Problèmes du roman historique
421 pages
Français

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Problèmes du roman historique , livre ebook

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Description

Au croisement de l'histoire et de la fiction, le roman historique est un genre littéraire qui pose la question de la représentation du passé, le problème de ses frontières suscitant de nombreuses réflexions. Quel est le statut du personnage historique ? Lit-on un roman historique comme tout autre roman ? Ce genre vise-t-il à instruire le lecteur ou instrumentalise-t-il le passé pour conduire ses lecteurs à adopter des positions idéologiques ?... Autant de questions qu'aborde le présent volume de la revue "Narratologie".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2008
Nombre de lectures 281
EAN13 9782336276038
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Problèmes du roman historique

Alain Tassel
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296050365
EAN : 9782296050365
Sommaire
Page de titre Page de Copyright REMERCIEMENTS PRÉSENTATION - Alain Tassel & Aude Déruelle Université de Nice — Sophia Antipolis SI L’HISTOIRE M’ÉTAIT CONTÉE... I. Questions de poétique
LA FOCALISATION INTERNE DANS LE ROMAN HISTORIQUE : LES CHRONIQUES ITALIENNES, SALAMMBÔ ROMAN HISTORIQUE, ROMAN DRAMATIQUE : ÉTUDE DE LA FONCTION GÉNÉRIQUE DE LA THÉÂTRALITÉ DANS LE ROMAN HISTORIQUE ROMANTIQUE « UN PEU PLUS PRÈS DE LA VIE ». CONSTRUCTION D’UN PERSONNAGE HISTORIQUE DE FICTION : ZÉNON DANS L’ŒUVRE AU NOIR DE MARGUERITE YOURCENAR LE « ROMAN À HISTOIRE » DE MARGUERITE YOURCENAR
II. Le genre entre Histoire et fiction
ROMANS HISTORIQUES ET HISTORIENS PROFESSIONNELS : REMARQUES SUR UNE COMPÉTITION POUR LA REPRÉSENTATION DU PASSÉ LA THÉORIE DU ROMAN HÉROÏQUE (ENVIRON 1640 - ENVIRON 1660), PREMIÈRE POÉTIQUE D’UN ROMAN HISTORIQUE ? ENTRE HISTOIRE, FICTION ET TÉRATOLOGIE. LA MESSALINA DE FRANCESCO PONA L’HISTOIRE SECRÈTE DE L’HISTOIRE : L’INVENTION DE LA FEINTISE FICTIONNELLE DANS LA NOUVELLE HISTORIQUE AU XVII e SIÈCLE LE ROMAN HISTORIQUE AU SORTIR DE LA RÉVOLUTION FIL DU RÉCIT, TRAME HISTORIQUE ET TOILE FATIDIQUE DANS UN CONTE DE DEUX VILLES DE CHARLES DICKENS
III. Aux frontières du genre
NARRATOLOGIE ET ÉPISTÉMOLOGIE. GAUTIER ET L’INVENTION DU ROMAN ARCHÉOLOGIQUE LE CAPITAINE FRACASSE, UN ROMAN HISTORIQUE SANS HISTOIRE ? FORMES ET ENJEUX DES INSCRIPTIONS HISTORIQUES DANS LA BATAILLE DE PHARSALE DE CLAUDE SIMON POUR UNE NARRATION CINÉMATOGRAPHIQUE DE L’HISTOIRE : LA ROUTE DES FLANDRES DE CLAUDE SIMON HISTOIRE ET FICTION DANS LE GRAND VOYAGE DE JORGE SEMPRUN ET LA DANSE DE GENGIS COHN DE ROMAIN GARY L’HISTOIRE « AUX FRONTIÈRES DU DIRE » : LITTÉRATURE FRANCOPHONE D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE (textes d’A. Kourouma, de B. B. Diop et d’E. B. Dongala) « J’ESPÈRE ÊTRE LU EN 1640 » : DE L’HISTOIRE ET DU ROMAN DANS L’ŒUVRE DE PASCAL QUIGNARD UT PICTURA HISTORIA : LE PERSILÈS DE CERVANTÈS, ROMAN HISTORIQUE ?
IV. Enjeux idéologiques du roman historique
ENTRE ROMAN À THÈSE ET ROMAN HISTORIQUE, LE ROMAN HISTORICO-DIDACTIQUE. LE ROMAN HISTORIQUE ESPAGNOL CONTEMPORAIN (1975-2000) DONT L’HISTOIRE SE PASSE AU SIÈCLE D’OR (XVI-XVII e SIÈCLES) À L’ÉPREUVE DE TROIS QUESTIONS THÉORIQUES LE ROMAN D’HENRI IV DE HEINRICH MANN : UN ROMAN HISTORIQUE OU UN ROMAN ENGAGÉ ? L’HISTOIRE, INSTRUMENT DE PROPAGANDE DANS LES DÉRACINÉS « CE N’EST PAS UNE ENCLAVE ; C’EST UN NOYAU » L’AFFAIRE DREYFUS DANS JEAN BAROIS, À PARTIR DE LA RÉCEPTION CRITIQUE DU ROMAN EN 1913-1914
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE élaborée par Aude Déruelle et Alain Tassel CONSEILS RÉDACTIONNELS
REMERCIEMENTS
Le Centre Interdisciplinaire Récits, Cultures, Langues et Sociétés adresse ses remerciements à tous ceux qui l’ont aidé à réaliser ce volume : - Le Conseil général des Alpes-Maritimes - La Mairie de la ville de Nice - L’Université de Nice-Sophia Antipolis - L’U.F.R. Lettres, Arts et Sciences humaines - La ville de Monaco - Les éditions L’Harmattan - M. Dominique Vignau
PRÉSENTATION
Alain Tassel & Aude Déruelle Université de Nice — Sophia Antipolis
Partant de son expérience du 11 septembre, événement historique majeur perçu comme tel dans l’instant même, destiné à la mise en récit, engageant une réinterprétation du passé, proche ou lointain, Claudie Bernard ouvre la réflexion du volume en posant les enjeux génériques du roman historique, en s’interrogeant notamment sur la concurrence (les oppositions et les affinités) entre roman historique et historiographie. Le roman historique n’est pas seulement un roman qui se déroule dans un passé historique, c’est un roman qui tente de reconstituer et d’expliquer une période de l’Histoire, et selon les moyens qui lui sont propres. Car au-delà de la question récurrente de la fiction, de la séparation entre fictif et réel, il s’agit bien de mettre en évidence les particularités romanesques de la représentation du passé : « transformer l’advenu en aventure », le passé historique en avenir narratif et romanesque, expliquer les événements historiques par les passions de la vie privée et la petite Histoire, privilégier les personnages obscurs aux personnalités historiques, jouer enfin des variations de focalisation, tandis que l’historien doit s’en tenir à une approche surplombante.
Le genre pose tout d’abord des questions de poétique romanesque, auxquelles est consacré le premier chapitre. Ainsi, dès l’origine du roman historique romantique, dans les années 1820, les romanciers se sont penchés sur les moyens de mêler l’Histoire à la fiction : fallait-il mettre les personnages historiques au premier plan (Vigny), ou au contraire leur donner des rôles secondaires dans l’intrigue (Scott, Mérimée, Hugo) ? Le romancier est-il libre d’inventer, ou doit-il se cantonner dans les limites de ce que l’Histoire a consigné ? Le problème narratologique de la focalisation, soulevé par Marie Parmentier, est l’un des plus cruciaux. Si la focalisation interne semble nécessaire au genre romanesque, lui donnant une latitude qui n’est pas permise à l’Histoire, elle soulève de nombreuses difficultés : comment prétendre avoir accès à l’esprit d’un personnage historique connu ? Comment, plus fondamentalement encore, avoir accès à un esprit du passé, trop éloigné de nos modes de représentation ? De là des inflexions notables de l’écriture romanesque, chez Stendhal et Flaubert par exemple. À vrai dire, le genre du roman historique est si problématique qu’il tente de se définir par rapport à d’autres genres : Agathe Lechevalier étudie ainsi la manière dont le roman historique romantique s’est pensé d’après la pratique théâtrale de l’époque, par souci de légitimation certes, mais également pour introduire une dimension réflexive au sein de ce genre si complexe, en invitant notamment le lecteur à réfléchir sur la leçon à tirer de l’Histoire. Bérengère Deprez aborde le problème plus connu du personnage historique, en s’appuyant sur le cas de Zénon, dans L’Œuvre au noir . Ce personnage, paradoxalement, serait un « personnage historique de fiction » : imaginaire, il est néanmoins fait d’Histoire, ce dont témoigne l’érudition yourcenarienne. Fabienne Viala s’attache également à l’œuvre de Yourcenar, qui procéda, en pointant notamment les lacunes de la pratique du discours historique, à une réinvention du roman historique : si la romancière s’intéresse aux grands hommes (Hadrien), elle donne une place privilégiée aux hommes obscurs, qui nous révèlent l’historicité de tout un chacun.
Dans le chapitre intitulé « Le genre entre Histoire et fiction », six contributions ont interrogé l’un des problèmes spécifiques du roman historique, la création d’un monde imaginaire composé d’éléments réels et d’éléments fictifs juxtaposés, alternés ou mêlés selon les choix esthétiques des romanciers. Envisageant les regards croisés que l’historien et le romancier portent sur l’écriture du passé, Laurent Broche montre comment les œuvres fictionnelles ouvrent la voie aux travaux des historiens. Explorant les virtualités des événements, les romanciers esquissent des schémas explicatifs et élaborent une reconstruction imaginaire du réel qui, pour l’historien, se présente comme une hypothèse digne d’intérêt. C’est l’articulation de l’Histoire et de la fiction au sein du roman héroïque, au milieu du XVII e siècle, qu’étudie Camille Esmein. « Explicitement mise au service de la fiction », l’Histoire est sollicitée pour garantir la vraisemblance de la substance narrative. De surcroît, les romanciers s’emploient à montrer la supériorité du roman sur le traité historique, une supériorité qui trouve sa source, à leurs yeux, dans la portée esthétique du roman, comme dans son aptitude à élaborer une représentation corrigée, filtrée du monde, à construire une vérité idéale. Au début du XVII e siècle, en Italie, le roman historique s’appuie sur le filon romain, comme le rappelle Jean-François Lattarico qui s’attache à l’étude de la Messalina , un court récit du médecin et philosophe véronais Francesco Pone. Nourri par les Annales de Tacite et les Satires de Juvénal, intéressé par la dimension pathologique des mœurs de Messaline, Pone fait alterner les développements biographiques, les énoncés moralisateurs et les observations mé

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