Les Tegs 2
210 pages
Français

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Les Tegs 2 , livre ebook

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210 pages
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Description

Ils étaient là avant les Tegs. Ils étaient là avant la chute de l’ancien monde. Et ils seront toujours là quand le nouveau tombera, quand ils le pousseront dans des ténèbres encore plus sombres. Et « lui » s’arrangera toujours pour tirer les bonnes ficelles à son avantage. « Lui » qui a tout provoqué, qui est la cause de ce cauchemar, a aussi le pouvoir de tout réparer. Il devra choisir entre L’Humanité et son essaim. Choisir qui trahir, qui éliminer, qui soutenir, qui aimer, qui détruire...


Le destin de Naël, Flash, Hanako et de Ma-L est entre ses mains, ouvrera-t-il les doigts ou les broiera-t-il dans sa paume ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2016
Nombre de lectures 43
EAN13 9782819100959
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

L’Essaim


LES TEGS 2
Du même auteur aux Editions Sharon Kena


Pari tenu !
Mon humour fascinant 1 à 5
Espace personnel
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Umbrella
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Mell 2.2




L’Essaim


LES TEGS 2
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »


© 2016 Les Editions Sharon Kena
www.leseditionssharonkena.com
Ne pas confondre le sous-titre de ce tome « L’essaim » avec « Les seins », merci.
Table des matières


Dossier N° 1
Dossier N° 2
Dossier N° 3
Dossier N° 4
Dossier N° 5
Dossier N° 6
Dossier N° 7
Dossier N° 8
Dossier N° 9
Dossier N° 10
Dossier N° 11
Dossier N° 12
Dossier N° 13
Dossier N° 14
Dossier N° 15
Dossier N° 16
Dossier N° 17
Dossier N° 18
Dossier N° 19
Dossier N° 20
Dossier N° 21
Dossier N° 22
Dossier N° 23
Dossier N° 24
Dossier N° 25
Dossier N° 26
Dossier N° 27
Dossier N° 28
Dossier N° 29
Dossier N° 30
Dossier N° 31
Épilogue
Archive 1

Code : Thémis-1985
Dossier N° 1



Je suis la plus heureuse au monde.
Nous vivons pour une juste cause, notre contribution en vaut la peine. Je m’offre avec joie, parce qu’ainsi je fais partie d’un tout où nous sommes les éléments primordiaux au bien-être de la société. Les autres filles ne comprennent pas mon point de vue, tout autant que je ne saisis pas leur rancœur. Nous sommes les rouages principaux d’un engrenage parfait pour la survie de notre belle communauté. Il n’y a aucune honte à avoir de donner son corps, si cela permet à une population supérieure de perdurer. Mes sœurs de dortoir décrètent que nous subissons une exploitation pitoyable, que nous ne valons pas mieux que de simples objets usuels du quotidien. Ce qu’elles peuvent être naïves ! Je me réjouis de servir la race supérieure, sans nous, sans nos précieuses glandes endocriniennes, les Tegs ne survivraient pas. Les hommes-libellules sont dépendants aux hormones des humaines, autrement dit au Pollen . Leur addiction prouve que nous ne sommes pas l’espèce soumise, mais que c’est bel et bien eux. S’ils ne possédaient pas les centres de culture pour récolter notre substance les menant à la félicité, les sauterelles humanoïdes sombreraient dans la démence. Je considère donc les avoir à notre merci, et non le contraire. Je suis plus clémente et encline que d’autres filles à vouloir qu’ils survivent, ainsi je ne rechigne pas aux prélèvements à répétition. Je fais mon devoir. Je suis la raison de mon existence. Les femmes enfermées dans le complexe hospitalier ont toutes cinq implants cathéters reliés directement aux zones exécrant le Pollen . C’est notre rôle que j’accepte pleinement, car je suis importante. J’ai ma place dans cet univers. Je sais à quoi je sers ; à créer la drogue vitale aux Tegs. Aucun d’entre eux n’est capable de tenir sans sa dose, ainsi les Fleurs, comme ils nous nomment si gentiment, dirigent leur vie. Une certaine fierté m’emplit l’esprit en songeant à tous ces êtres à la peau cuivrée inhalant mes effluves. Un honneur qu’aucune autre fille de notre secteur n’est en mesure de comprendre. Je me porte toujours volontaire pour des extractions supplémentaires. Je veux prendre des initiatives pour les autres. J’ai l’âme d’une meneuse, sauf que personne ne souhaite me suivre. J’ai vu le jour entre ces murs d’albâtre aseptisés et j’aime vraiment cet endroit sécurisant. Ce bâtiment gigantesque représente le cocon protecteur parfait dans lequel je désire évoluer, grandir et mourir. J’adore avoir parfois la permission de rendre visite à celle qui a été comme une mère pour nous, l’infirmière Cyanea, l’une de nos nombreuses nourrices. Elle travaille là où poussent tous les Bourgeons que nous avons été, avant de devenir de magnifiques Fleurs prêtes pour la moisson. Seulement, depuis quelque temps, je ne demande plus à pouvoir jouer avec les petites de la grande serre ou bercer les bébés qui viennent de voir le jour. Leur présence m’est devenue insupportable. Je me souviens d’une époque où cette nurserie grouillait de bambins, où les rires résonnaient et enchantaient tous les Tegs du centre de culture. Hélas, les naissances masculines prédominent et le nombre de Fleurs décroit fatalement. Nous n’y arrivons plus ! Nous comptons sur les doigts d’une main les naissances de femelles rien que cette année. Je n’ai pas dérogé à cette règle atroce. Les docteurs ont pris la décision de m’avorter il y a quelques mois, quand ils se sont rendu compte à l’échographie que j’attendais un mâle. J’ai accepté leur sentence. Néanmoins, ça a été un déchirement difficile à surmonter, surtout seule. Si seule et démunie depuis qu’elle n’est plus là, auprès de moi.
Je suis loin d’être appréciée par mes sœurs de dortoir, à cause de mes convictions. Elles me voient comme une traîtresse, alors que c’est tout le contraire, je ne suis pas réfractaire au système, pas l’ombre d’une anarchiste comme Pâquerette ou Renoncule. Après de nombreux passages à tabac sous les douches, j’ai fait le choix de me tenir tranquille et en retrait, je ne la ramène plus. Surtout, ne jamais riposter. Ne jamais rendre les coups. Je l’ai appris à mes dépens. Ne jamais s’opposer aux autres. Je garde mes idées pour nous et continue d’offrir mon Pollen avec enthousiasme. Je prends mille précautions à sympathiser avec le corps hospitalier, cachant mon admiration devant la puissance de leur espèce. Je me sens si petite, si insignifiante face aux médecins de culture tellement charismatiques.
Depuis plusieurs années, nos responsables de secteur changent constamment, environ tous les trois à six mois, ils effectuent des roulements. Un cas lointain d’un praticien ayant déserté son poste est à l’origine de cette procédure. C’est ainsi que nous faisons la connaissance d’un nouveau venu, le Docteur Mellifera, qui s’occupera du dortoir 45 pour les prochaines semaines. Nous le rencontrons pour la première fois pour notre vaccin trimestriel contre la mousse, une grave maladie propagatrice qui se déclenche lors d’un contact physique entre un Teg et une humaine, qui étrangement n’affecte pas nos mâles. Bien que le personnel hospitalier prenne déjà de nombreuses précautions, comme leur hideuse combinaison blanche et leur double paire de gants en latex, le rétro-sérum nous préserve mieux que tout.
Je ballote mollement mes jambes, perchée sur la rambarde métallique de ma couchette. J’aime me perdre dans la contemplation de petites choses et, aujourd’hui, mon intérêt se porte sur un fil décousu de l’ourlet de ma tunique immaculée, celle-là même que nous arborons toutes, sans exception. La porte s’ouvre à la volée, laissant s’infiltrer un courant d’air chaud. Je fronce les sourcils en lorgnant la démarche nonchalante de notre nouveau Docteur. Je discerne à peine son fin visage à travers le masque de sa combinaison. Il semble très jeune, pourtant, pour être médecin, il doit avoir plus de vingt ans et n’entre certainement pas dans sa dix-septième année, comme c’est mon cas. Contrairement à d’autres Fleurs de notre génération, je tiens encore la forme. Il n’est pas rare de mourir exténuée par les prélèvements avant sa majorité. Nous savons que notre espérance de vie est limitée, certaines s’en révoltent, pour ma part

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