La blonde au "Chant d arômes" (Les Trois Âges - Volume 3)
237 pages
Français

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La blonde au "Chant d'arômes" (Les Trois Âges - Volume 3) , livre ebook

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Description

Ce soir-là, il observait l’assemblée avec un regard un peu triste. Cette nostalgie venait de loin. Il savait qu’il était un enfant trouvé, un nourrisson rescapé du Vel d’hiv.
Aujourd’hui, le temps avait passé et on le retrouvait accoudé au bar d’un appartement des Champs-Élysées, une coupe vide à la main. Il attendait celle qu’il aimait.
Il vit tardivement cette blonde coiffée d’un chignon qui l’accosta et lui proposa en souriant de remplir son verre. Comme s’ils se connaissaient depuis toujours, ils parlèrent sans retenue, rirent comme des enfants et s’abandonnèrent à la danse, avant de faire l’amour avec fureur.
Lorsque le remords le terrassa, il comprit la cause de sa folie passagère…
Cette fille d’un soir, cette lionne qui l’avait ensorcelé portait un parfum qu’il aurait reconnu entre tous, celui de la femme qu’il aimait et qu’il avait pourtant trahie… « Chant d’arômes », une senteur qu’il allait pourchasser pendant des années et qui ne le laisserait jamais vraiment en paix…
« La blonde au “Chant d’arômes” » est le troisième et dernier tome de la trilogie « Les trois âges », une saga qui suit une famille franco-italienne de 1908 à l’aube du XXIe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 septembre 2014
Nombre de lectures 164
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA BLONDE AU « CHANT D’ARÔMES »

(Les Trois Âges – Volume 3)

J.P Taurel



© Éditions Hélène Jacob, 2014. Collection Littérature . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-190-6
Dédicacer un roman à un parfum, c’est en faire un objet futile, évanescent et par essence éphémère. Le livre, comme le liquide jaune emprisonné dans son flacon, flottera dans votre souvenir de lecteur et un jour vous parlera, avant de s’enfoncer définitivement dans l’oubli.
* * *
Une pensée et mes remerciements à tous les intervenants des Éditions Hélène Jacob, avec une mention particulière pour Hélène, dont la patience et la détermination m’ont été précieuses dans la construction de cet ouvrage.
Chapitre 1 – Avant-propos


Un parfum chaque jour appliqué sur la peau d’une femme, et c’est la naissance d’une nouvelle identité.
Sera-t-elle élégante, superficielle ou sera-t-elle stupide ? Son parfum nous le dira, car elle ne l’aura jamais choisi par hasard.
Cette senteur espérée dans son cou et sur ses doigts aura bientôt valeur de signature, une griffe retrouvée dans l’intimité des draps de l’absente ou la béance obscure d’une enveloppe vous apportant de ses nouvelles.
Dans les années soixante, un jeune parfumeur doté d’une âme romantique inventa une ode olfactive à la gloire de celle qu’il aimait. Cette ode, il l’appela « Chant d’Arômes »…
Vous allez lire ici le parcours léger et insistant d’un parfum… ce parfum il n’existera vraiment que si vous gardez la mémoire d’une peau blonde et veloutée… celle de la fille qui l’aura porté pour vous.
Chapitre 2 – Préface


Le temps passait si vite ! On était en septembre et May, après une tentative infructueuse, venait de réussir son doctorat en droit civil. À la Sorbonne, le calme semblait rétabli et elle avait à nouveau plaisir à y dispenser ses cours d’enseignement dirigé… les TD, comme ils disaient. En réalité, elle avait un autre projet hors de la fac qu’elle n’avouait pas aisément à ses collègues : elle s’apprêtait à ouvrir un cabinet en ville.
Marcelin, lui aussi, avait réussi : il avait brillamment passé son concours hospitalier et portait sur sa blouse le titre prestigieux « Interne des hôpitaux de Paris ». Cette nouvelle situation en faisait un jeune homme occupé nuit et jour. Les gardes, les malades en salle et la préparation de ses publications avaient transformé le garçon un peu poupon de ses 20 ans en un jeune homme conscient de ses responsabilités… Il se sentait médecin avant l’heure.
Dans le petit appartement de la rue Mazarine, les deux amoureux se serraient, mais étaient heureux : ces 45 mètres carrés, c’était la minuscule principauté de leur indépendance.
May était à l’apogée de sa beauté, elle était splendide dans la simplicité sans artifice des femmes intelligentes. Une carnation dorée de blonde, une taille élancée et d’épais cheveux naturellement bouclés en faisaient une icône de la Parisienne telle qu’elle était consacrée par les magazines féminins.
La jeune autorité professionnelle de Marcelin lui servait de passeport, il était jeune, sympathique et on l’appelait « Docteur »… Tout cela lui conférait un charme certain auprès des femmes, charme dont il était parfaitement conscient.
* * *
Ce soir, il dansait un slow sur la terrasse de cet appartement cossu du rond-point des Champs-Élysées. Ce lieu était le pied-à-terre de son ami David, interne comme lui à l’hôpital Saint-Antoine.
David était le fils d’un riche galeriste du quai Voltaire que les parents de May connaissaient bien.
Cette fille d’un soir qu’il tenait dans ses bras, il l’avait connue devant le bar ; elle se fondait le long de son corps comme un serpent alangui et exhalait un parfum qui lui semblait familier, mais qu’il ne put d’emblée reconnaître.
Elle se serra un peu plus contre lui et il se pencha pour mieux sentir la peau de son cou semée d’un fin duvet. Marcelin, bientôt vaincu par l’effleurement rythmé des petits seins parfumés par cette fragrance printanière, se laissa aller. Les trois coupes de champagne dégustées en début de soirée expliquaient assurément cette attitude résignée et il ne résista pas plus lorsque, discrètement, elle introduit sa main dans son pantalon et l’entraîna dans un coin reculé du salon.
Ton parfum ? Comment s’appelle-t-il ?
« Chant d’arômes » de Guerlain, tu connais ?
Oui, il connaissait « Chant d’arômes », comment ne l’avait-il pas identifié ? C’était depuis longtemps le parfum de May, mais bizarrement il réalisa que depuis quelques jours sa femme ne portait plus cette senteur. Ce soir, l’odeur était si violente et pourtant si délicate… il ouvrit les yeux et fut presque surpris de ne pas sentir May dans ses bras. Il déposa alors un délicat baiser sur l’oreille de sa cavalière, mais comprit très vite qu’elle n’en était plus à ces délicatesses.
Sa langue fouillait sa bouche avec sauvagerie. Lui qui était habitué à la douceur et à la sagesse de sa fiancée n’avait jamais connu une telle force amoureuse ; cette femelle le dominait avec une fureur invincible et neutralisait chez lui toute résistance.
Insensiblement et presque naturellement, elle l’entraîna en dansant dans un bureau contigu où ils se cachèrent derrière un rideau de velours. Elle se glissa le long de son pantalon et l’embrassa doucement. Il la releva, la prit debout en la coinçant contre le mur et il lui fit alors lentement et méthodiquement l’amour jusqu’à ce qu’elle laisse échapper une succession de petits cris apeurés qui le laissèrent en sueur et pantelant.
David, à la recherche d’un ouvre-bouteille, entrait dans le bureau lorsqu’il entendit du bruit dans la pièce ; il écarta le rideau et vit son collègue en piteuse situation qui ajustait son pantalon.
Marcelin, mais tu es fou ! Es-tu bien conscient de ce que tu fais ?
La fille s’était esquivée après avoir remis de l’ordre dans sa coiffure et le don Juan d’un soir, les yeux écarquillés, semblait sortir d’un rêve aux tonalités cauchemardesques. David enfonça le clou.
Comment se fait-il que tu ne sois pas avec May, vous êtes fâchés ?
Elle donne un cours à la faculté, et doit me rejoindre dans une heure.
Putain, Marcelin, je dois te dire que tu m’étonnes ! Ton amie te laisse seul pendant trois heures et tu en profites pour enfiler la première petite garce du 16 e arrondissement en chasse d’épousailles ! Tu parles comme elle doit t’aimer, celle-là ! Je ne donne pas longtemps pour qu’elle parle à ses parents d’un jeune homme plein d’avenir ! Tu es con, tu es bourré, ou quoi ?
Elle m’a fait boire, la salope, et elle m’a pratiquement violé.
Alors toi, maintenant, tu te fais violer par les filles ? Il va falloir consulter directement un psychiatre pour séducteur fragile. Sois rassuré, je serai discret avec May, c’est toi qui jugeras si tu la mets au courant, mais moi je te le dis tout court, je ne suis pas d’accord avec ton attitude, tu te conduis comme un salaud et tu me déçois !
Une demi-heure plus tard, May sonnait à la porte de l’appartement. Malgré la fatigue de la journée, elle était belle et distinguée. Elle salua David et quelques invités et embrassa Marcelin.
Je n’ai pas été trop longue ?
Non, pas du tout, mais cette soirée m’emmerde.
Pourquoi ? Les lieux sont magnifiques et tu aimes bien David, franchement je ne te comprends pas. Tu es fatigué ?
Oui, c’est ça, je suis fatigué, la garde d’hier soir m’a tué.
Tu es bizarre, ce soir, Marcelin, veux-tu qu’on rentre ?
Oui, rentrons, je vais dormir et demain je serai moins casse-pieds.
Demain, tu seras à l’hôpital et je ne serai pas là pour le voir !
Ils saluèrent l’assistance et, lâchement, Marcelin laissa sa compagne expliquer qu’elle était un peu souffrante et souhaitait gagner son lit au plus tôt.
Dans la voiture, il la regarda furtivement et mesura l’importance de son ignominie.
May, il faut que je te dise…
La phrase était sortie de sa bouche sans qu’il l’ait souhaité et, intérieurement, il était soudain affolé des conséquences qu’elle pourrait entraîner.
Oui, que veux-tu me dire ? Tu as l’air tr

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