Le monstre de Kiev

Sylvain Johnson

Description

Grigori Tarasovski, un condamné au goulag pour un h6orrible crime qu’il n’a pas commis, découvre la violence et la folie de son espèce au sein des camps de prisonniers.
Toutefois, il s’aperçoit que l’enfer de Sibérie cache autre chose: des entités innommables, monstrueuses, nées d’une légende antique.
La source de leur création – et de leurs pouvoirs – est tout près.
Une source capable de changer le destin des hommes.
Et de les détruire.

Sujets

• Thrillers
• Fiction

Informations

• Publié par: Éditions AdA
• Date de parution: 30 mars 2018
• Nombre de lectures: 11
• EAN13: 9782897863630
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Copyright © 2018 Sylvain Johnson
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision éditoriale :Simon Rousseau
Directeur de collection : Simon Rousseau
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier : 978-2-89786-361-6
ISBN PDF numérique : 978-2-89786-362-3
ISBN ePub : 978-2-89786-363-0
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
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1385, boul. Lionel-Boulet
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Johnson, Sylvain, 1973-, auteur

Le monstre de Kiev / Sylvain Johnson.
ISBN 978-2-89786-361-6
I. Titre.
PS8619.O483M66 2018 C843’.6 C2017-942506-4
PS9619.O483M66 2018

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31750 Escalquens — France
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Remerciements
La partie la plus « facile » dans ce métier d’auteur, c’est l’écriture. Un acte solitaire, parfois à mi-chemin entre la torture et le plaisir. Un abandon complet, la mise en chantier de nos rêves, nos illusions, nos désirs et nos peurs. Toutefois, entre le moment où l’idée du roman nous vient à l’esprit et celui où le livre se retrouve finalement en librairie, il y a toute une machine, bien huilée et essentielle, qui se met à l’œuvre. Une équipe que je voudrais remercier. Tout d’abord Simon Rousseau, mon directeur littéraire, dont le professionnalisme et le souci du détail furent fondamentaux afin de peaufiner le texte et améliorer l’histoire. Un gros merci aussi aux éditions ADA pour non seulement avoir accepté le manuscrit, m ais pou r permettre aux écrivains québécois exilés un peu partout d’être reconnus pour ce qu’ils sont, des enfants de la Belle Province. Je remercie Gaëlle Dupille pour les idées et les commentaires, ainsi que la lecture du manuscrit. Bien entendu, il m’est impossible d’ignorer l’apport importa nt à c e roman de ma femme. Par sa confiance, ses encouragements, sa présence à mes côtés et toutes les discussions fol les que nous avons eus dans les lieux l es pl us divers. Il m’est difficile d’imaginer ce que peut représenter être l’épouse ou le mari d’un écrivain. Toutes ces heures de doute, de délire pour une histoire fictive. Toutes ces fois où je me suis levé au milieu de la nuit, à la hâte, pour prendre des notes.
Merci à tous les libraires, qui mettent en évidence les livres de chez nous dans leurs vitrines.
Enfin, un grand merci à tous les lecteurs, les miens et ceux des autres, parce que c’est la lecture qui nous garde jeunes, qui nous fait voyager, nous fait rêver. Sans les lecteurs, les écrivains ne seraient qu’une bande d’illuminés en plein délire.
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Citations
« Nous avons tous un goulag intime, au fond de nous une injustice qui ne sera jamais digérée. Nous sommes tous des Russes amnésiques. »
Frédéric Beigbeder
« Même dans un goulag, rien ne peut arrêter la diffusion de certains rêves. Et c’est la diffusion du rêve qui, dans une lutte idéologique, est l’arme la plus puissante. »
Allan Bay
La legende de saint Christophe
Cette légende prend naissance dans le lointain royaume de Canaan, à l’époque où la chrétienté n’en était encore qu’à ses balbutiements. C’est là que vivait un homme du nom de Réprouvé, facilement reconnaissable par les traits de son visage menaçant et son gabarit de géant. Plus d’un fuyait devant lui, par peur de soulever son courroux.
Réprouvé s’était donné comme mission de servir le plus puissant des souverains du monde. Rien de moins. Il se retrouva donc au service du roi de Canaan, dont l’armée était redoutable, la fortune vaste et ses temples dédiés aux divinités païennes répartis dans tout le pays. Cela fut toutefois de courte durée. Un jour, Réprouvé entendit son bon roi parler du diable à l’un de ses con­seillers. Il murmurait, sa voix trahissant sa peur et sa méfiance. Réprouvé comprit alors qu’il se devait de servir ce diable, peu importe ce qu’il était. Il se lança donc, malgré les supplications de son roi pour n’en rien faire, à la recherche du diable, ce qui l’entraîna sur les routes sablonneuses du royaume.
Au détour de mille chemins, il y rencontra une troupe de bandits chevauchant des montures magnifiques. On lui demanda ce qu’il faisait sur cette route, et il leur répondit être à la recherche du diable en personne. Le chef des brigands avoua alors être ce diable recherché, ce dont Réprouvé n’avait aucune raison de douter. Il se m it d onc aussitôt à son service, redoutable guerrier terrorisant ses adversaires par sa taille et sa violence sur le champ de bataille. Plusieurs jours passèrent ainsi, des semaines, avant que la troupe ne s’immobilise devant une grande croix placée sur le côté de la route. Le chef ordonna un détour, soudain apeuré, et Réprouvé lui demanda pourquoi. Le bandit répondit qu’il craignait la croix, et Réprouvé apprit à ce moment que le diable craignait le Christ. Le géant se mit à réfléchir et comprit que le chef des bandits, le diable, n’était pas le plus puissant des souverains. Il quitta alors le groupe, poursuivant sa route en solitaire.
Il rencontra finalement un ermite sale, puant, à la barbe longue et au gosier asséché. Réprouvé lui demanda où il pouvait trouver ce Christ, et l’homme prit le temps de l’éduquer au sujet de la foi chrétienne. Réprouvé l ui dema nda comment il pourrait servir le Christ, et l’ermite lui suggéra la prière et le jeûne. Réprouvé avoua être incapable d’une telle chose, puisqu’il aimait bien trop manger. Que pouvait-il donc faire pour servir le Christ ? Pour être au service de son nouveau seigneur ? L’ermite lui suggéra, en raison de sa taille et de sa force, de se rendre à la rivière afin d’y aider les passants à traverser le cours d’eau difficile. Il convainquit le géant que le Christ serait ravi de ce service rendu.
Réprouvé acquiesça et se rendit à la rivière, où il exerça sa tâche de passeur avec dévouement durant plusieurs saisons. Il sauva beaucoup de gens de la noyade, permit à des familles entières de passer d’une rive à l’autre. Vint un jour où un enfant se présenta, requérant les services du passeur. Réprouvé s’engagea donc dans la rivière avec l’enfant sur son dos. Lorsqu’il se retrouva au centre du cours d’eau, un étrange phénomène se produisit. Le débit de la rivière augmenta, le niveau de l’eau grimpa, les flots gorgés le firent douter de réussir la traversée habituelle. Encore plus énigmatique fut le poids de l’enfant, qui décupla, lui donnant l’impression de transporter un chargement de pierre. Réprouvé crut bien qu’ils allaient se noyer, emportés par le courant déchaîné. Ce fut tant bien que mal qu’ils s’échouèrent de l’autre côté du torrent. Réprouvé était à bout de souffle, ses muscles en feu, une crampe lui déchirant l’estomac. Il regarda l’enfant et lui dit : « Tu m’as mis en danger, je croyais bien un moment transporter le monde entier sur mes épaules, je crois qu’il me serait impossible de trouver plus lourd que toi. » L’enfant, qui le regardait, répondit : « Non seulement as-tu transporté le monde sur tes épaules, mais celui qui l’a créé, puisque je suis le Christ, ton roi que tu serviras dorénavant. » Sur ce, l’enfant se volatilisa, laissant Réprouvé seul sur la berge d’u