Marc Bigle - La mort de Marc Bigle
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Marc Bigle - La mort de Marc Bigle , livre ebook

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Description

Marc BIGLE alias le baron Sernine, las de sa vie calme passée désormais auprès de sa bien-aimée, s’est reconverti en banquier « honnête ». Son activité fait du tort à certains affairistes moins scrupuleux que lui.


Ses ennemis ne tardent pas à échafauder des plans pour se débarrasser de sa personne.


Son flair, toujours aussi infaillible, permet à Marc BIGLE de deviner les intentions de l’adversaire, mais la menace qu’il supposait financière, voire judiciaire, pourrait bien être plus expéditive...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 10
EAN13 9782373473124
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MARC BIGLE
LA MORT DE MARC BIGLE
Roman policier
par Gustave GAILHARD
D'après la version publiée sous le titre « Dernière mort de Marc Bigle » dans la collection « Le Verrou » aux éditions « Ferenczi & Fils » en 1951.
*1*
— ... Très certainement, monsieur le Président. Je ne cesse de faire surveiller l'activité de cet homme, mais, jusqu'ici , quelque vigilance qu'on ait pu faire, rien d'irrégulier...
— ...
— Oui, certes, un habile homme.
— ...
— Des doléances de la haute finance ? J'entends bie n, monsieur le Président. Très ennuyeux, je le comprends.
— ...
— Le passé de cet homme ?... Heu... Évidemment, des doutes sur certains faits anciens, mais rien de positif ne peut être re levé... légalement du moins.
— ...
— Certainement, je continue à faire discrètement ex ercer une surveillance active. Mes respectueuses salutations, monsieur le Président.
Le chef de police Vorgan raccrocha le récepteur du téléphone et se prit à sourire avec un léger haussement d'épaules.
Le brigadier-chef Pointillon venait en ce moment d' entrer dans le bureau de son chef, pour lui communiquer quelques pièces. Il venait d'entendre la fin de sa conversation téléphonique avec le président du Cons eil. Il eut le même sourire et le même haussement d'épaules.
— Encore cette affaire de la Bourse, je gage ?... g rommela-t-il familièrement dans sa grosse moustache.
— Toujours cette affaire de la Bourse, oui, dit Vor gan... Dame ! Elle tient à cœur, en haut lieu, Pointillon.
— Je m'en doute, chef !
Depuis plusieurs semaines, en effet, les opérations d'un certain baron Sernine faisaient un certain bruit à la Bourse.
L a« Banque de l'Épargne française », que ce Sernine avait ouverte depuis quelques semaines, qui avait des succursales en pro vince et dont la clientèle allait de jour en jour grossissant, créait de l'inq uiétude. Champion de la petite épargne, adversaire juré des grands rapaces de la f inance, le baron Sernine avait ses inexplicables petits secrets à lui pour d evancer ou paralyser leurs coups de bourse, voire même pour en tirer parti au profit de sa petite clientèle.
Ceci devenait immoral. Ce Sernine était considéré, dans certaines sphères, comme un ennemi de l'ordre. Il importait de mettre fin à ses intolérables agissements.
Les agioteurs de haut vol avaient tout fait pour l' étrangler dans ses combinaisons, mais le petit banquier Sernine, aussi coriace que roublard, n'entendait pas se laisser étrangler et damait le p ion aux rois de la finance par des systèmes qui stupéfiaient ses adversaires et le ur avaient causé de grosses pertes. Ils le proclamaient un danger public.
— Qui est-ce, en somme, que ce Sernine ? dit Pointi llon, intéressé par ce curieux personnage.
— C'est tout simplement, dit Vorgan, un certain Mar c Bigle, un aventurier assez peu banal, et, somme toute, presque sympathiq ue. Ancien petit pion dans une petite institution où il crevait de faim, il s' est lancé un beau jour dans l'aventure. Il a fait les quatre cents coups, j'en suis d'accord, mais ne s'est jamais laissé prendre. Et, en réalité, dans tous se s coups, il n'a jamais dépouillé que de patentes fripouilles. C'est ce qu'il y a de plus curieux dans son cas.
— En somme, dit Pointillon en riant, un aventurier honnête dans son genre, quoi !
— Si tu veux, admit le chef de police en souriant, presque moral, si on peut dire. Somme toute, il faisait, ce garçon, de la pol ice à sa façon, mais au mieux de ses intérêts, voilà tout.
— Dame ! fit le brigadier-chef, amusé. Et vous dite s, chef, sans jamais se faire pincer ?
— Beaucoup trop malin pour cela !... Ayant suivi ce rtaines affaires qui m'avaient surpris un peu, je suis arrivé à connaîtr e, ou plutôt à flairer l'homme qui était là-dessous, mais pour pouvoir lui mettre la main dessus, c'est une autre histoire ! On n'a jamais eu aucune prise légale sur lui, plainte ou flagrant délit, aucune preuve contre lui. Un maître dans son genre, le bougre ! Ni complices ni traces. Bien fin qui aurait pu le dépister, malgré ses coups effarants. Un vrai Guignol déroutant.
— Ah ! bah ?
— Tantôt escarpe de grande envergure, il subtilise à une certaine Mrs Jeffersons pour trois millions de bijoux, que c ette autre aventurière se faisait voler par un compère pour escroquer une compagnie d 'assurances...(1)
— C'est assez drôle !
— Tantôt policier d'occasion, il délivre au fond d'une cale un inspecteur idiot, bêtement tombé dans les griffes d'une bande d'espio ns, et trouve moyen de le faire nommer brigadier en lui faisant arrêter cette bande en rade de Tanger(2).
— La curieuse affaire du yacht« Poseidon » ?
— C'est cela.
— C'était une affaire, celle-là !
— Qu'il a conduite de main de maître de bout en bou t, et où il n'a même pas montré un seul instant le bout de son nez.
— Pardi ! fit le brigadier en riant. Si je m'en sou viens bien, les fameux bijoux de l'espionne ont disparu dans l'aventure ? Et il y en avait une bonne pincée !
— C'est, ma foi, exact. Le bougre s'est offert à lu i-même une prime. Mais qui pouvait, dans cette histoire où il est resté ni vu ni connu, prouver que c'était lui ? Et, au surplus, qui aurait pu porter plainte contre lui ? Le damné malin tenait de tous côtés le bon bout.
— C'est juste... Un as !
— Et, enfin, dans l'affaire de la mort de lord Clad stone...(3)
— Eh ! mais ! Là aussi, les bijoux de la belle Lucy Richmond ont disparu ! Ah ! çà ! C'est donc une manie, chez lui ?
— Il faut le croire. Mais là aussi il a roulé trois gredins dangereux et, comme toujours, n'a laissé aucune prise sur lui... La pol ice ne pouvait rien... que rire sous cape de l'aventure. Et c'est, ma foi, ce que j 'ai fait... Depuis cette dernière affaire, mon homme avait disparu de la circulation. Il avait plongé pendant une quinzaine de mois dans la solitude et le complet si lence.
— Une crise de neurasthénie ? plaisanta le brigadie r avec un gros rire.
— Non, une crise sentimentale, tout simplement.
— Amoureux ? s'effara Pointillon... Lui ?
— Comme un fou...
— Ah ! bah ?
— De la jolie et riche héritière de lord Cladstone.
— Ah ! bon ! Ah ! bon !
— Il filait, je crois, le parfait amour sur les bords enchanteurs d'un lac d'Italie. Et puis, le voilà qui, tout à coup, reparaît sous l es espèces d'un banquier, d'un caractère un peu spécial.
— Sacrebleu ! Je plains ses clients, chef !
— Tu aurais tort. C'est que, justement, le gaillard défend leurs intérêts d'une façon magistrale.
— Ah ! bah ?
— Trop bien, même. C'est peut-être un peu, je crois , ce qu'on lui reproche. C'est les gros requins de la finance qu'il attaque, qu'il paralyse, qu'il roule, par des combinaisons à lui que ces gredins ne parvienne nt pas à s'expliquer, et, que, d'ailleurs, je ne m'explique pas non plus, je l'avoue. L'incompréhensible justesse de ses contreparties en Bourse semble teni r du prodige. Quant aux pièges qu'ont essayé de lui tendre ses adversaires, ils y ont laissé leurs propres plumes sans arriver à le mettre à bas.
— Un as !
— Tu peux le dire !
— Et vous cherchez à le coffrer, chef ?
— Je le surveille. J'ai des instructions précises p our cela. Mais quant à le coffrer, reprit Vorgan avec un sourire, je suis per suadé qu'on n'y parviendra jamais. Trop roublard pour cela, ce Marc Bigle !
— Eh bien ! chef, grommela le brigadier avec sa rud e franchise, tant mieux pour lui. Ça me fera, morbleu ! quelque chose, si j e dois un jour lui mettre le grappin dessus.
— Tu deviens subversif, Pointillon ?
— Subversif, non. Mais je dis, ma foi, les choses c omme je les pense. Le diable m'emporte, il m'est sympathique, moi, cet ho mme qui cueille des espions sur leur propre yacht, qui défend la petite épargne , qui plume des éperviers et qui, nonobstant, file le parfait amour sur les bord s d'un lac.
— Oui, mais, objecta le chef de police avec un peti t plissement des lèvres, il pourrait bien rester sur le carreau, ton homme symp athique. Ceux à qui il se heurte sont puissants et terriblement acharnés contre lui.
— Eh ! pardieu, chef, il promet donc, avec un parei l homme, d'être particulièrement intéressant, le match qui s'apprête !
— Et qui est même commencé, précisa le chef de poli ce avec, au coin de la lèvre, un petit pli égayé. Je crois que notre homme a déjà marqué un point qui est assez drôle.
— En vérité ?
— Juges-en plutôt. Tu auras une juste idée de l'hom me. C'était le 22 décembre. LeConsortium, soi-disant français,des Combustibles Liquides, que contrôle l'américain Serlan, et, derrière lui s ans doute, le gouvernement des États-Unis, lançait le lendemain une nouvelle émiss ion sur notre marché. Ce soir-là, le baron Sernine dînait chez le comte Bala tsky, un des membres du conseil d'administration de ceConsortiumrafle notre argent et nos qui gisements et fait la France tributaire des pétroles américains. Comme par hasard, le banquier Serlan se trouvait là. Sernine flaira aussitôt le traquenard.
— Pardi !
— Après le dîner, les deux hommes, le cigare aux lè vres, se trouvèrent isolés dans l'embrasure d'une fenêtre. Ce fut tôt f ait. L'Américain, avec une cordiale rondeur, régla l'affairecash et, entre deux bouffées de cigare, alla droit au but.
« — Dix millions pour vous, si vous êtes neutre.
« — Eh ?
« — Je dis bien. Non un chèque, bien entendu. Ça la isse des traces de comptabilité. Des espèces liquides. Elles sont chez moi, prêtes, dans un secrétaire. Demain matin, avant l'ouverture de la B ourse, venez me voir dans mon hôtel particulier, et les millions sont à vous, contre la seule signature d'une adhésion de principe, qui sera ma garantie. »
— Fichtre ! fit Pointillon, l'offre était coquette. L'autre se garda bien, cela va de soi, de la refuser ?
— Tu vas voir. Sernine ne répondit que par un souri re, que leYankee interpréta à sa façon, et qui ne pouvait que lui do nner le plus grand espoir pour le succès de son petit compromis.
— Je pense bien !
— Mais voilà ! Le lendemain, Sernine n'était pas à ce rendez-vous. Les millions en espèces non plus.
— Ah ! bah ?
— Ils avaient disparu comme par enchantement du sec rétaire en question. Serlan avait eu le plus grand tort d'indiquer la ve ille leur présence là.
— Ah ! bah ? Ah ! bah ?... s'ébroua Pointillon, sec oué d'une douce gaieté.
— Il est vrai que l'Armée du Salutreçut avec effarement, ce même jour, don d'un « anonyme » qu'on n'a jamais pu connaître, dix millions en espèces pour le réveillon des pauvres bougres de Paris.
— Vingt dieux !
— Quant à l'émission duConsortium « français » des Liquides...
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