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Description
Sujets
Informations
Publié par | Editions Magic Tales |
Date de parution | 05 février 2021 |
Nombre de lectures | 142 |
EAN13 | 1230000026078 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
ANTHONY LUC DOUZET
LA PORTE
2- BLANCHE TEPES
A.L.DOUZET
Aux éditions Magic Tales
SAGA LA PORTE
Tome 1— La clairière du Lion
Tome 2 — Blanche Tepes
Tome 3 — Metamorphosis
Intégrale Saga La Porte Cycle 1
Tome 4 — Les Clés d’Éternité
Tome 5 — L’Œil de Bran
Tome 6 — L’Odyssée du Non-Retour
Tome 7 – Tempus Fugit
Tome 8 — Les Graines de Nëzirith
Autres romans :
Histoires Magiques et Secrètes
Grimm ’ s Scary Tales
La Fabuleuse Histoire de Jack O’ Lantern
One Hundred Forty
Saga Q
Contes de la dernière nuit
LES 13 CRIMES DE THEODEM FALLS
(Préface de Jean Claude Dreyfus)
Prochainement
~ ARSÈNE LUPIN~
TRILOGIE LE DERNIER SECRET
T.1 : Les funérailles d’Arsène Lupin
Pour contacter Anthony-Luc DOUZET
www.aldouzet.com
twitter.com/ALDOUZET
© Tous droits réservés éditions Magic Tales et Anthony Luc DOUZET, novembre 2009.
Février 2021 pour la présente édition revue et corrigée.
« Chez la fille, il n'est pas de désir plus grand
que celui de protection par le père. »
SIGMUND FREUD
NOTE AU LECTEUR
Ce second battant
étant plus glauque que son prédécesseur,
les pages de ce livre doivent être lues
aux environs de 22 heures voire 23 heures .
Veillez à lire cet ouvrage sous un éclairage tamisé,
du genre loupiote de table de chevet.
C’est ainsi que les vérités paraissent
tellement plus curieuses et inquiétantes.
Mais surtout… LISEZ SEUL !
Enfermez-vous dans votre chambre,
avec la boisson de votre choix.
Je vous conseille un bon thé au miel,
ou un bacaro de fragolina
frais et couleur sang,
goût baies des bois.
Voire, pour trinquer avec l’Anglais,
la plus chocolatée des Guinness. Tiède.
Et avec modération.
Faites vos propres déductions.
Ne partagez rien de vos doutes.
Gardez tout pour vous. Jusqu’au final.
Ah, le final… Pardonnez-moi.
Mais avec le dernier tome, le beau final,
soyez-en sûr, vous saisirez tout !
Mais au fin fond de cette nuit
et de vos peurs les plus farouches,
puis-je vraiment vous faire confiance ?
Votre serviteur,
ALD.
LE DEFILÉ DE BRAN
10. Petru Rares
Les vieilles légendes roumaines narrent et répètent depuis des temps immémoriaux que le dieu Argessos, cyclope maudit et mélancolique des rivières centrales des monts Fagaras, perdait chaque année des milliers d’enfants dans la mer Noire. Des millions de bulles et d’atomes parcourant des centaines de lieues aquatiques pour venir s’échouer dans les flots impétueux de cette onde aux remous sans pitié.
Ces vieilles fables colportées par maints voyageurs ajoutent aussi qu’un jour de long périple, ce même dieu Argessos se rendit aux sommets des hostiles monts Fagaras pour implorer la miséricorde de ses aïeux pères.
De cette longue et dure pérégrination aux cimes divines tant redoutées par les hommes, il obtint une seule clémence.
Une fois par an, il pourrait sauver une âme, animale, insecte ou humaine, passant sur le lit de l’Arges ou voguant sur les flots marins impétueux et déchaînés.
A deux seules conditions cruelles et immuables : cette âme devait être saine, valeureuse et avoir montré une existence sans péché, sans offense morale. Quant à lui, cyclope aux plaintes éternelles, œil solitaire de désolation constante, pour avoir osé marchander avec les dieux, il perdrait son seul et unique œil.
Les vieilles légendes roumaines ne précisent pas si le dieu Argessos a accepté ou non le marché des dieux ou si son souffle salvateur règne, une fois l’an, sur les rivières de la vallée de Bran.
Mais il se peut fortement que ce soit cette clémence divine qui ait accompagné la chute du macchabée que j’ai retrouvé voilà deux lunes, sur les rocailles hostiles et humides du fleuve Arges…Paix à son âme.
Petru Rares,
Rouleau de la 246e lune, an 1462
Vallée de Bran
Fleuve Arges
7 août 1462
Z eo Zull sauta, telle une croix vacillante, dans ce gouffre qui le happa dans une aspiration profonde, laissant derrière lui les gueules assoiffées de sang de la meute de l’Alchimiste.
L’un des cerbères, tant avide de saisir sa proie, se rua sur son gibier ; mais dans sa chute, il l’abandonna à mi-parcours, son foie s’éclatant contre les premiers pics rocheux pointant des flancs de falaises.
Les vents circulaires et puissants vinrent fermer les yeux de l’enfant de Mytilène, qui ne put même pas assister d’esprit à ses derniers instants de vie.
La chute était sans fin et le corps de Zull, marionnette des courants d’air ballottée par les dieux, sembla bien incapable de maîtriser la fatalité prochaine. La voûte céleste se reflétant dans l’étendue d’eau convertissait Zull en ange chutant dans des cieux aquatiques.
Cent mètres… Vingt mètres… Tout se rapprochait si vite…
La percée finale fut violente.
La brusque immersion du corps de l’homme dans les affres du fleuve Arges produisit un bruit si assourdissant qu’à son arrivée éclair, des feuillages en vinrent à être remués par l’ineffable tumulte.
Le pantin désarticulé sentit un coup violent au niveau de sa tête, comme une piqûre de scorpion qui lui traversait le crâne de l’arrière à l’avant, un déchirement étirant sa mâchoire, lui explosant les dents, lui limant les tympans. Le collier de jade, pendant à son cou, manqua le décapiter tellement la trachée fut comprimée dans le choc.
La douleur extrême.
L’encéphale violé. Broyé.
Le démembrement total jusqu’aux parties les plus protégées du corps. Et, paradoxalement, dans ce calvaire tumultueux, dans cette danse de bulles compactes, même pas un cri.
Juste un corps inerte qui s’éteint et, lentement, le cœur qui s’essouffle dans un tourbillon de bulles, ces fines danseuses asphyxiantes. Le chavirement parmi les premières algues ondoyantes, l’oubli d’une âme déjà dépouille. Puis… à quelques mètres… le fond du fleuve accrochant avidement sa victime par un trou d’air. Une poussée inespérée.
Supplice de pression, le poids de la mort plaqua Zull telle une lourde chape de glaise. Le fleuve venait de vomir ce bipède intrus, ce quidam à la tunique blanche, dans une effusion torrentielle de plusieurs mètres de hauteur.
A l’aube de son coma éternel et dans son inconscient le chatouillant à fleur de peau, Zull sut alors que c’était la fin. Voilà deux ans qu’il attendait cette aubaine.
Passer de l’autre côté.
Deux années où, terré dans le cachot de la demeure aux tulipes de nacre, il rêvait chaque nuit d’être libre de n’importe quelle manière. Sa délivrance de l’enfer de Bran prenait naissance dans les tripes vaseuses du fleuve, dans le sillage effervescent de la mort.
Mais, ce jour-là, sondant la pureté et les mérites du cœur du mourant, Argessos ne voulut pas offrir à ce tenace souffle de vie cette cruelle et prématurée libération…
***
Lorsque le corps de Zull remonta à la surface, il n’était que poche d’eau.
Une outre humaine emplie de remous d’eau, de terre et de vase. Une âme condamnée ramenée par dame Providence sur les berges apaisées du fleuve.
Le visage inerte foula la grève couverte de l’humus des roseaux en décomposition et vint finir son chemin de croix sur une étendue de gravillons restée sèche. Deux castors sortis de leur réserve d’eau et affairés à ronger le bois des arbres alentour montrèrent subitement leurs incisives taillées en biseau. Les deux semi-aquatiques s’approchèrent de la dépouille, leur queue écailleuse et leurs pattes postérieures palmées balayant furtivement les cailloux dans un crissement rocailleux.
Les deux bêtes restèrent admiratives devant ce corps blanc au cou délimité de jade portant t