1 : Terra Mahurr)
138 pages
Français

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Dia Linn - I - Le Livre d'Eileen (partie 1 : Terra Mahurr) , livre ebook

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Description

Irlande, 1845. Dans le comté de Kerry, la vie est rude pour les paysans qui vivent presque exclusivement de la culture de la pomme de terre. Mais la douceur et la beauté sont aussi le lot quotidien des O’Callaghan, attachés à leur clan familial et à la magnificence de leurs terres. Les lacs de Killarney déploient pour eux leur splendeur tranquille, entre criques isolées, monastères dont les ruines cachent des trésors oubliés, forêts denses et tourbières. Les rites religieux, les fêtes, les danses et les trafics en tous genres rythment l’existence d’Eileen et de sa famille, bercée de légendes anciennes et de politique anti-anglaise.
Puis la Grande Famine étend ses ailes noires sur l’île d’Émeraude, apportant la disette, la fièvre jaune, la révolte et la mort à tous les paysans d’Irlande. Eileen a quinze ans. Armée de sa résilience et d’un étrange don hérité de sa grand-mère, il lui faudra trouver un moyen pour sauver le peu qu’il reste de son clan, en naviguant entre les alliés et les ennemis dont les visages ne sont parfois qu’un masque.
Terra Mahurr, « la terre du pays de mon père », est une genèse. Celle de Dia Linn, l’histoire d’une lignée familiale à travers les siècles et les continents. Elle y trouve sa source, dans les brumes et l’âpreté des terres irlandaises, qui forgent des hommes fiers et des femmes conquérantes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 septembre 2014
Nombre de lectures 688
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DIA LINN
1 : LE LIVRE D’EILEEN
Terra Mahurr I

Marie-Pierre BARDOU



© Éditions Hélène Jacob, 2013. Collection Littérature . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-009-1
Préface


O, father dear I often hear you speak of Erin's Isle
Her lofty scenes, her valleys green, her mountains rude and wild
They say it is a lovely land wherein a prince might dwell
So why did you abandon it, the reason to me tell

Ô, cher père, j’entends souvent que vous parlez de l’île d’Erin
Ses vues incomparables, ses vertes vallées, ses montagnes rudes et sauvages
Ils disent que c’est un beau pays où un prince pourrait vivre
Alors pourquoi l’abandonnas-tu, donne-m’en la raison

My son, I loved my native land with energy and pride
Till a blight came over all my crops and my sheep and cattle died
The rents and taxes were to pay and I could not them redeem
And that's the cruel reason why I left old Skibbereen

Mon fils, j’aimais mon pays avec énergie et fierté
Jusqu’à ce que ce fléau ravage toutes mes récoltes et tue mon bétail
Les loyers et taxes étaient à payer et je ne pouvais rembourser
Voilà la raison cruelle pour laquelle j’ai dû quitter mon vieux Skibbereen

'Tis well I do remember that bleak December day
When the bailiff and the landlord came to drive us all away
They set the roof on fire with their cursed English spleen
And that's another reason why I left old Skibbereen

Je me souviens en effet de ce jour de décembre glacial
Quand le propriétaire et l’huissier sont venus nous chasser
Ils ont mis le feu à la maison avec leur maudite mauvaise humeur d’Anglais
Et c’est une autre raison pour laquelle j’ai quitté ce bon vieux Skibbereen

Your mother, too, God rests her soul, lay on the snowy ground
She fainted in her anguishing seeing the desolation round
She never rose, but passed away from life to immortal dreams
And that's another reason why I left old Skibbereen

Ta mère aussi, Dieu ait son âme, repose sur le sol enneigé
Elle s’évanouit de désespoir à la vue de la désolation alentour
Elle ne s’est jamais relevée, mais elle a quitté cette vie pour les rêves immortels
Et c’est une autre raison pour laquelle j’ai quitté ce bon vieux Skibbereen

Then sadly I recall the days of gloomy forty-eight.
I rose in vengeance with the boys to battle again' fate.
We were hunted through the mountains as traitors to the queen,
And that, my boy, is the reason why I left old Skibbereen.

Alors tristement je me souviens de ces sinistres journées de 1848
Je me soulevai, l’esprit vengeur, avec les garçons pour lutter contre le destin
Nous étions chassés à travers les montagnes comme des traîtres à la Couronne
Et ça, mon gars, c’est la raison pour laquelle j’ai quitté Skibbereen.

Oh you were only two years old and feeble was your frame
I could not leave you with my friends for you bore your father's name
So I wrapped you in my cóta mór at the dead of night unseen
And I heaved a sigh and I said goodbye to dear old Skibereen

Oh tu avais seulement deux ans et frêle était ton corps
Je ne pouvais pas te laisser avec mes amis puisque tu portais le nom de ton père
Alors je t’ai enroulé dans ma redingote au beau milieu de la nuit,
Et j’ai soupiré et dit au revoir à ce bon vieux Skibereen

Well father dear, the day will come when on vengeance we will call
And Irishmen both stout and tall will rally unto the call
I'll be the man to lead the van beneath the flag of green
And loud and high we'll raise the cry, "Revenge for Skibbereen!"

Eh bien, mon cher père, le jour de la vengeance viendra
Et tous les Irlandais costauds et grands se rallieront, unanimes, à l’appel
Je serai l’homme qui conduira le convoi sous la bannière verte
Haut et fort retentira ce cri, « Revanche pour Skibbereen ! » II

Se pencher sur cette partie de l’histoire irlandaise, celle de la Grande Famine de 1845, fournit des clefs précieuses pour comprendre les événements bien plus récents, et tristement célèbres, qui ont secoué l’Europe durant deux siècles.
C’était un pays de tourbe, de lacs et de misère, de splendeurs tranquilles et de cruauté inconsciente. Un monde fait de légendes, de superstitions, du travail âpre de la terre, de la lutte constante contre la faim. Et de l’incroyable, lumineuse et sublime beauté de ce pays plein de brumes où les choses se devinent avant de se montrer… parfois.
Rude et tenace, l’âme celte coulait fort dans les veines des paysans irlandais. Sans doute avaient-ils été envahis, conquis, influencés, absorbés par d’autres civilisations. Pourtant, dans leur cœur et dans leur âme, les druides d’antan vivaient encore, ceux qui considéraient la nature comme leur maîtresse, ceux qui transmettaient leur savoir dans les baguettes d’ogham.
Pendant des siècles, la Grande-Bretagne avait tenu sous son joug cette âme celte, rebelle et pourtant résignée, elle avait fait régner sa loi et le ferait encore pendant de nombreuses, très nombreuses décennies. Mais durant ces années 1845-1851, celles de la Grande Famine, il y eut une sorte de révélation. Profonde, souterraine, imperceptible encore, mais bien réelle. Les combattants sortaient de l’ombre. Ils seraient tout d’abord abattus, pourchassés, avant de revenir sous d’autres formes et d’autres corps : Daniel O’Connell, le Roi sans couronne, fournirait l’élan nécessaire à la création du parti des Jeunes Irlandais. Traqués et emprisonnés, condamnés à la déportation ou à la mort, les Jeunes Irlandais deviendraient les Fenians ; les Fenians deviendraient l’IRA… et de ces combats insensés, meurtriers et souvent injustes, naîtrait la liberté de l’Irlande. Ils ne le savaient pas encore. La légende ne faisait que commencer.
Personnages
Prologue


La pluie était tombée toute la nuit. La ville noyée sous une chape liquide, froide et grise, l’accueillit lorsqu’elle sortit fumer son premier joint sur le balcon.
Cyan s’accouda à la balustrade, posant ses avant-bras nus sur le métal glacé et humide, aspirant une longue bouffée d’herbe avec la satisfaction tranquille du rituel accompli. Derrière elle, l’immense salon de l’hôtel, illuminé comme une salle de fête foraine, bruissait des mille bruits ouatés du tournoi en cours. Les annonces des croupiers se mêlaient aux chuchotements des spectateurs, et parfois une voix s’élevait de l’une des tables, le plus souvent masculine, hargneuse et colérique pour les insultes et les intimidations, désespérée pour les perdants qui ne savaient pas garder leur calme.
Cyan observait Paris qui émergeait avec grâce de cette nuit liquide. La tour Eiffel encore illuminée semblait la gardienne du monde moderne, tandis que le Sacré-Cœur, immémorial, attendait la lumière du jour pour se montrer. Elle aimait cette ville, elle aimait ce pays, même si les tournois lui laissaient peu de loisirs pour faire du tourisme.
All-in ! Tapis !
Dans son dos, une voix qu’elle reconnut aussitôt venait de lancer son cri triomphant. Elle sourit à la lumière diffuse de l’aube qui peinait à se lever sur la capitale. Tom venait de gagner sa partie, il était qualifié. Elle comptait bien l’affronter pour le dernier round, c’était un adversaire excitant. Une belle finale pour les téléspectateurs également, qui adoraient la classe ténébreuse de l’homme en noir et, secrètement, espéraient qu’il parviendrait enfin à vaincre « Cyanure ». Son surnom à elle ; mauvais jeu de mots, mais qu’espérer de plus de la part des masses populaires qui, au fond, ne connaissaient rien au poker et ne cherchaient que l’excitation de la mise à mort ?
« Cyanure ». Son surnom de gagneuse lui avait été donné presque dix années plus tôt, lors de sa première grande victoire au Tournoi des Cinq Nations. Elle n’avait pas eu son mot à dire lorsque les médias avaient fait d’elle cette icône froide et vicieuse qui lui ressemblait, au fond, tellement peu. Mais il fallait bien avouer que son nom de scène collait bien à son jeu… Cyanure elle resterait donc, jusqu’à ce que l’un de ses nombreux challengers parvienne enfin à la détrôner. Elle n’aurait plus alors qu’à revenir à l’ombre, et choisir entre une retraite tranquille ou une reconversion logique : coach, conseillère,

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