La question de l euthanasie
216 pages
Français

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La question de l'euthanasie , livre ebook

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Description

L'émergence de la question de l'euthanasie est née dans le contexte de la bioéthique et des droits des patients. Dans cet ouvrage l'auteur choisit une approche herméneutique à partir des témoignages de personnes faisant l'expérience de situations existentielles extrêmes que sont la maladie grave, les handicaps lourds, mais aussi les expériences d'otages ou de rescapés des camps de concentration.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296515451
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-28765-2
Titre
Lucie Hacpille






LA QUESTION DE L’EUTHANASIE

La loi LÉONETTI et ses perspectives

Préface de Jacques Ricot








L’Harmattan
Du même auteur :
• Le Défi de l’âge : Se réconcilier avec la vie , Paris, Editions Frison-Roche 1993

• La douleur cancéreuse et son traitement. Approche globale des soins palliatifs , Paris, Editions Frison-Roche 1994

• Soins Palliatifs. Les soignants et le soutien aux familles , Paris, Editions Lamarre 1° Edition 2006, 2° Edition 2012

• Accompagner : une forme de « care » ? Paris, Editions Persée (sous presse)
Citation

« Se libérer du connu c’est mourir, et alors on vit

… La liberté est un état d’esprit non le fait d’être affranchi de QUELQUE CHOSE »

KRISHNAMURTI
Remerciements

Avec toute ma gratitude à l’intention des malades, de leurs familles et des soignants :

• Merci d’être les artisans d’un avenir meilleur, plus respectueux de l’humanité

• Merci de savoir lire le message paradoxal et radical de notre monde contemporain.

• Merci à vous qui n’oubliez pas de vivre et de mettre avec ténacité au cœur de vos préoccupations et de vos actions la personne malade et ses proches.
PRÉFACE
Le propos du Docteur Lucie Hacpille est légitimement ambitieux : embrasser du regard la question inépuisable de l’euthanasie telle qu’elle est posée en Europe, et particulièrement en France, en refusant les facilités idéologiques qui enferment la réflexion dans des camps retranchés. Elle explore le paysage mental qui, depuis les Lumières, a posé les conditions du débat contemporain. Sans doute, ultimement, est-il impossible d’échapper à une prise de position législative pour ou contre l’euthanasie et ceux qui connaissent l’auteur savent qu’elle ne fuit pas ses responsabilités.

Le mérite de Lucie Hacpille est ici de s’éloigner de tout engagement partisan, de prendre de la hauteur et de situer les enjeux à l’aune d’une pensée qui la conduit à mobiliser sa double culture philosophique et médicale pour mesurer notre rapport à la mort et au mourir dans l’Europe d’aujourd’hui. Lucie Hacpille a passé son doctorat de philosophie sous la direction de Paul Ricœur et elle l’a accompagné, particulièrement lors des derniers moments de son épouse Simone. Elle a gardé la trace des rencontres particulièrement stimulantes des années quatre-vingt-dix avec le philosophe. Pour avoir eu le privilège de confronter ses souvenirs avec les propres notes de Paul Ricœur retrouvées après sa mort, je peux attester que Lucie Hacpille a inspiré beaucoup des réflexions du maître sur l’exercice de la médecine, sur le jugement médical, sur l’éthique des soins palliatifs. Lucie Hacpille est citée dans un ouvrage posthume du philosophe, intitulé par les éditeurs Vivant jusqu’à la mort , selon une expression récurrente de Ricœur. Celui-ci exprime une conviction : c’est le fait de vivre en dépit de tout qui importe. Pour l’homme Ricœur, indissociable ici du penseur, la mort est un horizon qui ne doit pas ronger la vie de l’intérieur. Voici ce qu’il écrit : « Tant qu’ils sont lucides les malades en train de mourir ne se perçoivent pas comme moribonds, comme bientôt morts, mais comme encore vivants, et cela, l’ai-je appris de Mme Hacpille, encore une demi-heure avant de décéder. Encore vivants, voilà le mot important (p. 42-43). ».

Attentif au témoignage du médecin, Ricœur observe que ce qui occupe les personnes en fin de vie « ce n’est pas le souci de ce qu’il y a après la mort, mais les ressources les plus profondes de la vie à s’affirmer encore (p. 43) ». L’agonisant n’est pas un moribond, sauf dans le regard que l’on porte sur lui, regard qui l’enferme dans la catégorie du « mourant », celui qui va bientôt cesser de vivre, regard « du spectateur devançant le déjà-mort ». Non, réagit Ricœur, l’agonisant n’est pas celui dont on anticipe la mort, il est un vivant jusqu’au bout de sa vie.

Lucie Hacpille, si elle a pu inspirer Paul Ricœur, s’est beaucoup inspirée de lui, en particulier sur le thème si essentiel de la reconnaissance, objet de la dernière œuvre du philosophe, Parcours de la reconnaissance . Elle proteste contre l’agitation actuelle qui n’accorde plus de place à « celui qui tourne la page de sa vie, et qui, pourtant, a besoin, avant qu’elle ne se tourne, qu’un autre co-existant de la destinée humaine, lui accorde une ‘dernière’ reconnaissance mutuelle, et écoute les messages porteurs de filiation humaine dans cette dernière page de vie s’accomplissant. ».

L’un des aspects les plus originaux de la contribution de Lucie Hacpille au débat est d’avoir choisi de prendre au sérieux les témoignages poignants de trois jeunes hommes et de les avoir analysés avec délicatesse, respect et profondeur. Deux d’entre eux furent très médiatisés : Hervé (Pierra) et Vincent (Humbert). Le troisième, Jacques, fournit un contrepoint éloquent et bienvenu pour saisir ce que l’éthique de la narration peut apporter au débat. Comme toujours, les affaires qui affolent les boussoles de l’audimat comprennent des zones d’ombre que l’on est loin d’avoir élucidées, mais, hardiment, Lucie Hacpille choisit de prendre à la lettre les témoignages bruts sans chercher à en discuter la vraisemblance et la cohérence (ce que d’autres ont légitimement entrepris, en particulier pour l’affaire Humbert) afin de s’intéresser à ce que leur narration dévoile. Le résultat de sa méthode est saisissant. Après avoir remercié Vincent et sa mère « pour leur témoignage d’humanité, si précieux aujourd’hui », elle qualifie Vincent et Jacques (dont les attitudes furent pourtant opposées) avec cette belle formule : « véritables sculpteurs de l’impossible et de l’incompréhensible du mystère de la vie ». Et elle ajoute un peu plus loin : « Vincent et Jacques ont tous deux été des sourciers d’eux-mêmes dans tous les domaines de l’esprit et du cœur. Chacun a manié la baguette de coudrier, sans retrouver, sans doute, toutes les eaux vives du souterrain humain. Mais qui de nous peut prétendre sentir tous les courants souterrains d’une œuvre profonde ? ».

Lucie Hacpille connaît ma propre dette à l’égard de Paul Ricœur. Je suis infiniment reconnaissant à son travail d’avoir montré la fécondité de l’approche de l’auteur de Soi-même comme un autre pour penser les questions les plus délicates et les plus existentielles de la vulnérabilité humaine.

Jacques Ricot
INTRODUCTION
L’intérêt historique pour les phases avancées des maladies et les conditions du mourir est apparu dans les années 1960-1970. À l’initiative de Cicely SAUNDERS, l’Europe a vu se développer le « Mouvement mondial des soins palliatifs » caractérisé par le souci humaniste de l’accompagnement des malades atteints de maladies graves, dits « incurables » jusqu’à leur dernier souffle. Cette démarche n’était pas nouvelle : quand Hippocrate observait chez un malade l’impossibilité de « guérir » la cause de la maladie avec les moyens de cette époque, il faisait appel à Esculape. Ce dernier accompagnait les malades en adaptant les traitements aux symptômes du malade quelle que soit la cause de la maladie. 1 Au cours du XX e siècle, Le Mouvement mondial des Soins Palliatifs s’est ajusté à la conjoncture philosophique et politico-économique du mourir en Europe. Cette conjoncture présente quatre caractéristiques principales :
• Une rationalisation de l’approche de la mort devenue médicalisée

• Une problématique démographique inédite avec un taux de dépendance en 2050 de 50% de la population

• Un changement de paradigme dans la relation médecin-malade
• Une réflexion éthique marquée par l’émergence de la bioéthique sur le thème « médecine et société », incitant tous les citoyens à se qu

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