Le méridien d Athènes
77 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le méridien d'Athènes , livre ebook

-

77 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Jean-Baptiste, fils d'immigrés grecs apprend le décès de son frère Alexandre. Une vieille promesse d'enfance le contraint à conduire les cendres de celui-ci au pied de l'Acropole. Ce même matin Ann, sa compagne, s'entend confirmer qu'elle est enceinte. Alors que leur quotidien bascule, et qu'autour d'eux de profonds changements politiques et sociaux s'installent, le couple évolue et se retrouve au fil des rencontres et des échanges, réels ou fantasmés, qui parsèment le voyage qui leur fera traverser tout un continent. Pour finalement s'aligner sur un nouveau méridien ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336803500
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Déjà parus

Rue des Écoles

Le secteur « Rue des Écoles » est dédié à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques.

Déjà parus

Cohen (Olivia-Jeanne), La vie est un jeu , roman, 2017.
Piot (Cyrille), Martin Luther King est bien mort le 4 avril 1968 , roman, 2017.
Michel (Jean-Claude), Cap sur les Baléares , roman, 2017.
Robin (Jean-Paul), Du bout du cœur , récit, 2017.
Rudant (Jérémie), Ambition fatale , roman, 2017.
Rouquette (Ariane), Lapin à la marjolaine , roman, 2017.
Comte (Jean-Pierre), Les clés de Saint-Pierre , roman, 2017.
Netter (Gérard), Derrière les rideaux jaunes , roman, 2017.
Daléry (Inès), La hache et le miel , roman, 2017.
Dupont (Jean-François), Le phare de San Nicolò , roman, 2017.
Francès-Vanson (Pascal), Corps étranger , roman, 2017.
Dalstein (Joseph), Faites entrer le coupable , roman, 2017.



Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Titre

Roméo Matsas







Le méridien d’Athènes

Roman
Copyright















© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-80350-0
Dédicace

À ma mère, qui m’a appris à lire
À mes filles, qui m’ont appris à raconter des histoires
À ma compagne, sans qui ce livre n’aurait peut-être été qu’une idée
Prélude
Elle se faisait face dans le miroir. En sous-vêtements, de pied, les yeux plongés dans son regard.
La maison était silencieuse depuis qu’elle était seule. Enfin… seule…
Le majeur posé sur le coin de l’œil droit, elle soulève ses traits et soupire doucement.
– Mon Dieu, que se passe-t-il ?
Sa main se porte sur son ventre. Elle ferme les paupières, respire lentement et décide de s’habiller.
Par la fenêtre de sa cuisine, elle regarde la rue s’éveiller. Un voisin la salue d’un sourire alors qu’il conduit devant lui une jeune enfant sur un tricycle. Le printemps reverdit peu à peu les arbres du quartier.
La chaleur du café la rassure. Dans quelques heures, elle saura…
Jean-Baptiste est parti très tôt. Elle l’a peu vu ces derniers jours. Chacun est pris dans la ronde de ses occupations. Tout est si prévisible, tellement linéaire…
Que dire ? Que faire ?
Penser à ce soir ! A cette exposition qu’elle construit depuis si longtemps. L’aboutissement de son projet, le vrai début de sa galerie. Tout sera prêt.
Mais tout la ramène à ça, lui ou elle. Et l’éloigne du reste.
Bientôt, elle saura. La vie… L’autre vie…
Distraite, elle enfile sa veste et rassemble son sac. Dans le miroir de l’entrée, elle observe une nouvelle fois l’inconnue qui lui fait face. « Bonjour Madame » pourrait-elle presque dire.
Dehors, elle respire l’air d’un matin qui sèche les dernières traces de l’hiver. Troublée par la douceur du temps, elle s’installe dans sa voiture et allume la radio.
La clinique n’est pas loin. Elle sera bien à l’avance à son rendez-vous.
Avant de démarrer, Ann baisse les yeux vers son ventre et murmure en se mordant les lèvres :
– Tu viens, bébé ? Je t’emmène en balade.
Chapitre 1
Printemps 2011
– Monsieur le vice-président ! Monsieur le vice-président !
Depuis plusieurs minutes, Jean-Baptiste Rillas voyait sa secrétaire chercher à attirer son attention à travers la fenêtre de la salle de réunion. Poursuivant sa présentation, il regrettait de ne pouvoir répondre à ses efforts, alors qu’il devinait le désarroi d’Antoinette à devoir se comporter ainsi. Elle avait finalement décidé de se faire violence et entrait discrètement dans la pièce pour l’interrompre.
– Je suis vraiment désolée mais on vous demande au téléphone…
Ne sachant comment réagir, Rillas s’excusa auprès du président Thompson et des membres de la délégation chinoise dont il ressentait, derrière le masque de rigueur, tout le mal qu’ils pensaient de la manière avec laquelle il les abandonnait.
– Que se passe-t-il ? demanda-t-il à voix basse en la suivant dans le couloir.
– Je suis vraiment désolée, s’emballa-t-elle. Jamais en trente-cinq ans je n’ai agi de la sorte mais cela avait l’air important. Je sais que c’est impardonnable mais il faudra m’excuser auprès du président. Vraiment, je ne pouvais pas faire autrement…
– D’accord, d’accord, calmez-vous ! répondit-il en souriant. Dites-moi juste ce dont il s’agit.
– Oui… C’est votre belle-sœur. Elle appelle de l’hôpital. C’est urgent. Votre frère est très malade. Elle veut vous parler.
Un soudain sentiment de découragement emplit Jean-Baptiste. Il regarda le couloir qui longeait les bureaux de la direction et menait, au loin, à une baie vitrée qui laissait découvrir le nord de la capitale. Il aimait le calme aseptisé de ces lieux, protégés du bruit de la ville.
– Antoinette, soupira-t-il, je n’ai pas de « belle-sœur ». Et mon frère est… assez régulièrement à l’hôpital. Je ne sais pas pourquoi ils appellent ici, maintenant, mais bon vous n’y êtes pour rien…
Arrivé devant le bureau de sa secrétaire, Rillas saisit le combiné, pensant n’accorder que quelques instants à cet entretien.
– Jean ? C’est Nathalie.
Cette voix, il la reconnaissait, en effet. Avec tout ce qu’elle amenait d’irréel dans cette journée. Il ferma les yeux.
Nathalie avait un temps partagé la vie de son frère, Alexandre. De cafés en meublés, ils avaient vécu deux ou trois ans dans ce qu’ils pensaient constituer un ménage, là où Jean-Baptiste ne voyait que l’association de deux solitudes.
Son aîné, en effet, se prenait tour à tour pour un philosophe, un garde du corps ou un flambeur de casino mais ne subsistait que grâce aux aides sociales. Depuis plusieurs mois, il habitait une chambre située à l’arrière d’une épicerie. Pour beaucoup, cette adresse n’aurait été qu’une « boîte à lettres » mais lui avait décidé d’y vivre.
Quant à Nathalie, à la fin de leur idylle, elle avait refait sa vie avec un gardien de prison et vendait maintenant des sucreries dans un hall de gare.
– Jean, répéta-t-elle comme pour s’assurer qu’il était bien là, je suis à l’hôpital avec ton frère. Il est tombé cette nuit. La femme du magasin l’a trouvé dans un couloir ce matin en venant nettoyer. Il avait mon numéro dans son portable et, quand il a perdu connaissance, c’est moi qu’ils ont contactée en premier.
– Pourquoi toi ? demanda-t-il bêtement.
– Il m’avait enregistrée comme « Amour ». Comme ça, j’étais toujours le premier numéro qu’il appelait, même quand il avait trop bu… En tout cas, cette fois ça a l’air grave. J’ai prévenu ta maman et ta sœur. Elles sont avec lui dans la chambre. Moi j’ai dû sortir pour te téléphoner.
Jean-Baptiste l’entendit respirer profondément. Elle doit être en train de fumer, se dit-il. Elle reprit.
– Il faudrait que tu viennes. Un des ambulanciers l’a entendu prononcer ton nom et parler de l’Acropole… A mon avis il débloque mais, tu vois, ça nous a marqués qu’il parle de toi. Tu peux venir ? Il faut vraiment que tu te dépêches.
La perspective d’abandonner ainsi sa journée pour rejoindre la ville où il était né était loin d’enchanter Jean-Baptiste.
– Ecoute Nathalie, dit-il, énervé, je suis en train de bosser et Alex nous fait ce genre de conneries à peu près tous les trois mois !
Du coin de l’œil, il vit Antoinette se raidir à l’écoute de cette familiarité.
– Cette fois c’est grave, je te le jure, répondit-elle. Je l’ai déjà vu « bourré » mais là, il a perdu beaucoup de sang. Le docteur dit que c’est le foie. Il ne le trouve plus, comme s’il était « liquéfié ».
– Liquéfié !? Exaspéré, Rillas espéra un instant que cette conversation n’était que le fruit de son imagination. Il regarda Antoinette qui avait pourtant l’air bien réelle, assise face à l’écran de son ordinateur et aux photos de ses petits-enfants.
– Oui, elle tenta de se justifier, moi aussi j’ai pas compris mais ils disent que c’est comme « dissous ».
– Je sais ce que signifie « liquéfié » mais ce n’est pas possible… Ils sont comment les docteurs ?

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents