Barowal le cheval sacré
74 pages
Français

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Barowal le cheval sacré , livre ebook

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Description

Un roi orgueilleux perdra son royaume pour un cheval ; deux amis inséparables, l'un prince et l'autre forgeron, se sauveront mutuellement la vie grâce à leur astuce ; un magnifique et impossible amour unira deux jeunes gens par-delà la mort. Trois contes du Fouta Djalon qui vous emmèneront jusqu'en Guinée-Conakry en passant par le Damga en Mauritanie et par le Macina au Mali.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 128
EAN13 9782296465312
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Barowal, le cheval sacré
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55174-9
EAN : 9782296551749

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Oumar Abderrahmane Diallo


Barowal, le cheval sacré


Contes du Fouta Djalon


L’Harmattan
À mon fidèle ami et "jumeau" Baïdy Aliou Sarr,
À mon petit frère et ami Oumar Sow,
À l’homme qui m’a beaucoup estimé par la grâce d’Allah, Chérif Mohamed Lamine,
À mon cher Maître Mamadou Sall conteur mauritanien,
À Marie-Pierre Dumas de SCAC ambassade de France en Mauritanie – Bureau du livre que j’appelle ma sœur Mariame Pollèl Diéri,
À monsieur Djibril Hamet Ly écrivain poète, guide sage et père spirituel des jeunes ambitieux,
À mon collègue conteur mauritanien Ciré Diadié Tabara Camara, directeur de l’espace culturel,
À monsieur Mohamed Adnane directeur de la culture, de la jeunesse et des arts au Musée national de Nouakchott, À mon manager Djiby Amadou Seck,
À mon conseiller de grand cœur Djiby Soulèymane Konté,
À mon cher oncle N’diaye Mamadou Tacko,
À Ba Diénaba Yéro dite Dié Ba chérie,
À Ba Aïssata Yéro et son âme sœur Amadou Samba Ba,
À ma fille chérie l’homonyme de ma mère Fatimata Oumar Diallo dite Dalla.
À tous les membres de la représentation de Planète jeunes en Mauritanie, plus particulièrement Mamadou Demba Tall et Ciré Wane,
À monsieur Yves Pinguilly ami écrivain français,
À Elhadj Baaba Maal chanteur de Dandé Leñol et son groupe,

Ô ! La liste est loin d’être épuisée.
Je vous dis à tous : Toute ma gratitude pour votre amitié, votre fraternité et votre considération et vous souhaite longue vie pleine de santé et de prospérité Amen ! Yâ Rabbih.
Barowal le cheval sacré
M ansira, le massaké du royaume bambara, était si puissant, si riche et si autoritaire qu’on l’appelait en bambara massa fama . Il n’avait que deux passions dans sa vie : fumer du tabac et monter à cheval.
Tous les trois mois, massa fama Mansira, escorté par ses guerriers, descendait au marché de Tombouctou pour y choisir un nouveau cheval.
Chaque fois que massa fama Mansira sortait de chez lui, tous les habitants du royaume le glorifiaient en chantant :
- Vive massa fama Mansira ! Vive massa fama Mansira !
Un jour, massa fama Mansira rencontra un éleveur de chevaux peulh au marché de Tombouctou. Ce dernier avait un cheval harnaché joliment d’une selle tapissée et colorée à la manière touareg. C’était un cheval racé, il avait été jadis un cheval de combat que les Peulhs appellent dans leur langue Barowal.
Le roi bambara s’approcha du cheval et dit à son conseiller royal et chef de ses guerriers, Diabira :
- Demande à l’éleveur de chevaux combien coûte son cheval.
Diabira saisit le mors de Barowal, tapota son encolure et dit :
- Ce cheval bien nourri est parfait pour massa fama.
L’éleveur de chevaux fier, très fier de son cheval, sourit et répondit :
- Merci messieurs pour votre appréciation, mais je suis désolé, ce cheval n’est pas à vendre. Par contre, tous les autres le sont à des prix négociables.
Diabira le conseiller tourna le regard vers son roi Mansira qui lui fit un signe de tête.
Alors Diabira insista en disant à l’éleveur de chevaux d’un ton arrogant :
- Écoute bien ! C’est massa fama Mansira qui veut acheter ce cheval. Pas de discussion, combien coûte-t-il ?
L’éleveur de chevaux répliqua :
- Je ne connais pas massa fama Mansira. Je ne suis qu’un vendeur de chevaux. Ce qui m’importe, c’est de trouver des clients. Je vous le répète, tous ces chevaux sont à vendre sauf mon Barowal.
Le roi Mansira serra sa pipe allumée entre ses lèvres et aspira le tabac. Il jeta un regard perçant sur la foule qui grossissait de minute en minute. Jamais il n’avait rencontré un vendeur comme celui-là qui osait lui tenir tête publiquement.
Diabira le conseiller lut sur le visage de massa fama la colère violente qui lui nouait la gorge. Il dit sévèrement à l’éleveur de chevaux :
- Tu es sourd ! C’est massa fama Mansira qui veut ce cheval.
Et l’éleveur de chevaux éleva un peu la voix en lui répondant :
- Je ne connais pas massa fama Mansira. Vous êtes sourds !
Après avoir pris le temps d’aspirer une bouffée de tabac, massa fama Mansira intervint en disant à l’éleveur de chevaux :
- Tu n’as jamais entendu parler de moi ?
- Non, je n’ai jamais entendu parler de vous.
Ce jour-là il y avait foule au marché. Certains venaient pour vendre leurs denrées. D’autres venaient par curiosité pour voir le roi bambara Mansira qui était aussi craint que respecté.
Massa fama Mansira dit alors :
- Tu ne sais pas que je suis le plus grand roi malinké. Le roi qui a la plus haute renommée de tous les royaumes du Soudan.
L’éleveur de chevaux répondit tranquillement :
- Toute créature est mortelle. La différence entre les hommes se mesure à leur honnêteté et à la parole donnée.
La réponse de l’éleveur de chevaux stupéfia le roi Mansira. Il regarda l’assistance qui écoutait dans un grand silence. Alors, pour ridiculiser l’éleveur de chevaux, le roi bambara ajouta :
- Cela se voit, tu viens de la brousse, toi qui n’as jamais entendu parler de moi.
Toute la foule éclata de rire pour plaire à massa fama Mansira. Le propriétaire de Barowal fut choqué par les rires moqueurs du public, mais il garda son sang-froid. Il patienta un instant avant de répliquer :
- Certes, je viens de la brousse, mais je n’ai jamais entendu ni vu un roi aussi orgueilleux que celui qui me parle à l’instant…
Diabira, tenant toujours le mors du cheval, pointa du doigt l’éleveur de chevaux et lui dit d’un ton menaçant :
- Veux-tu qu’on te coupe la langue publiquement. On ne t’a jamais appris à parler avec respect aux gens imprtants. Gare à toi si tu ne modères pas ton langage ! N’oublie surtout pas que tu parles à un roi !
L’éleveur de chevaux lui répondit :
- Ça m’est égal ! Un roi qui ne sait pas se servir de sa langue rencontre souvent celui qui n’a pas la sienne dans sa poche.
La foule commençait à s’inquiéter pour l’éleveur de chevaux qui ne savait pas ce qui pouvait lui arriver en parlant ainsi à massa fama Mansira. Ce dernier se tut et Diabira son conseiller ne souffla plus un mot de menace.
Alors Maïssa, le griot du royaume de massa fama Mansira, murmura à l’oreille du roi :
- Massa fama, ne vous fâchez pas. Cet éleveur de chevaux est innocent.
Pour la première fois, massa fama Mansira épargna quelqu’un qui osait s’opposer à lui. Il fit un signe de tête à son conseiller Diabira qui comprit le message et lâcha le mors du cheval.
Mansira quitta le marché au galop suivi de tous ses guerriers. Pour la première fois il rentrait chez lui sans ramener le cheval qui lui plaisait.

Un vieux Bambara se présenta à l’éleveur de chevaux. C’était l’un des doyens du royaume de massa fama Mansira qui s’appelait Sidibé.
- Qui es-tu, vendeur de chevaux ? demanda-t-il.
- Mon nom est Diadié Poullo. Je suis originaire de Macina, mais j’habite en brousse seul avec mes chevaux, répondit le Peulh.
- Diadié Poullo ! répéta le vieux bambara. Je me doutais que tu étais peulh. Le Peulh ne recule jamais et n’accepte pas l’humiliation. Mais Diadié, fils, tu as intérêt à quitter la région car massa fama Mansira te poursuivra sûrement. C’est quelqu’un qui est fou amoureux des chevaux. Lorsqu’il veut avoir le cheval d’autrui tous les moyens lui sont bons.
L’éleveur de chevaux sourit au vieux sage bambara et il lui dit avec beaucoup de respect :
- Vous êtes vieux et vous avez beaucoup vu et retenu mais je vous répète de ne pas vous faire de souci pour moi, père. Je sais me défendre.
- J’ai confiance en toi, fils, dit le vieux bambara Sidibé. J’ai écouté les paroles échangées entre massa fama Mansira et toi. Je sais qu’il a rencontré son égal. Mais sois quand même prudent. Que Dieu te protège mon enfant.
- Amen ! Et merci, père pour les con

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