Symbolisme et dramaturgie de Maeterlinck dans "Pelléas et Mélisande"
180 pages
Français

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Symbolisme et dramaturgie de Maeterlinck dans "Pelléas et Mélisande" , livre ebook

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180 pages
Français

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Description

Pelléas et Mélisande, l'un des joyaux de Maeterlinck, cristallise une large part de son art et de son symbolisme. L'appréhender isolément, qu'il s'agisse de la pièce de théâtre ou de l'opéra que Debussy en a tiré, est donc lourd de conséquences et entraîne maladresses, erreurs, confusions et contresens. Cet essai remonte, dans la biographie de Maeterlinck, aux sources de son inspiration, à l'origine de ses thèmes favoris et des nombreuses influences qui lui ont permis d'aboutir son oeuvre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296469457
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Symbolisme et dramaturgie

de Maeterlinck,

dans « Pelléas et Mélisande »
Univers Théâtral
Collection dirigée par Anne-Marie Green

On parle souvent de « crise de théâtre », pourtant le théâtre est un secteur culturel contemporain vivant qui provoque interrogation et réflexion. La collection Univers Théâtral est créée pour donner la parole à tous ceux qui produisent des études tant d’analyse que de synthèse concernant le domaine théâtral.

Ainsi la collection Univers Théâtral entend proposer un panorama de la recherche actuelle et promouvoir la diversité des approches et des méthodes. Les lecteurs pourront cerner au plus près les différents aspects qui construisent l’ensemble des faits théâtraux contemporains ou historiquement marqués.

Dernières parutions

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Stina PALM, Bernard-Marie Koltès, vers une éthique de l’imagination , 2009.
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Michel Bosc


Symbolisme et dramaturgie

de Maeterlinck,

dans « Pelléas et Mélisande »


L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55370-5
EAN : 9782296553705

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A Eugène Green


" J’ai peur du froid - Ah ! J’ai peur des grands froids…"
(Acte V, Scène II)
Né en 1963, Michel Bosc est compositeur. Son œuvre, qui compte plus de 200 pièces, aborde la musique de chambre, la musique symphonique, la musique sacrée, la mélodie ou l’opéra. Elle a notamment été jouée à Paris, Lyon, Tours, Strasbourg, Lille, aux Etats-Unis, au Japon, en Espagne, en République tchèque et en Israël. Plusieurs pièces ont été publiées chez Wolfhead music (USA) et WMF Ellis (France). Michel Bosc a écrit plusieurs articles et études sur des sujets ayant trait à la musique baroque et à son interprétation ( Musique baroque française, splendeurs et résurrection ) . Il est également l’auteur des romans Marie-Louise – L’Or et la Ressource et Poste restante.

Site internet : www.michelbosc.com
Avant-propos
Cet essai se propose d’étudier la pièce de Maurice Maeterlinck, Pelléas et Mélisande, dans son édition de 1902, afin d’atteindre une intimité objective avec un texte souvent mal compris.
Une première partie nous permettra de débusquer, dans la biographie de l’auteur, toutes les clés nécessaires à l’ouverture des « tiroirs » de cette œuvre. Influences, expériences, quêtes et cheminement personnel de Maeterlinck nous éclaireront sur la genèse d’un chef d’œuvre et sur les sédiments qui l’ont nourri.
Dans une deuxième partie, nous adopterons une démarche objective. Nous nous appliquerons d’abord, scène par scène, à découvrir la pièce (« l’œuvre »), grâce à des résumés de ce qui s’y déroule. Un autre volet (« la lecture »), consistera, d’une part, à relever tous les symboles auxquels Maeterlinck a recours et à les mettre en abyme avec leurs récurrences dans la totalité de son œuvre théâtrale, afin d’en mettre la signification et la portée en évidence. Le cas échéant, ils seront mis en miroir avec des courants littéraires ou picturaux dont l’influence sur l’auteur est indubitable et historiquement avérée. L’art même de Maeterlinck tend à nous détourner de cette lecture objective au profit de la musique du texte, d’un charme insinuant, véritable écran de fumée dramaturgique libérant un espace entre le mot et l’inspiration qu’il suscite. D’autre part, il s’agira de remonter à la source (le texte seul) et de confronter les propos d’un personnage d’une scène sur l’autre, afin de dépasser les mots, en apparence anodins mais jamais gratuits, et d’atteindre l’intention de l’auteur à travers les répliques (répétitions, contradictions, évolutions). L’enjeu est de mieux décrypter la nature des personnages, de mesurer le poids réel que Maeterlinck donne à leur volonté, la volatilité qu’il confère à leurs intentions, les pistes qu’il propose pour approfondir notre connaissance de chacune de ses créatures, le degré d’intimité que nous pouvons atteindre avec elles. S’il ne s’agit en aucun cas d’un théâtre « psychologique », de nombreuses clés nous sont tout de même livrées par les contradictions, les errements, les hésitations, les mensonges ou les lapsus exprimés dans les rôles, pour nous les rendre vivants ; ces clés sont multiples, précieuses et doivent être utilisées comme autant de preuves à conviction. De cette confrontation des mots surgit la véritable nature de protagonistes généralement (et hâtivement) considérés comme des spectres, fuyants et inconsistants.
Ainsi confronté à ces deux univers, le texte retrouvera les véritables résonances de son symbolisme ; ses intentions deviendront plus évidentes et des pistes plus précises seront proposées à sa lecture.
Une dernière partie nous invitera à un questionnement sur le verbe de Maeterlinck et son oralité. Un tel texte ne peut être lu indifféremment : il use de procédés sonores et joue avec les timbres. Les enjeux oraux sont donc lourds, qu’il s’agisse de la mise en scène de la pièce ou de l’opéra de Debussy tiré de la première version de l’œuvre. Un temps de réflexion est nécessaire pour les mesurer et en tirer des choix.
PREMIERE PARTIE Sur les traces d’un chef d’œuvre
Une œuvre, un rêve
Pelléas et Mélisande ! L’opéra de Debussy, qu’il préférait qualifier de drame lyrique, a pris le pas, et de très loin, sur toutes les œuvres musicales inspirées du même thème : musiques de scène de Gabriel Fauré et de Jean Sibelius, suite d’orchestre de William Wallace, poème symphonique d’Arnold Schönberg. Ses rivales pouvaient sembler trop réductrices, trop anecdotiques ou trop impérieuses au vu d’un sujet fuyant, énigmatique, d’une ambiguïté ténébreuse, cultivant le mystère et la suggestion.
La partition de Debussy séduisit les musiciens pour ses sortilèges harmoniques d’un raffinement troublant, prolongeant par endroits l’esprit du Parsifal wagnérien pour mieux s’évader de ce modèle aux tendances castratrices. L’œuvre du Français réinventa si bien l’opéra qu’elle demeura sans descendance. Modèle trop sublime, trop exclusif pour être servilement copié, il ne fut jamais dépassé par Debussy lui-même, dont les tentatives lyriques ultérieures, toutes avortées, ne parvinrent à briser le moule initial. Miracle de prosodie, d’harmonie, d’instrumentation : la perfection de l’œuvre musicale s’imposa à un exceptionnel et historique degré de raffinement.
La recherche de qualité n’aboutit pas toujours à la popularité. Beaucoup de mélomanes ne trouvèrent pas leur compte dans l’opéra de Debussy : exigeante, c’est plutôt à de véritables musiciens, mûrs et aboutis, que l’œuvre s’adresse. L’on n’y trouve aucune pyrotechnie vocale, aucun morceau de bravoure, ni grand thème ni romance, ni

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