La Musique de l äme
44 pages
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La Musique de l'äme , livre ebook

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Description

Christophe COLLINS La Musique de l'âme Semitam Tenebris / Thriller Lune-Ecarlate Editions Visitez notre site : http://www.lune-ecarlate.com Mentions légales © 2013 Christophe COLLINS Illustrations © 2013 Nathy. Édité par Lune-Écarlate 66 rue Gustave Flaubert 03100 Mont- luçon, France. Tous droits réservés dans tous pays. ISBN 978-2- 36976-022-1 Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute re- présentation ou représentation intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon au terme des articles L,122,-5 et L,335-2 et suivant du code la propriété intellectuelle. Table des matières Page de titre................................................................................1 Mentions légales........................................................................2 La Musique de l’Âme................................................................4 35 MM.....................................................................................19 Prologue............................................................................20 Chapitre 1..........................................................................35 La Musique de l’Âme — Putain, c’est pas ça ! Sony Coltrane arracha le micro de son pied et l’envoya vo- ler à travers la cabine d’enregistrement.

Informations

Publié par
Date de parution 29 novembre 2013
Nombre de lectures 23
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Christophe COLLINS
La Musique de l'âme
Semitam Tenebris / Thriller Lune-Ecarlate Editions
Visitez notre site :
http://www.lune-ecarlate.com
Mentions légales
© 2013 Christophe COLLINS Illustrations © 2013 Nathy.
Édité par Lune-Écarlate 66 rue Gustave Flaubert 03100 Mont-luçon, France. Tous droits réservés dans tous pays. ISBN978-2-36976-022-1
Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou
reproductions destinées à une utilisation collective. Toute re-
présentation ou représentation intégrale ou partielle faite par
quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur
ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon
au terme des articles L,122,-5 et L,335-2 et suivant du code la
propriété intellectuelle.
Table des matières
Page de titre................................................................................1 Mentions légales........................................................................2 La Musique de l’Âme................................................................4 35 MM.....................................................................................19 Prologue............................................................................20 Chapitre 1..........................................................................35
La Musique de l’Âme
— Putain, c’est pas ça !
Sony Coltrane arracha le micro de son pied et l’envoya vo-
ler à travers la cabine d’enregistrement. Il rebondit contre
l’épaisse vitre qui séparait le chanteur et l’ingénieur du son, as-
sis derrière sa large console multipiste.
Aux manettes, Marc Ballard fit la grimace. Il savait très
bien où toute cette histoire allait mener… Encore un peu de bi-
bine, un peu de coke… Et finalement, une prise qui serait en-
core moins bonne que la précédente.
Stavros Mavroudis, le producteur de Coltrane, son long
corps osseux étalé dans un large fauteuil de cuir, renifla avant
de pousser un soupir. Coltrane avait sorti un premier single,
puis un album qui s’était vendu comme des petits pains. L’his-
toire habituelle : les clubs, le buzz positif, la première démo
pour une petite boîte de production… Puis Stavros était entré
en jeu pour faire sortir l’oisillon de son nid. Look, MTV, ré-
compense bidon… Et la machine s’était tranquillement embal-
lée. Jusqu’à ce que Coltrane se prenne des faux airs de Beatle à
lui tout seul. Monsieur voulait enregistrer son deuxième album
selon ses désirs, en revenant aux racines de sa musique… Sta-
vros avait failli lui dire que « sa » musique c’était des reprises
de blues, puis des standards des Stones et enfin, un nu-métal
joliment calibré pour faire gronder les mecs et pâmer les mi-
nettes. Pas de quoi s’attendre à un Sergent Pepper pour le se-
cond opus de Master Coltrane.
— C’est pas le son parfait, hurla Sony depuis la cabine de
prise de son. Je veux chanter avec mon âme ! Là je chante avec
ma putain de cervelle !
Ça doit être pour ça que c’est si mauvais, songea Ballard.
Ta cervelle elle est déjà pleine de trous.
Depuis qu’il travaillait dans le business, impassible der-
rière sa console, il en avait vu passer des gusses dans le genre
de ce pauvre môme. Le même regard hagard, la même envie de
révolutionner la musique, de jeter leurs tripes sur les bandes…
Sauf que ce genre de choses, ça ne s’improvisait pas… Pas
question defabriquer unitcafsitnSoa ou unLike A Rolling
Stone. Merde Jimy Hendrix avait !Voodoo Chile les dans
doigts à la naissance, Ballard en était certain. Et là, le Sony
Coltrane, tout ce qu’il avait dans les yeux c’est une sale
conjonctivite !
— Sony, lança Stavros depuis son fauteuil. Faut que tu te
ménages, mec… T’as un concert demain soir… Faut que tu
dormes…
Que je dorme ! Putain ! Que je dorme ?
La voix de Coltrane était étrangement déformée par le sys-
tème de haut-parleur interne du studio d’enregistrement. Il au-
rait pu leur parler depuis la Station Spatiale Européenne…
Où depuis la Lune, il doit d’ailleurs planer quelque part
dans ses parages,ajouta Ballard pour lui seul.
— Ouais, que tu dormes, répéta Mavroudis d’une voix tout
à fait posée. Je te ramène à l’hôtel… Avec Claudia si tu veux…
Tu pionces quelques heures et puis tu reviens faire quelques
prises demain matin, OK ? Après tu reposes ta voix et pour de-
main soir tout sera nickel sur scène.
— Pioncer ! Merde Stavros, t’es quoi ? Un producteur ou  
une baby-sitter ? Je l’ai là cette chanson… Elle est au bord de
mon âme, mec, au bord de mon âme…
— OK, OK, ça va… T’énerve pas…
Stavros savait lorsqu’un poulain arrivait près du point
d’ébullition. La semaine d’avant, Sony avait merdé deux
concerts sur des coups de tête. Rock’n’roll attitude et 15.000
gamins enragés parce que la vedette décidait au dernier mo-
ment de ne pas monter sur scène. Après ses deux « incidents »,
la compagnie d’assurance de Mavroudis lui était tombée sur
dos fissa. Soit il tenait ses engagements, soit sa prime allait vo-
ler beaucoup plus haut que Sony Coltrane avec un demi-kilo de
coke dans les narines. Message reçu.
Stavros s’arracha de son fauteuil pour aller rejoindre Col-
trane dans la cabine de prise de son.
— Je t’ai dit que je n’allais pas me barrer, aboya Sony en
voyant son manager pousser la lourde porte de la cabine.
— Cool, fit Stavros. Je me dis juste que tu devrais aller fu-
mer une petite cigarette… Puis reprendre tranquille… Tu peux
au moins faire ça ? T’es sur les nerfs…
Coltrane grommela un truc en arrachant le paquet de ciga-
rettes des mains de Stavros.
La porte de la cabine se referma dans un souffle.
— Alors, fit Stavros en fixant l’ingénieur à travers la vitre.
Y a du matos potable ?
Marc indiqua d’un mouvement de main que les chances
d’extraire quelque chose d’utilisable de cette bouillie étaient
assez minces.
— Et merde, souffla Stavros en ramassant le micro pour le
fixer sur son pied. Ce gosse ne sait pas faire la différence entre
une batterie et une flûte et il se prend déjà pour Jim Morrison…
Sony poussa la porte battante qui menait à l’arrière du stu-
dio. Quelques marches de béton menaient sur un grand par-
king. Sa voiture et celle de Stavros étaient les seules garées là.
Les techniciens avaient leur propre emplacement de l’autre
côté du bâtiment. Coltrane alluma une cigarette, tira une large
bouffée, souffla, puis poussa des petits cris de chien battu. Son
maître de méditation lui avait appris que c’était le meilleur
moyen d’éloigner l’animal en lui, et de faire affleurer sa véri-
table personnalité, son âme… Celle avec laquelle il devait
chanter.
— La musique de mon âme, putain… La musique de mon
âme, marmonna Sony en tirant nerveusement sur sa cigarette.
Mon âme tout entière doit résonner dans cette chanson… Dans
toutes mes chansons…
Il envoya voler son mégot d’une chiquenaude… L’étin-
celle orangée rebondit sur le tarmac du parking, puis roula pour
s’arrêter à quelques centimètres d’une paire d’escarpins noirs.
Sony leva les yeux.
Des chevilles fines, une robe fourreau pourpre, un profond
décolleté, un cou de cygne, un visage elfique, éclairé par des
yeux…
Jaunes ?
Bleus et une couronne de cheveux noirs comme le jais,
coupés courts.
La jeune femme s’avança, serpentant avec une aisance rare
sur ses hauts talons. À chaque pas, Sony voyait l’aréole de ses
seins qui venaient faire « coucou » au sommet de son décolleté.
Il trouva ça très drôle. Une pute qui jouait à cache-cache avec
ses tétons, en pleine nuit, sur le parking d’un studio d’enregis-
trement à Los Angeles. Mick Jagger en aurait fait une putain de
chanson pour coller sur un riff mortel du Keith…
— Tu as envie de chanter avec ton âme, hein Sony ?
Coltrane regarda la jeune femme avec un sourire niais.
C’était quoi ce numéro ? Hou hou, je sais lire dans tes pen-
sées… Et maintenant ton numéro de sécurité sociale et celui de
ton permis de conduire…
— Et la taille de ma bite, tu peux la deviner aussi ? rigola
Sony en allumant une seconde cigarette.
L’inconnue lui saisit les testicules à pleine main avant de
lui murmurer :
— Avant, ou après que je m’en sois occupé ?
Coltrane déglutit. Malgré l’effet combiné de la drogue, de
l’alcool, de la pression et de son anxiété face à ce putain
d’album qui ne menait nulle part, il comprit que « s’occuper »
de lui n’avait pas que des échos positifs.
— T’as un drôle de style… Pour une pute ? fit Sony.
L’inconnue le lâcha avant de partir dans un grand rire.
— Une pute ? Je t’ai demandé si tu voulais chanter avec
ton âme, Sony… Et toi tu me demandes si je suis une pute ?
Ciao, Sony.
Elle fit volte-face.
— Attends…
Elle marqua une pause. Sony ne pouvait pas détacher ses
yeux de ses fesses qui se balançaient doucement… Les notes
de Honky Tonk Women jouaient à saute-mouton dans sa cer-
velle.
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