Le Zarco
178 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Le Zarco est un roman réaliste publié au Mexique au début du XXe siècle par Ignacio Manuel Altamirano. Basé sur des faits et des personnages réels, il donne à connaître, outre la tension dramatique qui le structure, la vie quotidienne au Mexique de l'après-indépendance. Ce livre qui est considéré, encore aujourd'hui, comme un classique de la littérature mexicaine, constitue une sorte de témoignage romancé de l'accession à la modernité pour ce pays et méritait d'être connu par le public français.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 160
EAN13 9782296683082
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Zarco
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09853-4
EAN : 9782296098534

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Ignacio Manuel Altamirano


Le Zarco


Traduit de l’espagnol (Mexique)
par Françoise Léziart


L’Harmattan
Titre original :
El Zarco de Ignacio Manuel Altamirano

Traduction de l’ouvrage paru aux Ediciones Océano
Mexico (1986)
Note du traducteur


Certains termes propres à la langue mexicaine apparaissaient dans le texte en italique, ils ont été reproduits de la même façon dans la traduction française, la plupart du temps, accompagnés de notes explicatives en bas de page.
D’autre part, pour rendre le texte plus accessible à un public actuel il a été nécessaire de procéder à son allègement. De nombreuses répétitions ont donc été supprimées et des phrases trop longues ont été réduites ou séparées les unes des autres en fonction du contexte. Il ne s’agissait en aucun cas de trahir le texte original mais simplement de le rendre plus lisible.
Introduction
Ignacio Manuel Altamirano est né en 1834 à Tixtla, dans la province de Guerrero. Il est l’un des tous premiers écrivains d’origine indienne au Mexique et la figure littéraire la plus représentative de la période qui a suivi l’accession de ce pays à l’indépendance dans les années 1820.

Dans sa jeunesse, il obtient ainsi une bourse pour étudier à Toluca où il apprend l’espagnol, le latin, le français et la philosophie. D’abord maître d’école, comme le personnage de l’un de ses récits au titre éponyme, il entreprend ensuite des études de droit à l’université de Mexico, ce qui lui permet de compléter son bagage culturel et de diversifier ses centres d’intérêt. Et c’est tout naturellement vers la politique qu’il se tourne en développant également des activités journalistiques. Il parvient à être député à la fin des années 1850. Son engagement va même plus loin puisqu’il participe directement aux combats contre l’invasion française menée par l’Empereur Napoléon III et l’Archiduc Maximilien d’Autriche, éphémère monarque du Mexique de 1864 à 1867. Cette date marque, en effet, le retrait des troupes françaises et l’arrivée à la présidence de la République du premier chef de gouvernement métis : Benito Juarez (1867-1872).

Reconnu pour sa bravoure et la véhémence de ses prises de position nationaliste, Ignacio Manuel Altamirano devient alors un personnage de premier plan de cette jeune République. A la fois écrivain, professeur, journaliste, politicien et traducteur, il dirige, par exemple, la revue hebdomadaire El Renacimiento pendant l’année 1869 qui lui sert de tribune et publie la plupart de ses ouvrages entre 1869 et 1888. Conscient, alors, du décalage entre ses aspirations pour la nation mexicaine et la réalité socioculturelle du moment, il demande à occuper des charges officielles à l’extérieur du pays comme celle de Consul en Espagne. En 1889, lors d’un voyage en Italie où il demeure, il décède à San Remo en 1893. Quelques quarante ans plus tard, ses cendres seront transportées à « La Rotonde des Hommes Illustres », le Panthéon mexicain, en hommage aux services rendus à la patrie.


Son œuvre et ses idées


La présence d’Ignacio Manuel Altamirano parmi les intellectuels mexicains marque un tournant dans la société mexicaine dominée par une élite, très minoritaire, formée de créoles. L’Indépendance allait donc permettre à quelques hommes (peu nombreux) appartenant à une classe sociale inférieure d’accéder au droit de parole. Et c’est pour cela que, plus encore que les autres écrivains de son époque, il va se sentir investi d’une mission : celle de défendre la nation mexicaine et ses institutions encore fragiles. Il est également mû par un autre idéal : participer à la création d’une littérature nationale accessible au plus grand nombre. On voit là que son optique rejoint celle d’autres écrivains, presque contemporains, comme Victor Hugo qui déclarait, lui aussi, vouloir « mettre un bonnet rouge au dictionnaire » et contribuer ainsi à l’instauration d’une véritable démocratie culturelle en France.

Il y a pourtant chez Ignacio Manuel Altamirano une sorte de naïveté idéaliste, une certaine difficulté à prendre de la distance par rapport aux choses et aux êtres humains que l’on retrouve dans ses œuvres, souvent dépourvues de second degré. Il est, en fait, attaché au genre du réalisme qui lui paraît le seul capable de donner le bon exemple au lecteur. Il veut lui inculquer des valeurs comme celle du devoir, de l’honnêteté, susceptibles de forger la nouvelle envergure morale de la société mexicaine à l’aube du XX e siècle. Il pense, grâce à cela, que l’Etat national pourra parvenir à se consolider mais l’on verra que les révolutionnaires du début de ce même siècle, eux, lui ôteront finalement tout crédit…

Humaniste, Ignacio Manuel Altamirano l’était certes et également patriote comme le requérait la circonstance historique ; ses ouvrages le montrent bien d’ailleurs, tout comme ils reflètent les peurs et les espoirs de son époque. La société mexicaine de la deuxième moitié du XIX e siècle était un peu à l’image de cet auteur, libérée et en quelque sorte victime de cela.

Les ouvrages les plus importants d’Ignacio Manuel Altamirano, outre ses articles de presse et ses essais, sont des récits basés sur la réalité plutôt que de véritables romans. Citons ce recueil de chroniques intitulé Paisajes y leyendas (1884), présentant coutumes et traditions mexicaines et destiné à forger l’identité nationale. En ce qui concerne le domaine de la fiction, Clemencia publié en 1869 est une histoire sentimentale très moraliste dont l’intrigue se situe en pleine invasion française (1862-1867) et qui se termine de manière dramatique mettant l’accent sur le piège des apparences, dans lequel est tombée la belle héroïne du même nom. Malgré ses défauts, cet ouvrage est considéré comme l’un des premiers romans modernes au Mexique.

Navidad en las montanas (1871) est un autre récit qui propose en modèle une forme de vie simple s’appuyant sur les vraies vertus chrétiennes, en opposition avec les comportements pragmatiques et artificiels générés par le profit résultant de l’urbanisation naissante. El maestro de escuela est un récit postérieur du même type faisant de l’enseignement un véritable sacerdoce. Il existe encore d’autres ouvrages de cet auteur dont le titre renvoie à chaque fois à une personnalité féminine : Julia (1870), Antonia (1872), Beatriz (1873), comme si la recherche d’esthétisme, pour cet auteur, provenait de la beauté de la femme évoquée plutôt que de la thématique choisie ou de l’écriture.


Le roman : « Le Zarco »


Cet ouvrage porte un sous-titre : Eléments de la vie mexicaine (1861-1863). Ignacio Manuel Altamirano en a commencé la rédaction en 1885 ; c’est, en effet, un texte dont les premiers chapitres sont publiés dans la presse sous la forme de roman-feuilleton, à relier par la suite pour en faire un livre comme le voulait la coutume à cette époque. Il le terminera en 1888, trois ans plus tard, mais sa parution en librairie n’interviendra qu’en 1901. Il connaîtra plusieurs rééditions dont la plus récente aux éditions Océano de Mexico en 1986. Il y a eu également deux versions cinématographiques, en 1919 d’abord, puis en 1957, assez éloignées de la lettre du texte.

Ce roman cultive l’esprit « couleur locale » dans la tradition romantique et est aussi empreint d’un certain naturalisme avant l’heure à la manière de Zola. Il mêle, une fois de plus, l’événementiel et l’anecdotique en mettant en scène trois archétypes : Le Zarco, un jeune mexicain aux cheveux blonds et aux yeux bleus dont le physique avenant contraste avec celui d’un voleur et d’un assassin. Manuelita campe la belle ambitieuse et Nicolas, le forgeron, qui est un jeune Indien incapable de tromper ou de trahir et s’

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