Le clan du sanglier (Chroniques de la cité d’Arenjun – Livre I)
170 pages
Français

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Le clan du sanglier (Chroniques de la cité d’Arenjun – Livre I) , livre ebook

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Description

Dans la vieille cité d’Arenjun, deux personnages hauts en couleur – Kasim, le légendaire guerrier nain, et Serpent, l’Archimage maître de la Tour – se livrent à une compétition acharnée au travers des histoires qu’ils racontent dans une auberge.
Ce soir, c’est Kasim qui doit relever le défi et tenir son auditoire en haleine. Le nain va raconter l’histoire des tribus nomades de la lande d’Achenard et de leur grand rassemblement du printemps.
Chaque année, les tribus se rencontrent : elles vont commercer, renouer leurs alliances et procéder au passage à l’âge adulte de leurs jeunes au travers d’une quête qui leur sera donnée.
Mais cette année-là, rien ne se passa comme prévu : le peuple gnome prit les armes contre celui des tribus et la guerre éclata. Que fallait-il faire ? Aller au combat, au risque de mécontenter les esprits protecteurs en violant la coutume ? Ou respecter la mémoire des ancêtres et organiser le rassemblement ?
Tandis que le lecteur suit le déroulement de l’histoire racontée par le guerrier nain, la perplexité de l’Archimage ne cesse de croître : d’où Kasim tient-il son récit ? Il sort sans doute, et comme d’habitude, de son imagination, mais si les faits racontés se sont vraiment déroulés, alors il y a beaucoup plus urgent à faire que de rester assis dans une auberge à écouter des histoires !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 avril 2017
Nombre de lectures 763
EAN13 9782370113191
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE CLAN DU SANGLIER
Chroniques de la cité d’Arenjun – Livre I

Olivier Walter & Stéphane Lesieur



© Éditions Hélène Jacob, 2015. Collection Fantasy . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-319-1
Prologue


Nous sommes le premier Verlier. Et comme tous les premiers Verlier, l’Archimage maître de la tour du Serpent interrompt pour quelques heures ses recherches, quitte sa tour et se fond dans la foule. Il va écouter l’histoire de Kasim à l’auberge du Nain bleu.
Comme chaque fois qu’il doit entendre l’un des récits de Kasim, il a passé une partie de l’après-midi à se préparer mentalement, pour détacher son esprit de ses travaux magiques. Il est resté presque tout l’après-midi debout sur l’une des gargouilles qui se trouvent sur le plus haut point de sa tour, à regarder le désert qui s’étend autour de la ville.
À part ses pieds sur la pierre, il a l’impression de se sentir voler, sans effort, sans magie. Il assiste au coucher du soleil, loin dans la mer au-delà du port. Les derniers rayons flamboyants de l’astre sont pour lui comme un signal : il est temps de se rendre à l’auberge.
Comme d’habitude, car cela aussi fait partie de son rituel, il décide de soigner son entrée. Ses robes semblent soudain se mettre à flotter autour de lui, il met un pied dans le vide à côté de la gargouille et il entreprend sa descente, en flottant lentement vers le bas. Un discret sourire peut se deviner sur ses lèvres.
Il savoure la magie, la vue et le plaisir de descendre parmi le peuple.
De toute part, les regards respectueux et craintifs des habitants suivent sa lente descente. Majestueusement, le mage se pose au pied de la tour, remet ses robes noires en ordre et, sans un regard pour la foule, se dirige vers son lieu de destination. Il ne l’avouera pour rien au monde, car l’empressement sied mal à un Archimage, mais il lui arrive même d’attendre ce moment avec impatience : se promener, entendre les ragots, puis prendre une ou deux bières en fumant sa pipe. Cela lui permet de se ressourcer encore plus efficacement qu’à l’aide de ses sortilèges. Et puis, les histoires de Kasim, le nain bleu, forment une inépuisable source d’intérêt et d’inspiration. D’ailleurs à Arenjun, la joute à laquelle lui, Serpent, se livre avec Kasim au travers de leurs histoires est devenue un sujet de légende. Et les gens viennent nombreux à l’auberge du Nain bleu, pour regarder les deux amis s’affronter par l’intermédiaire de leurs récits. Tout cela pour le plus grand bénéfice de Kasim, heureux propriétaire de l’auberge, dont c’est aujourd’hui le tour de relever le gant et de raconter une histoire.
Kasim, le nain bleu ! Un personnage de légende : héros des guerres Keshites, Grand Commandeur des Invincibles, Fléau des Batailles, maître de l’Arène, plus de trois cents victoires en combat singulier, mais aussi propriétaire de l’auberge du Nain bleu. Cela en fait un des plus célèbres habitants de la ville. Bien sûr après Serpent, Archimage et maître de la tour du Serpent, le plus grand des magiciens de son temps. Cela va sans dire.
Il faut quand même le rappeler de temps en temps , pense Serpent dans un soupir, car Kasim soutient évidemment le contraire et prétend qu’être le maître de la tour du Serpent, un des plus grands mages de son temps, un des rares à maîtriser trois royaumes, le seul à les posséder pleinement, « tout cela ne vaut pas un bon coup de hache dans la tête de son meilleur ennemi ». Mais ainsi va leur amitié, faite d’une admiration réciproque et d’une incessante rivalité.
Serpent avance calmement dans les rues chaudes du soleil de la journée, la foule s’écartant avec respect de son chemin. Il voit enfin le célèbre bâtiment, s’en approche avec dignité, pousse la porte et, immédiatement, le silence se fait dans l’auberge. Sans en paraître le moins du monde incommodé, il marche vers sa table réservée, la seule sur la scène où Kasim viendra raconter son histoire. Le vin qu’il préfère est là, la bière fraîche arrivera plus tard. Il tire sa chaise, écarte ses robes d’un revers de la main et s’y installe. Alors seulement, il jette un coup d’œil à la salle, saluant les dignitaires présents, scrutant les inconnus, donnant des regards qu’il souhaite bienveillants à ceux qu’il connaît. Petit à petit, les conversations reprennent, mais sur un ton plus apaisé.
Serpent sort alors son nécessaire à pipe de sa manche, déroule la peau d’hippogriffe, en extrait un peu de tabac et entreprend de bourrer sa pipe. Puis il prend son verre pour regarder la salle au travers du liquide rouge qui se trouve dedans. Quand il a fini de jouer avec les reflets, il le porte à ses lèvres pour savourer le breuvage, tout en picorant dans les tranches de viande séchée posées devant lui ; il allume sa pipe de gris-nain, en tire une bonne bouffée, puis s’assied plus confortablement.
Dans l’auberge, la salle se remplit petit à petit en attendant le conteur ; les portes et les fenêtres restent grandes ouvertes pour que ceux qui ne pourraient pas entrer entendent quand même l’histoire et puissent commander à boire et à manger. On peut faire confiance à un nain, fut-il Grand Commandeur des Invincibles, pour ne pas perdre de vue ses intérêts.
C’est la clameur de la foule qui signale en premier l’arrivée de Kasim ; puis la marée humaine qui applaudit à tout rompre s’écarte, comme si un homme invisible s’y frayait un chemin en la fendant en deux. Le mage peut enfin voir son ami émerger de cette masse quand il arrive à hauteur de la scène ; il marche avec aisance et bondit sur celle-ci d’un mouvement souple et puissant. Le nain se retourne vers les spectateurs en levant les bras.
La cohue s’apaise et le silence se fait. Puis les vivats fusent de nouveau quand Kasim brandit sa hache à la vue de tous pour la planter dans le sol. Le bruit de l’assistance devient assourdissant et culmine quand Kasim attrape sa chemise pour la faire passer par-dessus sa tête : le héros va montrer ses trophées, on va voir ses tatouages !
Le haut de son corps, couvert de dessins et d’écritures d’un bleu profond, est mis en valeur par les poses de lutteur que prend le nain. Tous veulent toucher ses cicatrices porte-chance et on lui tend des nouveau-nés, qu’il attrape pour les présenter à la foule. Et chaque fois, la foule salue l’enfant.
Quel comédien ! pense le magicien. Leurs yeux se croisent et le sourire du nain indique que lui aussi est satisfait de son entrée en scène. Puis, le dernier enfant remis à ses parents, il tend les mains en geste de bénédiction et le silence se fait dans l’auberge.
Pour le dieu Ejiwesh, dieu des vents du ciel… et des voleurs !
La foule éclate de rire à cette dernière saillie, Ejiwesh étant un dieu très populaire, mais pas vraiment craint.
Que le silence se fasse !
Et l’assistance de reprendre après lui :
Que le silence se fasse !
Que même le vent écoute l’histoire !
Que même le vent écoute l’histoire !
Le nain prend une grande chope de bière qui est posée sur l’estrade et entame les bénédictions.
À la grande déesse du Nord, qui nous tient dans ses mains et vers qui tous nous reviendrons.
Et il jette généreusement de la bière hors du verre.
À la déesse de l’Est, notre mère nourricière, femme fertile, femme de sagesse et de bonté !
Le geste est ample et de nouveau la bière s’écoule largement de sa chope.
Puis, d’une voix sombre et douce :
À notre soleil du Sud, qui meurt chaque nuit et renaît chaque matin.
Le nain boit une longue rasade, imité par la foule.
À Ejiwesh, dieu des vents et du ciel.
Kasim renverse son verre… mais rien ne s’en écoule. Surpris et interloqué, il regarde vers la foule et, finalement, lève de nouveau sa chope avec une moue de résignation.
Et prince des voleurs !
Et la foule éclate de rire et répond :
À Ejiwesh ! À Ejiwesh !
Le nain passe alors sa chope à un serveur, qui lui tend un petit tambour noir. Serpent connaît bien ce tambour, compagnon du feu, des combats et des contes. Un tambour nain, le tambour du nain bleu !
Kasim le prend, le chauffe avec le brasero qui se trouve à la droite du mage. Nouvel échange de regards, nouveaux petits sourires.
Puis il se retourne, bras tendus ; sa main droite tient le tambour, les doigts de la main gauche vibrent sur la peau d’hippogriffe. Serpent touche son nécessaire à pipe, pour y retrouver la sensation que doit connaître son ami ; il s’agit du même animal. Cela aussi fait partie d

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