Un rêve endeuillé
163 pages
Français

Un rêve endeuillé , livre ebook

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163 pages
Français

Description

Horria est une jeune femme de 29 ans, épouse d'une personnalité militaire pesante et mère de deux filles. En dépit d'une vie luxueuse, elle mène une existence pitoyable, maltraitée par un mari qui l'enferme et l'aliène. Devenant étrangère à elle-même, à ses filles et à la vie, elle réussit à développer une indifférence envers les êtres et les choses. Sur Facebook, elle fait la connaissance d'Amine, un universitaire. L'amour naissant entre eux va profondément modifier la froideur de cette existence, lui ouvrant grandes les portes du rêve, de la liberté et de l'espoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2017
Nombre de lectures 13
EAN13 9782140044526
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fatima EL BOUANANIUn rêve endeuillé
Horria est une jeune femme de 29 ans, épouse d’une
personnalité militaire pesante et mère de deux fi lles.
Pourtant, et en dépit de cette vie luxueuse, elle mène une
existence pitoyable, maltraitée par un mari qui l’enferme,
l’aliène, lui interdit tout contact avec le monde extérieur
y compris sa famille, la chosifi e et l’anéantit. Devenant
étrangère à elle-même, à ses fi lles et à la vie, elle réussit à
développer une indifférence envers les êtres et les choses.
Sur Facebook, elle fait la connaissance d’Amine, un Un rêve endeuilléuniversitaire. Une connaissance qui, se transformant
en amour, va modifi er profondément la froideur de cette
existence, lui ouvrant grandes les portes du rêve, de la
liberté et de l’espoir. Roman
Fatima EL BOUANANI est une écrivaine marocaine d’expression
française, née en 1975 dans la région de Marrakech. Diplômée en
études françaises, elle s’est spécialisée dans la critique littéraire, a
écrit plusieurs essais critiques et a publié plusieurs articles, avant
de s’orienter vers la fi ction.
Lettres
du mondeISBN : 978-2-343-11043-1
17,50 Arabe
Un rêve endeuillé
Fatima EL BOUANANI










Un rêve endeuillé


Lettres du Monde arabe

Fondée en 1981 par Marc Gontard, cette collection est
consacrée à la littérature arabe contemporaine. Réservée à
la prose, elle accueille des œuvres littéraires rédigées
directement en langue française ou des traductions.
Les œuvres poétiques relevant du domaine de la
littérature arabe contemporaine sont publiées dans la
collection Poètes des cinq continents et le théâtre dans la on Théâtre des cinq.


Derniers titres parus :

Benchaar (Hamid), Le faux barrage, 2017.
Farqzaid (Bouchta), Fragments de vie de rien. Les luttes d’un
jeune Marocain, 2017.
Magharfaoui (Khalil), Les épines des roses, 2017.
Chali (Nasser), L’Apatride, 2016.
Satour (Djamal), Ligne de fuite, 2016.
Abdelmalki (Sidi Abdellah), Comme si un appel, 2016.
Redouane (Najib), Le legs du père, 2016.
Jmahri (Mustapha), Figues et châtiment. Nouvelles
mazaganaises, 2016.
Berrada Ababou (Touria), Le quarantième jour, 2016.
Redouane (Najib), L’année de tous les apprentissages, 2015.
Mebarki (Farid), Du couscous dans le biberon, 2015.

Ces dix derniers titres de la collection sont classés
par ordre chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
Fatima El Bouanani












Un rêve endeuillé















































































































































© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-11043-1
EAN : 9782343110431
« Mon rêve, je le tenais dans les bras, et il était mort. »
Robin Hobb À mon mari qui se donnait la peine d’écouter les battements du cœur
de mon roman encore fœtus. « Je crois encore
Que l’homme ne s’éteint pas d’un coup
Mais s’achève par parties
Lorsqu’un ami nous abandonne, meurt une partie
Lorsqu’un bien-aimé nous quitte, meurt une partie
Lorsque l’un de nos rêves expire, meurt une partie
Et puis, vient la grande mort, trouvant toutes les parties mortes
Elle les prend et s’en va. »
Gibran Khalil Gibran Elle : le deuil m’est une destinée !



Telle une ville en catastrophe, je crains de recenser mes
dégâts !
Je suis la seule survivante, par chance ou malchance, le
seul témoin de cet horrible massacre. J’ai été épargnée à la
mort pour être la mémoire de toutes ces exterminations,
ces pillages, ces enlèvements et ces tueries. Mes yeux sont
encore ouverts pour boire, d’un coup, tout ce vacarme, ces
ruines et ces cendres.
Je respire à pleins poumons cet air empesté, mélange
d’odeurs de chair humaine grillée et de fumée. Je suis là à
prendre, d’une gorgée, toute cette tristesse et ce chagrin, à
pleurer toutes les victimes et à porter leur deuil. Je ne peux
plus ! J’en suis rassasiée !
Je suis encore en vie pour espérer la mort et pour envier
ces cadavres inhumainement entassés ! Rien de tout cela ne
les intéresse ! Comme ils sont paisibles dans leur première
nuit de ce jour inquiet que Henri Bernardin de Saint-Pierre
appelait la vie !
Pénible est la vie, lorsque la mort devient notre unique
espérance ! C’était malhonnête de leur part, mes assassins,
de m’accorder la vie. De la sorte, ils me font mourir
incessamment, sans avoir la paisibilité des morts, mais sans
pouvoir adhérer au club de l’ignorance dans lequel
jouissent les vivants. Coincée entre les deux, je n’ai qu’à
songer au coup de grâce, à l’euthanasie.
Telle une souris capturée par un chat qui préfère
déjouer sa proie au lieu de la dévorer sur place, la souris
espère la mort qui va la préserver de ces terribles moments
d’attente qui vont l’achever avant même de finir sous les
dents de son chasseur, et, tel un condamné à mort, le jour
de l’exécution, il aurait espéré que la guillotine viendrait à
sa rencontre pour l’exempter de ce terrible trajet qui va le
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tuer innombrablement. Eh bien, je suis cette souris sous les
coups de griffe du destin, et ce, condamnée à la vie pour
pleurer la mort de tous mes proches et le déclin de mon
espoir. Je suis la seule rescapée pour passer le reste de ma
vie à regretter cette balle de la mort qui, en me ratant, m’a
tout pris.
Mahmoud Darwich disait que les morts étaient
miraculeusement sauvés à la vie. Je me demande ce que j’ai
fait, moi, pour que mon dossier soit exclu, le seul à être
rejeté de la part du conseil de la mort ! Quelles conditions
dois-je avoir pour que ma demande d’asile soit acceptée ?
Je ne tends qu’à me réfugier auprès de la mort puisque je
suis maltraitée par la vie ! Je ne songe qu’à mourir puisque
je ne savais vivre !
∗∗∗
Je suis la veuve de l’espoir, et, comme mon défunt était
stérile, je suis passée, ainsi que tous ses biens, à la
possession de son héritier, le désespoir.
Le deuil est mon destin ! J’ai vécu portant le deuil de
tout ce qui m’est cher : papa, ma famille, mes proches, mes
rêves et ma liberté. Et quand j’ai pensé que j’avais trouvé,
enfin, un sauveur qui venait me récupérer toutes mes
pertes, me ressusciter les sentiments et me souffler la vie
dans les rêves, me voilà portant son deuil à lui aussi !
La vie aime me voir en noir, ne cesse de me chuchoter
que cette couleur me va très bien, c’est également pourquoi
elle m’a confectionné des habits de deuil. Mais que faire
avec mon corps d’adolescente qui déborde de féminité,
tend à sentir la soie caresser sa peau et à s’épanouir dans
des couleurs suant vie et bonheur ? Il se révolte, se rebelle
et réclame la liberté et le droit à la vie. Celle-ci, extrémiste
dans sa jalousie et sa vengeance, va me cracher sa rancune.
La curiosit&

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