Mémoires en dentelle
270 pages
Français

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Mémoires en dentelle , livre ebook

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Description

J'ai gardé de mon enfance le goût de suivre les rivières. Comme les saumons, je reviens au berceau. En l'occurrence, en ce mois de février frileux, je suivais la Dordogne. C'est une rivière qui m'a beaucoup impressionnée dans mon enfance. Je vivais alors dans le Nord, dans le Douaisis très précisément. Maman faisait des gaufres et du pain perdu et moi, devoirs achevés, je lisais l'Anneau d'Alma, une histoire qui présentait de manière imagée la jonction de rivières à l'origine de la Dordogne. À la recherche de ses racines, l'auteur remonte le temps pour nous dévoiler son enfance heureuse dans le Nord de la France. Très tôt attirée par les livres, c'est tout naturellement qu'elle se dirigera vers l'enseignement. On chemine avec elle au gré de ses expériences humaines, comme sa rencontre avec un célèbre journaliste. Entre poésie et théâtre, on se trouve emporté dans ce charmant récit mêlant rêve et réalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 janvier 2013
Nombre de lectures 9
EAN13 9782342000252
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mémoires en dentelle
Du même auteur
Contes du grand ouest, 2007
Contes du temps présent, 2007
Les Nuits bleues du rossignol, 2007
À l’ombre des cerisiers en fleurs, 2007
Contes des royaumes oubliés, 2008
Mais où sont les roses d’antan ?, 2009
L’Étoile des chevaliers, 2009
La Chanson des nuages, 2010
La Reine Diamant, 2011
Mémoires d’un sommelier, 2011
La Vallée des songes, 2012
Le Carrosse d’or, 2012
Marguerite-Marie Roze Mémoires en dentelle
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118300.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
À ceux qui aimeront connaître les détails de ma vie, à travers les dentelles de la mémoire. !
Dentelle et poésie « Dans le vieux parc solitaire et glacé, Deux formes ont tout à l’heure passé ». Je suis faite de bribes de poèmes, c’est ainsi. Pour donner de la densité à ma personnalité, jadis je portais des gants de dentelle. Toute ma famille paternelle ayant travaillé dans le tulle, broderie connue sous le nom de « Dentelle de Calais », j’ancrais ainsi mon pauvre na-vire balloté par les vents dans le giron familial voué au travail, exclusivement le travail. Mon travail, lorsque j’étais jeune fille, consistait à étudier poèmes, romans, essais, pièces de théâtre, ce qui était paradoxal et m’éloignait de ces métiers où des ouvriers, noirs des effets du plomb s’activaient en cadence, avec le roulis de la na-vette passant d’un bord à l’autre de ces tissus fabuleux dont une princesse anglaise fut la dernière à éblouir le monde dans sa robe de mariée. « Toujours draps de soie tisserons Et n’en serons pas mieux vêtues ». Ainsi commence la Complainte des Tisseuses de soie, unique texte du Moyen-Âge où l’on voit apparaître celles qui ne parviennent pas à vivre du travail exténuant auquel elles sont astreintes. Ma tante Marie, aujourd’hui centenaire, demeurée céli-bataire pour ne pas abandonner ses parents, a travaillé toute sa vie dans le tulle, à l’usine d’abord puis chez elle pour soigner mon grand-père. Elle recréait les motifs qui avaient été accrochés par le métier. Lorsque nous venions lui rendre visite, nous la trouvions près de la fenêtre, l’aiguille à la main. Des flots de tulle étaient sa traîne de
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mariée. Elle avait épousé le travail, Dieu exigeant aussi cruel que les divinités des tragédies grecques. Son unique coquetterie consistait à mettre de la brillan-tine Roja sur ses cheveux épais et bruns, tressés en couronne et maintenus par un filet. « Propreté, correction, travail », telle aurait pu être sa devise. Un jour, alors que nous parlions de la fameuse robe de mariée de la princesse, elle m’a chanté un refrain des ouvrières tullistes. « Pour nous, la vie n’est pas tou-jours rose », ainsi commençait le couplet. La chute consistait à dire avec fierté aux jeunes filles qui portaient ces robes de rêve, qu’elles y seraient, elles pauvres ouvriè-res, mal ficelées dans des robes grossières, pour quelque chose. « C’est avec le travail de nos mains, de notre corps tout entier que vous pourrez être belles », c’était en subs-tance le message adressé à celles qui vivaient dans des châteaux. « Et nous sommes en grande pauvreté Quoique riche soit de nos gains Celui pour lequel nous peinons » dit encore la complainte, avec une résonnance moderne. Les capitaines d’industrie de notre temps broient ceux qui enrichissent leur capital. Remarquons que le terme « ou-vriers » noble s’il en est, a disparu du vocabulaire actuel. On passe directement du produit à l’état brut à l’ouvrage fini et commercial. La transformation est passée sous silence car il faudrait mentionner le travailleur, mot passé aux oubliettes de l’histoire française. Ma tante Marie ne se plaignait jamais. Elle était fière de sa pauvreté, alléguant ainsi qu’elle ne devait rien à per-sonne. Un Cyrano de Bergerac en jupons : ne pas aller très haut peut-être mais tout seul. Il en allait ainsi de toute ma famille paternelle, à l’exception de mon père, désireux de connaître le confort et d’aller plus haut. Fières de sa réussite, ses sœurs ne
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