La guerre d Algérie en trente-cinq questions
168 pages
Français

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La guerre d'Algérie en trente-cinq questions , livre ebook

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Description

Loin des exagérations, des simplifications, des mises en accusation unilatérales et des défoulements culpabilisants, ce livre met les choses au point sur la guerre d'Algérie. A la réécriture du passé, à l'agit-prop, au manichéisme, il oppose tout simplement les fruits de la méthode historique, de la recherche et de la consultation répétée des archives.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 456
EAN13 9782336273419
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296054141
EAN : 9782296054141
La guerre d'Algérie en trente-cinq questions

Jean Monneret
Sommaire
Page de Copyright Page de titre 1. Qu’appelle-t-on la guerre d’Algérie ? 2. Quand la guerre d’Algérie a-t-elle débuté ? 3. Comment et pour quelles raisons la guerre a-t-elle débuté  ? 4. Quelles furent les différentes phases du conflit ? 5. Quel était le statut de l’Algérie et quels étaient ses rapports avec la France ? 6. Quelles erreurs, quelles fautes, les administrations françaises ont-elles commises avant 1954 ? 7. Est-il exact que l’Administration s’est opposée à la conversion des Berbères au catholicisme ? 8. Quels étaient les adversaires de la présence française  ? 9. Quels furent les aspects positifs de la présence française? 10. Quels étaient les partisans de la présence française ? 11. Les Algériens musulmans formaient-ils une nation ? 12. Pourquoi l’Algérie est-elle devenue une série de départements français, ce qui ne fut pas le cas du Maroc et de la Tunisie ? 13. Quelles différences de culture, de niveau de vie existait-il entre les musulmans d’Algérie et les Européens qui y étaient établis et que l’on appelait les Pieds-noirs ? 14. Est-il exact que dans l’Algérie française, les Algériens musulmans ne jouissaient pas des droits civiques ? 15. Pourquoi y avait-il peu de mariages mixtes entre les Européens et les musulmans algériens ? 16. Le FLN était-il une organisation terroriste ? 17. L’Armée française a-t-elle recouru à la torture ? 18. Quelles étaient les divergences d’opinion au sein de la communauté des Français d’Algérie ? 19. Les Français métropolitains étaient-ils divisés sur l’Algérie ? 20. Comment les chrétiens réagirent-ils durant le conflit ? 21. Quelles furent l’importance et les conséquences du 13 mai 1958 ? 22. Le général de Gaulle est-il revenu au pouvoir, décidé à rendre l’Algérie indépendante ? 23. Sa conception des choses a-t-elle évolué sous la pression des événements ? 24. Quand le conflit s’est-il terminé ? 25. Qui a gagné la guerre sur le plan militaire ? 26. Quel rôle a joué l’OAS à la fin du conflit ? 27. Que s’est-il passé le 26 mars 1962, rue d’Isly, à Alger ? 28. Qui étaient les harkis ? 29. Que sont devenus les harkis et les autres partisans de la France dans l’Algérie indépendante ? 30. Combien de harkis furent accueillis en France ? 31. Y a-t-il eu d’autres victimes du FLN après l’indépendance ? 32. Que s’est-il passé le 5 juillet 1962 à Oran ? 33. Combien de victimes le déroulement du conflit a-t-il occasionné ? 34. Pourquoi parle-t-on souvent du 8 mai 1945, comme du prélude à la guerre d’Algérie ? Que s’est-il passé à Sétif et à Guelma ? 35. Pourquoi la guerre d’Algérie est-elle toujours d’actualité ? Bibliographie
1. Qu’appelle-t-on la guerre d’Algérie ?
On appelle guerre d’Algérie le conflit qui s’est déroulé sur ce territoire entre 1954 et 1962. Un débat a eu lieu, en France, à propos de la date précise de sa conclusion (voir 24 ème question). Il opposait à l’Armée française des Algériens musulmans qui avaient pris les armes pour combattre la souveraineté française, sous la direction du FLN (Front de Libération Nationale). L’Armée française recevait le soutien de la majorité des Européens vivant en Algérie, au nombre d’un million environ, soit le dixième de la population de l’époque . Elle recevait aussi le soutien de nombreux Algériens musulmans.

Parmi ces derniers, les uns étaient attachés au maintien de la souveraineté française, d’autres étaient partisans de l’indépendance, mais tout en étant hostiles au Front de Libération Nationale (FLN) tenu pour une organisation totalitaire.

Les gouvernements français de ce temps étaient très réticents à appeler guerre d’Algérie, le conflit qui s’engagea le 1 er novembre 1954. Il ne fut qualifié ainsi que relativement récemment par l’Assemblée nationale, le 18 octobre 1999.

L’Administration et les responsables politiques de l’époque préféraient parler d’opérations de maintien de l’ordre. En réalité, ceci ne mérite pas que l’on polémique. En effet, la position de l’Administration et son refus de parler de guerre, s’expliquent par le fait que les combats se déroulaient sur un territoire constitué alors de départements français. Il n’y avait pas de guerre au sens juridique du terme puisque, aucune déclaration, correspondante émanant d’un état, n’avait précédé les actions militaires. Il est vrai cependant que la vigueur de celles-ci, leur durée, la violence des luttes mettant aux prises les protagonistes, ainsi que les affrontements et les divisions suscités dans la population étaient ceux d’une guerre civile. Ceci était d’ailleurs quasi officiellement reconnu puisque le ministre de la Défense, André Morice présida le 26 juillet 1957, à Constantine, un Comité de guerre. Le 13 février 1959, le général de Gaulle déclara de son côté : « il faut en finir avec cette guerre » (Maurice Faivre. Conflits d’autorité durant la guerre d’Algérie. L’Harmattan 2004).
2. Quand la guerre d’Algérie a-t-elle débuté ?
Elle a débuté le 1 er novembre 1954, à 0 heure ce qui correspondait au jour de la Toussaint. Les journalistes ont parfois désigné cette date comme la Toussaint Rouge, par allusion au sang qui coula alors. De même, les initiateurs de cette insurrection : Ahmed Boudiaf, Mustapha Ben Boulaïd, Rabah Bitat, Mourad Didouche, Belkacem Krim et Larbi Ben M’hidi furent-ils désignés comme les Fils de la Toussaint par Yves Courrière, dans un livre célèbre ; nom qui leur est resté.

Ces hommes étaient à la tête du CRUA (Comité Révolutionnaire d’Unité et d’Action plus tard devenu le FLN). Il s’agissait d’un groupuscule nationaliste qui avait décidé de lancer un mouvement armé, à l’échelle de l’Algérie, en se détournant du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), avatar du PPA (Parti du Peuple Algérien) de Messali Hadj.

Ce dernier avait pris, vers 1928, la direction de l’Etoile Nord-africaine, organisation anticoloniale, créée en 1926, à l’instigation de l’Internationale Communiste par la section coloniale du PCF. Dans la décennie qui suivit, le tlemcenien Mesli Hadj, dit Messali Hadj, homme pieux et attaché à l’islam, s’éloigna de plus en plus du mouvement communiste. Il créa en 1937, le Parti du Peuple Algérien, sur une base strictement nationaliste. Les rapports entre les nationalistes algériens et les communistes étaient alors si mauvais que la presse du Parti les appelait les nazionalistes. Messali lui-même, ne semble pas avoir eu de sympathies pro allemandes et il épura son Comité central des germanophiles.

Il est considéré, à juste titre, comme le père du nationalisme algérien (voir également 8 ème question).
Le MTLD, qui succéda au PPA le 10 novembre 1946, se divisa entre ses propres partisans, les Messalistes et les partisans du Comité central, les Centralistes, que dirigeait Hocine Lahouel. En 1954, le MTLD végétait, paralysé par les scissions et les conflits internes. Le déclenchement d’une lutte armée en 1954, fut donc, dans une certaine mesure, une surprise. Bien que peu impressionnante sur le moment, en raison du chiffre réduit des attentats commis (l’Oranie restant pour l’essentiel calme), l’insurrection allait embraser l’Est algérien, notamment les Aurès. Ceci nécessita l’envoi de renforts militaires toujours plus considérables. Les opérations prirent rapidement une vaste ampleur dans le Constantinois et la Kabylie ; l’Algérois sera touché de manière plus lente.

Messali et ses partisans refusèrent de se rallier au CRUA — FLN et créèrent leur propre mouvement indépendantiste : le MNA (Mouvement National Algérien).
3. Comment et pour quelles raisons la guerre a-t-elle débuté  ?
Cette question renvoie partiellement au problème des droits civiques des musulmans, qui fut un casse-tête que les Républiques successives ne surent pas résoudre (voir 14 ème question). Nous traitons ici des influences extérieures à l’Algérie. Ces facteurs ont agi par l’intermédiaire de contradictions internes que nous analysons à la question suivante. Car, aux erreurs commises par l’administration française se surajoutent d’autres causes. Il convient de les évoquer succinctement.

Le monde musulman a é

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