Mon destin
278 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

L'auteur de ce livre, ancien Capitaine de l'Armée royale Lao, qui a servi son pays d'origine jusqu'à la chute du régime royaliste, raconte son parcours, sa déportation dans un camp de travaux forcés dans son pays, son implication dans la résistance armée puis sa carrière militaire en France. En effet, réfugié en France, il s'est engagé dans la Légion Etrangère, pour intégrer, six ans après, l'Armée régulière française.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 293
EAN13 9782336256825
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296125452
EAN : 9782296125452
Mon destin

Singto Na Champassak
Je dédie ces écrits à la mémoire de
Ma mère, décédée après une longue maladie, et dont je n’ai pas pu malheureusement m’occuper comme je l’aurais voulu, ni assister à ses funérailles
Aux Officiers de l’Armée royale Lao, morts dans des camps de détentions, ou tombés dans des embuscades au cours de leurs évasions
Aux combattants de la Résistance armée Lao, morts pour la liberté, aux infirmes et aux rescapés.
Je remercie
Le frère du Lieutenant BOUAKHEO
Les deux guides passeurs
La population de la Province d’Attopeu, pour sa générosité
La Saint-cyrienne
Mes camarades de la Promotion de Saint-Cyr Lieutenant-Colonel BRUNET de SAIRIGNE (1967-1969), en particulier le Général Bernard VIALATTE
La France, mon pays adoptif, qui m’a accueilli et pour qui j’ai beaucoup de reconnaissance et de gratitude
En souvenir et en mémoire de mes compagnons de route.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Je remercie Introduction 1. Retour au pays 2. Prise de fonction 3. Soulèvement populaire dans le Sud du pays 4. Séminaire à l’école pédagogique (Kilomètre 3 de la ville de Paksé) 5. Le Camp de détention dans la province d’Attopeu. 6. Préparation de l’évasion 7. Le jour J 8. Contact avec la résistance armée Le village de Bane Houay Na 9. La frontière Thaïlandaise 10. Le camp de réfugiés à Oubon (Thaïlande) 11. Embarquement pour la France Carte et Photos Chronologie des événements laotiens Notes
Introduction
Alfred de Vigny écrivait dans Servitudes et grandeurs militaires : « La parole, trop souvent, n’est qu’un mot pour l’homme de haute politique. Elle devient un fait terrible pour l’homme d’armes. Ce que l’un dit légèrement et avec perfidie, l’autre l’écrit sur la poussière avec son sang ». Et l’on disait aussi : « Avec l’âge, l’homme acquiert de la sagesse et apprend à faire la part des choses ».

Après mes études en Faculté et après mon stage à Saint-Cyr, la prestigieuse École de l’Armée de Terre française, j’ai voulu faire sortir mon pays de l’engrenage, dû à une guerre fratricide, l’aider et le soutenir, afin qu’il retrouve la paix et la tranquillité. J’ai voulu aussi aider à sa reconstruction et à son développement, en utilisant mes idées, mes connaissances et mon savoir-faire.

Mon désir n’a pas été exaucé, en raison de la politique de finasserie d’un homme d’État malhonnête, ne pensant qu’à mettre en sécurité son clan et sa famille.

En 1975, lors du soulèvement populaire, je suis resté l’arme au pied, respectant les ordres de mes supérieurs. J’ai exécuté bêtement leurs consignes et leurs ordres. Puis, j’ai été envoyé au Camp appelé le camp du Séminaire. J’y suis resté quatre années, dans des conditions de détention atroces, au péril de ma vie.

C’est après une longue réflexion que je me suis rendu compte que j’avais pris le mauvais chemin. J’ai compris alors le degré de trahison de mes supérieurs et des hommes politiques de mon pays. Malgré l’amour sincère que je porte au Laos, à ma chère patrie, je ne pouvais plus supporter ce régime barbare et mensonger. J’ai alors décidé de m’évader.

Le contenu de ce livre correspond à une réalité rencontrée quotidiennement lorsque j’étais détenu. Ce n’est pas une vengeance, malgré les atrocités du régime des prisonniers. J’ai quitté mon pays avec beaucoup de regrets dans l’âme, pour recouvrer ma liberté, en abandonnant mes compatriotes toujours sous le joug du marxisme-léninisme. Ai-je été lâche ? Peut-être. Dans tous les cas, je laisse aux lecteurs le soin de me juger.

Je tiens quand même à féliciter dans ce livre les intellectuels qui sont restés dans le pays et ont supporté stoïquement les mauvais traitements et la barbarie du régime durant la période fatidique, soit par convictions personnelles, soit par patriotisme.

Je regrette de ne pas avoir eu la chance de servir et de participer vraiment au développement de mon pays d’origine, que j’ai tant aimé et adoré. C’est la terre de mes ancêtres où mes parents sont enterrés - mon cordon ombilical. Je prie Bouddha qu’il veille sur le sort de mon pays. Et malgré tout je lui souhaite d’être Lao et prospère.
1. Retour au pays

- Fin du stage militaire en France
J’ai terminé mon stage à l’École d’application de l’Infanterie le 10 juillet 1970. L’attaché militaire auprès de l’Ambassade du Laos à Paris m’a convoqué pour organiser mon retour au pays. J’ai pris le train de nuit Montpellier - Paris et suis resté quelques jours dans la capitale.

Le 15 juillet 1970, je quitte définitivement la France pour retourner au Laos, via Bangkok. Mes amis Français et Laotiens, que j’ai côtoyés sur les bancs de la Faculté et des Écoles militaires, m’accompagnent à l’aéroport d’Orly. Après avoir bu quelques verres d’adieu, je me suis dirigé vers la salle d’attente avec le cœur serré. Je ne sais pas quand j’aurais encore l’occasion de revenir en France et de les revoir.

A 15 heures, le Bœing 707 de la compagnie Air France, pour la ligne Paris – Bangkok, décolle. Il survole cette capitale que j’ai beaucoup aimée. Le paysage et la beauté de la ville que j’aperçois à travers le hublot de l’appareil me rappellent les souvenirs que j’ai eus pendant mon séjour. Ils disparaissent en quelques instants dans le brouillard. Il ne me reste dans la tête que les enseignements et la culture occidentale, qui seront plus tard un élément précieux pour participer à la reconstruction de mon pays.

Mes pensées s’orientent ensuite vers la mission que l’état-major des forces armées laotiennes m’a confiée en tant que jeune Lieutenant, sortant tout juste de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, et n’ayant pas encore l’expérience du terrain. Je commence à réfléchir sérieusement à la situation militaire, économique, politique et sociale de mon pays. Je suis aidé en cela par la lecture des journaux que j’ai à ma disposition.

- L’arrivée à Bangkok
Le 16 juillet, à 14 heures, le Bœing 707 où je me trouve survole l’aéroport de Done-Muoang à Bangkok, la capitale thaïlandaise. Le paysage que je vois à travers le hublot me rappelle des souvenirs d’enfance. Je vois une vaste étendue de rizières immergées dans l’eau et quelques arbustes sur les digues. Une baraque de fortune construite sur pilotis avec des bambous couverts de paille se dresse au milieu d’une diguette. Le cultivateur l’utilise comme abri pendant la période de repiquage. Une légère fumée sort de cette baraque et se propage doucement dans le ciel.
Je pense à mes parents, lorsque j’étais avec eux dans mon village natal de Champassak. Nous vivions ensemble pendant cette saison dans notre plantation. Sous la pluie battante, mon père labourait la terre avec une vieille charrue tirée par un buffle. J’étais torse nu, avec un panier attaché à la hanche, derrière lui, et je ramassais les crabes, les têtards et les rainettes qui émergeaient du sillon tracé par mon père. Le travail était dur et pénible, mais nous étions heureux sur notre terre. Ma mère restait à la maison, près du feu, et préparait la cuisine pour un copieux petit déjeuner.

Soudain, un bruit assourdissant dû au choc des roues de l’avion sur le sol. L’arrivée sur la piste d’atterrissage me réveille en sursaut. Dans la carlingue, il y a une petite bousculade et quelques rires parmi les passagers. Nous sommes à l’aéroport international de Bangkok, en Thaïlande. Après avoir récupéré ma valise, je me dirige vers la salle d’attente, en attendant impatiemment le prochain embarquement pour le Laos.

- L’arrivée à Vientiane
A 15 heures, je monte dans le Dakota. C’est un vieil appareil de l’armée de l’air américaine, utilisé pour transporter du matériel et du personnel pendant la seconde guerre mondiale, que la socié

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