Histoire et religions : l'impossible dialogue ?

Stéphane Encel

Description

Les monothéismes forment des systèmes complets d'interprétation du monde. L'Histoire, science humaine, suscite un véritable engouement dans nos sociétés, devenant un enjeu politique et identitaire crucial. Ces deux grilles de lecture, qui décryptent différemment le "même monde", sont-elles inconciliables ou complémentaires ? Constituent-elles les deux faces d'une même mémoire ? Quels sont les enjeux pour l'enseignement confessionnel et pour celui du fait religieux ?

Sujets

• Histoire
• Religión

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2006
• Nombre de lectures: 44
• EAN13: 9782336263403
• Langue: Français

Extrait

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation... Jamais les «questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Patrick GREPINET, La crise du logement, 2006.
Jacques RAYMOND, Comprendre les crises alimentaires, 2006.
Raymond MICOULAUT, Tchernoby 1 , 2006.
Daniel ARNAUD, La Corse et l’idée républicaine, 2006.
Jacques DUPÂQUIER, Yves-Marie LANLAU, Immigration / Intégration. Un essai d’évaluation des coûts économiques et financiers, 2006.
Olivier ESTEVES, Une histoire populaire du boycott, tome 1 1880-1960 L’armée du nombre, 2006.
Olivier ESTEVES, Une histoire populaire du boycott, tome 2 1989-2005 La mondialisation malheureuse, 2006.
Cyril LE TALLEC, Les sectes politiques. 1965-1995, 2006.
Allaoui ASKANDARI, L’évolution du marché foncier à Mayotte, 2006.
Samuel PELRAS, La démocratie libérale en procès, 2006. Gérard KEBADJIAN, Europe et globalisation, 2006.
Alice LANDAU, La globalisation et les pays en développement : marginalisation et espoir, 2006.
Vincenzo SUSCA, A l’ombre de Berlusconi. Les médias, l’imaginaire et les catastrophes de la modernité, 2006.
Francis PAVÉ (sous la direction de), La modernisation silencieuse des services publics, 2006.
C. COQUIO et C. GUILLAUME (Textes réunis par), L’intégration républicaine des crirnes contre l’humanité, 2006.
Histoire et religions : l'impossible dialogue ?
Essai d'analyse comparative des grilles de lecture historique et monothéistes

Stéphane Encel
www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]
© L’Harmattan, 2006
9782296006720
EAN : 9782296006720
Sommaire
Questions Contemporaines Page de titre Page de Copyright REMERCIEMENTS INTRODUCTION -I- - LA BIBLE EST-ELLE LE PREMIER LIVRE D’HISTOIRE ?
Chapitre I - L’ENTREE DE LA BIBLE DANS L’HISTOIRE CHAPITRE II - L’ORIGINALITE DE LA BIBLE, LES DESSEINS DE SES AUTEURS
-II- - HISTOIRE ET TRADITIONS : DEUX LECTURES D’UN MEME PASSE
CHAPITRE I - DES DOCUMENTS ET DES HOMMES : LA CONSTRUCTION DE L’HISTOIRE Chapitre II - LA LECTURE MONOTHEISTE DU PASSE : ENTRE RECONSTITUTION ET RECONSTRUCTION
-III- - HISTORIQUE ET BILAN DU DIALOGUE ENTRE HISTOIRE ET TRADITIONS
Chapitre I - EVOLUTION DU RAPPORT DE LA RELIGION A L’HISTOIRE : L’EXEMPLE DU JUDAÏSME Chapitre II - QUELLE PLACE A L’HISTOIRE JUIVE DANS LES ECOLES ET INSTANCES COMMUNAUTAIRES ?
CONCLUSION
« Les paroles des uns et les paroles des autres sont paroles du Dieu vivant »
‘ Erouvin , 13B ; Guittin 6b
« Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père »
Jean, 14, 2
« La différence d’opinion au sein de mon peuple est un signe de la générosité de Dieu »
Affirmation prêtée au Prophète Mohammed
REMERCIEMENTS
Cet ouvrage est le fruit d’une réflexion et d’un travail personnels, dont l’impulsion me fut donnée par les auditeurs de mes différentes interventions. Qu’ils soient tous remerciés de leur écoute, toujours chaleureuse et indulgente.
Je tiens avant tout à remercier Bruno Péquignot, qui a estimé que ce travail, loin d’être parfait, avait assez de maturité pour être présenté au public, et pour sa gentillesse.
Je remercie Stéphane Barsacq, qui fut le premier lecteur du manuscrit, et dont le soutien a été, depuis lors, constant.
Laurent Boscher, qui lut le manuscrit en œil d’historien, de juriste et de professeur, Mireille Hadas-Lebel qui me permet de poursuivre mes recherches universitaires, Christian Marquant, pour son érudition et sa gentillesse.
Les conversations bouillonnantes avec Claude-Raphaël Samama, dont la culture et le parcours restent un modèle, m’ont beaucoup enrichi. L’accès à l’écriture, par le biais des Cahiers du CERIJ, m’a donné l’occasion de développer ma pensée.
Je remercie Claude Hampel, dont la gentillesse n’a d’égale que son ouverture d’esprit. Les Cahiers Bernard Lazare me permettent d’explorer sans cesse de nouveaux champs de réflexion.
Une attention bienveillante pour Doris Bensimon, avec qui nous partageons régulièrement une large réflexion, dans un cadre particulièrement chaleureux.
Je remercie également vivement Raphaël Elmaleh, dont la confiance et l’intérêt pour mon travail m’ont permis d’avancer et de croire à son aboutissement. Il fut l’un des premiers lecteurs d’un manuscrit bien imparfait, et le dernier à y apporter des critiques constructives pour le rendre meilleur. A très vite, au café habituel.
Je tiens à rendre un hommage particulier à Josèph Mélèze Modrzejewski, qui a tant fait pour moi, et qui est devenu, au fil du temps, le Maître que j’aurais aimé avoir, et le grand-père que je n’ai pas connu. Qu’il trouve l’expression d’une immense gratitude, ainsi que son épouse Lydia, dont le courage débordant irradie ceux qui la côtoient.
Je remercie David T. Reinharc, journaliste, éditeur, et bien plus ; outre son amitié, il a mis à ma disposition une grande partie des numéros de la revue Kountrass.
Mes autres amis fidèles ont été des compagnons d’une route parfois chaotique : Jaja, Thomas Smolzaub, July, Pounette, Frédo, P.H. Léonstein, Patrick J.-B., Halim’s, Judith, Stéphane C., ainsi qu’Ilan, Catherine, Fabricè D...
J’ai également une pensée pour Madame Maffioli, qui a su comprendre la passion qui me dévorait déjà ; je lui souhaite toute la force du monde pour surmonter ses épreuves.
Ce livre est naturellement dédié à mes parents, qui m’ont empli d’amour, et permis d’en redonner un peu, et à mon frère, à qui je dois, entre autre, ma passion, et donc la force qui m’anime au quotidien.
Et pour toi, bien sûr, petite fée qui m’accompagne et m’entoure à chaque seconde.
INTRODUCTION
Si l’on ne peut encore affirmer que le XXI ème siècle sera religieux, les religions sont loin d’avoir disparu, et tendent même à se renforcer. Elles ont survécu aux luttes intestines, aux guerres entre elles, à l’avènement du rationalisme accompagnant la modernité : progrès techniques, avancées considérables des connaissances scientifiques, et aux totalitarismes sécularisés et persécuteurs. Il semble bien qu’elles répondent à un besoin intrinsèque de l‘homme 1 , dans ses rapports au monde et aux semblables. Les débats n’en sont devenus que plus importants et souvent problématiques entre les adeptes d’une lecture religieuse du monde, et les tenants d’une vue scientifique. Cet ouvrage se propose de mettre en parallèle ces deux grilles d’interprétation, pour en mesurer et déterminer l’incompatibilité ou l’éventuelle complémentarité. Comme tout essai, il est directement lié à un parcours et à des expériences.
Une scolarité en école confessionnelle, puis des recherches en cours sur le judaïsme antique, m’ont mis en présence de deux lectures très différentes d’un même passé. Alors que je les pensais contradictoires, j’ai appris et compris qu’elles formaient les deux visages d’une même mémoire.

La même coexistence entre ces deux visions du monde s’impose aux trois monothéismes, qui, selon les époques et les latitudes, ont dû trouver un certain équilibre.
Dans le judaïsme français, au sein de la communauté 2 , il semble bien que l’une des deux lectures, celle qui se veut traditionnelle, prime largement, notamment dans les domaines liés à la Bible et au Talmud. Ce fait est vérifiable en constatant la place tenue par l’histoire juive dans les écoles confessionnelles, et par la consultation des listes d’intervenants des centres communautaires, culturels ou associatifs.
Un certain consensus s’est ainsi établi, réservant le plus souvent ces domaines aux seuls « hommes de religion », excluant de facto la lecture historique, alors qu’historiens ou géopoliticiens sont légions pour commenter l’époque contemporaine et l’actualité, principalement proche orientale. Réalité d’un statu quo qui prend les aspects d’un non-dit. N&#