Les Larmes d une martyre
202 pages
Français

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Les Larmes d'une martyre , livre ebook

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202 pages
Français

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Description

Une jeune femme, Thiaré, a prouvé par son courage et sa lutte pour les droits civils et les droits de la femme qu'une action directe et non-violente avec un but précis, peut changer le cours de l'histoire.Par sa simplicité, sa ténacité, elle essaie d'indentifier la femme comme un espoir. Chaque larme versée par une femme témoigne d'une bataille durement menée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296486485
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les larmes d’une martyre
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen

Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.

Dernières parutions

René GRAUWET, Au service du Katanga. Mémoires , 2012.
Antoine MANSON VIGOU, Journal d’un demandeur d’asile , 2012.
Brigitte KEHRER, Pourdre d’Afrique, 2012.
Patrick Serge Boutsindi, Bal des Sapeurs à Bacongo , 2011.
Alice Toulaye SOW, Une illusion généreuse , 2011
Kapashika DIKUYI, Le Camouflet , 2011.
André-Hubert ONANA MFEGE, Le cimetière des immigrants subsahariens, 2011.
José MAMBWINI KIVUILA KIAKU, Le Combat d’un Congolais en exil, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Mais qui a tué Sambala ?, 2011.
Gilbert GBESSAYA, La danse du changer-changer au pays des pieds déformés, 2011.
Blommaert KEMPS, Confidences d’un mari désabusé, 2011.
Nacrita LEP-BIBOM, Tourbillons d’émotions, 2011.
Eric DIBAS-FRANCK, Destins maudits , 2011.
Zounga BONGOLO, L’arbre aux mille feuilles , 2011.
Otitié KIRI, Comme il était au commencement , 2011.
Mamadou SY TOUNKARA, Trouble à l’ordre public , 2011.
Liss KIHINDOU, L’expression du métissage dans la littérature africaine. Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes et Ahmadou Kourouma , 2011.
Jacques ATANGANA ATANGANA, Les fourberies d’Essomba , 2011.
Frédéric TRAORE, La guerre des pauvres et le destin de Hassan Guibrilou. La dent de l’aïeule, tome III , 2011.
Frédéric TRAORE, Les affres de l’enfer. La dent de l’aïeule, tome II , 2011.
Frédéric TRAORE, Chassé-croisé sur Fadougou. La dent de l’aïeule, tome I , 2011.
Lulla Alain ILUNGA, La gestion du pouvoir , 2011.
Abdou DIAGNE


Les larmes d’une martyre


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96339-9
EAN : 9782296963399

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A
Ma mère, la femme africaine

Mes tantes Oumy et Ndiallou que je ne cesserai de remercier

Aissatou et Amina Ardo Diallo, les princesses peules

Feu Mame Anta Faye, qui nous a quittés prématurément
A
Pithia, Méry, Fat’mata qui éclaircissent Regard de Femme

Aissata Sissoko, la princesse du Mali

Fatou et Mame Coumba Mbengue

Oulimata Ba, Dija Diop et Rougui Dia, vive les rim

Fatimata Dia, la jogaliste

Mariama N’diaye, la femme savante

Aude Bernard qui m’a apporté un regard arc-en-ciel sur le monde

Fanta Doukouré, Mame Diarra Touré et Adji Bal

Sans oublier

Toutes celles qui, à l’image de Thiaré, s’évertuent à rendre le monde meilleur
À force de nager dans l’utopie, la vie finit par se moquer de nous. Durant mon long séjour, recroquevillé dans un silence de froid près des frontières allemandes, je rêvais de retrouver, après une longue absence justifiée, un pays paradisiaque, une terre paisible, merveilleuse ; le pays d’Afrique noire le plus proche de l’Europe, de par son histoire, de par ses hommes. Transition entre les sables chauds du Sahara et la luxuriance des grandes forêts tropicales, carrefour ethnique et religieux, pays de contrastes, le Sénégal est aussi la patrie du bon accueil, de la tolérance et de la bonne humeur, du moins, tel est l’image que j’en avais.

À l’agence de voyages de Broglie, où je suis allé acheter mon billet pour répondre à l’invitation de mes amis de Mouvement des Jeunes Patriotes, mais aussi à l’appel du cœur, le commis, endimanché en costume-cravate, comme pour donner du solennel à l’événement se fit un plaisir, le sourire à pleines dents, de me chanter les louanges du pays, comme si je ne le savais pas avant lui.

Bien assis sur son fauteuil en cuir, ses mains bien posées sur son bureau, laissant sortir les boutons de manchette dorés de sa chemise, comme pour mieux m’amadouer, je me laissais convaincre que mes rêves n’étaient nullement cauchemardesques. Il psalmodia ce discours qu’il avait certainement l’habitude de sortir aux toubabs , oubliant un moment que la noirceur de mon cuir tirait de celle de la Kaaba. Je hochais la tête à chaque phrase qu’il prononçait, comme pour lui signifier qu’il n’avait pas vraiment besoin de trop en dire, j’étais déjà convaincu. Après lui avoir remis mon chèque, il m’offrait une petite brochure chaude et colorée où je pouvais encore lire des panégyriques sur ma destination prochaine.

« Le Sénégal fait partie intégrante de la culture européenne pour ne pas dire française et certains noms en témoignent : Mermoz, St Exupéry, l’Aéropostale et St Louis ; Gorée : l’île des esclaves, Dakar : le port mythique, Léopold Sédar Senghor : le poète-président…

De Saint-Louis, ancienne capitale d’un passé colonial prospère, à Ziguinchor, l’accueillante ville casamançaise, en passant par Gorée, l’île mémoire et les marchés de Dakar, la Somone, Saly, M’Bour, les amateurs de balades urbaines trouveront sans doute de quoi s’émouvoir…

Sénégal, terre des contrastes : au nord, des paysages sahéliens secs, proches du désert ; au sud, une végétation luxuriante de forêts tropicales ; au centre, la savane ou règne le baobab, l’emblème du pays ; à l’Est, les premiers massifs du Fouta Djalon, et la côte Atlantique, sauvage au nord de la presqu’île du Cap-Vert, plus découpée et plus calme au sud.

Fous de nature, vous serez tentés par des sorties en brousse ou des curiosités comme celle de Popenguine, celle du lac Rose, qui décline sa couleur sur tous les tons, celle de l’île aux Coquillages de Joal Fadiouth ou encore par les différents parcs nationaux du pays.

On ne découvre pas le Sénégal : on le vit, on le sent et on se met à vibrer. C’est le choc de la modernité avec les traditions ancestrales, le choc de la civilisation et de la négritude. Et lorsqu’au retour, vous aurez reposé le pied sur votre sol pluvieux, vous aurez l’impression d’avoir vécu un mirage ; le sourire sénégalais vous aura marqué à tout jamais, et le son des tam-tams résonnera dans votre tête. Ce rêve n’est pas un rêve : c’est la réalité sénégalaise, c’est un autre monde, une autre façon de penser, une autre manière d’aimer ».

Ces jolies phrases, je les ai lues dans une page dévouée au Sénégal, et le vendeur de billets me contait la même beauté du pays de mes rêves. Même si ce sont ces souvenirs que j’en avais, rien que le plaisir supplémentaire de les entendre à nouveau, peu importait le degré de véracité de ces propos, me faisait vibrer.

Loin du pays, ici où règne un froid blanc, je me suis forcé, dans l’attente de retrouvailles de rêve, à une consommation exagérée et mortelle d’images dictées par l’envie de voir le pays sortir des entrailles de la pauvreté. La beauté des images que j’avais de ce dernier m’ont toujours rendu fier, et qui plus que moi, se plastronnait à chaque fois, qu’un débat sur le Sénégal était ouvert, tant les souvenirs me hantaient au quotidien. Des images de mon enfance me revenaient à tout instant, surtout celles qui sont restées indélébiles.

Je me souviens encore, quand j’étais petit, âgé à peine de six saisons des pluies, un jour, dans un pays que jadis j’adorais, que je tiens toujours dans mon cœur malgré les dernières nouvelles pas rassurantes que j’ai eues, comme le plus beau des présents, s’est passé une magnifique histoire parmi d’autres de mon enfance.

C’était au Sénégal, un pays de l’ouest de l’Afrique, un jour d’été après un bon petit repas comme dans tous les pays chauds, un bon ceebu jën {1} comme le savait bien faire ma mère, après les concerts gustatifs, suivi d’un bon àttaya , toute la famille, excepté mon grand-père qui était parti travailler au marché, faisait sa sieste pour précipiter la digestion. Le quartier était tout calme, tout vide. Seul le concert des mouches répondant à l’appel de la poubelle nauséabonde et pestilentielle bourdonnait et gâchait ce

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