Djass le destin unique
118 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Djass le destin unique , livre ebook

-

118 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Un village insolite : Miri. Une chefferie cantonale : Mara. Ces deux localités sont liées par une consanguinité naturelle, que rien ne prédisposait à un déchirement fratricide... Tout éclate par une banale histoire d'amour. Djass, fils d'un brave paysan de Miri, ose faire la cour à une jeune fille convoitée aussi par Rigoum, fils du chef de canton de Mara. Quel sacrilège !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 55
EAN13 9782296679535
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DJASS LE DESTIN UNIQUE
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan

N° 327, Brice Patrick NGABELLET, Le totem du roi , 2009.
N° 326, Myriam TADESSÉ, L’instant d’un regard , 2009.
N° 325, Masegabio NZANZU, Le jour de l’éternel. Chants et méditations , 2009.
N° 324, Marcel NOUAGO NJEUKAM, Poto-poto phénix , 2009.
N° 323, Abdi Ismaïl ABDI, Vents et semelles de sang , 2009.
N° 322, Marcel MANGWANDA, Le porte-parole du président , 2009.
N° 321, Matondo KUBU Turé, Vous êtes bien de ce pays. Un conte fou , 2009.
N° 320, Oumou Cathy BEYE, Dakar des insurgés , 2009.
N° 319, Kolyang Dina TAÏWE, Wanré le ressuscité , 2008.
N° 318, Auguy MAKEY, Gabao news. Nouvelles , 2008.
N° 317, Aurore COSTA, Perles de verre et cauris brisés , 2008.
N° 316, Ouaga-Ballé DANAÏ, Pour qui souffle le Moutouki , 2008.
N° 315, Rachid HACHI, La couronne de Négus , 2008.
N° 314 Daniel MENGARA, Le chant des chimpanzés , 2008.
N° 313 Chehem WATTA, Amours nomades. Bruxelles, Brumes et Brouillards , 2008.
N° 312 Gabriel DANZI, Le bal des vampires, 2008.
N° 311, AHOMF, Les impostures , 2008.
N° 310, Issiaka DIAKITE-KABA, Sisyphe… l’Africain, 2008.
N° 309, S. -P. MOUSSOUNDA, L’Ombre des tropiques , 2008.
N° 308, Loro MAZONO, Massa Djembéfola ou le dictateur et le djembé , 2008.
N° 307, Massamba DIADHIOU, Œdipe , le bâtard des deux mondes , 2008.
N° 306, Barly LOUBOTA, Le Nid des corbeaux , 2008.
N° 305, S. -P. MOUSSOUNDA, Le paradis de la griffure , 2008.
N° 304, Bona MANGANGU, Carnets d’ailleurs , 2008.
N° 303, Lottin WEKAPE, Chasse à l’étranger , 2008.
N° 302, Sémou MaMa Diop, Thalès-le-fou , 2007.
N° 301, Abdou Latif Coulibaly, La ressuscitée , 2007.
N° 300, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma. Tome 2,2007.
N° 299, LISS, Détonations et Folie , 2007.
N° 298, Pierre-Claver ILBOUDO, Madame la ministre et moi, 2007.
N° 297, Jean René OVONO, Le savant inutile , 2007.
N° 296, Ali ZADA, La marche de l’esclave , 2007.
N° 295, Honorine NGOU, Féminin interdit , 2007.
Sadjina NADJIADOUM Athanase


DJASS LE DESTIN UNIQUE

R OMAN
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09267-9
EAN : 9782296092679

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A Monsieur NADJIADOUM Jérémie et son épouse pour leur obsession à faire de moi un homme complet au sens vrai du terme et non un "vrai homme" au sens complet de la tradition ;
A Djimoudal Djoïngar Nangtoubanan, ce héros de la culture tchadienne que je me refuse d’appeler feu Djimoudal, car aussi vrai que les héros ne vivent pas longtemps, Djimoudal sera plus que jamais vivant tant il sera une source intarissable d’inspiration ;
A Charles Leclert, Olivier et Florence Thierny, Dominique Martel, Patrice et Sylvie Louvigny, et tous mes potes français qui m’ont – si heureusement – offert une autre appréhension des Français ;
Aux comédiens de l’ACT-TVBM, véritables acteurs de développement dans un pays si ingrat ;
A Mékoné Tolrom, mon inséparable complice ;
A Ukubereyimfura Christine, cette citoyenne du monde égarée à l’autre bout du monde, et ses enfants Placide, Lumière et Christ ;
A Madjiwei Gina et Milamem Guelnodji ;
A Allambademel Mbairessem Vincent de Paul ;

A tous ceux qui défient la lame tranchante du couteau, et bravent les canons menaçants des kalachnikovs pour faire leur travail ;
A tous ceux qui, comme Me Joseph Béhidi, ont attiré la foudre meurtrière d’une espèce humaine, différente de l’espèce animale par le seul port de ces tenues sombres et par la dextérité bestiale avec laquelle ils manipulent leur engin de mort ;

Je dédie cette modeste œuvre qui traduit ma révolte face à une société gangrenée par ce mal viscéral qu’est la barbarie humaine.

Sadjina NADJIADOUM Athanase
Du tréfonds d’un univers infernal, monte au galop l’écho chaotique des sanglots d’un monde moribond.
L’Afrique, lentement, mais méthodiquement se meurt.
Sur un mont de misère, un vent fou emporte dans un soupir l’ultime espoir d’un peuple.
A ses pieds, s’agitent dans un ruisseau de malheur des vagues de sang.
Là-bas, dans la forêt maudite, perché sur une branche insolite, un oiseau solitaire chante à tue-tête les mélodies lugubres de souffrances que les hommes lui ont apprises.
De mon perchoir au-dessus des tombes, j’aperçois sous un soleil ardent une pauvre paysanne, un bébé au dos et un autre dans le ventre choir sous un immense fardeau de fagots de bois.
A un bout de chemin, une vendeuse de beignets, les yeux larmoyants, attend quelques piécettes pour faire tourner son innombrable bataillon.
Accourt à l’autre bout du chemin un gamin dégingandé, dont les jambes frêles tremblent sous le poids de son énorme ventre.

Du tréfonds de mes entrailles, j’entends :
Afrique, pauvre Afrique des hommes sans cœur ;
Afrique des puissants sans pitié ;
Afrique des pauvres sans défense ;
Afrique des orphelins abandonnés ;
Afrique des veuves et des femmes oubliées ;
Afrique des hommes lâches ;
Afrique des jeunes gens indécis.

Dans une nuit profonde où seuls les yeux rouges de la mort épient les vivants, montent des plaintes et des soupirs étouffés d’un vieillard agonisant.
Là-bas, dans une case dont le chaume laisse entrevoir toutes les étoiles du ciel, persistent les gémissements affolés d’une future mère impubère.
Ici, recroquevillé dans un porte-tout, un homme ronfle fort, tel le moteur d’un vieux moulin.
Lentement, les ténèbres se dissipent, l’astre du jour s’impose, avec cruauté.
Dans les airs, des oiseaux funestes tourbillonnent sinistrement au-dessus des carcasses humaines et animales.
En bas, un chien affamé lèche jusqu’à l’orgasme les blessures crues d’un aveugle moribond.
Titubant, les yeux mi-clos, les lèvres pendantes et couvertes de mouches et de moisissures, un vagabond s’effondre sous un arbre. Tout près, un colporteur d’eau, sous le joug de deux fûts en équilibre se ploie en deux, puis s’évanouit.
Révolté mais impuissant, mon esprit s’extirpe violemment de mon corps d’enfer, puis, je m’écroule à mon tour.

J’entends encore :
Afrique, pauvre Afrique des loques humaines ;
Afrique des vagissements des marmailles affamées ;
Afrique des hommes sans souffle et des enfants sans vie ;
Afrique des souffrances intarissables ;
Afrique des bouches enchaînées ;
Afrique des espoirs étranglés.

Dans un champ désertique, deux frères ennemis se transpercent le cœur d’une longue sagaie et se roulent dans l’abondante mare de sang qui les envahit.
Là-haut, le ciel est couvert d’un nuage poussiéreux qui monte de la terre où les hommes, recouverts de vert, s’envoient des projectiles mortels.
Sur une vaste étendue parsemée de formes inertes en décomposition, au-dessus desquelles s’enivrent des charognards perturbés dans leur appétit, des femmes sanglotent, des gamins faméliques arrivent au galop.
Tous contemplent cet univers infernal, sépulcral.
Hommage
Au « Capi » Thomas Sankara
Première partie LE COMMENCEMENT
Au cœur de l’Afrique, ballotte un immense pays. Un pays dont la beauté naturelle contraste si étrangement avec son parcours hélas combien effroyable. Au Sud de ce pays, à environ cent soixante-dix kilomètres de Sarh (l’une des villes les plus importantes), en passant par Koumra, se dresse la silhouette gigantesque et discrète de Ndor, ensemble de petits villages dont la chefferie cantonale est installée à Mara. Comme partout dans le Sud du Tchad, les Ndor grâce à la puissance de leurs bras exigent de la terre, à l’aide d’outils rudimentaires, de quoi se tenir en vie ou de quoi renouveler au jour le jour leur énergie vitale et, souvent, avec des moments de rupture et de soudure. Le coton dont l’ingratitude notoire est connue de tous – peut-être à l’exception d’eux seuls – les contraint à un immense et pénible travail pour un rendement médiocre, ne leur laissant que très peu de temps pour les cultures de première nécessité. Réputés être les grands détenteurs des puissances occultes qui leur ont jadis valu la méfiance des uns et des autres et dont on redoute toujours une nouvelle flambée, les Ndor constituent néanmoins un peuple fier. De tous les villages, Miri est sans nul doute celui

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents