Les faméliques
100 pages
Français

Les faméliques , livre ebook

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100 pages
Français

Description

L'ensemble de ces nouvelles est un vibrant témoignage de la servitude vécue par plusieurs peuples. Les courts récits que narre l'auteur s'ajoutent à la liste déjà longue des doléances de ceux qui ne participent pas à la dérive d'un monde d'autant plus fier qu'il ne veut pas avouer sa faillite fondamentale. Un souffle libérateur émane de ces pages de résistance, au sens digne et noble du terme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 7
EAN13 9782296486690
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0079€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES FaMÉlIQUES
Tous droits de traduction, de reproduction, d’adaptation et de représentation réservés pour tous pays.
© Acoria 2011 ISBN : 978-2-35572-060-4 Email : contact@acoria.fr Site Web : www.acoria.fr
AlbERt KaMbI BItChènE
Les fAméLiques
Nouvelles
En mémoire de :
Sylvain BEMBA Sony LABOU TANSI J.B. TATI LOUTARD et Tonton Arsène Sylvère SAMBA
PréfAce
Si l’on demandait à Albert Kambi-Bitchène de composer une bibliothèque idéale, nul doute qu’il rangerait en bonne place des œuvres de l’écrivain égyptien Cossery, auteur de récits poignants sur les pauvres gens de la vallée du Nil. Nous évoquerons notamment des titres comme « Mendiants et orgueilleux » et surtout « Les Hommes oubliés de Dieu », cet ouvrage paru vers 1945, qui va plus loin que les mots en donnant l’impression qu’un livre unique est capable, selon son contenu, de subvertir le destin d’un peuple. On se surprend à rêver d’un scénario idéal : les jeunes officiers égyptiens qui, dans les années 1950, mirent fin à la dynastie de Farouck, montèrent peut-être à l’assaut du ciel en tenant d’une main le fusil et de l’autre l’ouvrage le plus célèbre d’Albert Cossery. C’est trop beau sans doute pour être vrai, car la vérité de l’art n’est pas la vérité de la vie, même si celle-là peut parfois indiquer l’avènement de celle-ci. En effet, il arrive (lorsque les circonstances le permettent) que les deux vérités se rencontrent, portées sur les ailes d’une fulguration qui dévoile aux hommes éblouis ce monde renversé dont parle le Talmud « les plus hauts en bas, les plus bas en haut ». On aimerait alors que la littérature fût, plus qu’une simple annonciatrice des changements sociaux, l’un des facteurs déterminants de ceux-ci. Il ne faut pas se leurrer cependant, tout en reconnaissant qu’une certaine production littéraire peut aider à renouveler la vie, ne serait-ce qu’en contribuant à modifier dans l’œil du plus grand nombre la perspective de l’avenir, la dimension et la signification des choses, le sens des valeurs sociales nouvelles. On sait depuis longtemps (les albums de Henri Cartier-Bresson l’ont confirmé) que la photographie n’a jamais été neutre. Le monde prétendument objectif qu’elle nous présente est chargé d’un fort coefficient de subjectivité. Ce n’est pas un objet innocent que nous
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voyons, mais l’image de cet objet à travers le regard de l’opérateur. Jean-Paul Sartre a pu dire à ce propos, commentant certaines photos représentant les hommes dits de couleur que l’Occident avait remisé ses canons pour utiliser à la place le mépris « la forme moderne du massacre ». En lisant ce premier recueil de nouvelles d’Albert Kambi-Bitchène, j’ai été frappé par l’acuité de son regard d’opérateur. Malgré ses déclarations d’intention, ce jeune auteur qui croit seulement verbaliser laisse transparaître en réalité une profonde sympathie pour les pauvres gens, un mal-être pour les misères sociales que sa plume nous révèle avec la rigueur d’un scalpel. Ce témoin ou cet observateur se contente de laisser parler les faits, et cet effacement volontaire donne à son écriture une retenue de ton qui polit mieux les personnages, fait ressortir les situations avec la netteté d’un bas-relief. Cette économie de moyens nous a fait penser un moment que Bitchène prenait probablement appui sur un éminent prosateur russe, Tchéchov, auquel il aurait tout au moins emprunté le titre d’une de ses nouvelles « Salle 6 » pour titrer la sienne « Salle 121 ». Il nous a dit ne pas avoir encore lu l’auteur de « La Mouette », « La Cerise », et tant d’autres œuvres. Quoi qu’il en soit, la résolution de notre nouvelliste congolais est manifestement de « peindre des vies moyennes dans une vérité sans fard », comme le recommandait Joyce pour qui l’artiste doit prendre des distances par rapport à ses créatures. Pourtant, il ne viendrait certainement pas à l’idée de Bitchène d’aller aussi loin que l’illustre Irlandais détaché de la morale et de la société planant comme Dieu le Père « … ou derrière ou au-delà, ou au-dessus de son œuvre, invisible, subtilisé, hors de l’existence, indifférent, en train de se curer les ongles ». Il suffit de lire le poème intitulé « Les Faméliques » mis en exergue, poème qui a d’ailleurs donné son nom à l’ensemble du recueil des nouvelles, pour savoir que Bitchène n’est pas insensible à ce qui se passe autour de lui.
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