Les racines des musiques noires
362 pages
Français

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Les racines des musiques noires , livre ebook

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Description

Berceau d'une communauté artistique et multiethnique, la musique africaine raconte sur des sonorités singulières l'histoire turbulente de ses peuples, les déportations esclavagistes vers les Amériques et les Caraïbes, la servitude puis la liberté retrouvée, l'intégration jamais certaine, les traditions, le déchaînement des sens et des passions, le gospel, le jaillissement du jazz...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2009
Nombre de lectures 227
EAN13 9782336273990
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Musique et Musicologie : les Dialogues
Collection dirigée par Danielle Cohen-Levinas

Cette collection a pour but d’ouvrir la musicologie et l’esthétique au présent de la création musicale, en privilégiant les écrits des compositeurs et les réflexions croisées entre des pratiques transverses : musique et arts plastiques, musique et littérature, musique et philosophie, etc.
Il s’agit de créer un lieu de rassemblement suffisamment éloquent pour que les méthodologies les plus historiques cohabitent avec des théories et critiques les plus contemporaines.
L’idée étant de “dé-localiser” la musique de son territoire d’unique spécialisation, de la déterritorialiser, afin que naisse un Dialogue entre elle et les mouvements de pensées environnants.
Déjà parus
Barbara CASSIN et Danielle COHEN-LEVINAS (textes réunis et présentés par), Vocabulaires de la voix , 2008.
Alexandre TANSMAN (textes réunis par Mireille Tansman-Zanuttini), Une voie lyrique dans un siècle bouleversé, 2005.
Mireille HELFFER, Musiques du toit du monde, l’univers sonore des populations de culture tibétaine , 2004.
Marie-Lorraine MARTIN, La Célestine de Maurice Ohana, 1999.
Morton FELDMAN, Ecrits et paroles , monographie par Jean-Yves BOSSEUR, 1998.
Jean-Paul OLIVE, Musique et montage , 1998.
L’ Espace : Musique - Philosophie , avec la collaboration du CDMC et du groupe de Poïétique Musicale Contemporaine de l’Université Paris IV, 1998.
Les racines des musiques noires

Liliane Prévost
Isabelle De Courtilles
Des mêmes auteurs
Guide des croyances et symboles (Afrique : Bambara, Dogon, Peul), Editions L’Harmattan, Paris, 2005.
Ouvrages de Liliane Prévost :
Les écumeurs du désert , « Jeunesse », Editions Verso, Guéret.
Sorry Bamba, De la Tradition à la world music , Editions l’Harmattan, Paris, 1996.
Ouvrages en collaboration :
Guide de la sagesse africaine , avec Barnabé LAYE, Editions l’Harmattan, Paris, 1999.
© L’HARMATTAN, 2008 5-7, rue de l’École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296068933
EAN : 9782296068933
Sommaire
Musique et Musicologie : les Dialogues Page de titre Des mêmes auteurs Page de Copyright AVANT-PROPOS INTRODUCTION DE L’AFRIQUE AUX AMÉRIQUES...
CHAPITRE 1 - LE TRAFIC DES ESCLAVES
LA FIÈVRE MUSICALE SUR LE NOUVEAU CONTINENT ...
CHAPITRE 2 - LA MUSIQUE AFRICAINE DES ESCLAVES CHAPITRE 3 - LES CENTRES DE LA CULTURE AFRO-AMÉRICAINE CHAPITRE 4 - LES PREMIERS COURANTS DE LA MUSIQUE NOIRE AMÉRICAINE
LA RENCONTRE DU NOIR ET DU BLANC : LE JAZZ
CHAPITRE 5 - LA MUSIQUE À L’OREILLE
LA TRAVERSÉE DES RYTHMES ET DES SONS...
CHAPITRE 6 - LES MUSIQUES D’AMÉRIQUE DU SUD
LE CONTINENT AFRICAIN EN MUSIQUES...
CHAPITRE 7 - LES MUTATIONS DE L’AFRIQUE TRADITIONNELLE
DE L’AFRIQUE VERS LE MAGHREB...
CHAPITRE 8 - LES MUSIQUES DE L’AFRIQUE DU NORD
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE INDEX
AVANT-PROPOS
Le présent ouvrage a été conçu par ses auteurs dans l’idée que l’histoire des musiques de l’Afrique, avec toute la richesse de leurs différences, s’inscrivait dans un continuum où s’interpénétraient finalement toutes les cultures. Par exemple, les Gnawas du Maghreb ont influencé certaines formes populaires arabes et berbères, alors que dans des pays comme le Cameroun et le Niger, trompes longues et hautbois sont la preuve de l’influence arabe sur les musiques de ces pays. De même, l’influence cubaine sur les mêmes musiques du soukous congolais ne doit pas nous faire oublier l’existence de certaines sociétés religieuses Congo à Cuba.

En intitulant ce livre LES RACINES DES MUSIQUES NOIRES, les auteurs ont voulu par-dessus tout essayé de faire ressentir les liens qui unissent ces musiques, comment elles ont pu se rencontrer, de quoi elles ont pu tirer leur inspiration.

Ce guide de voyage musical permettra au chercheur comme au grand public de pouvoir se frayer un chemin dans les tours et détours de la splendide épopée des hommes de sons et de rythmes.
INTRODUCTION
Bien avant les musiques et les chants des artistes africains médiatisés d’aujourd’hui, l’Afrique a depuis toujours pratiqué un ensemble d’expressions liées au quotidien, et à toutes les manifestations sociales, sacrées, rituelles et cérémonielles d’une vie en société.
Musiques liées au travail, qui marquent les étapes de la vie, de la naissance aux funérailles en passant par les phases d’initiation, qui accompagnent le calendrier saisonnier, ponctuent chasses et pêches. Chants qui font office de livres d’histoire. Ce chant ou cette musique aussi que l’Africain est capable de s’offrir à lui-même ou à un groupe restreint dans l’intimité d’un contact étroit, avec un instrument et la délicate poésie de la langue d’origine ...
Il faut comprendre que l’Afrique a toujours été la terre par excellence des musiques de la vie, de celles qui rythment les faits et gestes de chaque famille, ronde des chants et des danses qui tissent, raffermissent ou défont les liens entre les ancêtres, animaux, travaux, au fil des générations, des péripéties des siècles. À cause de l’histoire, elles se manifestent dans la plus pure tradition des origines, ou alors s’affirment comme témoin privilégié des affres des déportations esclavagistes et d’une intégration chaotique et essaimée sur les nouveaux continents. On peut aller d’ailleurs jusqu’à dire que la destinée de l’artiste est de subir l’histoire ...
Pour les Africains, la musique fait donc partie intégrante de la vie sociale. Mieux que n’importe quelle autre forme d’expression artistique, elle permet d’appréhender immédiatement la réalité culturelle « vécue » d’un peuple. D’où qu’elle soit, chantée ou jouée, la musique africaine reste spontanée, riche et pleine de vitalité, très proche de son environnement, avec une participation de l’assistance toujours très active. Intercesseur spirituel ou amuseur ou encore historien, le musicien traditionnel joue un rôle culturel essentiel, dont il ne s’est jamais départi au fil des siècles, mais que l’évolution du monde moderne menace grandement.
Le plan que nous avons décidé d’adopter pour tenter de dessiner les contours de la formidable histoire des musiques noires se structure à partir des données historiques et géographiques, grandement liées à la traite des esclaves, au déplacement et à la réimplantation des peuples, à l’adaptation au monde moderne et à ce qui reste dans la plus pure tradition. Nous avons voulu montrer d’autre part, comment les cultures musicales se sont enrichies les unes des autres. À voir, par exemple, dans les grands déserts, les musiques du Sahel voyagent parmi des populations empreintes d’influences arabes et berbères, véhiculant une mystique héritée de la culture islamique. Le mode opératoire de bouche à oreille, caractérise d’ailleurs la transmission au sein des anciens peuples africains de tradition orale. Il est difficile, à ce titre, de démarquer musiques de l’Afrique Noire et musiques de l’Afrique Blanche. Insister là-dessus serait même presque une offense à la générosité des artistes pour qui les frontières n’existent pas.
Mais il appartiendra à chacun de faire son propre cheminement au milieu de tant de diversité et de richesse pour rencontrer la musique qui fait battre son cœur un peu plus fort...
DE L’AFRIQUE AUX AMÉRIQUES...
« J’ai levé les yeux sur la grande scène du monde, j’ai regardé au loin, j’ai cherché de près partout j’ai vu les mêmes erreurs, les mêmes fautes, les mêmes crimes se flétrir, se diviniser tour à tour sous des noms différents... »
(Victor Schoelcher, 1849)
CHAPITRE 1
LE TRAFIC DES ESCLAVES
C’est à partir du VIe siècle, c’est-à-dire avec la naissance de l’Islam, qu’un processus d’unification culturelle se concentre sur plusieurs des villes côtières de l’Océan Indien et de la Mer Rouge. Les musulmans s’y installent et s’en servent de base pour exercer le commerce. Tous les trafics sont admis y compris celui des esclaves. La Turquie et les pays voisins resteront d’ailleurs pendant de nombreux siècles de grands entrepôts d’esclaves venant tout droit de Tripoli ou de Benghazia.
Le choc des religions musulmane et chrétienne dérive rapidement en de nombreux affrontem

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