Juif berbère d Algérie
271 pages
Français

Juif berbère d'Algérie , livre ebook

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271 pages
Français

Description

Né en 1933 dans une famille juive d'Algérie, Jacques Simon est docteur en histoire, président du Centre de Recherches et d'Etude sur l'Algérie Contemporaine. Son enfance marquée par les lois antijuives de Vichy, puis son parcours de militant, sont abordés ici avec une analyse approfondie des événements marquants qui traversent l'Algérie : l'après-guerre, le mouvement d'indépendance, la mainmise du FLN et l'émergence du mouvement berbère.

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Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296508552
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Jacques SIMON
Juif berbère d’Algérie
Itinéraire (1933-1963)
JUIF BERBÈRE D’ALGÉRIE
Itinéraire (1933-1963)
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-336-00427-3 EAN : 9782336004273
Jacques SIMON
JUIF BERBÈRE D’ALGÉRIE
Itinéraire (1933-1963)
L’HARMATTAN CREAC-HISTOIRE
Centre de Recherches et d'Études sur l'Algérie Contemporaine
Le CREAC entend :- Promouvoir la publication d'ouvrages anciens, tombés dans le domaine public dont la richesse historique semble utile pour l'écriture de l'histoire. -Présenter et éditer des textes et documents produits par des chercheurs, universitaires et syndicalistes français et maghrébins. Déjà parus: La Fédération de France de l'USTA (Union Syndicale des Travailleurs Algériens. Regroupés en 4 volumes par Jacques SIMON, en 2002). Avec le concours du Fasild-Acsé - L’immigration algérienne en France de 1962 à nos jours (œuvre collective sous la direction de Jacques Simon) - Les couples mixtes chez les enfants de 1 'immigration algérienne. Bruno Lafort. - La Gauche en France et la colonisation de la Tunisie. (1881-1914). Mahmoud Faroua,. - L'Etoile Nord-Africaine (1926-l937), Jacques Simon,. - Le MTLD (Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (1947-1954) (Algérie), Jacques Simon - La réglementation de, l’immigration algérienne en France. Sylvestre Tchibindat. - Un Combat laïque en milieu colonial. Discours et œuvre de la fédération de Tunisie de la ligue française de l’enseignement (1891-1955). Chokri Ben Fradj - Novembre 1954, la révolution commence en Algérie. J. Simon - Les socialistes français et la question marocaine (1903-1912) Abdelkrim Mejri - Les Algériens dans le Nord pendant la guerre d’indépendance. Jean René Genty. - Le logement des Algériens en France. Sylvestre Tchibindat. - Les communautés juives de l’Est algérien de 1865 à 1906. Robert Attal. -Le PPA (Le Parti du Peuple Algérien) J.Simon -Crédit et discrédit de la banque d’Algérie (seconde moitié du XIXè siècle) M.L.Gharbi -Militant à 15 ans au Parti du peuple algérien. H. Baghriche -Le massacre de Melouza. Algérie juin 1957. Jacques Simon - Constantine. Le cœur suspendu. Robert Attal - Paroles des communautés juives de l’Est algérien de 1865 à 1906. Robert Attal. - Le PPA (Le Parti du Peuple Algérien) J. Simon e - Crédit et discrédit de la banque d Algérie (seconde moitié du XIX siècle) M. L. Gharbi -Militant à 15 ans au Parti du peuple algérien. H. Baghriche - Le massacre de Melouza. Algérie juin 1957. Jacques Simon - Constantine. Le cœur suspendu. Robert Attal - Paroles d'immigrants : Les Maghrébins au Québec. Dounia Benchaâlal - « Libre Algérie ». Textes choisis et présentés par Jacques Simon. - Algérie. Le passé, l'Algérie française, la révolution (1954-1958). Jacques Simon. - Messali avant Messali. Jacques Simon. - Comité de liaison des Trotskystes algériens. Jacques Simon. - Le MNA. Mouvement national algérien. (1954-1956). Nedjib Sidi Moussa J. Simon - Algérie. L'abandon sans la défaite (1958-1962). Jacques Simon - Constantine. Ombres du passé. Robert Attal - Biographes de Messali Hadj. (C. A. Julien, D. Guérin, M. Kaddache, C. R.Ageron, R. Gallisot... M. Harbi, B. Stora). Jacques Simon 2010 Algérie. Naufrage de la fonction publique et défi syndical. (Entretiens) L. Graine 2011 L'Algérie au passé lointain. De Carthage à la Régence d'Alger. Jacques Simon 2012 L’Assemblée constituante dans le mouvement nationaliste algérien. Jacques Simon
AVANT PROPOS L’époque abonde en Mémoires. Celles qui font la société du spectacle : acteurs de cinéma, chanteurs, présentateurs de télévision, footballeurs et sportifs en tout genre, ont la vie courte. Celles des hommes illustres font l’objet d’innombrables ouvrages, où le lecteur n’ignore rien de leur ville ou région d’origine, de leurs parcours, de leurs vies privée et familiale comme celle de leur entourage. La biographie des rois de France est connue dans ses moindres détails et, à l’occasion des journées du patrimoine ou de commémorations, on organise des expositions et des colloques, avec une multitude de livres et de revues spécialisées. La vie des acteurs de la Révolution française, et d’une manière plus large, celle de la France contemporaine, occupe plusieurs rayons dans les bibliothèques et les librairies, avec des dictionnaires rédigés par des professeurs d’université, des chronologies commentées, des cartes et tableaux et un état régulièrement actualisé de la question. Il en est ainsi de Louis XIV, Napoléon Bonaparte et Charles de Gaulle. Pourquoi un tel intérêt pour un passé lointain, déconnecté du monde actuel en évolution permanente, marqué par la surabondance des informations déversées par la presse, les télévisions, les radios et Internet ? La première raison est que, dans ce vieux pays qu’est la France, la connaissance précise de l’histoire locale, régionale et nationale, permet aux citoyens de s’enraciner plus fortement dans un terroir et dans une généalogie, à un moment où la mondialisation accélérée fait disparaître tous les repères traditionnels. Une autre raison, plus importante semble-t-il, est de chercher à éclairer le présent par le passé et réciproquement, par une utilisation de la méthode régressive dont parle Marc Bloch dansLe métier d’historien. C’est ainsi que l’étude de l’histoire de la Révolution française a conduit Benjamin Constant, Alexis Tocqueville, John Stuart Mill et les libéraux anglais à critiquer la théorie de Rousseau pour qui la souveraine est censée n’émaner que du peuple. Avec des approches, des raisonnements et des formulations différents, ils ont montré que par une série d’étapes successives, la souveraineté a glissé de la majorité vers sa fraction la plus radicale
pendant la Terreur. Le cycle s’est poursuivi avec la réaction thermidorienne, le Consulat et l’Empire. La souveraineté du peuple peut ainsi conduire, lorsqu’elle n’est pas régulée par un cadre constitutionnel et législatif républicain, à une période de désordres. Surgit alors un homme providentiel, souvent un général qui, se plaçant au-dessus de la mêlée, se pose en arbitre de la situation en se dotant d’immenses pouvoirs. L’exemple classique est celui de Bonaparte qui, revenu d’Égypte, a imposé sa loi à une Assemblée impuissante. Il a inspiré plusieurs candidats à la prise du pouvoir et parmi eux le général de Gaulle qui en mai 1958, a réalisé un « pronunciamiento à la française ». Comme son illustre modèle, de Gaulle s’est fait attribuer par une Assemblée apeurée des pouvoirs institutionnels pour régler à sa guise la marche du pays. Avec les mêmes résultats. Avec ses guerres, Napoléon a épuisé le pays, retardé la révolution industrielle et ramené la France dans ses frontières de 1815. Quant à de Gaulle, la monarchie républicaine qu’il a fondée reste toujours « un coup d’État permanent » et le bilan de sa grande œuvre, la décolonisation de l’Empire français est un désastre, qu’il s’agisse de l’Algérie ou de l’Afrique française, balkanisée en plusieurs États artificiels, dirigée par des dictateurs. Ma vie s’est déroulée pendant la période la plus tumultueuse du vingtième siècle. Elle commence l’année même où Hitler devient chancelier et que le nazisme après le fascisme italien ne submerge l’Europe. Pendant la décade suivante, ma jeunesse a été marquée par la politique antijuive de Vichy, le débarquement des Alliés en novembre 1942, l’entrée de l’Afrique du Nord dans la guerre, la fin tragique de la guerre avec la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki, la répression de Sétif et Guelma et la révélation sur la l’Holocauste. Elle s’est poursuivie avec le refus arabe d’Israël, la guerre froide et la décolonisation, la guerre d’Algérie. La fin du stalinisme et le démembrement de l’URSS n’ont pas entraîné comme l’affirmait Fukuyama « la fin de l’histoire », mais la putréfaction du monde capitaliste, dont l’une de ses manifestations est « le choc des civilisations » bien analysé par Samuel P. Huntington. Ayant subi ou vécu ces évènements, j’ai estimé que l’intérêt d’écrire ma biographie n’était pas de relater le film de ma vie en
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cherchant à me sculpter une statue, forcément magnifique, mais d’essayer de montrer, comment j’ai réagi dans les situations où je me suis trouvé placé, pour construire ma vie par des actes, des écrits, des discussions et les lectures. Je parlerai d’abord de mon enfance et de ma scolarité mal vécue comme interne au collège de Mascara, suivie de deux années studieuses, riches et heureuses passées à Alger où j’ai trouvé ma voie. C’est ensuite à Paris, où je menais des études de lettres et de droit que, déjà acquis au marxisme et séduit par le trotskisme, j’ai découvert le mouvement messaliste et suivi de près la crise du MTLD. Après le Congrès extraordinaire d’Hornu de juillet 1954, qui avait décidé de la lutte armée, j’ai décidé de retourner au pays et de participer à ce que je considérais comme une révolution sociale. L’engagement dans la guerre d’Algérie occupera une large place dans mon récit qui s’achève en 1963, quand après un séjour passé en Algérie, j’ai pris acte de la défaite de la révolution algérienne et annoncé dans un long article deLa Vérité, l’imminence de la prise du pouvoir par Boumediene. Ayant fait mienne la formule de Spinoza : « ne pas rire, ne pas pleurer, mais comprendre », j’ai toujours été attentif à la marche du monde. J’ai pour règle de réfléchir longuement avant tout engagement et de tirer par la suite un bilan écrit de mon action. Je l’ai fait à plusieurs reprises : pendant la guerre d’Algérie, après une mise à l’écart de l’Organisation communiste internationaliste (OCI) en 1970 et après mon retrait du Comité de liaison des trotskystes algériens (CLTA) que j’avais construit et dirigé de 1972 à 1980. Retiré de la vie politique en 1984, j’ai repris mes études à la Faculté de droit et à la Sorbonne pour devenir un historien et tenter de comprendre les années de braise que j’ai traversées. Après une licence d’histoire, une maîtrise de Sciences politiques, un DEA d’histoire et une thèse de doctorat sur Messali Hadj, j’ai fondé avec l’aide de la Fédération de l’Éducation Nationale (FEN), un Centre de recherche sur l’Algérie (CREAC). J’ai possédé les moyens pour publier une revue trimestrielle «CIRTA »et diriger avec une équipe pluridisciplinaire pour la FEN/IRES, l’ouvrage :L’Immigration algérienne en France. Histoire d’un Centenaire (1890-1990). Directeur de collections aux éditions l’Harmattan, j’ai publié sans entrave dans deux collections, la majorité de mes 26 livres
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écrits sur l’Algérie et son immigration. Parvenu à l’automne de ma vie, apaisé et n’ayant plus rien à prouver, j’ai estimé que le temps était venu d’écrire mon histoire. Dans ce livre qui retrace un itinéraire, j’irai à l’essentiel, à savoir expliquer pourquoi et comment un jeune Français d’Algérie qui se définira par la suite comme un juif berbère est devenu trotskiste à vingt et un ans avant de s’engager, dès l’été 1954, dans le camp des messalistes pour construire une Algérie fondée sur la démocratie sociale et politique. Je veux aussi avec ce livre rendre hommage à mes camarades de l’Union syndicale des travailleurs algériens (USTA), et en particulier à Ahmed Bekhat et Abdallah Filali massacrés par les tueurs du FLN sur le sol français avec la complicité du réseau Jeanson et sans réaction des syndicats, des partis ouvriers et de la gauche, des démocrates et de la grande presse.
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PREMIÈRE PARTIE
LA JEUNESSE
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