La lecture à portée de main
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Publié par | le-foot-st-etienne |
Publié le | 12 juillet 2012 |
Nombre de lectures | 82 |
Langue | Français |
Extrait
Yann, comment avez-vous vécu votre filiation célèbre ? Ce ne fut pas forcément facile à assumer. A 18 ans, on ne sait pas trop comment se positionner par rapport à ça. Je jouais à l'Olympique de St-Etienne lorsque deux ou trois centres de formation m'ont contacté, dont celui de l'ASSE. J'avais 15 ans et je voulais jouer dans le même club que mon père, mais sans savoir ce que ça engendrait. En fait, j'aurais certainement dû aller ailleurs dans un premier temps.
Pourquoi ? Parce que, naturellement, les gens ont effectué la comparaison entre mon père et moi et elle n'était pas à mon avantage. Si j'étais parti dans un autre club, le poids de l'histoire du club et de ma filiation auraient été moins lourds à porter. J'aurais pu étoffer mon registre de footballeur, me renforcer mentalement, quitte à revenir plus fort pour affronter le passé de ce club qui appartenait aussi à mon histoire familiale.
Auriez-vous eu une autre carrière si vous vous étiez appelé Dupont ou Durand ?
Difficile à dire. Mon nom a fait que j'attirais peut-être l'oeil plus facilement. Mais une fois sur le terrain, il est impossible de se cacher derrière ça. Si cela avait du m'aider, Herbin et Reppellini, qui étaient proches de mon père, n'auraient pas attendu la fin de la saison pour me faire jouer alors que l'équipe était à la rue en 1998. Personne ne vous fait de cadeaux. Et comme mon père n'était pas du genre à prendre son téléphone pour me trouver des clubs, j'ai du me débrouiller tout seul. Et ce n'est pas plus mal...
Votre père, Christian, n'a pas suivi votre carrière ?
Il a toujours été là pour m'écouter, me conseiller, mais sans jamais être mon agent par exemple. Comme il est sorti du milieu du football après avoir raccroché les crampons, il avait beaucoup de recul par rapport à ce que je vivais. Mais je ne regrette rien et je ne lui reproche rien car avec ce parcours atypique qui m'a amené à changer souvent de clubs, je me suis construit. Cette capacité à s'adapter à des contextes différents m'a permis d'appréhender la vie active plus sereinement. Aujourd'hui, je suis conducteur de travaux sur Paris et j'habite à Lille.
Avez-vous gardé des contacts avec les Verts ? Non, pas vraiment. Avant d'y revenir la saison dernière avec mon père pour voir un match face au PSG, où on s'est d'ailleurs régalé, je n'avais plus remis les pieds au stade depuis dix ans. Mais je revendique cette filiation au club et je ne leur souhaite que de bonnes choses.
Contrairement à vos deux camarades, Thierry Oleksiak et Stéphane Santini,
vous ne vous dirigez pas vers le coaching vous aussi pour transmettre votre héritage ? Bizarrement, après avoir coupé un peu, j'ai envie de m'y remettre. Je vais certainement passer mes diplômes car le foot commence à me manquer. J'ai envie de revenir dans le milieu. Et je me réjouis d'ailleurs d'apprendre que Stéphane Santini, avec qui j'étais très pote, se rapproche en venant entraîner Compiègne. Je vais l'appeler...
"J'AURAIS DÛ PARTIR AILLEURS QUITTE À REVENIR ENSUITE..."
Synaeghel père Milieu de terrain 208 matches avec l'ASSE (32 buts) entre 1970 et 1978 Champion de France 1974, 1975 et 1976, Coupe de France 1974 et 1975, finaliste de la Ligue des Champions 1976. International (5 sélections)
Synaeghel fils Milieu de terrain 12 matches avec l'ASSE entre 1994 et 1998 68 matches avec la réserve (5 buts) entre 1994 et 1998