Pardon Pauline

Monique Bernier

Description

Les policiers frappent à sa porte. Ils ont découvert le corps sans vie d'Alixe, sa petite voisine et des traces de son passage à la villa. Sébastien est confus. Ses pensées se vident. Les policiers l'emmènent et l'interrogent. Il doit se souvenir, mais il mélange tout. Présent et passé. Alixe et Pauline.

Sujets

• Littérature
• Romans
• Nouvelles
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 08 décembre 2017
• Nombre de lectures: 8
• EAN13: 9782806109286
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

 et a

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Monique Bernier

Pardon Pauline

Pardon Pauline

Roman

Pardon Pauline

Livres libres

collection dirigée parMarc Bailly

Une collection où vivent plaisir, liberté, imaginaire et qualité. Le plaisir de la lecture.Trop souvent oublié dans un monde qui file à la vitesse du numérique, le plaisir de la lecture offre pourtant une fenêtre sans limites sur le monde qui nous entoure. Pour certains, synonyme d’apprentissage, d’élitisme, de difficulté, la lecture plaisir a trouvé sa collection. La liberté. De ton, de style, de genre, d’écriture. Une collection qui se veut sans barrière, sans limites, sans étiquette. Les auteurs seront libres de développer leur univers, d’exploiter leurs idées, de faire naître aux détours des pages, des galeries de personnages fascinants… Pour des lecteurs qui pourront, en toute liberté se plonger dans des récits riches, joyeux, tristes, dangereux, excitants, bondissants, drôles, terrifiants… L’Imaginaire au pouvoir! Qu’est-ce que l’Imaginaire? Mais finalement, qu’est-ce qui n’est PAS Imaginaire. Une collection qui se permet tout, ne se refuse rien et qui ouvre grandes les portes d’une véritable aventure littéraire aux parfums exquis! La qualité. Livres Libres se veut une collection de qualité et exigeante, qui ne publiera que le meilleur, au service d’une littérature de qualité (mais accessible), et d’un lectorat tout aussi exigeant… Livres Libres propose des ouvrages inédits d’auteurs belges qui partagent une volonté tant de qualité que de divertissement. Livres Libres, finalement n’est pas une collection! C’est une expérience littéraire.

Déjà parus :

• Hugo Poliart, Superflus , 2015. • Marc Bailly (sous la dir.), La Belgique imaginaire – Anthologie tome 1 , 2016. • Marie-Paule Eskénazi, Walter ou Naïm, héros ou assassin , 2016. • Sophie et Jacques Mercier, Toute une vie d’amour , 2016. • Frédéric Livyns, L’obscur , 2016. • Pierre Mainguet, Le silence ne répond jamais , 2016. • Monique Bernier, La magie du frangipanier , 2016. • Marc Bailly (sous la dir.), La Belgique imaginaire – Anthologie tome 2 , 2017. • Alain Dartevelle, TOY BOY et autres leurres , 2017. • Anne-Sophie Vanderbeck, Un mètre soixante-huit de chair rose , 2017.

MONIQUE BERNIER

Pardon Pauline

R O M A N

La collectionoù vivent plaisir, liberté et imaginaire.

D/2017/4910/55

© AcademiaL’Harmattan s.a. Grand’Place, 29 B-1348 L OUVAIN  LA N EUVE

ISBN : 978-2-8061-0371-0

Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.

www.editions-academia.be

C’est là. Pour toujours. Comment enterre-t-on les souvenirs ? Dans quel charnier les abandonner une bonne fois ? La mémoire est une hyène. Elle fouille, trouve toujours un lambeau à arracher. Jeanne Benameur

Au moment où la porte se referme avec un couine- ment propre aux vieilles charnières, Sébastien a la certi- tude qu’il ne sortira pas de ces murs avant longtemps. Il se dit aussitôt que ce n’est pas grave. Un détail le dérange pourtant, c’est cette porte close. À double tour, en plus. Il pourrait demander au policier de la laisser entr’ouverte autorisant un filet de lumière, un simple reflet sur le dallage, comme le faisaient ses parents. Même sans reflet. Ce n’était pas parce qu’il redoutait le noir ni qu’il avait peur de faire des cauche- mars, mais il aimait entendre les bruits de la maison, les voix des adultes, leurs chuchotements quand ils crai- gnaient de le réveiller, les chocs de la vaisselle que l’on range, le fond sonore de la télé que personne ne regarde… Ces bruits minuscules et insignifiants l’endormaient. Bien sûr, il n’ose pas faire une telle demande, ils lui riraient au nez, sauf peut-être le plus jeune des flics qui vient de lui donner des allumettes. Ils doivent avoir le même âge. Sans doute n’est-il pas aussi blasé que ses collègues plus anciens dans la profession que l’expé- rience a rendus insensibles. Il s’étend sur la banquette. Elle est bien froide, ils ne lui ont pas laissé de couverture. Il se tourne sur le côté, dos au mur, plie les bras et pose les mains sous sa tête en guise d’oreiller. Il aura dorénavant tout son temps pour réfléchir. Tout son temps pour se souvenir. Mettre de l’ordre dans son esprit.

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La seule chose qu’il a toujours demandée, c’est une vie tranquille, sans vague et justement ces derniers temps, les jours se déroulaient plutôt sereinement. Il parvenait à se maintenir dans la routine sans ressentir l’angoisse qui lui noue la gorge la plupart du temps, cette boule lovée sous son col, prête à éclater.

Selon lui, tout commence une semaine auparavant. Puisqu’il faut bien commencer par un bout, il com- mence par ce jour-là. Le vendredi. Il vient à peine de rentrer du boulot. Il s’est épuisé à ranger toutes les marchandises dans la réserve. Ce jour de la semaine, il y a toujours du travail en surplus, car on prévoit les congés du week-end. Donc, il vient de rentrer dans son appartement quand on sonne. À ce moment-là précisément, il n’a envie que d’une chose : ouvrir une bonne canette de bière glacée et s’asseoir sur le canapé. Laisser ses pensées divaguer, prendre leurs chemins inattendus ou peut-être même allumer la télé. Mais la sonnette retentit. Stridente, elle résonne dans toutes les pièces. Cela fait des mois qu’il prévoit de changer de sonnette. Elle insiste. Il est tenté un moment de l’ignorer. Faire le mort. Comme s’il n’était pas là, comme s’il n’avait jamais été là, qu’il n’existait pas. Et, d’après son psy, ça il le fait bien. Il faut dire qu’il a

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