Le rugby à 7 transformera-t-il l essai ?
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Le rugby à 7 transformera-t-il l'essai ?

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Description

Discipline olympique à partir des Jeux de Rio en 2016, le rugby à 7 devrait profiter de l'aubaine pour accélérer son développement. Notamment en France où il souffre de la concurrence du XV, malgré les efforts (tardifs) de la Fédération pour le faire sortir de l'anonymat.

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Extrait

Le rugby à 7 transformera-t-il l'essai ?
Le rugby à 7 sera olympique en 2016.

9octobre 2009. Réuni à Copenhague pour déterminer notamment les disciplines appelées à intégrer le programme olympique aux dépens d'autres à partir des Jeux de Rio en 2016, le Comité international olympique désigne, à la quasi-unanimité, le rugby à 7 (et le golf).

Une belle récompense pour l'IRB et son président Bernard Lapasset, qui aura donc atteint son objectif de ramener le rugby aux Jeux. La finale de l'épreuve olympique en 1924, opposant la France aux Etats-Unis s'était achevée en bagarre générale et le CIO avait décidé de supprimer ce sport du programme olympique après quatre éditions (en 1900, 1908, 1920, et 1924). Quatre-vingt douze ans plus tard, le rugby reviendra donc aux JO, mais sous une forme réduite, à 7, les temps de récupération requis à XV étant trop importants pour se conjuguer avec le calendrier des Jeux. Qu'importe, ce sera l'occasion pour l'IRB de développer davantage encore cette discipline soeur du rugby "traditionnel", lequel n'a d'ailleurs pas forcément besoin de l'exposition médiatique des JO pour vivre. Le 7, en revanche, pourrait sortir d'un relatif anonymat, notamment en France, alors qu'il gagne à être connu. Au moins autant que le XV, sinon plus... Les règles diffèrent peu du XV, (les mêlées sont simulées et non pas poussées, les coups de pied se font sans tee comme pour les drop...), sauf qu'il n'y a que trois avants et quatre arrières, qui sont amenés à couvrir la même surface que leurs collègues, le terrain du 7 n'étant pas réduit par rapport à celui du XV. Moins de joueurs, mais plus d'espaces donc, et de jeu, avec davantage d'essais et de phases de constructions à la main que dans certains matches du XV, plus que fermés. A l'image, par exemple, de la dernière finale du Top 14 entre Toulouse et Toulon qui n'a pas franchement contribué à faire de nouveaux adeptes. Les matches sont en outre plus courts, organisés en deux périodes de sept minutes, contre quarante pour le XV. Il y a donc très peu de temps morts et c'est plus difficile, sinon impossible, de "décrocher" devant un match de rugby à 7. Une équipe dispute donc plusieurs matches dans la journée, avec deux à trois heures pour souffler entre chaque, ce qui est un bon moyen pour fidéliser les supporteurs d'une nation, les incitant à rester dans le stade ou devant le poste de télévision. Les World Series, créées par l'IRB en 1999, tournoi annuel comprenant plusieurs étapes (neuf en 2011-2012, il y en aura une supplémentaire en Argentine en 2012-2013) entre novembre (octobre en 2012) et mai, à raison d'une par week-end avec matches de poules (quatre groupes de quatre) le samedi, et quarts de finale, demi-finales et finales le dimanche, ainsi que les Grand Prix Series, tournoi de même format de trois étapes (Lyon, Moscou et Odense en juin et juillet 2012) organisée par la confédération européenne, contribuent ainsi à son développement et permettent aux joueurs de 7 d'avoir une saison consistante. Des compétitions qu'il n'est pas forcément évident de suivre à la télévision en France, puisqu'elles sont diffusées (en partie) sur des chaînes du satellite (Ma Chaîne Sport pour les World Series, Eurosport 2 pour les Grand Prix Series). Les grandes chaînes nationales qui diffusent le XV n'ont pour l'instant pas mordu au 7, alors que l'équipe de France de la spécialité, quant à elle, essaye de grandir face aux nations dominantes. A l'image de la Nouvelle-Zélande, vainqueur de dix des treize premières éditions des World Series, les Fidji ayant par ailleurs remporté les Coupes du Monde 1997 et 2005. "Il faut s'habituer à un autre sport. Il y a une nation majeure du 7 qui est le Kenya, dont on n'entend pas parler à XV, le Canada et les Etats-Unis sont également très bons, les Samoans doivent être 7èmes ou 8èmes à XV et sont 4èmes à 7... La France, en fait, ce sont des choix. Des nations n'ont pas voulu, il y a quelques années, courir deux lièvres à la fois parce qu'elles ne s'en sentaient pas les forces, du coup elles ont mis le paquet sur le 7 et sont performantes à 7, comme l'Espagne, le Kenya, ou le Portugal, neuf fois champion d'Europe ces dernières années.

Ces nations ont pris le train du 7 avant nous et elles ont aujourd'hui de l'avance, tandis que d'autres, comme les trois majeures du Sud ou l'Angleterre ont les reins solides pour être bonnes à la fois à XV et à 7. La France a décidé de s'y mettre, il lui faudra maintenant plusieurs années pour rattraper le retard. On a de bons joueurs pour, il nous faut maintenant les appuis financiers, politiques, décider certaines personnes à changer de culture. On a longtemps bricolé, mais ça fait deux ans qu'on ne bricole plus, et petit à petit on remonte." Elle n'a ainsi gagné qu'une étape des World Series, à Paris en juin 2005, mais est en constante progression, comme en atteste sa victoire à Odense dans les GP Series en juillet dernier. Loin d'être au même niveau qu'à XV, elle a néanmoins depuis mars 2010 fait le pari de développer le 7 avec une équipe totalement professionnelle, après avoir été longtemps composée de joueurs de XV mis à sa disposition selon le bon vouloir des clubs. Et elle compte maintenant sur la prochaine Coupe du Monde, à Moscou en 2013, pour confirmer ses progrès et préparer une éventuelle participation au tournoi olympique. Où le rugby à 7 devrait, selon Frédéric Pomarel, séduire : "Le jeu n'est pas très compliqué sur le plan tactique et stratégique et il faut s'attendre à ce que des nations, qui ne sont pas de grandes nations du XV, puissent jouer leurs chances. C'est pour ça que le 7 est appelé aux JO, le panel des médailles et des qualifiables y est beaucoup plus ouvert que dans le XV". C'est également l'hypothèse de participer à la grande fête olympique qui a, en partie, convaincu des joueurs reconnus du XV à franchir le pas et devenir désormais joueurs de 7 à part entière, à l'image de Julien Candelon depuis les derniers Grand Prix Series. Seul bémol, au cas où la greffe prenne et donne envie à des garçons et des filles de se mettre au rugby à 7, il n'y a pas en France de clubs spécialisés dans le sept, et ceux à XV mettent davantage en place des équipes de 7 par manque de joueurs(ses), et comme une "initiation" pour ensuite jouer à XV, réduisant le terrain en transformant les 22 mètres en zone d'en-but et celle-ci en zone de ballon mort. Mais peut-être que si la bande à Pomarel brille en 2013, la FFR poursuivra son travail de développement jusqu'à créer des championnats spécifiques...

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