La girouette ou l impossible mariage
128 pages
Français

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La girouette ou l'impossible mariage , livre ebook

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Français

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Description

Ndinga-Famboye, un patriarche illettré réussit à faire de son fils Wan, un homme civilisé. Le hasard des circonstances lie ce dernier à la jeune et jolie Okko, une semi-lettrée. Le mariage coutumier est vite célébré, avec faste, dans le village de Tikondi, au Cameroun. Mais des incompréhensions s'installent peu à peu dans le couple et débouchent sur une crise grave qui met en péril la célébration du mariage civil. Le comportement changeant de l'héroïne, telle une girouette, devient insaisissable...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 93
EAN13 9782296691421
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA GIROUETTE

ou l’impossible mariage
© L’Harmattan, 2010
5-7, me de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10908-7
EAN : 9782296109087

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Armand Hamoua Baka


LA GIROUETTE

ou l’impossible mariage

roman


L’Harmattan
A Mariane


« Soyons sérieux , choisissons l’impossible . »
Ernesto Che Guevara
Du même auteur (à paraître) :

• Affaires enfer (roman)
• Sitatunga (roman)
• Ampoule Rouge (roman)


Les personnages et les évènements décrits dans ce roman sont imaginaires.
Toute ressemblance avec la réalité ne serait que pure coïncidence.
A tout un peuple,
avec des noms à pérenniser

Yibera, Dongue, Zigoro, Sarkipawa, Yadedemo, Kifiri-Kefere, Dan-Mboï, Nale, Sodea, Mbele-Wetoua, Golike, Yazi, Bepor, Ndanga-Didi, Natamle, Bendeke, Ndinga-Famboye, Toza, Ndinga-Saddambongo, Guinazi, Borr-Banding, Mbogbolok-Zou-Gbakamaa, Bouforo, Gbagodo, Doua-Zii-Mona, Gbolo-Be-Noi, Ngari, Narke, Yafon, Carcassa, Hambazida, Adiko, Gbakoe, Keman, Nalao, Kambala, Kombo, Korondo, Wadjiri, Dotoua, Lagoute, Nawassi, Mboutou, Guende, Kaïgama, Tidiké, Gbamoui, Yelem, Bara-Mboussa, Yaziki, Beloko, Ngouto, Gbandio, Djila, Gbabio, Bouko, Patouma, Zarmo, Nazangue, Batoure, Gbaman, Kpaïte, Ngobouro, Djidere, Ngozo, Zaoro, Namboï, Nambassi, Seli, Guiwa, Waringou, Ngove, Zeri, Zama, Nando, Dabona, Adawa, Sylia, Béragoé, Sarwissi, Ndengue, Boui, Binsseke, Letina, Mbartoua, Bore, Ngotio, Daoudou, Gbanga, Hamboa, Hamoua, Ambawa, Bana, Kassala, Yangda, Toutoura, Betare,. Baninga, Ninga, Zongagnina, Doudane, Da-Gbitiki, Gaonga, Zama, Nyabera, Bama, Boundar, Koni, Kpanou, Ladi, Aada, Karnou, Tila, Sargon, Labbi,. Zika, Sakandi, Naah, Bougoue, Toza, Tobio, Zalang, Veleh, Bii, Amboma, Seingong, Gbere, Sorwaka, Petta, Longuia, Garaboua, Nyako, Pilo, Mbarsola, Wozzo, Ndibba, Aïba, Koulagna, Datou, Porr, Laya, Mokonou, Yaziki, Gazi, Naama, Belporo, Bepo, Koundere, Danata, Baka, Ndissara, Ndoe, Nyabera, Gbadomo, Sambo, Waziri, Gbagnanga, Bamio, Nandeke, Amboma, Sakandi, Aba-Mboussa, Deke, Karnou, Selebbi, Tamtana, Ketare, Nakoue, Ina, Namgbayi, Kamzonté, Tégun, Borba-Buki, NamlnTé, BarakoWen, BarakoNou, Déenètum, Tonèzu, Konga, Issom, Nadam, Déenèfoé, Békombo, Gontè, Gboutounou, Tasona, Kpalang, Zaigna, Gbaé, Zangué, Ndiar, Nandimba, Tazam, Toué, Ngozo, Tabem, Insona, Noutowenna, Singpinou, Dicko, Bazama, Dino, Labo, Gbinbiro, Gaamo, Guirawéssé, Sèkèsèkèwéssé, Satou, Koundé, Kordoé, Gbasadi, Guida, Gabana, Bardé, Makira, Narmaye, Kétaré, Yaziki, Mbaka, Mboramboudou, Haye, Bendanga, Ndibba, Daamo.
Le village Lokoti était un grand hameau hérité de la période coloniale. Des années après les multiples guerres qui permirent de chasser les indésirables occupants, on pouvait encore observer les stigmates démontrant à souhait la violence des combats : les bastaings et madriers de grands édifices rognés et noircis par les flammes, les impacts de tirs d’arquebuses, MAS 36 et pistolets-mitrailleurs datant du début du siècle.
Malgré tout cela, la petite ville se dressait fière et sûre d’elle, à chaque lever de soleil, pour dévoiler non seulement le charme de sa population, mais aussi les vestiges d’une grande circonscription paysanne respectable et enviée des autres villages environnants : carrefours, place de fête, rues bordées d’acacias, mosquées et églises faisaient partie du patrimoine historique de la bourgade.
En dépit des nombreuses années qui séparaient les différents règnes de Gogondia, le redoutable père fondateur du village Lokoti et de son digne petit-fils, le successeur Ndinga-Famboye, l’influence et l’hégémonie du village étaient restées intactes.
Ndinga-Famboye était très craint et respecté à cause de ses accointances avec l’Administration postcoloniale ; d’ailleurs le suffixe Famboye ajouté à son patronyme était suffisamment révélateur. Il expliquait à ses moments de joie que Famboye lui avait été accolé parce qu’il exécutait avec maestria et rapidité toutes les tâches que lui confiaient ses derniers patrons anglais. En fait, c’était une dérivation impropre de fine boy qui voulait dire bon commis.
Avec l’évolution, la nouvelle Administration avait trouvé de nouveaux auxiliaires qui avaient été à l’école. De ce fait, Ndinga-Famboye, ne sachant parler que sa langue vernaculaire et un soupçon d’anglais se résumant au pidgin {1} , ne pouvait plus être chef de village. Il n’était plus qu’un conseiller à la cour.
Seulement, lorsque tout étranger arrivait, il se dirigeait en première intention chez lui, pour une discussion à bâtons rompus qui pouvait durer des heures. L’on s’instruisait ainsi de beaucoup de choses, d’histoires, de sagesses d’Anciens. Tout ceci n’était pas souvent pour plaire au chef du village qui trouvait que Famboye lui ravissait la vedette. Tant pis pour le chef et tant mieux pour Famboye ; seulement sa majesté le chef du village gagnait lors des réceptions officielles où il allait se pavoiser avec sa vareuse demi-deuil {2} . Celle-ci était longuement fendue à l’arrière, on aurait dit avec une Dolmar, la scie à moteur-tronçonneuse la plus connue des bûcherons de Lokoti. Les jours de fête étaient ses grands moments de joie pendant lesquels il se goinfrait de pets-de-nonne, s’enivrait de vins avariés, très souvent voisins du vinaigre.
Famboye, quant à lui, gagnait dans l’éducation de ses fils, et surtout de Wan dont il avait décidé d’en faire son digne successeur. Wan était toujours là lorsqu’il devisait avec des touristes du pays ou des gens venus d’autres cieux.
Celui-ci était le maître des cérémonies. Il se plaisait dans le service de la bonne bière de maïs couramment appelée bili-bili ou encore angbwa. Le service se faisait dans des calebasses aux formes curieuses. Ce faisant, Wan s’essayait à la traduction, pour le grand bien de son père qui écoutait attentivement avec ses larges oreilles comparables à des antennes paraboliques.
Seul lui échappait le service de table qui était dévolu à la cinquième épouse de son papa ; la belle Doudane était la dernière recrue du harem du père Famboye. En fait, Doudane était une veuve venue du village voisin. Elle avait échappé à une mort précoce par ensevelissement. Doudane étant femme de chef, il fallait qu’on l’enterrât avec le défunt et ses huit autres coépouses, toutes vivantes, comme le voulait la tradition. Les sept autres furent toutes ensevelies avec leur majesté d’époux, pour permettre au chef de continuer sa vie royale dans l’au-delà. Dommage pour les droits de l’homme !
Doudane ne dut son salut qu’à un notable qui plaida en sa faveur, parce qu’elle n’avait que treize ans et était sans enfants en ce temps-là. Quel gâchis c’eût été !
Doudane aimait son nouvel époux, bien que la différence d’âge entre les deux personnes fût comme la chevelure de la comète de Haley : longue, mais alors très visible. Elle se targuait, se gargarisait devant les autres épouses de ne passer que dans la cour des célébrités locales.
D’une belle couleur de peau qui rappelait le marron des champignons des bois morts, ses pas étaient mesurés, mais moins que proportionnels à sa grande stature de mannequin manqué.
Le père Famboye n’en était pas moins fier et aimait raconter comment des visiteurs blancs venus du littoral du pays avaient flashé sur elle, au risque de le faire mourir précipitamment d’une crise cardiaque.
Ce jour-là, raconte-t-il, j’attendais des Blancs venus faire une enquête « antopologis » [comme pour dire enquête anthropologique]. J’avais recommandé à Doudane de se parer de ses meilleurs bijoux et de se draper dans ce qu’elle avait de mieux comme pagne ; elle s’affubla de tissus camaïeu achetés et cousus chez Telia, le vulgaire et débonnaire tailleur du village qui était installé sur la place du marché. Il n’était pas difficile de reconnaître les œuvres de Telia. Pour cet éternel apprenti, qui avait abrégé son temps de formation en couture-flou, gagner au plus vite de l’argent était son credo ; comme conséquence de sa mauvaise formation faire des lignes de couture droites relevait de l’impossible.
Les zigzags étaient ses meilleures ré

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