Les médias et la Libération en Europe
498 pages
Français

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Les médias et la Libération en Europe , livre ebook

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Description

A partir de cinq questions centrales cet ouvrage vise à rendre compte du poids des médias dans la représentation de la Libération en Europe depuis 1945. Les thèmes abordés tournent autour de la propagande et de l'information, de la transition et la reconstruction des médias, des récits et images médiatiques, des enjeux de mémoire et des mémoires refoulées et des représentations et mémoires de la Libération, entre réel et fiction.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2006
Nombre de lectures 220
EAN13 9782336266565
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Les Médias en actes
Dans la même collection :
Le Journaliste et la morale publique Rencontres Ina/Sorbonne 20 octobre 2001 2002
Récit médiatique et histoire Collectif, sous la direction de Béatrice Fleury-Vilatte 2003
Les Temps des médias (Forum international Ina juillet 2002) Volume 1 : Télévision, mémoire et identités nationales Volume 2 : Les Temps télévisuels. Big Brother Volume 3: Le Temps de l’événement 2004
Les Séries policières Colloque Bordeaux 3/Inathèque 2002 Sous la direction de Geneviève Sellier et Pierre Beylot 2004
Pierre Bourdieu et des médias Rencontres Ina/Sorbonne 15 mars 2003 2004
Les Intellectuels de médias en France Journée d’étude CRIS université Paris 10-18 juin 2003 Sous la direction de David Buxton et Francis James 2005
Les médias et la Libération en Europe
1945-2005

Christian DELPORTE
Denis MARECHAL
http://www.librairieharmattan.com diffusion.hamattan@wanadoo.fr harmattan@.wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296007352
EAN : 9782296007352
Sommaire
Collection Les Médias en actes Page de titre Page de Copyright PRÉSENTATION - L’Europe libérée au prisme des médias PARTIE 1 - LA LIBÉRATION EN MARCHE : PROPAGANDE ET INFORMATION
Les affiches de propagande britanniques (1940-1945). Construire la victoire, préparer la reconstruction nationale Bombardements aériens alliés, médias et Libération. L’exemple de la France, 1944-1945 Une arme de guerre. La radio nazie au moment de la Libération (septembre 1944-mars 1945) Libération en perspective, Libération en marche : visions satiriques françaises et allemandes, 1942-1946
PARTIE 2 - LES MÉDIAS : TRANSITIONS, RECONSTRUCTIONS
Les restructurations économiques de la presse et des systèmes médiatiques (France, Allemagne, Italie) Les partis politiques et la reconstruction du secteur public d’information : une bataille acharnée Les nouvelles autorités néerlandaises et l’importance de la communication gouvernementale Du fascisme à la République : la transition dans les entreprises publiques italiennes, 1943-1950. L’Institut Luce : un cas exemplaire De l’Office français d’information (OFI) à l’Agence France-Presse (AFP) De la Collaboration à la Libération. Quels photographes pour quels types d’images ?
PARTIE 3 - LE TEMPS DE LA LIBÉRATION : RÉCITS ET IMAGES MÉDIATIQUES
La libération de la France dans les quotidiens canadiens Fêtes de la Libération : images et sons médiatiques Meeting Private Ryan : les soldats américains et les Français au cours de la libération de la France Regards croisés sur la libération de la France : un malentendu franco-britannique Les récits de la Libération en Italie, 1943-1946 La représentation de l’épuration en Italie : un procès de la Collaboration au cinéma Les médias et les origines de la mémoire : qu’ont effectivement lu, vu et entendu les Français sur la libération des camps en 1945 ?
PARTIE 4 - ENJEUX DE MÉMOIRE, MÉMOIRES REFOULÉES
We (h) rwolf et médias en Allemagne et en Autriche de 1945 à nos jours La guerre n’a pas eu lieu... Le Journal de Genève, 1944-1950 Radio italienne et mémoire de la Résistance 1958-1965 La libération de la Grèce : entre oubli et exploitation politique « C’est nous les Africains ». La place des populations d’Afrique du Nord dans la libération de la France (1945-2005)
PARTIE 5 - REPRÉSENTATIONS ET MÉMOIRE DE LA LIBÉRATION: DES IMAGES ENTRE RÉEL ET FICTION
De Gaulle descendant les Champs-Elysées, le 26 août 1944. De l’image au lieu de mémoire Le cinéma soviétique du dégel : l’ennemi transfiguré Images télévisées d’une commémoration : le 8 mai 1945 Les documentaires à la télévision belge (1953-1995). Seconde Guerre mondiale et Libération entre production française, production britannique et préoccupations nationales Du noir et blanc à la couleur. La représentation de la Libération en Europe Libération et modes de fictionnalisation dans les musées d’histoire du XX e siècle européen
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES AUTEURS
PRÉSENTATION
L’Europe libérée au prisme des médias
Christian Delporte

Partons de la capitulation allemande. L’événement lui-même est connu dans les moindres détails. On connaît les circonstances de la reddition. Dönitz demande la cessation des combats et envoie Jodl, nouveau chef d’Etat-major de la Wehrmacht, au quartier général d’Eisenhower, installé dans une école de Reims. Le 7 mai au petit matin (à 2 h 41 exactement), l’Allemagne signe la capitulation sans condition. L’acte est paraphé par Bodell-Smith, chef d’Etat-major d’Eisenhower, commandant suprême des Alliés et le général Sousloparov, pour l’Union soviétique ; il est signé à titre de témoin par le chef d’Etat-major de de Gaulle, le général François Sevez, invité de dernière heure. Au terme de l’accord, les combats doivent cesser le 8 mai à 23 h 01 (heure d’Europe centrale). Revient alors à Churchill, Truman, de Gaulle d’annoncer simultanément la victoire à leur peuple, ce que fait le chef du Gouvernement provisoire à 15 heures, dans une brève allocution, qui commence ainsi : « La guerre est gagnée ! Voici la victoire ! C’est la victoire des nations et c’est la victoire de la France. L’ennemi allemand vient de capituler devant les armées alliées de l’Ouest et de l’Est. Le commandement français était présent et partie à l’acte de capitulation ». Partout, alors, cloches, sirènes, canons annoncent la délivrance, même si la guerre se poursuit en Asie. Mais l’Union soviétique a exigé une ratification de la capitulation à Berlin, dans sa zone, au QG des forces soviétiques du maréchal Joukov, à Karlshorst, quartier au nord-est de Berlin. La scène finale a lieu dans la nuit du 8 au 9 mai, en présence de de Lattre de Tassigny, qui a imposé la présence du drapeau français au côté des drapeaux anglais, américain et soviétique ; de Lattre contresigne l’acte de reddition.
Voici pour le récit de l’événement, tel que l’ont raconté les livres d’histoire. Mais on peut aussi le relire au prisme des médias. Ainsi est-ce à la radio de Flensburg que Schwerin von Krosigk, désigné par Dönitz pour traiter des problèmes de guerre, annonce la défaite aux Allemands : « Allemands et Allemandes. Le haut commandement des forces armées a proclamé aujourd’hui, sur l’ordre du grand amiral Dönitz, la reddition sans condition de toutes les forces combattantes allemandes ». C’est aussi à la radio que les chefs politiques alliés proclament la victoire. C’est enfin à la radio, le 9 mai, à 1 h 10 heure française, que Moscou diffuse la bonne nouvelle.
Nous l’avons dit, de Gaulle parle le 8 mai à 15 heures. Or, ce message ne produit pas d’effet de surprise. Les journaux annonçaient déjà, depuis plusieurs jours, la défaite allemande. Surtout, les logiques de l’information ôtent au Général le privilège de l’annonce. Les correspondants de guerre présents à Reims s’étaient apparemment engagés à ne pas divulguer la nouvelle avant les chefs de guerre. Non seulement le responsable du bureau d’Associated Press à Paris ne respecte pas la consigne, mais l’agence Reuter diffuse le discours de Schwerin von Krosigk prononcé à la radio. La rumeur enfle. Jean Galtier-Boissière raconte, dans son Journal, qu’un ami l’appelle dans l’après-midi pour lui annoncer que « la paix est signée » et que les cloches vont bientôt sonner. Les cloches ne sonnent pas. En revanche, les crieurs de journaux annoncent la capitulation allemande. Libération-soir diffuse ainsi une édition spéciale sous le titre « Capitulation sans condition » ; le quotidien reproduit la déclaration lue à la radio de Flensburg et fait le récit des derniers jours et des ultimes heures d’avant la reddition. Le 8 mai au matin, les titres de victoire barrent la une des quotidiens : « Victoire ! Capitulation » ( L ’ Aube ) ; « L’Allemagne a capitulé » (Le Figaro) ; «L’Allemagne hitlérienne a capitulé sans condition » (L’Humanité) ; « Le Reich nazi abattu » (Le Populaire ), « Jour de victoire » (Libération), « L’Allemagne a capitulé » (Ce Soir), etc. ; le tout, avec les portraits de de Gaulle, d’Eisenhower, de Churchill, de Roosevelt, de Staline. Les Parisiens s’arrachent les journaux toute la matinée.
Cette annonce prématurée ne réduit pas l’effet du discours radiodiffusé de de Gaulle ; elle le déplace ; elle donne un cadre et un sens nouveaux à la mise en scène médiatique. De Gaulle va attester la nouvelle, lui fournir toute sa charge symbolique, d&#

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