Utopie et libertinage au siècle des Lumières
188 pages
Français

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Utopie et libertinage au siècle des Lumières , livre ebook

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Description

Ce livre examine les liens entre romans utopiques et libertins au 18e siècle en France, en particulier les cas de "Thérèse philosophe" du marquis Boyer d'Argens, "Candide" de Voltaire et "Aline et Valcour" du marquis de Sade. Bien qu'antithétiques au premier abord, ces deux genres présentent d'importantes similarités. À travers l'analyse historique, culturelle et textuelle de ces œuvres, sont mises en lumière l'importance et l'influence des romans libertins, d'une part, et utopiques, d'autre part, dans le développement de la pensée des hommes de lettres au siècle des Lumières.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 57
EAN13 9782336386614
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Historiques
Historiques
Dirigée par Bruno Péquignot et Vincent Laniol

La collection « Historiques » a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d’étude et des périodes historiques.
Elle comprend trois séries : la première s’intitulant « travaux » est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la deuxième intitulée « sources » a pour objectif d’éditer des témoignages ocde contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien ; enfin, la troisième, « essais », accueille des textes ayant une forte dimension historique sans pour autant relever d’une démarche académique.

Série Travaux

Jean-Claude COLBUS et Brigitte HÉBERT (dir.), Approches critiques du plaisir (1450-1750) , 2015.
Jean-Claude COLBUS et Brigitte HÉBERT (dir.), De la satisfaction des besoins vitaux aux plaisirs des sens, aux délices de l’esprit et aux égarements de l’âme (1450-1750) , 2015.
Maxime RENARD, L’Héritage du jacobinisme , 2015.
Christian BÉGIN, Tocqueville et ses amis (2 tomes), 2015.
Christian FEUCHER, Buchoz-Hilton. Ennemi-bouffon de Louis-Philippe , 2015.
Bernard CAILLOT, Lafayette. De l’Auvergne à l’Amérique, 1757-1784 , 2015.
Yann GUERRIN, La France après Napoléon , 2014.
Émilienne LEROUX, Histoire d’une ville et de ses habitants, Nantes. De 1914 à 1939, Tome II, 2014.
Émilienne LEROUX, Histoire d’une ville et de ses habitants, Nantes. Des origines à 1914, Tome I, 2014.
Titre
Murielle Perrier






UTOPIE ET LIBERTINAGE AU SIÈCLE DES LUMIÈRES

Une allégorie de la liberté

Le marquis Boyer d’Argens, Voltaire et Sade
Copyright































© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73672-3
Dédicace


À Elias et Marcus
Sommaire
Couverture
4e de couverture
Historiques
Titre
Copyright
Dédicace
Sommaire
INTRODUCTION : Les enjeux du libertinage utopique au siècle des Lumières
CHAPITRE I : La voluptueuse utopie de Thérèse dans Thérèse philosophe
CHAPITRE II : Les utopies dans Candide
CHAPITRE III : Les utopies libertines de Sade dans Aline et Valcour
CONCLUSION : L’allégorie
BIBLIOGRAPHIE : Œuvres citées et consultées
Critique et études littéraires aux éditions L'Harmattan
Adresse
INTRODUCTION : Les enjeux du libertinage utopique au siècle des Lumières
L’utopie est pour eux comme un rêve qui pallie leur Weltschmerz, douleur du monde, douleur de vivre, toujours de la même façon, ne variant que peu dans ses thèmes et ses modes d’expressions d’un moment à l’autre de l’histoire 1 .


L’homme est non seulement avide de connaissance, mais il questionne également ses propres modes d’accès au savoir. En retour, l’ensemble de ces questions épistémologiques l’incite à rechercher, par l’entremise des arts et des sciences, ce qui le conduirait vers un monde meilleur. Cette quête continuelle de bonheur, déjà manifeste dans l’Antiquité, continue aujourd’hui. Le désir de fonder une société reposant sur des concepts qui aideraient l’homme à retrouver le bonheur qu’il a perdu, ce désir de recréer le mythe d’une cité idéale où, si l’on épouse la vision augustinienne, chaque homme aurait vécu heureux avant la Chute, s’est fait ressentir à travers les âges. L’envie d’améliorer les conditions de vie et de valoriser la place de l’individu dans la société a incité philosophes, hommes de lettres et sociologues à réfléchir aux questions suivantes : comment l’homme peut-il être heureux alors qu’il vit dans une société comprenant des lois et des contraintes sociales ? Quel est le rôle de chaque individu ? Comment ce dernier peut-il être complètement libre dans un tel monde ?
C’est à partir de toutes ces questions que naît la notion d’utopie, sujet de nombreux ouvrages, de Platon à Thomas More et jusqu’aux temps modernes 2 , Depuis More, l’utopie est considérée comme un genre littéraire dont les critères demeurent ambivalents puisque le terme signifie soit ou-topos , « pays de nulle part » soit eu-topos , « pays où tout fonctionne bien », voire les deux à la fois, selon l’emploi qu’en font les écrivains. Pourtant, la seule chose qui semble être représentative du genre, est qu’il dénonce l’ordre existant et l’injustice du monde. Que ces appels aux changements, à la remise en question de la morale ou à la recherche du bonheur, passent par des traités philosophiques, des traités politiques, des romans, des contes philosophiques ou des romans oniriques, les hommes de lettres font à chaque fois part de leur mécontentement envers l’ordre établi et exigent un bouleversement radical des institutions sociales, politiques et religieuses.
L’utopie est une réflexion morale, religieuse et politique. Elle bouleverse l’équilibre institutionnel. Dans Voyages au pays de nulle part, Raymond Trousson déclare que l’utopie est « un instrument de propagande et de diffusion 3 , » qui ne se concrétise que dans un texte 4 ; ses caractéristiques sont l’isolation géographique et l’établissement d’un système socio-politique égalitaire.
Hans-Günter souligne que le siècle des Lumières est reconnu comme l’âge d’or des récits utopiques 5 ,. Signalons qu’avant le dix-huitième siècle, le genre utopique évoquait le modèle descriptif d’une société parfaite. Or au dix-huitième siècle, les écrivains l’incorporent dans les traités politiques 6 les romans épistolaires 7 , les contes philosophiques 8 , les romans sentimentaux 9 , le théâtre 10 , les essais dialogiques 11 , et dans les uchronies 12 . Le terme d’utopie implique alors une réflexion morale politique et se fait avant tout le véhicule d’attaques acerbes contre les normes sociales. Néanmoins, bien qu’au dix-huitième siècle la thématique de l’utopie soit exploitée dans maints genres littéraires, les romans incluant des passages utopiques prennent de l’ampleur. Ceci coïncide curieusement avec la montée du genre romanesque, genre littéraire qui n’a pas encore de forme fixe. En effet, la narration à la première personne, procédé narratif représentatif du siècle des Lumières, met en scène l’importance de l’homme en tant qu’individu, la reconnaissance de la singularité de ses désirs et aspirations personnels 13 .
Les passages utopiques dans les romans du dix-huitième siècle prennent la forme d’un cheminement inéluctable pour les personnages, et ceci en vue de pousser la réflexion sur ce que pourrait être un idéal social. Le succès de ces œuvres n’est point fortuit puisqu’il reflète les plus grandes préoccupations de tout homme. Les écrivains de l’époque se servent fréquemment des topoï de l’utopie classique, comme ceux de Thomas More, mais rejettent incontestablement l’idée de perfection.
Au dix-huitième siècle, les auteurs s’écartent des schémas traditionnels du genre et se tournent vers une (re) configuration romanesque. L’utopie devient un langage littéraire qui leur permet de s’opposer à toute forme d’autorité. Si l’on suit le modèle de l’analyse proposée par Louis Marin dans Utopiques : jeux d’espaces , les utopies ne sont pas un réseau d’unités thématiques mais évoquent plutôt un bouleversement du « discours idéologique 14 » : « l’utopie comme figure inscrite dans un discours affabulateur met en jeu le discours idéologique, le système de ses représentations au double sens d’un questionnement critique implicite et d’une mise à distance, d’une réflexion interne qui révèle la présupposition de certaines de ses évidences 15 ». Au dix-huitième siècle, les auteurs ne la traitent point c

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