Toussaint Canival
166 pages
Français

Toussaint Canival , livre ebook

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166 pages
Français

Description

Cet ouvrage fait revivre l'histoire d'un homme qui a joué un rôle important dans son village de Normandie, en particulier pendant la Révolution française où il a recueilli le Cahier de Doléances de ses habitants et défendu leurs revendications à Paris. Francis Bailly a travaillé pendant de longues années aux Archives et déchiffré, puis transcrit, de précieux manuscrits. Ce livre offre à tous les lecteurs le passé d'une grande région rurale française et les dessous d'un des bouleversements politiques majeurs du pays entier.

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Informations

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Date de parution 15 octobre 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782140020148
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

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Extrait

Francis Bailly
TOUSSAINT CANIVAL (17341814)
Histoire d’un citoyen remarquable de Guiseniers en Normandie, pendant la Révolution française
TOUSSAINTCANIVAL(1734-1814)
Histoire d’un citoyen remarquable de Guiseniers en Normandie, pendant la Révolution française
Ouvrages du même auteur Livres (comme auteur) L’anneau des disciplines,Rev. Int. Syst., n° spécial, 5, n° 3, 1991 et édition posthume complétée, en ligne, Association Française des Sciences Cognitives et Techniques, Res Systemica, 2010, http://www.afscet.asso.fr/resSystemica/bailly/bailly.html Mosaïsme et société. De la tradition à la révolution, Coll. Judaïsmes,L’Harmattan, 2003. Pouvoir et société. Le regard du mosaïsme, Coll. Judaïsmes,L’Harmattan, 2005.Mathématiques et Sciences de la nature. La singularité du vivant, (en collaboration avec Giuseppe Longo), Hermann, 2006 etMathematics and the Natural Sciences. The Physical Singularity of Life,Imperial College Press, 2011. La structure intelligible de l’univers. Variations sur le thème symétries/brisures de symétrie,L’Harmattan, 2015.(comme éditeur) Sens et place des connaissances dans la société,Editions du CNRS, Vol. 1,1986, Vol. 2, 1987, Vol. 3, 1987. Articles dans des ouvrages collectifs, notamment : Recherche et forces productives, in : (Auto) critique de la science, (A. Jaubert, J.-M. Lévy-Leblond Eds.), Seuil, 1972. Ordre(en collaboration avec I. Stengers) in : D’une science à l’autre, des concepts nomades (sous la direction de I. Stengers), Seuil, 1987. Approche des phénomènes critiques en physique,in : Colloque de Cerisy (sous la direction de J. Petitot) : Logos et théorie des catastrophes. A partir de l’œuvre de René Thom, Patino, 1989. Les mathématiques : de la diversité à l’unification(en collaboration avec J. Petitot) in : Encyclopedia Universalis, Symposium, 1990. Théories physiques et cardinalités mathématiques,in : Colloque de Cerisy (J.-M. Salanskis et H. Sinaceur Eds.) : Le labyrinthe du continu, Springer, 1992. Symétries(en collaboration avec Rémy Mosseri), in : Dictionnaire d’histoire et de philosophie des sciences (sous la direction de D. Lecourt), PUF, 1999. Remarks about the program for a formalized epistemology,in : Proposals in Epistemology : Quantum Mechanics, mathematics, cognition and action (sous la direction de M. Mugur-Schächter), Kluwer, 2002. About the Emergence of Invariances in Phsysics : from “substantial” conservation to formal invariancein : Proposals in Epistemology : Quantum Mechanics, mathematics, cognition and action (sous la direction de M. Mugur-Schächter), Kluwer, 2002.
Francis Bailly TOUSSAINTCANIVAL(1734-1814)
Histoire d’un citoyen remarquable de Guiseniers en Normandie, pendant la Révolution française
Conception de la couverture : Juliette Bailly © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-09755-8 EAN : 9782343097558
AVANT-PROPOS Danielle BAILLY (juin 2016)  En 1973, mon mari, Francis Bailly (1939-2009) et moi achetons une maison de campagne, dans un petit village de Haute-Normandie : Guiseniers (Eure). C’est une vieille bâtisse de brique et de pierre (sur l’un de ses mursen est gravée la date de construction - ou de reconstruction - : 1754), en assez mauvais état, mais nous ressentons à son égard, comme on dit, un «coup de cœur» immédiat. Un charme certain s’en dégage, une authenticité de matériaux et une solide harmonie de structure la caractérisent ; peu de choses, manifestement, y ont changé depuis l’origine. Cette maison «a vécu», l’air qu’on y respire est comme imprégnéd’histoire (cette date de 1754 nous impressionne, en effet, nous émeut et nous fait déjà fantasmer…). Notre cœur bat plus vite tout d’un coup, et, le temps d’échanger un rapide regard, nous décidons sur-le-champ de l’acquérir.Depuis lors, nous n’avons cessé de la chérir, de la «retaper » - c’estl’œuvre d’une vie entière…-, de la rendre plus accueillante encore pour notre famille, parents, enfants, plus tard petits-enfants, parentèle, et pour nos amis. Nous nous y plaisons. Nous aimons aussi d’emblée ce tranquille village encore bien normand, avec ses quelques maisons à colombages (et même une à toit ème de chaume !) qui demeurent, son élégante église du XII siècle, sa mare creusée par les Romains il y a plus de deux mille ans, ses pommiers et ses vaches rousses et blanches; nous l’adoptons vite, et, je crois, il nous adopte également, tout Parisiens que nous soyons.  Mon mari est un chercheur. Certes pas un historien (il est physicien), mais un vrai chercheur le reste au long cours, quel que soit l’objet de son investigation. Il décide donc d’appliquer sa curiosité d’esprit invétéréeà une sorte d’enquête sur cette maison désormais nôtre, sur ses propriétaires successifs,sur ses tribulations depuis l’origine, et, par extension, sur la commune elle-même. Si bien que, pendant dix ans, assidûment, le week-end, pendant que moi je m’occupe des enfants, jardine, lis, bricole et me promène dans le village, mon maris’en va écumer exhaustivement les archives des mairies de Guiseniers et des bourgs et villes alentour, fouiller les servicesd’archives départementaux et autres archives publiques, des archives privées (familiales, notariales, mais aussi ecclésiastiques - diocésaines, etc.), dans l’Eure, bien sûr, mais aussiailleurs, jusqu’en Seine-Maritime,
sans oublier, évidemment, les Archives nationales et normandes à Paris même.  Cet ouvrage est ainsi le fruit de ses longues, patientes, minutieuses et rigoureuses recherches.  Francis Bailly, brillant scientifique, était également un bon littéraire, féru de grec et de latin (il était à bonne école : son grand-père avait lui-même traduit les Lettres de Cicéron). Ses connaissances l’ontdonc ème ème aidé à déchiffrer nombre de manuscrits des XV au XVIII siècles, rédigés dans un français ancien, encore marqué de quelques influences patoisantes, parchemins et papiersà l’habituellemais ahurissante (pour nous) fantaisie ou anarchie orthographique, à la très rare ponctuation -antérieuresà la normalisation qu’imposera peu à peu l’Académie française -et à l’écriture «pattes de mouche », propre à la personnalité de chaque scripteur comme àl’utilisation malcommode de la plume d’oie. Belle performance, pour quelqu’un dont ce n’est pas la spécialité !  Il a ainsi reconstitué, bribe à bribe, la vie, publique et privée, de celui qui a fait (re)construire notre maison : Toussaint Canival.  Ce Toussaint Canival est un personnage extraordinaire, haut en couleurs. Il était doté d’un caractère bien trempé, d’une intelligence certaine, il était instruit(pour s’en convaincre, il n’est que de lire la transcription, bien rédigée et avec une belle orthographe - pour l’écriture du temps, bien entendu- de son auto-défense -, réussie, sans même l’aide d’un avocat, puisqu’il sauvera sa tête,devant le Tribunal Révolutionnaire sous la Terreur, dont le chef n’est rien moins que le très redouté Fouquier-Tinville, qui envoya tant de gens à la guillotine). 1  Ce Maître-toilier*(principalement marchand de textile, à ce qu’il semble)aux Andelys, petit notable en son propre village de Guiseniers, y a eu un rôle actif pendant la Révolution de 1789 : il a notamment contribué au premier chef à rassembler les Cahiers de Doléance de ses habitants, les a portés à Paris devant les Etats Généraux* et les a défendus avec chaleur. Il cultivait des terres, mais c’était aussi un bâtisseur, un acquéreur actif en transactions et un propriétaire avisé, qui finit sa vie comme bourgeois assez aisé, typique de cette classe sociale montante en cette période historique.  Par ailleurs, ce père de trois enfants tous morts en bas âge, ce veuf de trois épouses - on mourait jeune en ce temps-là, même si Toussaint Canival lui-même a vécu jusqu’à un âge avancéchaud- était un «
1 Les astérisques placés après certains termes du vocabulaire d’Ancien Régime, dans cet Avant-Propos, les Avertissements et dans le texte de l’ouvrage, renvoient auGlossaire explicatif situé à la fin (pp. 149et sq.) DB.
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lapin » qui, par exemple, avait un jour (tout en n’étantpas encore veuf à ce moment-là) poursuivi sans succès de ses assiduités sa servante en la coursant jusqu’à la porte de sa chambrette dans le grenier, qu’elle ferma sous son nez en se barricadant… Nous possédons à cet égard le texte de la plainte que celle-ci, restée loyale à sa patronne, avait déposée auprès des autorités du village, décrivant l’anecdote dans un style alerte et indigné. Document d’époque lui-même haut en couleurs, féministe avant la lettre… Toussaint Canival, facilement coléreux, sans doute assez autoritaire, chicanier jusqu’à la caricature (Molière, s’il l’avait connu, s’en serait délecté !) est néanmoins, à sa façon, une belle personne, une figure sympathique, de par sa générosité et sa soif politique de justice sociale, son rôle de défenseur des droits, sa sagesse arbitrale lors de conflits de village genre « Clochemerle » et de querelles de « clocher » (au sens propre), son engagement, son expérience administrative. C’est un vrai révolutionnaire normand, courageux, n’ayant pas froid aux yeux (il assumera par exemple les importantes mais redoutables fonctions de procureur de la commune), à la solidarité citoyenne. Il laissera sa trace lors de cette période historique riche et troublée, où se sont succédé et imbriqués, notamment sous la Terreur, en 1793, les règlements de compte locaux et les convictions politiques, sincères ou opportunistes.  Il nous est précieux de pouvoir disposer de documents retraçant la manière dont vivait la région à cette époque, dont elle s’est radicalement transformée -notamment par l’accélération de changements de possession de biens fonciers, dus entre autres aux mutations de biens ecclésiastiques en Biens Nationaux* et aux concentrations accélérées de propriétés -, accouchant ainsid’une nouvelle ère, souvent dans la douleur, mais aussi avec un enthousiasme collectif émouvant, soutenu par l’espoir et la jubilation des petites gens - des miséreux, dans nombre de cas - qui, enfin, ème avaient légalement droit à leur revanche sociale : le XIX siècle, en Normandie comme dans les autres régions de France, n’aura en effet plus rien à voir avec l’Ancien Régime aux strates sociales cruellement clivées et hiérarchisées. On assistera alors peu à peuà l’avènement de la nouvelle France, unifiée, nationale, républicaine, tellement plus égalitaire qu’antérieurement!  Il reste certes beaucoupà faire à cet égard… Cependant, cette fin de ème XVIII siècle, qui voit également ledébut de l’industrialisation, de la laïcisation,permettra que s’élaboreen France une certaine modernité humaine de pays développé et scolarisé.
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