"JE SUIS CONTENT QUE LES ANCIENS REVIENNENT"
3 pages
Français

"JE SUIS CONTENT QUE LES ANCIENS REVIENNENT"

Cet ouvrage peut être téléchargé gratuitement
3 pages
Français
Cet ouvrage peut être téléchargé gratuitement

Description

"JE SUIS CONTENT QUE LES ANCIENS REVIENNENT" M. Repellini, vous souvenez-vous des circonstances de votre arrivée à Saint-Etienne en 1969 ? Pierre Garonnaire m'avait repéré en équipe de France juniors où j'étais le seul joueur encore amateur. J'ai longtemps hésité avant de venir sur Saint-Etienne, en tout cas mes parents, car ils voulaient que je poursuive mes études. Finalement, Garonnaire leur a promis que je pourrais les suivre par correspondance, ce que j'ai fait jusqu'en Terminale avec l'aide de Jean En 1974, l'année du doublé, il était international et un élément incontournbale du onze stéphanois. Oleksiak, le père de Thierry. Mais au moment du bac, comme j'avais une opposition avec les pros, je ne l'ai pas passé. Je ne le regrette pas car je voulais devenir footballeur et j'y suis parvenu. Le football a toujours été ma passion et il l'est encore à plus de soixante ans. Vous êtes resté onze ans chez les Verts. Au meilleur moment. Pourtant, même si vous avez participé à toutes les épopées, vous n'êtes pas le plus connu des joueurs. Comment avez- vous vécu cette discrétion toute relative ? Plutôt bien (rires) ! Disons que ça correspond aussi à ma personnalité. Même depuis que je suis dirigeant avec les équipes de France A ou féminines, on ne me voit jamais sur les photos. Je préfère travailler dans l'ombre. J'ai toujours été comme ça, préfèrant le savoir-faire au faire savoir.

Informations

Publié par
Publié le 09 février 2012
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

"JE SUIS CONTENT QUE LES ANCIENS REVIENNENT"

En 1974, l'année du doublé, il était international et un élément incontournbale du onze stéphanois.

M. Repellini, vous souvenez-vous des circonstances de votre arrivée à Saint-Etienne en 1969 ? Pierre Garonnaire m'avait repéré en équipe de France juniors où j'étais le seul joueur encore amateur. J'ai longtemps hésité avant de venir sur Saint-Etienne, en tout cas mes parents, car ils voulaient que je poursuive mes études. Finalement, Garonnaire leur a promis que je pourrais les suivre par correspondance, ce que j'ai fait jusqu'en Terminale avec l'aide de Jean Oleksiak, le père de Thierry. Mais au moment du bac, comme j'avais une opposition avec les pros, je ne l'ai pas passé. Je ne le regrette pas car je voulais devenir footballeur et j'y suis parvenu. Le football a toujours été ma passion et il l'est encore à plus de soixante ans.

Vous êtes resté onze ans chez les Verts. Au meilleur moment. Pourtant, même si vous avez participé à toutes les épopées, vous n'êtes pas le plus connu des joueurs. Comment avez-vous vécu cette discrétion toute relative ? Plutôt bien (rires) ! Disons que ça correspond aussi à ma personnalité. Même depuis que je suis dirigeant avec les équipes de France A ou féminines, on ne me voit jamais sur les photos. Je préfère travailler dans l'ombre. J'ai toujours été comme ça, préfèrant le savoir-faire au faire savoir. A Saint-Etienne, j'ai tout connu même la génération des Keita, Polny, Carnus et Herbin, lorsque je suis arrivé en 1969 et que l'équipe sortait d'un titre de champion de France. J'ai même effectué un match en remplacement de Durkalic qui s'était blessé juste avant le doublé de 1970. Par la suite, nous avons eu la chance de voir Herbin prendre l'équipe avec la volonté de lancer des jeunes du centre de formation. J'ai été parmi les sept premiers avec Lopez, Merchadier, Patrick Revelli, Synaeghel, Sarramagna et Santini. Les deux Dominique, Bathenay et Rocheteau, nous ont ensuite rejoints pour faire neuf. Les quatre autres étaient des joueurs plus expérimentés du club, Hervé Revelli et Georges Bereta, ou des recrues, Piazza et Curkovic.

A titre personnel, quelle fut votre meilleure saison ? En 1973-74, j'étais titulaire pour le doublé et international pendant toute la saison au poste de latéral avec Stephan Kovacs (le sélectionneur de l'époque, Ndlr).

Pourquoi n'êtes-vous pas parvenu à durer en équipe de France ? Je me suis blessé à la cheville à Lille dans un match amical face à Anderlecht. Pour me remplacer, Saint-Etienne a alors lancé un jeune joueur qui s'appelait Gérard Janvion. Il n'a plus quitté l'équipe. Pour ma part, sans jamais redevenir titulaire incontestable, j'ai continué à jouer régulièrement. Herbin disait de moi que j'avais de grandes qualités de polyvalence, ce qui lui permettait de m'utiliser à droite, à gauche sans être obligé de changer l'équilibre de l'équipe. Cela m'a permis de jouer beaucoup, mais sans pouvoir m'installer à un poste.

N'avez-vous jamais eu l'occasion de quitter le club pendant ces onze ans ? Pour aller où ? Où aurais-je eu de meilleures conditions de travail ? Nulle part ailleurs en France ! Je n'aurais pu qu'être déçu. Et à l'issue de mon contrat en 1980, après onze ans à jouer tous les trois jours et à faire partie de l'équipe à battre, j'étais usé psychologiquement plus que physiquement. D'autant que nous étions une équipe qui avait l'habitude de se livrer totalement. J'ai préféré arrêter sur une bonne impression, une bonne image.

"HERBIN, MON AMI, MON MAÎTRE !"

Après votre carrière, vous êtes resté proche de Robert Herbin... Oui, j'ai été son adjoint au Red Star puis à Saint-Etienne pendant une saison (1997-98, Ndlr). Herbin c'est un peu comme le dit la chanson de Serge Lama, "Mon ami, mon maître" !

Vous êtes revenu une fois à Saint-Etienne comme adjoint d'Herbin, pourquoi est-ce que ça ne s'est pas bien passé ? Parce qu'il y avait trop de batailles internes entre le centre de formation, la direction et les pros notamment. Il fallait sans cesse naviguer entre tout ça. On s'est sauvés lors de la dernière journée à Lille au terme d'une saison très chaotique. Derrière, le duo Soler-Bompart ne nous a pas laissé le choix et Nouzaret est arrivé.

Vous en voulez aux dirigeants de l'époque ? Non, je suis passé à autre chose et je ne suis pas rancunier. Cela m'a permis d'aller au Red Star, et de connaître une demi-finale de Coupe de France avec une équipe de National, ce qui n'est pas banal.

Qu'avez-vous pensé de l'évolution de l'ASSE ensuite ? Toute l'avance que l'ASSE avait prise sur les autres dans les années 70 a été dilapidée dans les années 90. On s'est même retrouvé en retard sur pas mal de clubs, laissant notre leadership au grand rival lyonnais. Alors que les Verts étaient connus dans le monde entier, c'est désormais l'OM et le PSG qui ont pris notre place. Le potentiel énorme qu'il y avait à Sainté n'a pas été exploité en raison de trop de combats internes récurrents.

Le club est-il désormais reparti sur de bons rails selon vous ? Depuis trois ans, la stabilité est intéressante, il faut maintenant travailler en profondeur et ne pas considérer que ne plus être en haut de l'affiche, de ne plus faire la "une" pour un oui ou pour un non, est forcément un handicap.

Au contraire, un club comme l'ASSE a besoin de calme, de rester dans le feutré pour réussir dans la formation et avoir des résultats. Je suis content de voir que des anciens reviennent et s'investissent, à l'instar de Thierry Oleksiak. À une époque où les joueurs ne sont que de passage, il est important qu'un club aussi chargé d'histoire que l'ASSE puisse s'appuyer sur ses anciens joueurs pour transmettre ses valeurs. Sans jouer aux anciens combattants, on sait tous que, contrairement aux stars de l'OM ou de Lyon et aux paillettes du PSG, les supporters stéphanois veulent surtout voir des joueurs qui se battent, des travailleurs qui mouillent le maillot. À une certaine époque, lorsque vous parliez de Rocheteau ou de Keita, de Skoblar ou de Susic, vous pensiez de suite à leur club : Saint-Etienne, Marseille ou le PSG. Ce temps-là est révolu en France alors qu'en Angleterre, ça existe encore avec des légendes comme Lampard, Giggs, Terry ou Gerard, très identifiées à leur club.

Après avoir été joueur et entraîneur, vous êtes devenu dirigeant depuis une dizaine d'années, pourquoi ? A 50 ans, je commençais à m'essouffler et je n'avais aucune proposition de club. Raymond Domenech m'a alors demandé de venir au syndicat des entraîneurs, à l'UNECATEF. Et comme je ne sais pas faire les choses à moitié, je me suis investi à fond et je suis aujourd'hui à la direction générale, en plus de mes missions auprès de la FFF et de la LFP, et depuis peu à la coordination sportive de l'équipe de France féminines après avoir été avec l'équipe de France A.

A la convergence de toutes ces organisations, êtes-vous devenu un homme d'influence ? Non, non, je suis juste à fond dans le milieu, au contact de pas mal de monde. Je suis au courant de pas mal de choses mais seulement à titre de conseiller.

Comment avez-vous vécu la passation de pouvoir entre Domenech et Blanc ? C'est la loi du sport, quand un coach arrive, il vient avec son staff. Laurent Blanc n'a pas dérogé à la règle et c'est normal. Bruno Bini qui se sentait un peu seul avec les Bleues m'a demandé si je voulais l'aider, mon nom a ensuite été validé par Noël Le Graët. Je vais tout faire pour aider les filles de l'équipe de France, leur apporter mon expérience. Je ne vois rien de mal dans cette transition. Je regrette surtout que le foot soit devenu le royaume du business et du showbizz, un milieu où il vaut mieux paraître que connaître. Regardez ce qu'ils ont fait à Kombouaré, ou à Casoni, c'est dégueulasse ! PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIC DENAT Pierre Repellini Né le 27 octobre 1950 à Hyères Clubs successifs : Joueur : Hyères, St-Etienne (1969-80), Hyères (1980-83), St Maximim (1983-86) Palmarès : champion de France 1974, 1975 et 1976, coupe de France 1974, finaliste de la Ligue des Champions 1976. International (4 sélections). 234 matchs de D1 (19 buts).

Entraîneur : Lyon Duchère (1991-92), Red Star (1995-96), St-Etienne, adjoint (1997-98), Red Star (2001).

Dirigeant : vice-président de l'UNECATEF et représentant des éducateurs au sein de la LFP et de la FFF, coordinateur auprès de l'équipe de France féminine depuis 2011.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents