John Strobbins T7 - Le Chrysanthème sacré
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John Strobbins T7 - Le Chrysanthème sacré , livre ebook

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Description

John Strobbins, c’est un peu le fils caché de Fantomas et d’Arsène Lupin. C’est un cambrioleur, aventurier, justicier, possédant des moyens démesurés, sachant se déguiser à la perfection, ayant à ses ordres un gang complet avec des ramifications dans le monde entier et aimant narguer l’autorité et, plus précisément, le chef de la police de San Francisco, James Mollescott – tout comme Fantomas le faisait avec l’Inspecteur Juve. Plus cambrioleur et aventurier que détective, John Strobbins surfe sur les succès de l’époque et navigue plus dans un monde fait d’aventures, de déguisements et de poursuites que celui plus purement policier que pouvait proposer un « Sherlock Holmes », par exemple. Situé, certes, du mauvais côté de la barrière, John Strobbins n’en est pas moins mû par une éthique professionnelle et un code moral. Voleur ! Oui, mais pas tueur et, surtout, s’il déleste des personnes de leurs biens, il choisit toujours des hommes riches, détestables et à l’honnêteté discutable. En parallèle, dès qu’il le pourra, il rendra justice sans oublier, au passage, de se garnir les poches.


Ce recueil contient les titres suivants :



Le chrysanthème sacré



Un vol sensationnel

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782373471854
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

John STROBBINS
LECHRYSANTMESACRÉ
Feuilleton policier
par José MOSELLI
AVANT-PROPOS
Dans la littérature populaire française, il est des auteurs encore plus cultes que les plus cultes des auteurs populaires.
Ainsi, s’il est indéniable que Georges Simenon, Fré déric Dard, Léo Malet... sont parvenus à des sommets dans l’esprit des lecte urs, d’autres écrivains qui, parce qu’ils sont demeurés inconnus aux yeux du gra nd public actuel alors que leurs textes émerveillent encore l’esprit des lecte urs d’antan et de trop rares passionnés d’aujourd’hui, ont réussi à supplanter, dans la tête de ceux-ci, leurs célèbres pairs susnommés.
Car, là où certains ont atteint la postérité grâce à une édition systématique de leur production sous le format pérenne du roman « c lassique », d’autres ont échoué dans la quête d’« immortalité littéraire » m algré quelques livres gravés de leurs noms – Rodolphe Bringer, Gustave Gailhard, Je an-Toussaint Samat…, par exemple.
Mais, qu’en est-il des écrivains dont les textes n’ont jamais inondé les pages d’un « vrai » bouquin qui dure, qui se prête, se revend et s’échange ?
Un auteur, en particulier, connaît la réponse puisque son surnom de « écrivain sans livre » explique, à lui seul, pourquoi il deme ure inconnu de la plupart des lecteurs de notre époque.
Pourtant, son immense production, les genres dans l esquels il a œuvré, les personnages qu’il a animés, écrasent toute concurrence.
Son nom :Joseph Théophile Maurice MOSELLIaliasJosé MOSELLI.
José MOSELLIest né le 28 août 1882 à Paris et est mort le 21 juillet 1941 au Cannet.
Parlez deJosé MOSELLIà un passionné de littérature populaire et vous êtes assurés de voir ses yeux clignoter de plaisir. Évoquez-le devant un lecteur lambda et vous constaterez immédiatement que ce nom ne lui évoque rien.
L’auteur est devenu tellement « Culte » auprès des aficionados de littérature populaire, autant par son parcours que par sa produ ction, que l’on peut encore croiser des lecteurs dont les pères ou grands-pères leur contaient, enfants, leurs souvenirs de feuilletons désormais introuvables don t l’écrivain a inondé les journaux de l’époque.
Son parcours est celui d’un enfant de famille aisée qui, avide d’aventures, fugue à treize ans pour s’engager comme mousse sur un navire. Les années suivantes furent un gage de souvenirs d’évènements, de personnages et de lieux qui nourriront sa plume par la suite.
Brimé, maltraité, le gamin s’offre corps et âme à s on boulot. Mais son esprit
voyageur en fait un déserteur malgré lui. Alors, il continue à naviguer et à découvrir le monde avant de rentrer en France pour être traduit en « conseil de discipline ». Les juges furent cléments et organisèrent l’éducation du jeune homme qui devint Officier de la Marine marchande. Ses aventures se p oursuivirent, mais, lassé, José MOSELLIournaliste enà se stabiliser en acceptant un poste de j  chercha charge de la rubrique « L’actualité maritime ».
En parallèle, il écrit des contes et des nouvelles et entrera en contact avec les Éditions Offenstadt pour lesquelles il produira un nombre incalculable de feuilletons pour divers journaux et magazines.
Parmi ces séries, on pourra citer l’une de ses prem ières si ce n’est la première :« W... vert »is,dans le magazine « L’Intrépide » de 1910. Ma  édité également :« Les aventures fantastiques d’un jeune policier », « Le roi des boxeurs », « Le baron Stromboli », « Les champs d’o r de l’Urubu », « Les naufrageurs de l’air », « La prison de glace », « I ko Teruka », « Browning & Cie », « Triplix l’insaisissable »... et des dizaines d’autres qui s’étalaient sur des centaines d’épisodes à travers des années et des années.
Parmi ces feuilletons, certains sont devenus « cultissimes » et plusieurs fois réédités et d’autres sont comme le Saint Graal, tou t le monde en parle, tout le monde les cherche, mais personne n’a réussi à mettre la main dessus – du moins, plus grand monde de vivant.
Si, certains de ses feuilletons d’anticipation, com me« La fin d’Illa », « Le messager de la planète »ou« La guerre des océans »ont eu le privilège d’être réédités à la fin du siècle dernier, toute la parti e « policière » de l’œuvre de José MOSELLI a lentement disparu avec ses supports papier vieux de plus de 80 ans.
« John Strobbins, détective-cambrioleur »est à considérer comme la toute première série policière deJosé MOSELLI, même si la série« Les aventures fantastiques d’un jeune policier »lui est antérieure de peu.
Les aventures deJohn Strobbinsle 22 juin 1911 dans le n° 168 débutèrent du magazine « L’Épatant » pour s’achever, dans un p remier temps, dans le n° 1294 du 18 mai 1933, soit, 22 années plus tard.
Bien évidemment, la parution du feuilleton connaît des interruptions momentanées plus ou moins longues durant des années , mais c’est, au final, 73 épisodes qui sont proposés aux lecteurs du magazine.
Les premiers épisodes seront, par la suite, regroup és en recueils dans la « Collection d’Aventures » des Éditions Offenstadt – déjà éditeur du magazine « L’Épatant ». Quatre titres sortiront en 1916, puis deux autres en 1926.
En 1930 et 1931, les Éditions Offenstadt publieront 61 nouvelles aventures de John Strobbinset 4 rééditions de titres publiés dans le magazine « L’Épatant ».
Depuis,José MOSELLIretombé dans l’anonymat qui sied si peu à son est talent et à son œuvre.
D e p u is ,John Strobbinsdisparu de l’imaginaire des lecteurs faute de a réédition.
Mais ça, c’était avant…
Si l’on peut admettre, en commençant la lecture des aventures de John Strobbins,pisode – à que l’on ne pourra jamais se délecter du moindre é moins de posséder tous les numéros du magazine orig inel sur de nombreuses années –, il serait pourtant dommage de ne pas déco uvrir ce personnage et cet auteur.
John Strobbins,un peu le fils caché de Fantomas et d’Arsène Lupin. c’est C’est un cambrioleur, aventurier, justicier, posséd ant des moyens démesurés, sachant se déguiser à la perfection, ayant à ses ordres un gang complet avec des ramifications dans le monde entier et aimant narguer l’autorité et, plus précisément, le chef de la police de San Francisco, James Mollescott – tout comme Fantomas le faisait avec l’Inspecteur Juve.
Plus cambrioleur et aventurier que détective,John Strobbins surfe sur les succès de l’époque et navigue plus dans un monde fa it d’aventures, de déguisements et de poursuites que celui plus pureme nt policier que pouvait proposer un « Sherlock Holmes », par exemple.
Situé, certes, du mauvais côté de la barrière,John Strobbinsest pas n’en moins mû par une éthique professionnelle et un code moral. Voleur ! Oui, mais pas tueur et, surtout, s’il déleste des personnes de le urs biens, il choisit toujours des hommes riches, détestables et à l’honnêteté discuta ble. En parallèle, dès qu’il le pourra, il rendra justice sans oublier, au passage, de se garnir les poches.
Probablement, comme ses confrères devant produire énormément en peu de t e m p s ,José MOSELLId’une plume automatique – tout comme usait-il Norbert Souvestre et Marcel Allain avec Fantomas ou Jean Ray avec Harry Dickson... Cette contrainte, si elle peut élimer une plume et atténuer un style, bien maîtrisée, elle parvient à insuffler un élan e t une fluidité qui se marient à merveille avec le genre « aventures ».
Lorsque, en plus, l’auteur est talentueux, qu’il bénéficie d’une forte imagination, alors, le lecteur a toutes les chances de se délecter de savoureuses péripéties.
Mais, plus encore que les atouts déjà cités, la sér ie« John Strobbins » est portée par des épisodes qui s’enchaînent et se suiv ent sans se suivre et s’enchaîner et de longueurs très hétérogènes. De qu elques pages à plusieurs dizaines, les intrigues tiennent le lecteur en hale ine et lui donnent envie d’en découvrir d’autres... et d’autres... et d’autres...
Car, si chaque épisode peut se lire indépendamment,José MOSELLI a
l’intelligence d’incorporer un certain lien fugace entre les épisodes, ce qui, en plus de le relier chronologiquement, donne encore plus e nvie, aux lecteurs, de poursuivre sa découverte de l’œuvre. Le lecteur se trouvera hypnotisé par le personnage, ses méfaits et bienfaits, et n’aura de cesse de se délecter de sa moindre aventure.
L aCollection « John Strobbins »sein du catalogue de au « OXYMORON Éditions »26 premiers proposera aux lecteurs, dans un premier temps, les épisodes de la série dans l’ordre de la première di ffusion dans le magazine « L’Épatant », au format numérique, en recueil de plusieurs titres, afin d’assurer un temps de lecture plus ou moins équivalent pour chaque tome.
Par la suite, seront très certainement réédités des titres issus de la collection « Les grandes aventures policières ».
« OXYMORON Éditions » souhaite que, grâce au travail passionné de son équipe, un grand nombre de lecteurs découvre ou redécouvre le talent d’un auteur injustement oublié.
N.B. Pour en savoir plus surJosé MOSELLI, sa vie et son œuvre, procurez-vous l’ouvrage intitulé « L’Apothéose du roman d’aventures,José MOSELLI et la Maison Offenstadt » publié par Encrage Édition en 2 001, du regretté Jean-Louis Touchant, passionné de littérature populaire en gén éral et de l’œuvre de José MOSELLI, en particulier, ancien président de l’association « 813 : Les Amis des Littératures Policières ».
N’hésitez pas, également, à vous rendre à l’adresse suivante – http://www.oeildusphinx.com/moselli_00.html – vous y découvrirez une mine d’informations sur l’auteur.
LLeChrysanthèmesacré
ON peut bien direque lorsqu'il entreprit l'affaire dont on va lire le récit, John Strobbins travailla pour la gloire, pour l'art, et simplement par caprice ! Il faillit cependant déchaîner une guerre sans merci e ntre le Japon et les États-Unis !...
Comme l'on pense, l'affaire fut tenue secrète jusqu 'à son dénouement, et, seule, une indiscrétion du détective-cambrioleur a pu en faire connaître les détails. Les voici :
Ce jour-là – six décembre –, une foule énorme se pressait sur le Washington-Key, à San Francisco.
Malgré la bise âpre de l'ouest et les gros nuages noirs se poursuivant à travers le ciel blême, tout ce que la capitale de la Californie compte de notable ou d'illustre s'entassait dans une tribune au bord du quai et garnie de pavillons américains et japonais claquant à la brise : magistrats, banquier s « valant » des millions de dollars, ingénieurs, sénateurs ou gouverneurs des d ifférents États de l'Union étaient réunis.
La plupart s'étaient munis de lorgnettes avec lesqu elles de temps à autre ils interrogeaient fiévreusement le sémaphore proche do nt le haut mât blanc restait vide de tout signal.
Derrière et de chaque côté de la tribune officielle, des milliers et des milliers de curieux s'entassaient, retenus à grand-peine par un double rang de robustes policemen et de détectives en civil que dirigeait e n personne le chef de la Sûreté de San Francisco, l'honorable James Mollescott.
Ces notabilités, cette foule, également impatiente, attendaient tout simplement l'arrivée du croiseur cuirasséKanazan, de la marine impériale japonaise, et qui amenait aux États-Unis Son Altesse Impériale, le prince Ikogiro Takahashi, cousin germain de l'empereur du Japon, chargé de signer av ec le président Shaft un important traité de commerce relatif à l'immigration des Japonais en Californie, et aussi de remettre au magistrat suprême des États-Un is une lettre autographe du mikado.
On sait – ou on ne sait pas – que l'émigration japo naise est sévèrement réglementée en Californie, car les Japonais font aux Américains une concurrence ruineuse en travaillant à des prix dérisoires.
Aussi la venue du prince Takahashi passionnait-elle la foule qui échangeait les propos les plus divers :
— Ce sale Jap ! Il va ensorceler le Président ! Et, avant six mois, nous serons envahis par ces singes !
— On les noiera dans le Pacifique, s'il le faut !
— Quand même, c'est glorieux pour nous, vous savez ! Le propre cousin germain du mikado qui se dérange !... Il ne l'a jam ais fait pour personne !... Car, c'est l'héritier du trône, après tout !
— On s'en f...iche ! Qu'il reste chez lui !
— Sûrement !
— Il doit avoir une sale tête, comme tous les Japs !
— Que le diable les empale avec un épieu de fer rouge !
Comme on le voit par ces commentaires, la visite de Son Altesse Impériale le prince Takahashi n'éveillait qu'un enthousiasme... modéré parmi les curieux.
Toutefois les conversations se turent soudain : au sommet du mât du sémaphore de l'Île Angel, un pavillon blanc, orné d 'un soleil rouge aux rayons sanglants, venait de monter le pavillon de guerre japonais.
— LeKanazanest signalé ! glapirent dix mille voix.
C'était vrai.
Dans la vaste tribune officielle, officiers, magistrats, parlementaires et belles dames rectifièrent leur tenue instinctivement : et, bien que le croiseur fût encore loin, les jumelles fouillèrent leGolden Gateet balayèrent l'horizon.
Bientôt trois flammes multicolores hissées du dessous du pavillon japonais le long du mât du sémaphore, annoncèrent aux initiés que leKanazanfranchissait la passe.
Le canon gronda vingt et une fois : le puissant cui rassé saluait la terre américaine.
Le fort Angel, dès qu'il eut terminé, lui répondit coup sur coup.
Moins de dix minutes plus tard, le croiseur cuirass é apparut au milieu de la rade ; entièrement peint en gris, ses canons luisants, ses cuivres fourbis à clair.
Pas une tache à ses flancs noirâtres ! Nul n'eût cr u que ce navire venait d'effectuer douze jours de navigation à toute vapeu r et de traverser le Pacifique dans toute son étendue.
À chacun de ses deux mâts tripodes, d'innombrables pavillons, attachés bout à bout, claquetaient à la brise. Sur son pont, de l'a vant à l'arrière, les marins nippons, vêtus de blanc, étaient rangés, immobiles et rigides.
La passerelle de navigation était pleine d'officiers en grand uniforme de drap noir chamarré d'or, les mains gantées de blanc.
Au milieu d'eux, Son Altesse, le prince Takahashi se faisait remarquer par sa
haute taille et les décorations innombrables cuirassant sa poitrine.
Un silence écrasant plana sur la foule.
LeKanazan, lentement, très lentement, arriva au milieu du port.
Un léger coup de sifflet s'entendit et, soudain, av ec un fracas formidable ses ancres tombèrent ensemble, entraînant les chaînes d 'acier, et faisant jaillir deux énormes gerbes d'écume.
Le croiseur, immobilisé par les puissants grappins, vira doucement sur lui-même. Son pavillon s'abaissa trois fois, tandis qu' à sa poupe, un orchestre attaquait leYankee doodle.
Alors l'enthousiasme se déchaîna parmi la foule :
— Vive lesJaps !hurlèrent les assistants.
Et, afin de ne pas être en reste avec les Asiatiques...
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