Arabie Heureuse ?
177 pages
Français

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Arabie Heureuse ? , livre ebook

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177 pages
Français

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Description

La tentative de réunification d'un pays coupé en deux régimes opposés idéologiquement n'a pas réussi. Un homme, chef de l'un des deux Etats, relève les défis imposés par ses adversaires. Il parvient, non sans répondre par les armes à l'attaque dont il fait l'objet, à réunifier le Nord et le Sud pour la plus grande satisfaction de son peuple. Reste à savoir si l'unité retrouvée d'un pays unique par sa géographie, sa langue, ses traditions, sa religion ne sera pas en butte à d'autres attaques qui tenteraient de modifier sa marche vers la démocratie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 109
EAN13 9782336256696
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Arabie Heureuse ?

Marcel G. Laugel
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadao.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296043701
EAN : 9782296043701
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace Dedicace Préface I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV XV XVI XVII XVIII XIX XX XXI XXII XXIII XXIV XXV XXVI XXVII XXVIII
A Carmen mon épouse A mes enfants, Anne, François, Marie-Christine, Michèle A Violette
J’exprime tous mes remerciements à - Mme Marylène Barret - M. Jean Lambert - M. François d’Al Orso
Pour leur aide à certains moments du récit.
Je leur en suis profondément reconnaissant.
Préface
Faire parler un personnage avec sa propre voix ; lui faire dire ce qu’on imagine qu’il pense ; écrire à la première personne des réflexions supposées sur sa vie ; se réapproprier une destinée que l’histoire aurait peut-être négligée, relève d’une démarche scabreuse, mais combien excitante. Certes, les lieux communs sont nombreux et le héros du roman, par certains côtés, ressemble à tous ses collègues qui ont dû faire face aux mêmes problèmes concernant l’unité du pays, les rapports avec les voisins, l’apprentissage de la démocratie, la lutte contre le tribalisme, pour ne citer que ces exemples. Par sa personnalité, il peut différer de certains d’entre eux, mais beaucoup moins par sa culture ou par sa conception du pouvoir.
En écrivant à la première personne, j’ai fait en sorte de me mettre à sa place face aux défis qu’il avait à relever. Au fur et à mesure de l’écriture, j’ai bien eu conscience qu’une confusion s’installait en moi, peut-être salutaire pour la fiction que j’ai essayé de traduire dans ces lignes. Je me suis souvent demandé si le héros du roman, à la fois mythique et réel, se reconnaîtrait dans ce portrait. En fin de compte, cela n’a pas beaucoup d’importance, car le lecteur n’entre pas dans ces subtilités ni dans la construction de ce montage. C’est un roman de mémoires imaginées qui ne peut ressembler en rien à celles de personnalités politiques. J’ai simplement voulu reconstituer le parcours d’un homme que j’ai délibérément voulu sincère et qui tente de transcender son milieu tribal et féodal. Il s’efforce de comprendre le monde actuel et si possible de s’y adapter.
Ce livre est avant tout une histoire romanesque avec sa part de rêve, d’invention, d’émotion. Son originalité, je crois, réside dans le fait qu’à partir de faits reconnus, un scénario s’élabore qui aura l’avantage, je le souhaite, de mieux faire comprendre la mentalité de certains Chefs d’Etats émergeants, à la recherche inlassable du progrès et de la modernité pour leurs peuples.
I
Le Muezzin, cette fois, ne m’a pas réveillé. Je l’étais déjà après une nuit d’insomnie, les soucis roulant dans ma tête comme le galop d’un cheval emballé. J’ai presque accueilli avec soulagement le ton nasillard de la voix de l’imam, tout comme la cacophonie matinale de cette prière de l’aube, répercutée par les hauts parleurs des minarets de la ville. Un de mes pairs a fait supprimer l’appel du matin au micro pour respecter le sommeil des citoyens. J’admire son courage et la docilité de ses religieux. Certes du temps du Prophète —que Dieu Le salue et Lui accorde Sa bénédiction — seule s’élevait dans l’air limpide la voix humaine. Les habitudes sont prises et les gardiens de la pureté religieuse, champions du conservatisme, n’hésitent pas à se servir des progrès techniques pour appeler les croyants à leurs devoirs de musulmans.
Les gestes rituels m’ont fait du bien. Accroupi sur une natte, jambes repliées et croisées, dans la position du tailleur, j’égrène un chapelet, l’esprit apaisé. La clarté habituelle qui filtre à travers les épais rideaux de la chambre n’est pas aussi nette que les autres jours. J’écarte le lourd tissu brodé. Un éclair zèbre le ciel noir, suivi du fracas de la foudre. Les premières gouttes de pluie, larges et drues, s’écrasent sur la vitre entraînant dans leur chute de minuscules gouttières de boue, traces de la poussière accumulée. L’averse ne tarde pas à arriver martelant, impitoyable, plantes, pierres du jardin, toits des bâtiments dans un bruit presque métallique.
La pluie qui tombe est toujours pour moi un spectacle fascinant. Que Dieu, dans sa miséricorde, pense à envoyer à date fixe en période de mousson, l’eau nécessaire à la survie des hommes, me plonge dans un abîme de réflexions. Je suis capable, des heures entières, de regarder sans me lasser l’eau du ciel se déverser sur la terre asséchée. J’ai une pensée émue pour mon village natal et celui, plus éloigné, de mon oncle paternel.
Là-bas, si le nuage qui arrive sur nos têtes les a également comblés de sa générosité, c’est en ce moment même l’alerte générale. J’imagine les hommes s’extirpant de leurs lits, allumant la lampe à pétrole, se précipitant dehors, leur robe remontée sur les cuisses jusqu’à la hauteur du caleçon, laissant apparaître leurs mollets maigres et nerveux. Ils placent sous les gouttières d’énormes bassines destinées à recueillir le précieux liquide. Les garçons, excités, courent dans tous les sens, recevant des paquets d’eau sur leurs cheveux bouclés, ravis et joyeux. Les petites filles, moins hardies, effrayées par la fureur des éléments, s’accrochent aux jupes de leurs mères qui préparent le café. Les hommes s’interpellent, s’assurent au rez-de-chaussée qu’aucune fuite d’eau n’est venue mouiller la paille des litières ; que tous les animaux sont bien parqués entre les murs de pierres sèches, que les outils des champs ne sont pas restés dans la cour, que la provision de galettes de bouses de vache séchées, précieux combustible dans nos campagnes déboisées, est à l’abri. Rassurés, ils remontent à l’étage sans un mot, se rassemblent autour de la lampe, le ravissement au cœur transparaissant dans la lumière de leur regard. Les mêmes recommandations sont alors prononcées à chaque explosion d’un ciel prometteur. « O femmes, pas question aujourd’hui de sortir des limites de la maison pour aller aux champs ! ». Chacun sait, par expérience, remontant du fond des âges, que les risques d’éboulement dans nos montagnes sont fréquents et qu’ils peuvent entraîner mort d’homme. Grâce soit rendue à la sagesse de nos ancêtres qui ont construit nos maisons sur des pitons rocheux, avec le ciel au dessus d’eux, afin de mieux se défendre contre l’ennemi mais aussi pour éviter les effondrements de roches entraînées par les eaux de ruissellement.
Les paysans ne manifestent jamais leurs sentiments quand le sort les favorise. Leur tendance est d’intérioriser leur satisfaction et de montrer de nouvelles préoccupations. Que la pluie dure plus que de coutume et les fronts se rident de nouveau, le regard devient pensif. Chacun songe à la résistance des murs de pierre qui séparent les terrasses. A l’ouest du jujubier, a-t-on réparé la large brèche que les pluies précédentes avaient créée ? L’eau, suivant la plus grande pente du terrain, s’amasse puis s’engouffre dans la faille, faisant exploser les moellons, emportant la bonne terre arable sur la terrasse du dessous ou, pire encore, se déversant sur la route en contre-bas. De vraies cascades naissent au gré des intempéries, obligeant les paysans, quelquefois sous la pluie, à colmater les murs au plus vite. Ce travail, toujours recommencé, date de mille ans et nous sommes fiers de nos terrasses qui permettent de cultiver une terre aride où grâce à l’ingéniosité des hommes, un paysage devient par les aménagements de son sol, un ensemble de coteaux verdoyant à l’infini. Les hommes enlèvent les pierres du sol, calculent la pente exacte du terrain de sorte qu’elle retienne juste assez d’eau pour permettre l’irrigation des parcelles, édifient de véritables remparts destinés à retenir le précieux humus. Ils brisent les mottes au pic, labourent à la houe ou à l’araire, les femmes désherbent : à eux tous ils transforment la montagne en un vert paradis. Plusieurs pays au monde pratiquent l’agriculture en terrasse, mais aucun, à mon avis, je le dis sans esprit de chauvinisme, ne parvient à pousser la techni

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